Hier, une centaine de manifestants ont bloqué l’entrée d’un collège au nord de Montréal. Pour la première fois depuis le début du mouvement de lutte estudiantine qui dure depuis 14 semaines, des parents s’étaient joints aux étudiants sur les piquets de grève. Les policiers anti-émeutes de la Sûreté du Québec, casqués et brandissant leurs boucliers sont intervenus à la demande de la direction du collège pour disperser la foule. Celle-ci refusant de lever les piquets, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes contre les manifestants. En outre, au moins cinq personnes ont été interpellées.

Jeudi, plusieurs jets concertés d’engins fumigènes sur les voies du métro avaient provoqué un énorme désordre à Montréal (photo). Quatre lignes de métro avaient dû être fermées pendant une heure et des embouteillages avaient paralysé la ville. Quatre étudiants de l’UQAM ont été arrêtés après avoir été dénoncés lorsque la la police a publié des photos d’eux, prises par des usagers du métro. Ils ont brièvement comparu hier au palais de justice de Montréal pour apprendre qu’ils passeront une semaine de plus en détention. L’audience s’est déroulée sous haute sécurité. Plusieurs portes du palais de justice ont été fermées et les sacs étaient fouillés aux entrées. Des policiers spéciaux ont été dépêchés à l’entrée de la salle et à l’intérieur de celle-ci.

Les quatre étudiants font face à des chefs d’accusation pour incitation à craindre une activité terroriste, de complot et de méfait. Ils risquent 5 ans de prison. En dépit de l’accord passé entre le gouvernement et certaines organisations étudiantes, le mouvement de lutte se poursuit.

Canada: Arrestation d’étudiants suite au sabotage du métro

La police du Québec utilise depuis deux mois systématiquement un article (l’article 500.1) du Code de la Sécurité Routière du Québec pour réprimer les manifestants. Pas moins de 682 contraventions (totalisant 309.742 dollars canadiens) ont été dressées entre le 15 mars 2011 et le 19 avril 2012. Plus précisément:
– Le 15 mars 2011 : 239 contraventions de 488$ aux participantEs à la manifestation du Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) à Montréal (116.632 $).
– Le 20 mars 2012 : 80 contraventions de 494$ suite au blocage du Pont Champlain par des étudiantEs (39.520 $)
– Le 27 mars 2012 : 60 contraventions de 494$ suite au blocage d’une autoroute à Sherbrooke (29.640 $) dans le cadre du mouvement étudiant
– Le 28 mars 2012 : 14 contraventions au coût minimum de 444$ suite à une manif étudiante à Québec (6.216 $)
– Le 18 avril 2012 : 160 contraventions de 484$ suite à une manif à l’UQO à Gatineau (77.400 $)
– Le 19 avril 2012 : 49 contraventions de 494$ suite à cour cours donné hors du CÉGEP de Limoilou (24.206$) dans le cadre du mouvement étudiant
– 27 avril 2012 : 80 contraventions de 494$ suite à une manif de la CLASSEE à Québec (39.520$) et une personne qui a reçu le 500.1 à Montréal.
– Le 13 avril Sherbrooke : 15 contraventions en vertu du CSR? De 100$ pour les mineurs et 140$ pour les adultes…

Vendredi dernier, une manifestation de milliers de personnes a tourné en violents affrontements devant l’immeuble où se tenait le conseil général du Parti libéral du Québec. Au moins neuf personnes ont été transportées à l’hôpital, dont deux ont subi des traumatismes crâniens. Les organisateurs de la manifestation ont recensé de leur côté environ 400 blessures mineures traitées par les services de secours, dont des plaies ouvertes, des ecchymoses causées par des projectiles et des brûlures aux yeux. Mais c’est l’usage des balles en plastiques qui est à l’origine d’une demande d’enquête, les manifestants soutenant qu’elles ont été tirées à hauteur de torse et de visage. Un étudiant a perdu un oeil à cause d’un de ces tirs.

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Canada: Demande d’enquête après les affrontements de Victoriaville

Des spécialistes du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) surveillent de très près ce qu’ils appellent eux-mêmes le « printemps québécois ». Plus de 180 manifestations ont eu lieu à Montréal au cours des dernières semaines et que 30 % d’entre elles se terminent par des actes illégaux et des blessés. Les blacks blocks sont naturellement ciblés par le SCRS, mais également la Convergence des luttes anti-capitalistes (CLAC), le Parti communiste révolutionnaire (PCR, maoïste) ou le Réseau de résistance du Québécois (RRQ).

Deux sympathisant et membre du PCR viennent d’ailleurs de comparaître. Ils avaient été arrêtés pour « bris [violation] de conditions [de libération provisoire] ». Patrice Legendre, arrêté le 1er mai 2012, a été libéré, non sans avoir dû déposer une caution de 500$. Il comparaîtra de nouveau le 12 juin. Tania Dubeau-Gaudreault a comparu avant-hier à la suite de sa récente ré-arrestation, également pour «pour bris de condition». Elle a été remise en liberté en attendant son procès (pour les affrontements de la manifestations anticapitalistes du 1er mai 2011). Elle devra toutefois se plier à des conditions plus sévères, notamment celle de ne pas mettre les pieds dans le centre-ville de Montréal.

L’ancien directeur du SCRS, Michel Juneau-Katsuya, a exposé que des « groupes de terroristes canadiens » ont fait exploser 30 bombes depuis 2001. En parallèle, durant la même période, aucune attaque à la bombe n’a été enregistrée sur le territoire canadien de la part de groupes étrangers.

Si de nombreuses associations étudiantes avaient déjà refusé l’accord de principe qui aurait dû mettre fin à la grève étudiante, deux des quatre fédérations d’associations ont déjà déclaré que l’accord écrit ne correspondait pas à l’accord verbal. Il y a quelques heures, des étudiants masqués ont fermé le Centre de Commerce Mondial avec des chaines, la police de Montréal a rapidement déclaré la manifestation illégale. Les manifestants se déplacent maintenant dans le centre de Montréal.

Canada : L’accord de principe est menacé, risques d’affrontements

La plus longue grève étudiante de l’histoire du Québec pourrait se solder par un match nul. Le gouvernement pourra augmenter les frais de scolarité, mais les étudiants ne paieront pas davantage. Ce sont les gestionnaires des universités qui financeront l’augmentation des droits d’inscription en réduisant ou en abolissant les «frais administratifs» greffés à la facture que reçoivent les étudiants pour chaque session de cours.

Déclenché le 13 février par les étudiants en sociologie de l’université Laval à Québec, le mouvement de grève avait fait boule de neige. Deux semaines plus tard, ils étaient 65.000 et le 22 mars, un peu plus de 300.000 (sur un effectif total de 486.000). Ils défilaient presque tous les jours dans les rues de Montréal, paralysant la circulation. Le mouvement a culminé le 22 mars avec une manifestation de 200.000 personnes. Après 83 jours de blocage, le bilan s’établit à près de 1000 arrestations – des étudiants pour la plupart, mais aussi des professeurs et des journalistes – et quelques dizaines de blessés (un étudiant a perdu un œil samedi à Victoriaville).

Le gouvernement fédéral canadien appuiera le projet de loi privé C-309 visant à interdire le port d’un masque durant une manifestation. Les dispositions de la Loi sur la dissimulation d’identité institueraient deux nouvelles infractions au Code criminel, soit prendre part à une émeute en portant un masque ou en se déguisant pour dissimuler son identité et participer à un attroupement illégal en portant un masque ou en se déguisant pour dissimuler son identité. La peine maximale par mise en accusation pour cette infraction serait de cinq ans et de six mois d’emprisonnement ou d’une amende maximale de 5000 $ par déclaration sommaire de culpabilité.

« Colère générale contre le Parti libéral » du Québec (PLQ), ont scandé plus de 2.000 manifestants venus de toute la province francophone. Ils ont marché sur un peu moins d’un kilomètre pour arriver au Centre des congrès de Victoriaville, une petite ville située à 170 kilomètres à l’est de Montréal. Des manifestants ont alors lancé des projectiles et des pétards sur le Centre des congrès où le PLQ tient son conseil national ce week-end, fracassé une fenêtre et déplacé les barrières métalliques qui protégeaient le bâtiment.

Plusieurs dizaines de policiers anti-émeute ont répliqué avec des gaz irritants et chargé la foule pour tenter de rétablir l’ordre, sous le regard des délégués du PLQ observant la scène depuis l’intérieur de l’édifice. Les policiers ont interpellé une centaine de manifestants dont une dizaine auraient été blessés. Le PLQ est au pouvoir depuis neuf ans dans la province de Québec. Le Premier ministre Jean Charest a décrété une hausse de 75% sur cinq ans des droits de scolarité à l’université afin de les ramener à 3.800 dollars, soit plus près de la moyenne nord-américaine. Quelque 170.000 étudiants étaient toujours en grève début mai au troisième mois de ce mouvement de contestation ponctué de manifestations et de heurts entre forces de l’ordre et étudiants.

Canada: Nouveaux incidents dans la lutte étudiante

107 personnes ont été arrêtées hier soir à Montréal lors de la manifestation organisée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) à l’occasion du 1er mai. La majorité des arrestations ont eu lieu après que les autorités eurent décrété le rassemblement illégal à 18 h 02, soit à peine 30 minutes après le début de la marche, parce que certains participants lançaient des projectiles sur les agents. Sur la rue Sherbrooke et des artères avoisinantes, des vitres ont été brisées, des véhicules ont été vandalisés et des balles de peintures ont été projetées. 75 manifestants ont été appréhendés pour avoir enfreint des règlements municipaux. Les autres ont été arrêtés pour avoir commis des infractions au code criminel, incluant des «méfaits, bris de condition, voies de fait sur des policiers et agressions armées», sur le parcours de la marche. Ces 32 manifestants ont été amenés à un centre opérationnel du SPVM.

Une nouvelle marche s’est amorcée vers 21h. Les manifestants avaient tardé à se rendre à la place, mais une foule importante marchait pour une huitième soirée consécutive dans la mouvance du conflit étudiant. Le SPVM a procédé à deux arrestations, une femme et une homme, ce dernier pour voies de faits à l’endroit d’un policier.

Canada: 107 arrestations suite aux affrontements au 1er mai