Oier Gomez est un ancien militant d’ETA âgé de 34 ans et originaire de Vitoria-Gasteiz (Alava). Il a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle suite à un échange de coups de feu avec des gendarmes en 2011. Oier est atteint d’un cancer osseux vertébral de type sarcome d’Ewing à un stade avancé, diagnostiqué récemment. Le pronostic vital est engagé et un médecin oncologue juge que sa survie ne dépassera pas les 6 mois. En 2013, il avait déjà subi des soins pour un cancer du sang. Il est désormais hospitalisé depuis janvier dans une unité sécurisée de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Il doit faire face à des radiothérapies vertébrales et une chimiothérapie intraveineuse. Ces proches ne bénéficient que d’une seule visite de 2h par semaine et après chacune de ces visites Oier subit une fouille intégrale. Dans sa chambre sa famille ainsi que son avocat sont constamment surveillés par un fonctionnaire de police. Son état de santé est incompatible avec la détention comme le souligne l’attestation médicale des hôpitaux de Paris. Sa demande de suspension de peine sera examinée le 19 avril. Ipeh Antifaxista demande sa libération immédiate ainsi que celle des 13 autres prisonnier.e.s politiques basques gravement malades, ainsi que la fin des mesures d’exceptions dont ces prisonnier.e.s sont victimes.

Oier Gomez

Les gendarmes de la Section de recherches de Pau (Pyrénées-Atlantiques) fouillent une zone située dans les Landes, entre Brocas et Labrit, au nord de Mont-de-Marsan à la recherche du corps d’un militant présumé d’ETA. José Miguel Etcheverria dit « Naparra » avait disparu le 11 juin 1980. Il était âgé de 22 ans et vivait à Ciboure. Son enlèvement et son assassinat avait été revendiqué par un escadron de la mort composé de fascistes et de policiers appuyé par les services secrets espagnol, le « Bataillon basque espagnol » (BBE). Le BBE a assassiné une vingtaine de personnes, presque toutes membres de la gauche indépendantiste basque, mais également deux membres des GRAPO, entre 1975 et 1981.

José Miguel Etcheverria

José Miguel Etcheverria

L’ETA, qui avait renoncé à la lutte armée en 2011, a remis aux autorités françaises, via des « artisans de la paix » de la société civile française, une liste de caches d’armes. A Bayonne, l’ancien président de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) Michel Tubiana, un des « artisans de la paix » de la société civile française, a précisé que les huit caches d’armes d’ETA contenaient 120 armes à feu, trois tonnes d’explosifs et plusieurs milliers de munitions. La police française cherche désormais à localiser précisément les huit caches.

Policiers français déterrant des armes d’ETA

Policiers français déterrant des armes d'ETA

Nekane est emprisonnée depuis le 6 avril 2016 en Suisse et menacée d’extradition vers l’Espagne. L’état espagnol veut lui faire purger une peine à laquelle elle a été condamnée lors d’un procès anti-terroriste où ses aveux ont été arrachés à la suite de plusieurs jours de viols et de tortures. Elle est accusée d’appartenir à l’ETA. Des manifestations ont eu lieu partout en Suisse pour demander sa libération. 250 personnes se sont rassemblées à Genève, entre la Place Neuve et les Grottes. A Zurich, 500 manifestants menés par un cortège de femmes ont manifestés, ils ont salué Nekane avec des feux d’artifices devant la prison où elle est emprisonnée.

Pour voir toutes les initiatives solidaires en Suisse et ailleurs: voir la page Facebook « Freiheit für Nekane » ou le site « Free Nekane ».

Manifestation à Genève

Manifestation à Genève

L’audience nationale espagnole chargée des questions de terrorisme a condamné Cassandra Vera, une utilisatrice de Twitter âgée de 21 ans, à un an de prison pour « humiliation des victimes de terrorisme », en la personne de Carrero Blanco, le premier franquiste à avoir voyagé dans une voiture volante. La jeune femme est poursuivie pour 13 tweets publiés entre 2013 et 2016 dans lesquels elle plaisante sur l’exécution de Carrero Blanco par l’ETA, lors de l’explosion de son véhicule militaire par une charge explosive placée dans un tunnel sous la route. La voiture a été projetée par-dessus l’église jésuite qui jouxtait le chemin et a atterri -en un seul morceau- dans le jardin de celle-ci. L’officier qui conduisait et l’amiral Carrero Blanco -fraîchement couronné Premier ministre et futur successeur de Franco- ont été tués sur le coup.

Les 13 tweets peuvent être trouvés ici.

20 décembre ’73, première mise en orbite d’un franquiste

20 décembre '73, première mise en orbite d'un franquiste

La Justice suisse a autorisé l’extradition de Nekane Txapartegi vers l’Espagne. Elle avait été arrêtée le 6 avril 2016 et est détenue depuis à Zurich. Elle doit purger 6 ans et 9 mois de prison pour avoir « collaboré avec l’ETA » selon des aveux arrachés sous la torture. Elle a encore 30 jours pour faire appel. Nekane avait été arrêtée en 1999 par la police espagnole. Elle a été torturée et violée pendant 5 jours, elle a exposé ces traitements devant le tribunal en 2001. En 2008 elle quitte le Pays Basque pour Zurich où elle habite depuis avec sa fille. Elle y a été arrêtée le 6 avril 2016, la police espagnole avait demandé son extradition vers l’Espagne.

Des manifestations auront lieu ce soir à Zurich, Bâle et Berne. A 19h dans les deux premiers cas, à 18h pour le troisième.

Suisse/Pays-Basque: La justice suisse autorise l’extradition de Nekane

Le rappeur majorquin Valtonic a été condamné à 3 ans et huit mois de prison pour « apologie du terrorisme » et pour « graves insultes à la couronne espagnole ». Il est également condamné (mais peut faire appel) à une amende de 3.000€ au bénéfice de Jorge Campos Asensi, président du Cercle des Baléares (organisation nationaliste et anti-catalane) pour menaces. La chanson incriminée (ci-dessous) est accusée de porter atteinte à la monarchie espagnole et de soutenir l’ETA et les GRAPO.

Valtonic

Valtonic

L’amant de Sara Majarenas, une prisonnière de l’ETA détenue depuis 2005 pour avoir préparé une attaque contre Rita Barberá, a tenté d’assassiner leur fille de 3 ans en la poignardant à plusieurs reprises dans le dos et le thorax. Le bébé est normalement laissé à sa mère, mais il avait été laissé à son père pour le week-end. Le père aurait tenté ce meurtre en représailles au fait que Sara voulait le quitter, c’est lui-même qui s’est présenté au commissariat en avouant le meurtre de sa fille, la police a ensuite retrouvé la fille dans l’appartement avec le poignard toujours dans le thorax. L’enfant est à présent dans un état stable après avoir subit deux opérations chirurgicales. Sara Majarenas remplit les conditions pour une libération conditionnelle, et des rassemblements ont à présent lieu dans la région de Valence (où Sara est emprisonnée et où la tentative de meurtre a eu lieu) pour qu’elle soit libérée.

Sara Majarenas

Sara Majarenas

78.000 personnes ont manifesté samedi dans les rues de Bilbao au Pays Basque en soutien aux prisonniers d’ETA, sous la pluie, brandissant des pancartes en forme de doigt pointé vers le ciel, afin de dénoncer les conditions réservées aux détenus de l’organisation séparatiste. Les manifestants réclament notamment que les prisonniers puissent accomplir leur peine près de leur famille. 79 prisonniers politiques basques sont écroués en France, dans 24 prisons, et environ 279 dans 42 prisons en Espagne.

La manifestation de samedi à Bilbao

La manifestation de samedi à Bilbao

L’affaire démarre le 19 octobre : dans un échange de courriers, trois des inculpés, des figures de la société civile du pays basque Nord connues pour leur opposition à la lutte armée, proposent à l’ETA de prendre en charge le démantèlement de son arsenal. Proposition acceptée. Le 16 décembre dans la matinée, ils prennent livraison de 11 cantines d’armes, mises sous scellé par ETA, qu’ils apportent dans une maison de Louhossoa. C’est alors qu’ils avaient commencé à les neutraliser à la meuleuse et à la perceuse quand les policiers ont débarqué (voir notre précédent article).

Sous l’œil de membres de la Guardia Civil espagnol, l’interpellation menée par le RAID, la SDAT et la DGSI a permis de saisir 30 armes de poing, neuf fusils d’assaut, 12 pistolets-mitrailleurs, deux roquettes anti chars, des chargeurs, des munitions, des détonateurs et de l’explosif. Embarqués le lendemain dans un avion pour Paris, les cinq « désarmeurs » ont été mis en garde à vue par la SDAT à Levallois-Perret. Mis en examen, après quatre jours de garde à vue, pour «port, transport et détention d’armes, de munitions et de produits explosifs», tous été laissés libres sous contrôle judiciaire.

Les policiers du RAID lors de l’opération du 16 décembre

Les policiers du RAID lors de l'opération du 16 décembre