Huit militants comparaissaient devant le tribunal judiciaire de Castres, le 12 mars, pour avoir occupé des arbres sur le tracé de l’A69, l’autoroute entre Toulouse et Castres. Or le 27 février, les juges toulousains avaient décidé d’annuler l’autorisation environnementale de l’A69, entraînant l’arrêt immédiat du chantier (voir notre article). L’autorisation de l’autoroute étant annulée, les huit devraient être relaxés. C’est en tout cas l’argumentaire de leur avocate des huit « écureuils » — ces militants perchés dans les arbres: « Il existe une jurisprudence de la Cour de cassation du 16 novembre 2010, qui dit clairement que l’annulation d’un acte administratif implique que cet acte est réputé n’avoir jamais existé et prive de base légale toute poursuite engagée pour violation de cet acte. »
La présidente a décidé de renvoyer le procès dans deux mois, au 6 mai 2025, notamment pour prendre du recul par rapport « à la décision très récente du tribunal administratif de Toulouse ». L’audience n’aura duré finalement que quelques minutes avant le renvoi, mais un contrôle judiciaire a tout de même été levé. Au total, 70 procès ont déjà eu lieu ou vont avoir lieu en 2025, selon les comptes des militants. Les poursuites concernent 130 opposants à l’A69, et on dénombre une cinquantaine de contrôles judiciaires, des condamnations à de la prison avec sursis, des peines avec un bracelet électronique ou des interdictions de territoire. Après l’annulation de l’autorisation de l’A69, les opposants espèrent désormais que les tribunaux abandonneront toutes ces poursuites.
