Vers 3h du matin cette nuit, la police espagnole a procédé à l’arrestation de deux membres présumés de l’ETA. Les autorités ont déclaré que ces arrestations sont le fruit de l’étude de documents saisis en France auprès de différents dirigeants de l’ETA. Les deux hommes sont accusés d’avoir participé à quatre actions armées en Espagne en 2002.

Francesco Puglisi, alias Jimmy, avait été condamné à quatorze ans de prison pour ‘dévastation et pillage’ suite aux manifestations qui s’étaient déroulées en marge du G8 de Gênes en 2001. Entré dans la clandestinité, il faisait l’objet d’une enquête coordonnée par le parquet général de Gênes et conduite par la Direction centrale de la police de la Digos de Catania (Sicile) en collaboration avec les services français et espagnols. Ce 5 juin, Jimmy a été arrêté dans une maison à Barcelone. Il s’y trouvait avec sa compagne et disposait d’un faux papier d’identité. Il aurait été retrouvé grâce à des ‘traces’ informatiques et bancaires de sa compagne. Il a été incarcéré à la prison Soto del Real à Madrid en attendant son extradition.

Une manifestation mercredi 28 des pompiers en Catalogne, contre les coupes du gouvernement régional dans le budget de la prévention des incendies, a tourné à l’affrontement avec la police. Plusieurs centaines de pompiers s’étaient rassemblés devant le parlement régional de Catalogne. ils ont jeté des pétards et des bombes fumigènes et résistés à une charge de la police. Un manifestant a été arrêté.

Espagne: Pompiers contre policiers à Barcelone

Mercredi, différents lieux d’organisation et d’occupation anarchistes et libertaires ont été perquisitionnés à Madrid, Valence, Barcelone et Sabadell. Les autorités ont agi sur base d’un décret exceptionnel délivré directement par l’Audience National et avalisé par le juge Santiago Pedraz. A l’aube, à Sabadell, le local ‘Ateneu Libertari’ a été perquisitionné. Il héberge différents collectifs de la mouvance libertaire. Une perquisition a également eu lieu dans le centre de Barcelone, au cours de laquelle une personne a été interpellée pour avoir ‘publié des commentaires violents sur Facebook’. Dans le nord de la ville, la ‘Can piella’, un terrain occupé depuis plus de quatre ans a également reçu la visite de dizaines de policiers. Quatre personnes ont été interpellées.

La police autonome basque arrêté mercredi dans la ville basque d’Ondarroa, Urtza Alkorta, condamné à cinq années de prison pour collaboration avec ETA. Urtza Alkorta était protégé depuis vendredi, au milieu d’une passerelle de la ville, par une foule de plusieurs centaines de jeunes militants basques (photo). 35 fourgons de police ont déversés des centaines de policiers qui ont interpellé un à un les manifestants, pour finalement procéder à l’arrestation. Dix manifestants ont été arrêtée (dont deux pour »voies de fait sur l’autorité ». 13 policiers subi des contusions et a dû être soigné.

Pays basque: Un militant arrêté malgré une protection de masse

Raoul Fuentes Villota avait été arrêté à la mi-novembre à Liverpool en vertu d’un mandat d’arrêt européen. Suspecté d’appartenir à l’ETA, il est réclamé par Madrid pour, entre autres, ‘tentative d’assassinat’, ‘appartenance à une bande armée’, ‘possession d’armes’ et ‘possession d’explosifs’. Au moment de son arrestation, cela faisait 17 ans qu’il vivait dans la clandestinité en Grande-Bretagne après ne pas s’être présenté à une audience judiciaire en 1995 dans le cadre d’une affaire de fusillade attribuée à l’ETA. Hier, un tribunal britannique a ordonné son extradition vers l’Espagne. Les avocats de Fuentes Villota ont immédiatement annoncé leur intention de faire appel. Ils font notamment valoir le fait que l’etarra présumé n’aurait pas un procès équitable en Espagne, mettant en avant le fait qu’ils ait déjà été torturé durant sa détention en juin 1991.

Raul Angel Fuentes Villotta

Raul Angel Fuentes Villotta

Bea Etxebarria avait été arrêtée le 1er mars 2011 par la Guardia Civil sous l’accusation d’être une militante d’ETA. Elle a été torturée pendant plusieurs jours dans une caserne (coups, étouffements, injections non identifiées, introduction d’objets dans l’anus et le vagin, etc.). Le Comité Européen de prévention de la Torture vient de reconnaître l’authenticité des faits.
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Le site du comité->http://www.cpt.coe.int/fr/default.htm]

Entre 150 et 200 personnes ont tenté de franchir les lignes frontières entre l’enclave espagnole et Melilla et le Maroc vendredi. Environ septante d’entre eux sont parvenus à passer la barrière grillagée avant d’être violemment interceptés par les forces de l’ordre. Un témoin a déclaré être venu à l’aide d’une trentaine de migrants, dont six en sang, les autres présentant des symptômes d’asphyxie dus aux fumigènes utilisés par la police. Il a également dénoncé l’attitude violente de certains policiers alors que les migrants, torse nus, ne possédaient aucun instrument pour agresser. Le préfet a de son côté annoncé ‘renforcer les effectifs de la Garde civile à Melilla avec une plus grande présence de l’hélicoptère de sécurité.

Ligne frontière à Melilla

Partis de trois endroits de la capitale, un millier de manifestants ont convergé hier dans l’après-midi vers la place faisant face au Congrès sous le mot d’ordre: ‘Assiégé le Congrès’ lancé par divers collectifs appelant à la ‘rébellion populaire’. Plus de 1400 policiers anti-émeutes avaient été déployés et d’épais cordons des forces de l’ordre encerclaient le quartier. Par deux fois, les policiers casqués et équipés de boucliers ont chargé la foule pour la disperser. Ils ont dû faire face à des jets de pierres, de pétards, de bouteilles et de feux de bengale. Cinq personnes ont été interpellées à l’issue de ces affrontements alors que quelques heures avant le début du rassemblement, quinze personnes avaient été arrêtées préventivement.

Manifestation pour la démission du gouvernement espagnol

Manifestation pour la démission du gouvernement espagnol

La police basque (Ertzaintza) a fait irruption vendredi dans le campement Aske Gunea à San Sebastian où un millier de personnes cherchaient depuis plusieurs jours à empêcher l’arrestation de huit jeunes basques, condamnés à six ans de prison. Elle a arrêté six des huit prévenus. Deux autres personnes ont été arrêtées pour « atteinte à l’autorité ». Quelques 200 policiers et 36 fourgons sont arrivés vers 6h00 au Boulevard, où se trouvait le chapiteau installé depuis le 9 avril dernier en solidarité avec les jeunes prévenus. Avant de procéder aux arrestations, les policiers ont délogé le campement et identifié les manifestants, qui opposaient une résistance passive et pacifique.