La Carboneria, squat barcelonais occupé depuis 2008 dans le quartier de Sant Antoni, a été expulsée par la police le mercredi 19. Ce lieu était assez connu dans la mouvance autonome locale car c’était un squat d’activités, proposant de nombreuses activités, notamment une bibliothèque et une zone d’accès libre à internet. Lors de l’expulsion, deux squatters se sont suspendu-e-s depuis les fenêtres du dernier étage, tandis que les policiers envahissaient le bâtiment jusqu’au toit. Dehors, des centaines de policiers bouclaient le quartier (avec les pompiers en renfort), et de très nombreuses personnes affluaient en solidarité, le tout sous la surveillance policière d’un hélico.

Une décision de justice autorisait l’expulsion les lieux, suite à une plainte de la banque Barclays, propriétaire du bâtiment. Après l’expulsion, une manifestation sauvage s’est déroulée, puis une assemblée s’est tenue, et le soir-même, une manifestation de solidarité avec les squatters expulsé-e-s a été organisée et s’est déroulée dans la ville. Environ 2 500 personnes y ont participé. La police a tenté rapidement de disperser les manifestant-e-s, faisant notamment usage d’un camion à canon sonore, provoquant des nausées chez de nombreuses personnes. Plusieurs containers/poubelles ont été renversés et/ou brûlés sur le parcours, les manifestant-e-s ont aussi caillassé des banques et bien sûr des lignes de flics… Des banques ont été taguées et des distributeurs de billets brisés et/ou incendiés. Suite à ces émeutes, deux personnes (âgées de 23 et 26 ans) ont été arrêtées.

Le juge Ismael Moreno de l’Audience nationale a convoqué ce samedi les experts de la Commission internationale de vérification du cessez-le feu décrété par l’ETA afin de les interroger sur le lieu où se trouvent les membres clandestins d’ETA. La Commission s’est donné pour mission de s’assurer que l’ETA mène à bien le cessez-le-feu, mais n’est pas reconnue par le gouvernement espagnol, qui insiste pour que l’organisation séparatiste mette un terme à son existence sans conditions. Une vidéo diffusée vendredi par plusieurs médias, datée de janvier et tournée dans un lieu inconnu, montrait deux militants de l’ETA, présentant des armes à deux des experts.

Un ancien ministre sud-africain, Ronnie Kasrils, et un ancien responsable gouvernemental britannique, Chris Maccabe, qui a participé au processus de paix en Irlande du Nord notamment, font partie des membres convoqués. M. Kasrils apparaît au côté de M. Mnikkalingam sur la vidéo de l’inspection des armes mises hors d’usage par les deux membres d’ETA. Les trois autres membres de la Commission convoqués par le juge madrilène sont Satish Nambiar, un ancien commandant de l’armée indienne, Aracelly Santana, ancien ambassadeur de l’Equateur à l’ONU, et l’administratrice néerlandaise de la Commission Fleur Ravensbergen.

Espagne/Pays basque: La justice espagnole convoque les membres de la commission internationale

Le 21 octobre dernier, la Cour Européenne des Droits de l’Homme de Strasbourg avait jugée illégale la détention prolongée d’Inès del Rio, militante de l’ETA dont la détention avait été prolongée jusqu’en 2017 (alors qu’elle était libérable en 2008 selon le système classique de remise de peines) en vertu de la doctrine Parot, système de remise de peine défavorable aux détenus sous le coup de condamnations multiples. Antonio Troitiño, condamné à plus de 2000 ans de prison et détenu au Royaume-Uni avait été libéré le lendemain, le justice britannique ayant estimé qu’il était juste qu’il le soit si Inès del Rio l’était. Il avait été placé sous contrôle judiciaire dans l’attente d’une décision de l’Espagne sur une demande d’extradition. Le militant a été arrêté ce jeudi à Londres car la justice espagnole l’accuse d’avoir ‘en liberté, réintégré la cellule du groupe’.

Antonio Troitino

Antonio Troitino

Arkaitz Bellón Blanco a été trouvé mort cet après-midi dans une cellule de la prison de Puerto de Santamaria (Cádiz). Bellon devait être libéré au mois de mai, après avoir passé treize ans dans la prison en tant que membre d’ETA. Les avocats et sa famille ont demandé une autopsie par un médecin de confiance. Il avait dénoncé une agression en mars 2013 de la part des fonctionnaire dans la prison de Sevilla. Il avait également dénoncé des agressions à la prison de Puerto III en 2010 et à Algeciras en 2008.

Arkaitz Belló

Arkaitz Belló

Alba Gonzalez Camacho, utilisatrice assidue de Twitter, a été condamnée cette semaine à une peine d’un an de prison pour avoir publié des messages considérés par les autorités comme faisant l’apologie du terrorisme. Elle même se défini comme une ‘personne subversive, avec un coeur plus sombre que la nuit mais une âme rouge comme le sang’. Le 18 juillet 2012, elle a publié ce texte, ‘le PP (parti au pouvoir) m’a enseigné que nous avions toujours un grand besoin des GRAPO’. Faisant référence au groupe basque, elle avait également publié ‘l’ETA, puisque vous avez déposé les armes, vous pourriez nous les donner, nous en avons besoin’. Le tribunal a affirmé que ces messages à contenu idéologique étaient hautement radicaux et violents et qu’ils faisaient l’apologie du terrorisme. Gonzalez Camacho n’a pas été incarcérée suite à un accord conclu entre les parties, mais le sera à la moindre récidive.

Procès de Alba Gonzalez Camacho

Procès de Alba Gonzalez Camacho

La ville de Burgos était secouée par une vague populaire de protestation. Les habitants du quartier de Gamonal s’opposent à un projet urbanistique des autorités de la ville et financé par l’état espagnol. Les manifestations se multipliaient, les arrestations et autres affrontements aussi. Des rassemblements de solidarité avaient eu lieu dans 46 villes espagnoles. A Madrid, dans le centre-ville, les manifestants avaient lancé des fumigènes et mis le feu à des poubelles. La police anti-émeute était intervenue faisant au moins onze blessés. Quatorze personnes avaient également été arrêtées.

Chaque soir, des milliers de personnes venaient manifester dans le quartier pour réclamer l’abandon définitif du projet. Ils avaient aussi installé un petit campement à proximité pour tenter d’empêcher la poursuite du chantier. Le maire de Burgos a annoncé vendredi l’abandon du projet d’aménagement urbain.

Manifestation à Madrid en solidarité avec Burgos

Manifestation à Madrid en solidarité avec Burgos

Les habitants du quartier de Gamonal, à Burgos, s’oppose au plan des autorités de la ville visant à transformer une ancienne rue en un boulevard avec des arbres et un parking souterrain. Les protestations des habitants se sont transformées en affrontements avec la police après que celle-ci ai chargé les habitants refusant de quitter l’endroit de fin de manifestations. Une dizaine de policiers ont été blessés ainsi que de nombreux manifestants. 40 habitants ont été arrêtés et 16 inculpés.

Espagne: Affrontements à Burgos

La justice espagnole a décidé d’interdire la manifestation prévue demain samedi à Bilbao pour le rapprochement des prisonniers basques. Cette année l’organisation de ce rassemblement, pour la défense des droits des prisonniers basques, était lancé par la dynamique Tantaz tanta (« Goutte à goutte »). Le juge a estimé que derrière l’organisation de la marche de Bilbao se cache Herrira.

Il y a quelques mois, la justice avait ordonné la suspension des activités d’Herrira en raison de ses liens présumés avec ETA. Une rafle de la police contre des militants de Herrira, une fois de plus, avait précédée l’illégalisation de cette structure de soutien aux prisonniers politiques Depuis 2010, cette marche, qui a lieu chaque année à la même période. L’année dernière, elle avait rassemblé plus de 115 000 personnes. Avant 2010, ce genre de rassemblement était systématiquement interdit car organisé par les associations Askatasuna ou Gestoras proamnistía, interdits en Espagne depuis 2003 pour leurs liens présumés avec ETA. En ce qui concerne les militants et avocats basques arrêtés ce mercredi ils sont toujours en garde à vue à Madrid.

Les forces de sécurité espagnoles ont mené une opération dans plusieurs villes du pays basque contre un groupe de soutien aux prisonniers de l’ETA. Il y a eu plusieurs perquisitions -y compris dans des cabinets d’avocats- et huit arrestations, parmi lesquelles celle de l’une des grandes figures de la défense des prisonniers d’ETA, l’avocate Arantza Zulueta. Cette opération menée au Pays Basque et en Navarre s’inscrit dans la droite ligne de celle menée en octobre contre le groupe de soutien aux prisonniers de l’ETA Herrira, dont 18 membres avaient été arrêtés. Cette opétation intervient avant une grande manifestation prévue samedi à Bilbao en faveur du rapprochement des détenus de l’ETA de leurs familles. Les détenus qui n’ont pas rompu avec ETA sont actuellement au nombre de 520, dispersés pour la plupart dans 79 prisons d’Espagne et de France.

Pays basque: Blitz policier contre les soutiens aux prisonniers d’ETA

Le gouvernement espagnol avait adopté vendredi un projet de loi qui n’autorise l’avortement que lorsqu’il y a un danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou en cas de viol ayant fait l’objet d’une plainte préalable. Ce texte, qui a de fortes chances d’être adopté au Parlement où le Parti populaire au pouvoir a la majorité, annulera de fait la loi de 2010 autorisant l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse et jusqu’à 22 semaines en cas de malformation du foetus.

Les manifestations s’opposant à ce projet se multiplient dans tout l’Etat espagnol. Au Pays basque, une centaine de femmes qui protestaient ont été violemment embarquée par la police locale.