L’ensemble des avocats basques arrêtés lundi juste avant l’ouverture d’un important procès sur Batasuna -où certains intervenaient- ont été libérés et le procès reprendra le 29 janvier à Madrid. Seize personnes avaient été arrêtées lundi au petit matin par la garde civile, à Madrid, au Pays basque et en Navarre (nord), lors d’une opération prétendant viser le « front des prisons » de l’ETA. Sur les 16 personnes, 15 ont finalement été mises en examen par un juge de l’Audience nationale – instance spécialisée notamment dans les affaires de terrorisme – dont l’ensemble des avocats, accusés d’appartenance à une organisation terroriste, de blanchiment et de fraude fiscale. Ils ont été laissés libres mais leur contrôle judiciaire les empêche de quitter l’Espagne. Ils ne peuvent plus rendre visite aux prisonniers de l’ETA pour le compte du « collectif d’avocats », agissant auprès de ces derniers.

Lundi 12 janvier s’ouvrira en Espagne une procès contre trente-cinq militants de la gauche indépendantiste basque accusés d’appartenance à une organisation terroriste. Parmi eux : la militante française Aurore Martin (35 ans). Le juge espagnol de l’Audiencia Nacional a retenu contre la militante la qualification de « participation à une organisation terroriste ». Et pour des faits relativement mineurs, en tout cas non susceptibles de poursuite en France : sa présence à des réunions publiques (quatre en Espagne, une en France), la rédaction d’un article dans un journal indépendantiste et ses relations avec le Parti communiste des terres basques, lui aussi interdit en Espagne. Pour ces faits, elle encourt selon son avocat, jusqu’à 12 ans de prison.

L’arrestation d’Aurore Martin, le 1er novembre 2012, avait suscité une large émotion au Pays basque français. Nombre d’élus locaux de bords différents avaient fustigé le choix du gouvernement d’exécuter le MAE la visant.

Aurore Martin

Des agents de la brigade provinciale d’information de San Sebastián de la police nationale ont arrêté aujourd’hui (vendredi) à 19h15, à Bergara (Guipúzcoa), le membre présumé d’ETA Juan Carlos Arriarán Ibarra, alias ‘Giuseppe’. Celui-ci aurait quitté la France en 1982, après le démembrement en Espagne d’un groupe de l’ETA. Il avait été expulsé par les autorités françaises au Panama deux ans plus tard.

En 1996 que Juan Carlos Arriarán Ibarra et d’autres membres présumés d’ETA, Eugenio Barrutiabengoa Zabarte et Miguel Angel Aldana Barrena, accusés de nombreuses actions armées d’ETA, avaient vécu sous leur véritable identité au Venezuela. Peu de temps après, Arriarán avait été condamné par un tribunal de Paris à trois ans de prison. Postérieurement en décembre 2005, la demande de la justice française s’est transformée en MAE qui a donné lieu à son arrestation.

Juan Carlos Arriarán Ibarra

La cour d’assises spéciale de Paris a condamné, vendredi 12 décembre, sept membres d’ETA pour leur implication dans une série de braquages d’entreprises en 2005 et 2006 qui avaient notamment permis de récupérer plus de cinq cents armes de poing, soixante mille cartouches, trente mille plaques d’immatriculation et 1,2 tonne de poudre d’aluminium (utilisée pour la confection d’explosifs).

Mikel Kabikoitz Carrera Sarobe a été condamné à vingt ans de réclusion. Surnommé « Ata », il avait déjà été condamné, en avril 2013, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans (le maximum) pour la mort de deux gardes civils espagnols à Capbreton (Landes) en 2007. Il doit, par ailleurs, être jugé dans les prochains mois, à nouveau devant les assises spéciales, pour la mort, en mars 2010, d’un policier français en Seine-et-Marne. La cour d’assises spéciale a aussi condamné vendredi Zigor Garro Perez et sa compagne, Marina Bernado Bonada, à dix-sept ans de réclusion chacun, assortis d’une période de sûreté des deux tiers. Dans les deux cas, la cour a prononcé la confusion de ces peines avec de précédentes condamnations, trois pour M. Garro Perez (trois, dix et dix ans) et deux pour Mme Bernado Bonada (neuf et neuf ans). Borja Gutierrez Elorduy, Iurgi Mendinueta Mintegi, Ibon Gogeaskoetxea Arronategi et Oihan Barandalla Goni ont été condamnés respectivement à des peines de douze, sept, cinq et quatre ans.

Un nouveau procès se tient actuellement devant la Cour d’Assises à Paris visant sept prisonniers politiques basques : Marina Bernado Bonanza, Zigor Garro Perez, Mikel Karrera Sarobe, Borja Gutierrez Elordui, Oihan Barandalla Goñi, Ibon Goieaskoetxea Arronategi, Iurgi Mendinueta Mintegi. Tous ont déjà été condamnés, certains plusieurs fois, en Correctionnelle voire en Assises. Le procès concerne une série d’attaque à mains armées que l’accusation met sur le compte de la logistique d’ETA, contre des entreprises fabriquant ou vendant des plaques minéralogiques, des armes et munitions, des produits chimiques entrant dans la composition d’explosifs, ou de matériel servant à la sécurisation de papiers d’identité.

France/Pays basque: Procès à Paris

Tomas Elgorriaga Kunze, né en 1963, a été arrêté vendredi à Mannheim arrêté en exécution d’un mandat d’arrêt émis par la justice française en 2009 était recherché par l’Espagne depuis 1998. Il vivait à Fribourg (sud-ouest de l’Allemagne) et travaillait sous un faux nom comme « collaborateur scientifique » à l’université de cette ville. Lors d’une perquisition chez lui les enquêteurs ont découvert plusieurs faux documents d’identité, de l’argent, mais aucune arme. Il a été présenté samedi à un juge qui lui a notifié le mandat d’arrêt français et l’a placé en détention dans l’attente de son extradition.

Ancien membre de Herri Batasuna, il avait été détenu une première fois en 1998, pour avoir fourni un « soutien logistique » à des membres de l’ETA. Après être sorti de prison et alors qu’il était en liberté conditionnelle, il avait rejoint la clandestinité. Tomas Elgorriaga a été condamné à trois reprises en France, en 2003 et en 2006, pour appartenance à une association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, la condamnation la plus lourde portant sur cinq ans de prison.

Allemagne: Arrestation d’un membre présumé d’ETA recherché depuis 15 ans

Le 20 septembre le réseau SARE a été fondé à Bilbao. il s’agit de la nouvelle organisation de défense des prisonniers politiques de la gauche nationaliste basque. La précédente organisation fondée pour ce soutien, HERRIRA, avait été criminalisée. SARE présente un profil différent, ayant comme porte-parole un ancien sénateur, Joseba Azkarraga. Le premier objectif de SARE est la lutte contre la dispersion des prisonniers basques aux quatre coins de l’état espagnol. SARE reprendrait en charge la manifestation annuelle de soutien aux prisonniers pris en charge par HERRIRA jusqu’à son interdiction puis, cette année, prise en charge par un groupe informel de citoyens malgré les tentatives d’interdiction. La manifestation de cette année avait été un énorme succès, rassemblant 130.000 personnes. Une procédure a été lancée pour interdire SARE dès sa fondation, mais elle n’a pas abouti.

Pays basque: Nouvelle organisation de soutien aux prisonniers

Jugés et condamnés pour appartenance à ETA, Ekaitz, Asier et Zuhaitz, trois militants basques devraient être incarcérés dans un centre de détention définitif proche du pays basque et non à la maison d’arrêt de Marseille, éloignés de leurs familles, à des centaines de kilomètres de leur domicile. À la Maison d’Arrêt de Marseille les droits des prisonniers sont bafoués quotidiennement: l’alimentation, le traitement par les fonctionnaires, les dimensions de la cour qui empêchent la réalisation d’exercices physiques et mille autres ennuis. Ils ont décidé d’entrer dans une lutte en n’acceptant pas de regagner leurs cellules, ce qui leur vaut d’aller au cachot. L’épreuve de force dure depuis 6 semaines.

France: Trois prisonniers basques au cachot depuis 6 semaines

Joseba Permach et Rufino Etxeberria, dirigeants historiques de Batasuna, ont été condamnés à la plus lourde peine, soit trois ans de prison pour appartenance à ETA. Au total, huit personnes ont été condamnées pour ce motif et 12 autres pour « collaboration avec une organisation terroriste », à des peines allant de un an et trois mois jusqu’à trois ans d’emprisonnement.

Quatorze autres personnes ont été acquittées lors de ce procès fleuve, qui a duré d’octobre 2013 à juillet 2014, devant le tribunal de l’Audience nationale à Madrid, notamment chargé des dossiers de terrorisme. L’enquête, ouverte en 2002 par Baltasar Garzon, portait sur le financement présumé de l’ETA par les « herriko tabernas » (« tavernes du peuple ») basques, réputées proches de Batasuna, parti interdit en 2003. La cour a estimé que les « herriko tabernas » constituaient, « en plus du service financier qu’ils apportaient au mouvement de libération national basque, contrôlé par l’ETA, une infrastructure logistique pour le développement des activités satellites contrôlées par le groupe ».

Espagne: Fin d’un procès-fleuve sur le financement d’ETA

La police espagnole a arrêté aujourd’hui dimanche une membre présumée d’ETA. Maria Jesus Elorza Zubizarreta, âgée de 66 ans, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen émis par la France en 2006, a été arrêtée par la police à l’aéroport Adolfo-Suarez de Madrid-Barajas. Connue sous son pseudonyme de « Karakate », Zubizarreta aurait été membre de l’unité Donosti de l’ETA, responsable de l’exécution de plusieurs officiers de police dans les années 1980.

Espagne: Arrestation d’une membre présumée d’ETA