Le16 décembre dernier, sous l’accusation d’association terroriste, la police espagnole arrêtait, dans le cadre de la dénommée « opération Pandora », quatorze personnes et en incarcérait sept en préventive dans l’attente d’un jugement. Le même jour, à Madrid et à Barcelone, la police nationale dispersait violemment, et en procédant à quatre nouvelles détentions, des manifestations spontanées solidaires des anarchistes arrêtés de plus de 800 personnes.

Parmi les accusations figurent plus de vingt explosions dont les médias ne se sont pas fait l’écho, à l’exception de l’explosion de la Basilique du Pilar de Saragosse, pour laquelle on a inculpé deux Chiliens qui sont actuellement détenues sans jugement et auxquelles jusqu’à aujourd’hui on n’a pas attribué de complice. Il semble que la police espagnole procède à nouveau à un montage où elle rassemble d’un côté de nombreux anarchistes arrêté dans une opération qui a ratissé au plus large, et d’un autre côté toutes les actions non-élucidées attribuées aux anarchistes.

Appel à un rassemblement, le samedi 24 janvier 2014 à 15h, contre « l’Opération Pandora » devant l’ambassade d’Espagne (22 avenue Marceau, Paris 8e). Métro Alma-Marceau (M9).

Manifestation à Barcelone en soutien aux inculpés de l’opération Pandora

Manifestation à Barcelone en soutien aux inculpés de l'opération Pandora

L’ensemble des avocats basques arrêtés lundi juste avant l’ouverture d’un important procès sur Batasuna -où certains intervenaient- ont été libérés et le procès reprendra le 29 janvier à Madrid. Seize personnes avaient été arrêtées lundi au petit matin par la garde civile, à Madrid, au Pays basque et en Navarre (nord), lors d’une opération prétendant viser le « front des prisons » de l’ETA. Sur les 16 personnes, 15 ont finalement été mises en examen par un juge de l’Audience nationale – instance spécialisée notamment dans les affaires de terrorisme – dont l’ensemble des avocats, accusés d’appartenance à une organisation terroriste, de blanchiment et de fraude fiscale. Ils ont été laissés libres mais leur contrôle judiciaire les empêche de quitter l’Espagne. Ils ne peuvent plus rendre visite aux prisonniers de l’ETA pour le compte du « collectif d’avocats », agissant auprès de ces derniers.

Le procès de trente-cinq militants indépendantistes basques, dont les militantes françaises Aurore Martin et Haizpea Abrisketa, qui devait débuter lundi 12 janvier à Madrid, a été suspendu après l’arrestation de trois avocates des prévenus. Parmi les avocates arrêtées figure Amaia Izko, qui défend Aurore Martin. Cette juriste avait dénoncé devant la Cour européenne des droits de l’homme l’illégalité de l’application d’une doctrine juridique dite « Parot » qui permettait de prolonger la détention des prisonniers d’ETA. Elle avait eu gain de cause.

Haizpea Abrisketa et Aurore Martin

Haizpea Abrisketa et Aurore Martin

16 avocats du mouvement basque ont été arrêtés ce matin du 12 janvier lors d’une opération de la police espagnole. Ceux-ci se dirigeaient vers la Cour Spéciale Espagnole pour le premier jour d’un procès contre 35 indépendantistes basques. Il y a deux jours, le 10 janvier, 80.000 personnes manifestaient à Bilbao pour les droits des prisonniers politiques basques qui sont 480 à être dispersés dans des prisons en France et en Espagne, imposant aux familles qui voudraient les visiter d’interminables trajets réguliers.

Le 10 janvier 2015 à Bilbao.

Le 10 janvier 2015 à Bilbao.

Lundi 12 janvier s’ouvrira en Espagne une procès contre trente-cinq militants de la gauche indépendantiste basque accusés d’appartenance à une organisation terroriste. Parmi eux : la militante française Aurore Martin (35 ans). Le juge espagnol de l’Audiencia Nacional a retenu contre la militante la qualification de « participation à une organisation terroriste ». Et pour des faits relativement mineurs, en tout cas non susceptibles de poursuite en France : sa présence à des réunions publiques (quatre en Espagne, une en France), la rédaction d’un article dans un journal indépendantiste et ses relations avec le Parti communiste des terres basques, lui aussi interdit en Espagne. Pour ces faits, elle encourt selon son avocat, jusqu’à 12 ans de prison.

L’arrestation d’Aurore Martin, le 1er novembre 2012, avait suscité une large émotion au Pays basque français. Nombre d’élus locaux de bords différents avaient fustigé le choix du gouvernement d’exécuter le MAE la visant.

Aurore Martin

Aurore Martin

Arrêté le 14 novembre 2012, lors d’une grève générale, en se rendant à un piquet. Emprisonné puis relâché le 9 janvier 2013, il avait fait l’objet d’une large mobilisation de solidarité : mobilisant milieux syndicaux et antifascistes. Le procureur avait demandé 5 à 6 ans de prison, le juge a aujourd’hui condamné Alfonso Fernandez Ortega à 4 ans de prison pour l’accusation d’avoir « transporté une bombe dans son sac à dos » (« possession d’explosif »). La défense à plusieurs fois dénoncer ce montage policier. Il a par contre été acquitté pour l’accusation de « rébellion » contre les policiers, qui lui aurait valu un an de prison.

Alfon Libertad !

Alfon Libertad !

Voici les adresses d’anarchistes espagnols, dont certains arrêtés lors de l’Opération Pandora.

Beatriz Isabel Velazquez Davila
P. Madrid VII – Estremera
Ctra. M-241 km 5,7
28595 Estremera
Madrid
España

Lisa Sandra Dorfer
P. Madrid VII – Estremera
Ctra. M-241 km 5,7
28595 Estremera
Madrid
España

Alba Gracia Martínez
P. Madrid V – Soto del Real
Carretera M-609, Km 3,5
28791 Soto del Real
Madrid
España

Noemí Cuadrado Carvajal
P. Madrid V – Soto del Real
Carretera M-609, Km 3,5
28791 Soto del Real
Madrid
España

Anna Hernandez del Blanco
P. Madrid V – Soto del Real
Carretera M-609, Km 3,5
28791 Soto del Real
Madrid
España

Enrique Balaguer Pérez
P. Madrid VI – Aranjuez
Ctra. Nacional 400, Km. 28
28300 Aranjuez
Madrid
España

David Juan Fernández
P. Madrid III – Valdemoro
Ctra. Pinto-San Martín de la Vega, km. 4,5
28340 Valdemoro
Madrid
España

Mónica Andrea Caballero Sepúlveda
Ávila-Prisión Provincial
Ctra. de Vicolozano s/n Apdo. 206
05194 Brieva (Ávila)
España

Francisco Javier Solar Domínguez
C.P. de Villabona Finca Tabladiello
33480 Villabona-Llanera (Asturias)
España

Manifestation de solidarité à Berlin.

Manifestation de solidarité à Berlin.

Le lundi 29 décembre, une trentaine de personnes ont manifesté devant l’ambassade espagnole pour protester contre l’incarcération des anarchistes dans le cadre de l’Opération Pandora.

Argentine: Manifestation de solidarité avec les inculpés de l’opération Pandora

Le samedi 27 décembre, la manifestation appelée à 17 heures en solidarité avec les anarchistes détenus dans le cadre de l’Opération Pandora a parcouru les rues du centre de Barcelone et s’est terminée dans le quartier de Gràcia. Au moment d’entrer dans le quartier, des manifestants masquées ont attaqué un grand nombre de succursales bancaires, l’hôtel 5 étoiles Casa Fuster et quelques locaux commerciaux de multinationales. Aucune arrestation n’a été signalée.

Espagne: Manifestation de soutien aux prisonniers anarchistes

Des agents de la brigade provinciale d’information de San Sebastián de la police nationale ont arrêté aujourd’hui (vendredi) à 19h15, à Bergara (Guipúzcoa), le membre présumé d’ETA Juan Carlos Arriarán Ibarra, alias ‘Giuseppe’. Celui-ci aurait quitté la France en 1982, après le démembrement en Espagne d’un groupe de l’ETA. Il avait été expulsé par les autorités françaises au Panama deux ans plus tard.

En 1996 que Juan Carlos Arriarán Ibarra et d’autres membres présumés d’ETA, Eugenio Barrutiabengoa Zabarte et Miguel Angel Aldana Barrena, accusés de nombreuses actions armées d’ETA, avaient vécu sous leur véritable identité au Venezuela. Peu de temps après, Arriarán avait été condamné par un tribunal de Paris à trois ans de prison. Postérieurement en décembre 2005, la demande de la justice française s’est transformée en MAE qui a donné lieu à son arrestation.

Juan Carlos Arriarán Ibarra

Juan Carlos Arriarán Ibarra