Une membre présumée d’ETA recherchée depuis 1979, a été arrêtée mardi en Belgique. Maria Natividad Jauregui Espina, alias « Pepona », née à Saint Sébastien en 1958, a été interpellée à Gand à 18H30 dans le cadre de deux mandats d’arrêt européens, l’un pour « assassinat » et l’autre pour « terrorisme ». Elle est notamment accusée d’avoir été membre du commando Vizcaya entre janvier et juillet 1981, responsable de la mort de deux policiers, deux gardes civils et deux militaires dont un lieutenant-colonel de l’armée.

Herrira est l’organisation de défense des prisonniers de la gauche nationaliste basque. En 2012 et en 2013, à Bilbao, plus de 100 000 personnes étaient sorties dans la rue à l’appel de Herrira. Hier matin, ce même mouvement a fait l’objet d’une opération policière d’envergure qui s’est déroulée dans les quatre provinces du Pays Basque Sud. En plus d’avoir fermé les locaux du mouvement à Hernani, Iruñea, Bilbo et Gasteiz, la police a interpellé 18 personnes.

La justice espagnole les accuse d’avoir fait “l’apologie du terrorisme” et d’avoir “intégré” et “financé une bande armée”. Dans le cadre de cette opération, la justice espagnole a bloqué les comptes bancaires de Herrira et a ordonné la fermeture de 32 profils sur Twitter, 125 profils sur Facebook et 38 pages Web. Créé il y a un an et demi, Herrira a centré son travail sur la reconnaissance des droits des prisonniers issus du conflit basque. La justice espagnole l’accuse notamment d’avoir “pris la relève d’Askatasuna/Gestoras Pro-Amnistia dans la convocation et le soutien de manifestations faisant l’apologie des prisonniers de l’ETA et de leurs idéaux”.

La police au siège d’Hernani de Herrira

La police au siège d'Hernani de Herrira

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a une nouvelle fois condamné l’État français pour ses délais “déraisonnables” dans le cadre de la détention provisoire de prisonniers basques. Dans deux arrêts publiés hier, la Cour a considéré, à l’unanimité de ses membres, qu’en prolongeant à près de six ans l’attente d’un procès pour deux détenus, la France a violé la Convention européenne des droits de l’homme. L’État doit verser 5.000 euros à chaque requérant et 2.000 euros au titre des frais.

Cinq ans, onze mois et vingt-trois jours. C’est le temps que Patxi Abad a passé derrière les barreaux de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis avant d’être jugé devant la cour d’assises spéciale de Paris, le 26 novembre 2009. Un délai en décalage avec les règles du droit pénal français et contraire aux dispositions de l’article 5 de la Convention européenne : “Toute personne arrêtée ou détenue […] a le droit d’être jugée dans un délai raisonnable.”

La police vénézuélienne a arrêté un membre présumé d’ETA recherché depuis 2001 par les justices espagnole et française. Asier Guridi Zaloña, alias « Gari », 44 ans, est visé par de nombreux mandats d’arrêt de la justice espagnole, dont un pour « délit de terrorisme », et par un « ordre de recherche et d’arrestation en vue de son extradition pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte terroriste émis par la cour d’appel de Paris » en 2009. Il avait déjà purgé une peine de prison en Espagne de 1992 à 1997. En juin 2007, c’est le tribunal de grande instance de Paris qui le condamne à deux ans de prison pour appartenance « au réseau logistique d’ETA ».

Asier Guridi Zaloña

Asier Guridi Zaloña

Le juge Garzon, ancien magistrat à l’Audiencia Nacional qui avait dirigé la répression contre la gauche indépendantiste basque (c’est lui qui a fait décréter toutes les organisations, partis, journaux, radios, syndicats nationalistes « façade » d’ETA, et qui les a fait interdire), a été sévèrement accueilli à la Faculté de Philosophie et Lettres de Buenos Aires où il devait participer à un événement . La manifestation était organisée par des membres de groupes défenseurs des prisonniers politiques basques. Garzon s’est fait traiter de tortionnaire.

Jurdan Martitegi, considéré comme un ancien haut dirigeant de l’appareil militaire d’ETA, a été condamné lundi à sept ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris. Entré dans la clandestinité en 2007, Jurdan Martitegi devait selon les services de sécurité espagnols prendre la tête de l’appareil militaire de l’ETA après l’arrestation le 8 décembre 2008 en France d’Aitzol Iriondo.

Jurdan Martitegui avait été interpellé le 18 avril 2009 à Montauriol (Pyrénées-Orientales), près de Perpignan, en compagnie de deux autres etarras, qui ont quant à eux été condamnés à quatre et cinq ans de prison. Ils écopent également tous trois d’une interdiction définitive du territoire français. Après son interpellation, avaient été retrouvés dans un box à Grenoble de nombreux produits explosifs permettant de fabriquer au moins trois engins puissants. Martitegui avait également été trouvé en possession de nombreux faux papiers d’identité.

Jurdan Martitegi

Jurdan Martitegi

La Guardia Civil et la police nationale ont ouvert trente dossiers d’enquête contre ETA, principalement en France et en Espagne, mais s’étendant aussi à d’autres pays européens tels que la Belgique ou la Grande-Bretagne. Près de 50% de ces enquêtes sont dites « avancées » ou « très avancées », et elles portent essentiellement sur les actions d’ETA du milieu des années ’90. Selon les forces de sécurité espagnoles, outre les etarras connus et recherchés, il y aurait vingt etarras « légaux », c’est-à-dire des militants non repérés, qui ont participé à des actions armées, et qui, depuis « l’arrêt définitif de l’activité armée » décrété par ETA, mènent une vie normale.

Le gouvernement britannique a extradé vers l’Espagne le vendredi 15 août un membre présumé d’ETA Ignacio Lerin Sanchez, arrêté le 29 juin 2012, avec Antonio Troitino Arranz, à Hounslow, (ouest de Londres) en vertu d’un mandat de l’Audienca Nacional pour « appartenance à une bande terroriste » et « possession d’explosifs ».

Ignacio Lerin Sanchez

Ignacio Lerin Sanchez

Jose Antonio Urruticoechea a été condamné à plusieurs reprises en France pour des faits liées à des actions menées par l’ETA dont il est un dirigeant historique. Il fait en outre l’objet d’un mandat d’arrêté européen et est interdit d’accès sur le territoire français. Urruticoechea, alias ‘Josu Ternera’ vit dans la clandestinité depuis 2002. Fin juillet, un quotidien espagnol a publié un article selon lequel Josu Ternera aurait échappé à une descente policière le 16 juillet dernier. La police française aurait lancé l’assaut sur la maison où il vivait depuis 2007 avec sa femme, à Durban-sur-Arize. Selon La Razon, Josu Ternera leur aurait échappé et les forces françaises n’ont trouvé que sa femme dans la msion. Celle-ci a été laissée libre.

Jose Antonio Urruticoechea

Jose Antonio Urruticoechea

Deux militants basques ont été interpelés par la police française en collaboration avec le commissariat généra d’information de la police espagnole. Ils passaient le 25 au matin devant la cour d’appel de Pau, afin qu’elle leur notifie le MAE émis par la justice espagnole.

L’une des personnes arrêtées est Jokin Aranalde (67 ans), Gipuzkoar, Bas-Navarrais d’adoption, et l’un des représentants du Collectif des exilés politiques basques (EIPK). Il a été arrêté à Hélette. Les tribunaux espagnols le chercheraient pour un délit présumé “d’intégration dans ETA”. Le second est Beñat Atorrasagasti de Lesaka (Navarre). Il se trouvait à Urrugne au moment de l’arrestation. En avril, il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison, en partie avec sursis, après avoir été arrêté en Écosse en 2012 et remis à la justice française.

Manifestation pour Jokin Aranalde et Beñat Atorrasagasti

Manifestation pour Jokin Aranalde et Beñat Atorrasagasti