Mercredi 27 août, des habitants du quartier de Villa Fabiola, à Riberalta, en Bolivie, ont résisté activement à une expulsion de terrains et d’habitations squattés. Au moins une cinquantaine de familles étaient visées par cette intervention policière. Face au refus des habitants de quitter leurs domiciles, les policiers ont lancé des gaz lacrymogènes, provoquant notamment une fausse couche chez une voisine. La révolte s’est répandue. Une moto de police a été incendiée, et du matériel de la télévision du Canal 9 a été détruit. Le propriétaire de ce Canal 9 étant le même que celui des terrains expulsables… Les locaux de la télé ont également subi un incendie, le Canal 9 étant forcé de suspendre toutes ses émissions.

Au moins trois personnes ont été arrêtées par la police. Plusieurs habitations ont été détruites, les familles expulsées se retrouvant à la rue bien souvent en ayant perdu également leurs affaires personnelles sous les décombres de leurs domiciles détruits. Environ 900 personnes se sont ensuite rassemblées en face du commissariat de police pour exiger la libération des personnes arrêtées ainsi qu’une solution au conflit.

Bolivie: Un quartier résiste aux expulsions

Ce week-end, les autorités boliviennes ont adopté une nouvelle loi visant les exploitations minières. Celle-ci interdit aux mineurs indépendants de travailler avec leurs homologues du privé pour extraire les ressources minières du pays. Elle exige également que tout contrat d’exploitation d’un site soit d’abord approuvé par les autorités législatives. Des centaines de mineurs indépendants dénonçant cette nouvelle mesure restrictive d’emploi ont manifesté leur colère lundi en bloquant des voies de circulation à Cochebamba. Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc pour disperser les barrages. Des manifestants ont répliqué en lançant des bâtons de dynamite. Deux mineurs sont décédés dans les heurts tandis qu’au moins cinquante autres ont été grièvement blessés.

Six « cocaleros » (paysans producteurs de coca) ont été arrêtés et 11 personnes ont été blessées dans des affrontements à Apolo, au nord-ouest de La Paz. Les tensions résultent de l’intervention de 250 militaires de la Force opérationnelle interarmées (FTC) pour éradiquer les cultures illicites de coca, et de 100 autres policiers spécialement formés chargés d’assurer le contrôle et la surveillance. Les petits paysans cultivateurs de coca aurait mis en place un barrage, exigeant le retrait de la FTC de la région. Ils ont également enlevé trois agents FTC ce week-end, qui ont depuis été libérés.

Affrontements similaires ont été enregistrés à la fin du mois de mai, quand une équipe éradication de la coca a rencontré une résistance armée à l’entrée d’Apolo. Le gouvernement avait conclu un accord avec une partie des producteurs de coca de Apolo, les autorisant à cultiver légalement une certaine quantité de coca. Les paysans dénoncent le fait que les cultures de substitution ne sont pas rentables.

Les militaires éradique la coca dans la région d’Apolo

Les militaires éradique la coca dans la région d'Apolo

Alors que les négociations entre la COB (Central Obrera Boliviana) et le gouvernements sur la réforme du régime de retraite se poursuivent difficilement, les ouvriers mineurs sont une nouvelle fois descendu mardi dans la capitale pour accentuer la pression. Ils ont défilé en faisant exploser de la dynamite sur tout le chemin et se sont confrontés à la police dans la Plaza Murillo. Dans d’autres villes, des incidents violents ont été signalés, comme de El Alto.

Bolivie: Nouveaux affrontements entres les mineurs et la police

Le COB (Central Obrera Boliviana) a poursuivi mercredi sa vaste action de grève par laquelle il met en avant une demande de révision de la loi sur les pensions. Les actions d’arrêt de travail dans une des plus grandes mines d’étain du pays ainsi que les barrages routiers sur différentes routes départementales et internationales se sont multipliées. Ces barrages se sont étendus à sept régions du pays, bloquant la circulation sur des routes reliant la Bolivie à l’Argentine et au Chili entraînant une suspension totale des échanges commerciaux. Les autorités ont mis en place des liaisons militaires afin de rétablir la situation. Plus de cent personnes ont été arrêtées mercredi après des affrontements entre policiers et ouvriers. Le ministre de l’Intérieur a confirmé ces arrestations, affirmant que les personnes détenues transportaient des explosifs ou avaient jeté des pierres sur les policiers anti-émeute. Il a également déclaré que les manifestants avaient utilisé de la dynamite pour faire sauter un pont dans le sud-est du pays. Selon diverses sources, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les barrages routiers, sans succès.

Barrage routier en Bolivie

Barrage routier en Bolivie

En début de semaine, à l’appel du syndicat COB (Central Obrera Boliviana), des ouvriers ont bloqué plusieurs routes importantes à proximité de la ville de Cochabamba. Lundi, au moins sept personnes ont été blessées après que la police anti-émeute ait fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants et libérer le passage pour les véhicules. Les manifestants ont répliqué aux jets de gaz par des coups de bâtons et des jets de pierres. D’après les autorités, les blessés seraient trois policiers et quatre manifestants. En outre, la police a arrêté 37 personnes qui ont toutes été relâchées quelques heures plus tard après avoir été identifiées et répertoriées. Les policiers ont également violemment réprimé un autre rassemblement d’ouvriers sur l’autoroute reliant La Paz à Oruro. Le COB a réagi à cette vague de répression en affirmant son souhait de poursuivre le mouvement et de continuer à organiser des barrages sur les routes et autoroutes. Il a également annoncé le début d’une grève de la faim dans le secteur hospitalier. Le COB lutte pour que le président Morales introduise des changements dans la loi régissant les pensions.

Police anti-émeute contre syndicaliste en Bolivie

Police anti-émeute contre syndicaliste en Bolivie

Plusieurs actions de solidarité avec les membres de la FAI emprisonnés en Grèce (Cellules de Feu, Stella Antoniou), au Chili (Tortuga), et en Indonésie (Eat et Billy). Ces actions ont eu lieu en Allemagne à Hambourg le 7 avril, lors d’une manifestation de soutien à Stella Antoniou. À Cambridge, lors de l’incendie d’un véhicule d’une société de recrutement et à La Paz en Bolivie, lors du sabotage de plusieurs distributeurs automatiques.

Bolivie/Allemagne/Angleterre : Actions solidaires de la FAI

Plusieurs centaines d’étudiants d’El Alto, la grande cité-dortoir jouxtant la capitale, ont manifesté hier dans la matinée pour réclamer la parité de crédits publics entre leur université, et l’Université San Andres de la capitale, pourtant quatre fois plus grande avec 82 000 étudiants. Les étudiants ont bloqué pendant plusieurs heures l’axe routier qui relie La Paz a El Alto, et donc à l’aéroport international et ont détruit du mobilier urbain, avant que la police n’intervienne en force pour les disperser, usant de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Bilan (policier): une vingtaine de policiers blessés, 54 personnes interpellées, qui seront déférées au parquet pour « agression » ou « vandalisme ».

Bolivie: Emeute étudiante

Depuis plus de deux mois, plusieurs centaines d’Indiens protestaient contre un projet de route devant traverser leur territoire, le Parc National Isoboro Secure, dans le nord-est du pays? Le 15 août, ils ont entrepris une marche de protestation en direction de La Paz, qu’ils ont rallié la semaine dernière après plus de 600 kilomètres de marche. Le 25 septembre, la police avait violemment tenté de disperser le cortège, faisant 74 blessés. Depuis vendredi, les autorités boliviennes négociaient un accord avec les indigènes, alors qu’une centaine d’entre eux campaient devant la présidence dans l’attente d’une réponse favorable. Vendredi, le président Morales a annoncé l’annulation du projet routier. Et les négociations ont duré tout le week-end pour répondre au quinze autres exigences des Indiens. Parmi celles-ci, la fin des activités gazières dans le parc Aguragüe, des garanties sur la préservation de leur habitat, la réaffirmation de leur droit à vivre dans un milieu naturel préservé,… Lundi soir, un accord a été conclu, mais les détails n’en ont pas été communiqués.

En juin dernier, l’anarchiste Luciano Pitronello Schuffeneger a été grièvement blessé dans l’explosion anticipée de la bombe qu’il était en train de placer devant la banque Santander à Santiago du Chili. Son procès à débuté à la fin du mois de septembre, et à cette occasion, une manifestation de solidarité s’set tenue à La Paz, en Bolivie, à l’initiative de la FAI-FRI (Fédération Anarchiste Informelle – Front Révolutionnaire International). Une banderole de soutien a été déployée.

Banderolle pour Pitronello

Banderolle pour Pitronello