Pompiers et serruriers ont rejoint cette semaine le mouvement social contre les expulsions de propriétaires surendettés en Espagne, une question très sensible dans l’opinion publique notamment après le suicide de plusieurs personnes qui ne pouvaient faire face à leurs dettes. Depuis l’éclatement de la bulle immobilière en 2008, 350.000 ordres d’expulsions ont été lancés par les banques dont environ la moitié ont été exécutés. Ces derniers jours, les pompiers de plusieurs régions, ainsi que l’Union des serruriers, ont refusé de répondre à des ordres de la justice qui leur demandaient d’ouvrir les portes de logements pour en expulser les occupants.

“On ruinait la vie des familles et on nous transformait en bourreaux. Cela nous mettait très mal à l’aise et nous avons décidé de ne plus participer à cela”, a expliqué le président de l’Union des serruriers. Mardi passé, dans la ville de La Corogne en Galice, face au refus d’un serrurier, la police a fait appel aux pompiers pour ouvrir la porte de l’appartement d’une femme de 85 ans qui n’avait pas payé son loyer. Mais les pompiers, arrivés sur les lieux accompagnés de dizaines de militants anti-expulsions, ont à leur tour refusé d’ouvrir la porte et quelques-uns se sont mêlés aux manifestants.

Transféré depuis l’Allemagne vers la prison de Soto del Real en janvier dernier, le prisonnier anarchiste Gabriel Pombo da Silva a été déplacé vers celle de Villena, Alicante. Alors qu’il est déjà interdit de visite et que les autorités pénitentiaires compliquent ses communications, celles-ci ont pris une nouvelle mesure à son encontre par ce transfert arbitraire et injustifié. Sa nouvelle adresse:

– Centro Penitenciario Alicante II
– Ctra. N.303, km.66
– 03400 Villena (Alicante)

Les principaux syndicats d’Ibéria ont appelé à trois séries de cinq jours de grève à l’aéroport de Madrid-Barajas, dont la première a débuté hier. Plusieurs milliers de salariés de la compagnie protestent contre la suppression programmée de plus de 3800 emplois sur un total annoncé de 20000 par la direction. Des travailleurs, brandissant des pancartes ‘ils nous ont vendu à des pirates’ (faisant référence à la fusion avec British Airways), ont bloqué plusieurs voies d’accès à l’aéroport ainsi que de nombreux guichets d’enregistrement. De violents heurts les ont opposé à la police lorsqu’ils ont tenté de pénétrer dans le terminal T4 de l’aéroport.

Grévistes à l’aéroport de Barajas

Grévistes à l'aéroport de Barajas

Les ouvriers de Cadix se sont une nouvelle fois mobilisés pour exiger une plus grande charge de travail pour les chantiers navals. Les manifestants avaient préparé un arsenal artisanal avec lequel ils s’en sont pris à la police nationale. Les manifestants ont bloqués le pont de Carranza, ce qui a provoqué l’intervention de l’Unité d’intervention de la police (CEP) de Seville.
Les policiers ont été la cible d’une pluie de boulons, de billes d’acier, et de fusées d’artifice.

Espagne: Les ouvriers de Cadix affrontent la police

Le 29 juin dernier, les autorités britanniques ont arrêté Antonio Troitino Arranz, alias ‘Antxon’. L’homme, militant de l’ETA, avait été libéré en avril 2011 après avoir purgé 24 ans suite à un jugement sur les réductions de peines (il avait été condamné à plus de 2000 ans de prison, c’est à dire 30 ans, la peine maximale en Espagne). ‘Antxon’ avait quitté l’Espagne quand, quelques jours plus tard, ce jugement avait été invalidé. Depuis, il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt européen, l’Espagne considérant qu’il lui reste à purger 2096 jours. Aujourd’hui, un tribunal londonien a ordonné sa remise à l’Espagne, refusant d’entendre l’argument de la défense que cette extradition risquerait de violer la Convention européenne des droits de l’homme. L’avocat du prisonnier a d’ores et déjà annoncé son intention d’interjeter appel.

Un juge espagnol a mis en liberté provisoire le docteur Luis Enrique Paredes del Pino, le membre présumé du PCP-SL arrêté dans la ville d’Illescas. Paredes del Pino devra se présenter chaque semaine devant le tribunal et ne peut quitter l’Espagne. Sa double nationalité (espagnole et péruvienne) du médecin influencera la décision de l’extrader ou non vers le Pérou. Les autorités péruviennes ont maintenant 40 jours pour formaliser la demande d’extradition.

Eneko Bilbao a été arrêté en décembre 2006 dans le centre de la France. Il est accusé par la justice espagnole ‘d’appartenance à une organisation terroriste, tentative d’attentat et blessure dans le cadre d’une entreprise terroriste’. Aingeru Cardano a été arrêté en 2007 au Pays-Basque français. L’Espagne l’accuse de ‘destructions dans le cadre d’une entreprise terroriste’. Hier, la France a remis les deux hommes à la police espagnole. La justice espagnole a réclamé leur transfert car elle aurait établi l’existence d’un lien entre eux et l’appareil logistique de l’ETA.

Dans une conférence de presse cette après-midi, Maite Goyenetxe et Jean Claude Aguerre, deux représentant du parti Batasuna ont annoncé la dissolution de leur collectif. Interdit depuis 2003 en Espagne en raison de ses supposés liens avec l’ETA, le mouvement était toujours autorisé en France même si ses militants sont régulièrement la cible d’opérations de répression menées par les autorités françaises sur demande espagnole.