Vers 3h du matin cette nuit, la police espagnole a procédé à l’arrestation de deux membres présumés de l’ETA. Les autorités ont déclaré que ces arrestations sont le fruit de l’étude de documents saisis en France auprès de différents dirigeants de l’ETA. Les deux hommes sont accusés d’avoir participé à quatre actions armées en Espagne en 2002.

La police autonome basque arrêté mercredi dans la ville basque d’Ondarroa, Urtza Alkorta, condamné à cinq années de prison pour collaboration avec ETA. Urtza Alkorta était protégé depuis vendredi, au milieu d’une passerelle de la ville, par une foule de plusieurs centaines de jeunes militants basques (photo). 35 fourgons de police ont déversés des centaines de policiers qui ont interpellé un à un les manifestants, pour finalement procéder à l’arrestation. Dix manifestants ont été arrêtée (dont deux pour »voies de fait sur l’autorité ». 13 policiers subi des contusions et a dû être soigné.

Pays basque: Un militant arrêté malgré une protection de masse

Mardi, les autorités françaises ont interpellés six personnes qu’elles suspectent d’appartenir à l’appareil logistique de l’ETA. Hier, au terme de leur garde à vue, elles ont été déférées au parquet de Paris avant d’être présentées à un juge d’instruction antiterroriste. Celui-ci statuera sur leur éventuelle mise en examen. Une information judiciaire a été ouverte à leur encontre entre autre pour ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste’, ‘détention d’armes de première et quatrième catégories’, détention de faux documents’, ‘recels de vols avec armes’ et ‘faux en écriture privée’.

Six présumés etarras

Raoul Fuentes Villota avait été arrêté à la mi-novembre à Liverpool en vertu d’un mandat d’arrêt européen. Suspecté d’appartenir à l’ETA, il est réclamé par Madrid pour, entre autres, ‘tentative d’assassinat’, ‘appartenance à une bande armée’, ‘possession d’armes’ et ‘possession d’explosifs’. Au moment de son arrestation, cela faisait 17 ans qu’il vivait dans la clandestinité en Grande-Bretagne après ne pas s’être présenté à une audience judiciaire en 1995 dans le cadre d’une affaire de fusillade attribuée à l’ETA. Hier, un tribunal britannique a ordonné son extradition vers l’Espagne. Les avocats de Fuentes Villota ont immédiatement annoncé leur intention de faire appel. Ils font notamment valoir le fait que l’etarra présumé n’aurait pas un procès équitable en Espagne, mettant en avant le fait qu’ils ait déjà été torturé durant sa détention en juin 1991.

Raul Angel Fuentes Villotta

Raul Angel Fuentes Villotta

Bea Etxebarria avait été arrêtée le 1er mars 2011 par la Guardia Civil sous l’accusation d’être une militante d’ETA. Elle a été torturée pendant plusieurs jours dans une caserne (coups, étouffements, injections non identifiées, introduction d’objets dans l’anus et le vagin, etc.). Le Comité Européen de prévention de la Torture vient de reconnaître l’authenticité des faits.
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Le site du comité->http://www.cpt.coe.int/fr/default.htm]

Les autorités françaises ont mené de multiples opérations ce mardi visant plusieurs personnes figurant dans leur ‘fichier des personnes recherchées’ pour leur appartenance suspectée à l’ETA. Six personnes ont été arrêtées à Blois, Brive-la-Gaillarde et Montpellier. Selon une sources proche de l’enquête, tous les six appartiendrait à l’appareil logistique de l’organisation.

Samedi, des milliers de personnes ont défilé à Bilbao, dans le nord de l’Espagne, pour exiger l’amnistie et la fin des mesures d’exception pour les prisonniers politiques de l’ETA. Des calicots demandant la fin de la ‘doctrine Parot’, ‘la libération des prisonniers malades’ et ‘la fin des mesures d’exception’ ouvraient la marche qui a réuni des milliers de personnes dans les rues pour exiger une modification du régime pénitentiaire appliqué aux prisonniers de l’ETA et en soutien à la famille de l’ancien responsable de l’ETA Xabier López Peña « Thierry », mort samedi dernier suite à des problèmes cardiaques.

Manifestation à Bilbao

Manifestation à Bilbao

Herrira, l’association qui milite pour le rapprochement des prisonniers basques et Etxerat, qui réunit des familles de prisonniers se sont réunies lundi matin, lors d’une conférence de presse, à Bayonne. Yolanda Molina, l’avocate de Xabier Lopez Peña, le militant d’ETA, décédé vendredi dernier, à Paris. L’avocate a annoncé l’intention des proches de Javier Lopez Peña de déposer plainte contre l’administration pénitentiaire et les Hôpitaux de Paris. Samedi soir, des manifestations devraient être organisées par les associations Herrira et Etxerat dans plusieurs villes du Pays basque.

Lire le texte intégral de la conférence de presse

France/Pays basque: Sur la mort de Xabier Lopez Peña

Ce mardi s’est ouvert, devant les assises spéciales de Paris, le procès de trois membres présumés de l’ETA accusés du meurtre de deux gardes civils espagnols en décembre 2007 à Capbreton (Landes). Quatre autres etarras devront également répondre de faits en lien avec ces morts. D’emblée, l’avocat d’un des accusés a demandé l’annulation de la procédure, dénonçant l’information tardive de la défense concernant la découverte de l’arme du crime. Celle-ci avait été découverte en octobre 2009, mais la défense n’a été officiellement informée que quelques semaines avant le début du procès. Par ailleurs, la défense a également demandé la libération d’un des accusés incarcéré depuis près de cinq ans et demi, ce qui, pour la défense, n’est pas un temps de détention préventive raisonnable. Les trois accusés principaux sont passibles d’une peine de prison à perpétuité.

A l’occasion du ‘Jour de la patrie basque’, l’ETA a publié ce dimanche son traditionnel communiqué par le biais du site internet du journal basque Gara. Ecrit alors que l’annonce du décès de Javier Lopez Pena n’avait pas encore été rendu public, le texte réclame une nouvelle fois la libération des quelques 700 prisonniers détenus en France et en Espagne pour le liens, prétendus ou avérés, avec l’organisation séparatiste basque. Cette exigence est réitérée alors que tant la France que l’Espagne continuent à refuser catégoriquement toute négociations avec l’ETA et ses dirigeants.