À Bogotá, en Colombie, une politique oblige les hommes et les femmes à quitter leur domicile un jour sur deux pendant le confinement. Les femmes sont ainsi autorisées à aller à l’extérieur pour des tâches essentielles les jours pairs et les hommes les jours impairs. Cette politique a laissé les mains libres à la police pour attaquer la communauté transgenre. Les personnes transgenres subissent également des violence de la part de civils. L’organisation Red Comunitaria Trans a ainsi enregistré 20 incidents violents contre des personnes trans dans des supermarchés y compris une femme trans qui a été battue par un homme qui a déclaré qu’elle n’était pas autorisée à sortir le jour des femmes. L’organisation a également reçu des informations faisant état de violences policières dans le quartier de Santa Fe, où des centaines de femmes trans se prostituent. La politique de confinement genré devrait expirer le 11 mai, mais pourrait être prolongée. Une politique similaire avait été mise en place au Pérou le 2 avril, avant d’être abandonnée le 11, devant le nombre important de violences rapportées par la communauté LGBT. Ces violences étaient en grande partie commises par la police.

Violences contre les personnes transgenres à l'occasion d'un confinement genré

Niall Connolly, James Monaghan et Martin McCauley, trois membres présumés de l’IRA accusés d’avoir formé des FARC aux techniques de fabrication de bombes, ont obtenu l’amnistie près de deux décennies après leur arrestation, dans le cadre des accords de paix. Ils avaient été arrêtés à l’aéroport El Dorado de Bogotá en 2001 et étaient accusés de voyager avec de faux documents et d’enseigner aux FARC la construction de bombes et de mortier improvisées. Ils avaient été condamnés à 17 ans de prison en 2004 mais avaient déjà pu s’exfiltrer de Colombie suite à leur libération sous caution. La peine avait été ratifiée trois ans plus tard par la Cour suprême du pays. Mardi 21 avril, au cours de la dernière année de leur peine, Connolly, Monaghan et McCauley ont été amnistiés par un tribunal spécial pour la paix en Colombie.

Niall Connolly, James Monaghan et Martin McCauley

Au milieu de la quarantaine préventive obligatoire décrétée par le gouvernement colombien, les habitants de Ciudad Bolívar, au sud de Bogotá, manifestent depuis le début de cette semaine pour réclamer l’aide promise par la mairie et dénoncer qu’ils n’ont pas de nourriture. Les forces anti-émeutes sont intervenue brutalement, balançant notamment des gaz lacrymogènes à partir d’un hélicoptère, affectant plusieurs mineurs et personnes âgées.

Les manifestations à Bogota

Aujourd’hui, l’ELN a refusé la proposition du gouvernement de Ivan Duque de nommer Francisco Galan et Felipe Torres comme médiateurs dont le rôle serait de trouver un moyen de reprendre les négociations de paix. Les deux hommes sont en effet des repentis qui avaient précédemment appartenu à la guérilla. L’ELN estime donc qu’ils ne seront pas neutres.

Felipe Torres, de son vrai nom Carlos Arturo Velandia, est un ancien commandant de l’ELN, membre de celle-ci entre 1972 et 1994. Alors qu’il était membre du commandement central de la guérilla, il a été arrêté et a passé 10 ans en prison. Il condamne maintenant fermement les modes d’actions de l’ELN.
Francisco Galan est l’un des membres fondateurs de l’ELN. Cet ancien membre du commandement central de la guérilla a été arrêté en 1992 et a passé 30 ans en prison. Il ne croit plus que les objectifs politiques de l’ELN puissent être atteints par la lutte armée.

Combattants de l'ELN

 

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En Colombie, une mutinerie a éclaté, mardi 7 avril, à la prison de Pasto située dans la ville de San Juan de Pasto. Les prisonniers ont manifesté pendant deux heures allumant des incendies dans l’enceinte de la prison. Des unités de la police nationale et l’escouade anti-émeute de l’armée sont intervenues pour réprimer la révolte. Les prisonniers exigeaient le respect de leurs droits et la possibilité de recevoir des visites de leurs proches. Les prisonniers exigeaient également la libération des détenus non-dangereux. À la périphérie de la prison, plusieurs membres de la famille exigent une vérification de la prison par des agences humanitaires. Le même jour, une révolte a éclaté à la prison de Bouwer (une ville de la province de Córdoba en Argentine). Les prisonniers exigeaient de pouvoir effectuer leur peine dans le cadre d’une assignation à résidence. Ils dénonçaient le fait que la prison n’avaient pris aucune mesure sanitaire pour les protéger du Coronavirus. La révolte a été réprimée dans la nuit.

Une révolte a également éclaté le même jour dans la prison Qoubbeh dans la ville de Tripoli au Liban. L’émeute a éclaté lorsque les gardiens sont intervenus pour stopper une tentative d’évasion d’un prisonnier craignant pour sa santé. Les gardiens ont réprimé l’émeute en tirant sur les prisonniers avec des balles de caoutchouc faisant au moins quatre blessés. Les prisonniers exigeaient la mise en place de la loi d’amnistie générale promise par les différents gouvernements ces dernières années. Les prisons au Liban fonctionnent, en effet, au double de leurs capacités. La veille, les forces de sécurité avaient découvert un tunnel de plusieurs mètres de long lors d’une opération à la prison de Zahle dans l’est de la vallée de la Bekaa. Des prisonniers qui craignant pour leur santé, tentaient également de s’échapper.

Le tunnel creusé par les prisonniers de la prison de Zahle

Le tunnel creusé par les prisonniers de la prison de Zahle

Lundi 30 mars, l’ELN a décrété un cessez-le-feu unilatéral suite à l’épidémie de Coronavirus. Ce cessez-le-feu a débuté le 1er avril et devrait se prolonger jusqu’à la fin du mois. La guérilla a annoncé vouloir rencontrer des représentants du gouvernement afin de négocier une extension de la trêve et être ouvert à la reprise des négociations de paix.

Combattants de l'ELN

Des mouvements de révoltes de prisonniers ont, à nouveau éclaté, dans le cadre de la crise du Coronavirus en France, Colombie, Uruguay et Argentine. En France, une mutinerie à la prison de Rennes-Vezin a ainsi éclaté, dimanche 22 mars lors 72 prisonniers se sont révoltés. Les Équipes régionales d’intervention et de sécurité (Eris) sont intervenues pour réprimer le mouvement. Le même jour, une autre mutinerie a éclaté à la prison d’Uzerche, en Corrèze lorsque près de 200 prisonniers sont parvenus dimanche à prendre le contrôle d’un des bâtiments. Une quarantaine d’entre eux sont parvenus à monter sur les toits, dont ils ont été rapidement délogés. Le Eris sont également intervenues pour réprimer la révolte. Près de 250 cellules ont été rendues inutilisables.

En Colombie, 250 prisonniers de la prison Modelo de Cúcuta se sont révoltés, mardi 24 mars, et se sont affrontés avec les gardiens au cours d’une émeute. La révolte s’est déclenchée lorsque des proches des prisonniers ont tenté d’entrer pour laisser des articles d’hygiène personnelle, afin de fournir à leurs proches ce dont ils avaient besoin pour prendre soin d’eux-mêmes dans le contexte d’une urgence sanitaire. Les prisonniers étaient munis d’armes de fortune. Les gardiens ont tiré à balles réelles sur des prisonniers courant sur les toits. En Uruguay, les prisonniers de l’unité pénitentiaire 4 de la ville d’Entre Ríos de Concepción del Uruguay ont brûlé des matelas et ont déclenché, mardi, une émeute pour exiger de meilleures conditions sanitaires et protester contre l’annulation des visites familiales. Les prisonniers demandaient également une assignation à résidence pour les « prisonniers à risque » de contracter le coronavirus. Des coups de feu ont été entendus. Par ailleurs, les gardiens ont réprimé l’émeute à l’aide de balles en caoutchouc.

En Argentine, les prisonniers des prisons de quatre prisons de Santa-Fe et de Batán se sont révoltés lundi 23 mars. Ces deux mouvements de révoltes ont lancé lorsqu’un prisonnier a diffuser une vidéo dans laquelle il listait une série de plaintes telles que le non-respect de certaines mesures d’hygiène par les gardiens et le surpeuplement des prisons. À la prison de Coronda, 300 prisonniers de trois quartiers se sont révoltés. Les gardiens ont tirés sur les prisonniers avec des balles en caoutchouc. Un prisonnier est mort et cinq autres ont été blessés. À la prison de Las Flores, les prisonniers sont montés sur les toits pour jeter des objets sur les policiers venus en nombre réprimer le mouvement. Des coups de feu ont été entendus. À la prison de Florencio Varela, les prisonniers du pavillon 2 ont déclenché une émeute qui s’est terminée lorsque les plus hautes autorités pénitentiaires sont intervenues pour négocier. À la prison de Batán, les prisonniers du pavillon B ont détruit une partie des installations et jeté des objets sur les gardiens. Les unités spécialisées dans la répressions des émeutes de prisonniers sont intervenue pour réprimer le mouvement. Plusieurs prisonniers ont été blessés.

Révoltes dans quatre prisons en Argentine

Révoltes dans quatre prisons en Argentine

Dimanche 22 mars, deux nouvelles révoltes ont éclaté dans les prisons françaises de Maubeuge et Longuenesse. Une trentaine de prisonniers de la prison de Longuenesse ont refusé de regagner leur cellule ce dimanche, en début d’après-midi, une émeute a éclaté quasiment au même moment à la prison d’Assevent (Maubeuge). Les prisonniers réclamaient davantage de douche, la possibilité de laver leur linge, mais aussi que les surveillants portent des masques. On recense également des mouvements de prisonnier à Meaux, Nantes et Carcassonne. Les deux mouvements ont été organisé avec l’aide des réseaux sociaux. Un appel à la révolte circule, en effet, depuis le 18 mars sur Snapchat. En Colombie, les prisonniers de pas moins de 10 prisons parmi lesquelles les prisons de Bogota (voir notre article), Medellin et Boyaca, se sont révoltés dimanche, au cris de « liberté ». Au moins 23 personnes sont décédées et 90 ont été blessées – 83 détenus et 7 gardiens – par ces événements dans la prison de La Modelo à Bogota, où, selon les autorités, une tentative d’évasion a eu lieu samedi soir. Au Tchad, une mutinerie a éclaté à la prison d’Amsinene. La répression a fait un mort et plusieurs blessés parmi les dizaines de prisonniers révoltés.

La prison de La Modelo à Bogotá

Le parti des Forces alternatives révolutionnaires communes (FARC, fondé par les anciens membres de la guérilla) a dénoncé ce dimanche le meurtre d’Albeiro Gallego Mesa, un ancien membre de la guérilla, samedi soir, dans l’espace territorial de formation et de réintégration (ETCR) situé dans la municipalité de La Macarena, dans le département de Meta, au centre de la Colombie. Albeiro Gallego Mesa était âgé de 68 ans et avait accepté le plan de réintégration des membres des FARC, que le gouvernement de Juan Manuel Santos avait signé avec la guérilla dans le cadre des accords de paix de 2016. C’est le 191e ex-guérillero assassiné depuis les accords de paix. Au début du mois, l’ancienne guérillera, Astrid Conde, alias «Nancy» a également été assassinée par un tueur armé d’un pistolet à silencieux.

Manifestation contre l'assassinat des anciens guérilleros, au second plan, un portrait d'Astrid Conde

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Édit 23 mars 2020 : La mutinerie de la prison de La Modelo à Bogota a fait 23 morts et 83 blessés. Les familles des prisonniers se sont rassemblées, malgré le confinement, afin de tenter de recueillir des informations face au long silence des autorités.

En plus des révoltes qui ont éclaté dans les prisons d’Europe (voir notre article), on recense des mouvements similaires en Amérique latine, Afrique, au Moyen-Orient et en Inde. En voici un compte-rendu non-exhaustif. En Colombie, des mutineries ont éclaté samedi soir dans les prisons de Bogota et Ibagué. Les quelques 123 000 prisonnières et les prisonniers mécontent·es des mesures prises dans le cadre du Coronavirus se ont participé à des émeutes, des incendies, et se sont affronté avec les quelques 14 000 gardiens. Des coups de feu ont été entendus. Les prisonnières et les prisonniers demandent du matériel pour se protéger de la pandémie et le rétablissement des visites de leurs proches. Au Mexique, des prisonniers d’Atlacholoaya  se sont révoltés. Certains en ont profiter pour tenter de s’évader. La police ouvert le feu, tuant trois évadés et blessant dix autres. Mais d’autres prisonniers seraient toujours en fuite.

En Ouganda, une émeute a éclaté dans la prison du district d’Arua. Les affrontements se sont déclenchés après qu’un prisonnier qui avait tenté de gravir le périmètre de la prison pour s’échapper ait été abattu. L’émeute a été réprimée par les force de sécurité qui ont tué au moins six prisonniers et en ont blessé 23 autres. Par ailleurs, 23 prisonniers se sont échappés. Au Bengale de l’Ouest (Inde), une mutinerie a éclaté, samedi 21 mars, à la prison de Kolkata (dans l’ouest du pays). Les prisonniers ont incendié une partie de la prison. Des affrontements ont eut lieu avec les gardien et la police. Une unité spéciale de la police est intervenue pour réprimer la révolte faisant 4 morts et au moins blessés parmi les prisonniers. Les prisonniers demandaient le rétablissement des visites de leur proche ainsi que leur audience devant les tribunaux.

En Iran, une mutinerie a éclaté, vendredi 20 mars, dans la prison centrale d’Aligoudarz. Les prisonniers qui risquaient d’être exposés au coronavirus, se sont mutinés et ont désarmé des gardiens et ont tenté de s’évader. Les affrontements entre prisonniers et gardiens se sont étendus à l’extérieur et ont duré plusieurs heures. Des unités des pasdaran sont entrées en scène pour réprimer la mutinerie. Plusieurs prisonniers ont réussi à s’échapper. D’autres ont été tués ou blessés quand les forces de sécurité ont ouvert le feu. Le jour d’avant, le 19 mars 2020, environ 250 prisonniers de la prison de Parsilon à Khorramabad s’étaient mutinés et, après avoir désarmé les gardiens, avaient réussi à s’échapper. Les gardiens et les forces de sécurité avaient également ouvert le feu sur les évadés en tuant un certain nombre.

Des prisonniers ougandais blessé lors de la révolte