Hier, le 4 novembre, dans le cadre d’une opération policière-judiciaire appelée opération « Ice », cinq militants du collectif Straight Edge de Madrid ont été arrêtés. Ils sont accusés d’appartenance à une organisation criminelle à but terroriste, de dommages et d’apologie du terrorisme. Les policiers politiques de la Brigade d’information de la police nationale disent avoir trouvé du matériel pour confectionner des explosifs, de la poudre et des manuels de fabrication de bombes. Ils sont aussi accusés d’avoir attaqué, avec des dispositifs incendiaires, quatre succursales de banques à Madrid ainsi que d’autres actions à Barcelone. En outre, comme de coutume, ils sont accusés de relations dans le cadre du GAC (Grupos Anarquistas Coordinados: les Groupes Anarchistes Coordonnés). Des documents et de la propagande concernant les groupes anarchistes ont été saisis, se référant aux anarchistes arrêtés le 30 mars dernier dans l’opération « Piñata ».

Straight Age Madrid

Un magistrat adjoint de la Cour centrale de Madrid a accepté remise en libération provisoire sous caution (de 4000 à 5000 euros) de six des militants anarchistes arrêtés dans le cadre de l’opération Pandora2, la libération sous caution et avec conditions (pointage hebdomadaire et remise des passeports) de deux autres et le maintien en détention du dernier. Il a été confirmé que l’opération a été entièrement conçu par la police catalane. Lors de l’audience, un rassemblement devant le bâtiment de la Cour nationale a réuni plus d’une centaine de manifestants solidaires.

Rassemblement solidaire

Voici l’adresse du militant emprisonné:
Enrique Costoya Allegue
CP Madrid V Soto del Real
Ctra M-609, km 3,5 Modulo 15
28791 Soto del Real (Madrid)

Rassemblement solidaire

Mardi 27, un procès a eu lieu pour décider de la levée ou du maintien de la détention provisoire de Monica et Francisco en attendant le procès. La caution a été rejetée et leur détention a été prolongée. La législation espagnole prévoit deux ans comme le durée maximale pour le maintien d’une personne en détention provisoire, l’état a la possibilité de l’étendre en invoquant des circonstances exceptionnelles, et c’est ce qu’il a fait. Monica et Francisco ont été arrêtés il y a deux ans, le 13 novembre 2013, avec trois autres anarchistes. Ils sont en attente de jugement sous les accusations d’appartenance à une organisation terroriste.

Francisco et Monica

Le 16 décembre 2014, une vaste vague de perquisitions avait visé les milieux anarchistes espagnols, l’Opération Pandora, qui avait fait arrêter 10 personnes. Le 30 mars 2015, l’Opération Pinata faisait également 16 arrestations dans les milieux libertaires.

Ce 28 octobre à 7h du matin, la police a réitéré dans ce qui semble être la suite directe de l’Opération Pandora, visant plusieurs domiciles et lieux de la scène anarchiste à Barcelone et à Manresa. Au moins 9 personnes ont été arrêtées au motif « d’appartenance à une organisation criminelle à buts terroristes ». Parmi les lieux perquisitionnés, le Centre Social Revoltosa Social, qui a été pris d’assaut par le contenu d’une dizaine de combis de police. Dés qu’ils ont appris la nouvelle, des dizaines de personnes solidaires se sont rassemblées dans le quartier pour témoigner leur solidarité, la police a rapidement réprimer la manifestation. Un rassemblement solidaire est prévu ce soir à 20h, à Barcelone, Plaça del Diamant à Gràcia.

Rassemblement solidaire spontané à Sants, devant l’Athénée Libertaire.

Rassemblement solidaire spontané à Sants, devant l'Athénée Libertaire.

La police espagnole a arrêté ce mardi, en collaboration avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) française, deux dirigeants de l’organisation séparatiste basque, David Pla et Iratxe Sorzabal, dans un gîte rural de Saint-Etienne-de-Baïgorry. Elle a permis l’arrestation de deux autres etarras présumés également présents sur les lieux. L’un est le propriétaire du gîte, Pantxo Florès, et l’autre un militant nationaliste basque, fils de réfugié espagnol, Ramuntxo Sagarzazu. Des faux papiers et des armes, auraient été découverts sur place.

Les quatre personnes arrêtées vont être placées en garde à vue, qui peut durer jusqu’à 96 heures en matière de terrorisme, avant un probable transfert vers le parquet de Paris. David Pla et Iratxe Sorzabal seraient tous deux membres du « comité exécutif » d’ETA. Ils ont été présentés par le ministre de l’intérieur espagnol comme « les dirigeants politiques les plus importants d’ETA et les plus recherchés ». Iratxe Sorzabal Diaz (43 ans) est l’ancienne porte-parole de 1997 à 1999 de Gestoras, un mouvement de soutien aux prisonniers basques. Elle a déjà été condamnée à plusieurs reprises à de la prison en France ces dernières années pour son appartenance à ETA. Elle était recherchée depuis au moins dix ans par les justices française et espagnole. David Pla, 40 ans, vivait, quant à lui, dans la clandestinité depuis 2011.

L’opération policière à Saint-Etienne-de-Baïgorry

L'opération policière à Saint-Etienne-de-Baïgorry

Il semble que ce soit la première application de la ‘Loi Baillon’, une série de réglementations ultra-répressives qui restreignent fortement les droits de manifester et de s’exprimer. Une habitante de Petrel (Province d’Alicante) a prit en photo une voiture de police garée sur une place pour personne handicapée puis l’a publié sur facebook en légendant « Garez vous où vous voulez, vous n’aurez pas d’amende ». L’amende a été pour elle puisqu’elle vient d’être condamné à une amende de 800€ en application de l’article 36.23 qui interdit une « utilisation non autorisée d’images ou de données personnelles des membres des forces de sécurité qui pourraient mettre en danger les agents de sécurité ou leur famille, des locaux protégés, ou mettre en péril la réussite d’une opération ». L’amende est appliquée alors qu’il n’y a même pas de passage devant le juge.

Le porte-parole de la police a également déclaré que les policiers étaient garés là car ils intervenaient « contre des actes de vandalisme » et qu’ils étaient donc autorisés à se garer où ils le peuvent. Même si la question de savoir si la police est ou non dans son droit importe peu dans l’application de cette amende.

Une photo à 800€ pour la première application de la ‘Loi Baillon’.

Une photo à 800€ pour la première application de la 'Loi Baillon'.

Une enquête est à l’instruction contre l’ETA, au niveau de l’Audiencia Nacional, souhaitant requalifier des exécutions et fusillades en « crime contre l’humanité ». Ce sont les familles de deux gardes espagnols abattus en 2004 qui tentent de faire ouvrir ce dossier. L’affaire est à présent à l’instruction : les divers corps répressifs doivent étayer le dossier en fournissant des événements qui rentreraient dans cette appellation. Le juge a justifié sa décision d’accepter l’ouverture de l’enquête « Il s’agit d’une attaque systématique contre une partie de la population, composée de collectifs poursuivis pour des raisons politiques et idéologiques, dont l’élimination et l’expulsion (…) sont considérées stratégiquement nécessaires par l’organisation pour des raisons politiques ». Cependant, un autre juge a souligné que les critères pour un crime contre l’humanité sont la nationalité, l’origine ethnique, la race ou la religion, et il n’y a rien de tout cela dans les actions d’ETA.

Le juge de l’Audienca Nacional, a mis en liberté provisoire les deux Espagnols membres de « Recontruction Communiste » et accusés d’avoir combattu l’Etat islamique pendant six mois au Rojava dans les rangs du bataillon international des YPG. Ils restent inculpés de terrorisme. Le juge a imposé des pointages de contrôle hebdomadaires, le retrait du passeport et l’interdiction de quitter le territoire. Les deux militants auraient reconnus avoir combattu dans les rang des YPG.

Deux Espagnols accusés d’avoir combattu aux cotés des YPG

Deux Espagnols accusés d'avoir combattu aux cotés des YPG

Ce lundi matin, les forces de police espagnoles ont arrêté à Madrid deux militants communistes qui auraient combattu l’Etat islamique au Rojava dans les rangs de la Brigade Internationale (International Freedom Battalion). Leurs domiciles ont été perquisitionnés par les enquêteurs de la Brigade provinciale de renseignement de la direction de la police madrilène. Il s’agirait de deux militants du Partido Marxista-Leninista (Reconstrucción Comunista) qui seraient (selon l’accusation policière) apparu dans la vidéo ci-dessous. Selon la police, les deux militants sont revenus de Syrie via la Turquie et l’Allemagne. Ils sont accusés d’avoir participé à un conflit armé hors de l’Espagne sans l’autorisation de l’Etat, d’avoir collaboré avec une organisation terroriste (c’est probablement le PKK qui est ici visé), d’usage d’armes militaires et d’engins explosifs, et d’avoir compromis gravement les intérêts nationaux espagnols. Reconstruction Communiste est une organisation composée de membres des Jeunesses Communistes qui ont rompus avec le PCE. Ses membres ont dans un premier milité dans le Parti Communiste des Peuples d’Espagne avant de fonder leur propre organisation, proche du MLKP, en 2009.

Malgré l’opposition d’environ 82% des Espagnols, la « loi baîllon » est entrée en application hier. La « ley de seguridad ciudadana » (« Loi pour la sécurité citoyenne ») prévoit une série de sanctions administratives pour éventuellement punir presque toutes les formes de protestation politique, souvent avec de lourdes amendes. Manifester ou se rassembler devant un bâtiment du gouvernement pourra coûter 30.000 euros ; critiquer le pays, le gouvernement ou le chef de l’Etat lors d’une manifestation ou à travers les médias sociaux : 30.000 euros également ; participer à une manifestation qui n’a pas obtenu l’accord préalable du gouvernement : de 100 euros à 1000 euros ; organiser une manifestation qui se termine dans la violence : 30.000 euros ; poster des photos sur les sites web des agissements de la police, lorsque le gouvernement estime qu’elles affectent l’honneur, la vie privée ou l’image publique de la police : de 100 à 1000 euros.

Et puis ce n’est pas tout, car l’entrée en vigueur de cette loi va également de pair avec une double modification du code pénal, lequel entraîne un glissement de la sphère judiciaire à la sphère administrative. Si lors d’un rassemblement, un manifestant était interpellé et mis en garde à vue, il était jusqu’à présent présenté à un juge. Avec ce nouveau dispositif, c’est l’administratif qui prendra désormais le relais. En d’autres termes, une fois que le citoyen aura reçu sa contravention, il lui sera plus difficile de la contester. C’est donc la police qui aura désormais le dernier mot.

Une manifestation contre la

Une manifestation contre la