Depuis quelques mois, la gendarmerie nationale expérimente une nouvelle arme de maintien de l’ordre, un lanceur acheté en urgence pour la Kanaky, douze grenades peuvent être tirées quasi simultanément. Vendredi 19 juillet, des militants anti-mégabassines coupent à travers champs pour éviter les forces de l’ordre, suite à trois tirs de grenades lacrymogènes, la paille sèche prend feu les obligeant à se mettre en sécurité ( voir ici ). Ce que les militants des « Soulèvement de la Terre » ignorent, c’est qu’ils viennent de faire face à la première utilisation d’une nouvelle arme sur le sol français métropolitain. Dans le dispositif des gendarmes, deux pick-ups, sur leur plateforme arrière, un nouveau lance-grenades, cet équipement permet de tirer pas une mais douze munitions simultanément, à une distance de 50, 100 ou 200 mètres.

À 17 000 km, l’arme a déjà été utilisée le 8 juin, alors que des affrontements en Kanaky ont lieu depuis un mois ( voir article ici,  ici et ici ) Lors d’un barrage installé par la gendarmerie devant l’aéroport de La Tontouta, sur un trépied prévu pour recevoir appareils photo et caméras, le nouveau lanceur renforce leur dispositif.

Lance grenades, systèmes de masquage de calibre 56mm et 40x46mm offre une capacité de 4, 8 ou 12 coups fabriqués par TR Equipement.

Samedi 16 novembre, dans la commune de Saint-Sauvant, 700 à 1 000 personnes ont participé à une action anti-bassines. Plusieurs collectifs avaient appelé à se rassembler pour protester contre le chantier, pas encore démarré, d’une réserve de substitution de près de 300.000 mètres cube d’eau. 350 manifestants sont entrés sur une parcelle agricole qui venait d’être semée en trèfle et en avoine, ils y ont semé des graines sur une partie de la parcelle et ont érigé une structure d’observation en bois. Une plainte a été déposée pour « pénétration non autorisée dans une exploitation privée rurale ou forestière aux limites physiquement matérialisées ». Aux abords de Saint-Sauvant, 200 gendarmes et CRS ont été déployés ainsi que près de 40 sapeurs-pompiers. 139 véhicules ont été contrôlés, de nombreux objets ont été saisis comme des piolets (matériel d’alpinisme), des équipements de protection (masques, casques), des bombes de peinture. Les forces de l’ordre ont aussi procédé à une interpellation pour port d’arme.

Alors que l’application France Identité est désormais accessible à tous et toutes, bon nombre de Français gardent leur carte obsolète, non conforme aux règlementations en vigueur depuis 2021. Les autorités font donc le forcing pour amener les Françaises et les Français à demander un renouvellement anticipé de leur carte, afin de passer à la carte d’identité électronique (format carte bancaire) liée à une carte d’identité dématérialisée. Ce renouvellement nécessitait de faire une demande justifiée par la perte ou le vol du document, ou encore par un changement d’état civil. L’opération était facturée 25€ en cas de non-présentation de l’ancien document.

Pour pousser toujours plus de monde à adopter l’identité numérique, France Titres, anciennement connue sous le nom d’Agence nationale des titres sécurisés, a annoncé qu’il serait possible, dès l’année prochaine, de demander gratuitement une nouvelle carte d’identité électronique. Dans un premier temps, seuls les détenteurs d’une carte d’identité reçue entre 2016 et 2021 seront éligibles: sur cette période-là, l’agence a les données d’identité dans ses fichiers, ce qui permet de créer automatiquement les nouvelles cartes électroniques. En plus de la carte d’identité et du permis de conduire, l’application gouvernementale accueillera bientôt la carte Vitale et la carte grise, qui fera l’objet d’une expérimentation en début d’année prochaine.

Gino a été arrêté cette semaine en France, à Paris, en vertu d’un mandat d’arrêt européen. Son extradition est réclamée par les autorités hongroises, qui l’accusent d’être impliqué dans les éventements survenus à Budapest en février 2023, lors d’une mobilisation antifasciste qui s’opposait à la dite « Journée de l’honneur », célébrée par des néonazis. Il est actuellement détenu à la prison de Fresnes, en attente de la décision d’un juge français sur son extradition.

Le tribunal d’application des peines a admis Georges Abdallah au bénéfice de la libération conditionnelle à compter du 6 décembre prochain, « subordonnée à la condition de quitter le territoire national et de ne plus y paraître ». Le parquet national antiterroriste a annoncé faire appel de cette décision. Aujourd’hui âgé de 73 ans, Georges est libérable depuis 1999. Ses dix précédentes demandes de libération conditionnelle avaient toutes été retoquées, sauf une. En 2013, une décision de justice autorisait sa libération sous réserve qu’il fasse l’objet d’un arrêté d’expulsion. Mais Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, ne l’a jamais pris, torpillant ainsi la décision de justice. La décision d’aujourd’hui ne requiert plus cet arrêté: la procédure en appel (qui devrait statuer dans 2 ou 3 mois) sera donc peut-être la dernière étape.

Mardi 12 novembre à Fort-de-France, Rodrigue Petitot , leader du mouvement contre la vie chère ( RPPRAC) a été arrêté pour s’être introduit dans l’enceinte de la résidence du préfet de l’île afin de rencontrer le ministre des Outre-mer, Francois-Noël Buffet, actuellement en visite en Martinique. Dans la soirée, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le commissariat de Fort-de-France pour appeler à sa libération. Plusieurs gendarmes, placés autour du commissariat, ont subi des tirs de grenade, de mortiers et d’armes à feu. Trois d’entre eux ont été blessés. D’autres incidents ont eu lieu dans la nuit. Un barrage a été érigé dans le quartier de Sainte-Thérèse, plusieurs arbres ont été brûlés dans le centre de Fort-de-France

Il y a en France 109 escadrons de gendarmerie mobile (EGM). L’activité opérationnelle des EGM s’est singulièrement accentuée au cours de ces dernières années. Au point que, en 2019, année marquée par le mouvement des Gilets jaunes, l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale avait tiré le signal d’alarme. Une utilisation normale ne devrait dépasser 65 EGM employés chaque jour. Or cette année là, le taux moyen d’emploi des escadrons est de 74 chaque jour. Par la suite, l’activité opérationnelle de la Gendarmerie mobile a retrouvé un niveau peu ou prou soutenable.

Mais cette année, les affrontements en Nouvelle-Calédonie (au plus fort de la crise, 35 EMG y étaient déployés), et en Martinique, la sécurisation des Jeux olympiques (55 EGM), les commémorations du Débarquement en Normandie, les opérations « places nettes » contre les trafiquants de drogue, les manifestations du monde paysan et la mobilisation contre le chantier de l’autoroute A69 ont de nouveau mis la Gendarmerie mobile dans le rouge. Un taux d’emploi de 68 EMG engagés par jour représente pour la gendarmerie le seuil de viabilité maximal pour gérer les jours de repos et de permissions des gendarmes mobiles. Or, de janvier à septembre 2024, le taux d’emploi effectif a été de 80 escadrons engagés chaque jour.

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Lancée en janvier 2015 après l’attentat contre Charlie Hebdo et de la prise d’otages de l’Hypercacher, l’opération Sentinelle mobilise encore actuellement 10 000 militaires, dont 3 000 placés en réserve, afin de soutenir police et gendarmerie dans le cadre du plan Vigipirate, lequel fait partie du dispositif de lutte contre le terrorisme. Cette opération Sentinelle va durer encore longtemps, comme l’a confirmé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale dont le compte-rendu vient d’être publié.

Mais surtout, le général Burkhard a évoqué la possibilité d’élargir la mission: « La réserve de Sentinelle est orientée vers la lutte antiterroriste. Or, sur le territoire national, le terrorisme n’est pas la seule menace qui pèse sur les Français, ou en tout cas qui perturbe leur quotidien – pensons à une catastrophe naturelle par exemple. Nous pourrions étendre la capacité de réaction de la réserve à d’autres champs et la rendre utilisable plus rapidement – l’objectif est de disposer de personnels prêts à quitter leur quartier en trois heures », a détaillé le général Burkhard, qui s’est gardé d’évoquer tout autre rôle précis…

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Le 5 novembre 2022, Loïc milite près de Nancy, région ciblée par la répression, il relaie sur Youtube une chanson visant le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Inculpé pour «menace de crime ou de délit contre les personnes ou les biens à l’encontre d’une personne dépositaire de l’autorité publique », il était relaxé en décembre 2023 par le tribunal de Nancy, qui estimait que Loïc n’était pas l’auteur de la chanson. Le procureur s’est empressé de faire appel, le militant est passé une deuxième fois en procès ce mardi 5 novembre. Le délibéré est fixé le 14 Janvier 2025, il risque une peine de 6 mois à 3 ans de prison ou 140 heures de travail d’intérêt général et un stage de citoyenneté.

Dans un article de StreetPress, on apprend que la Marie de Saint-Denis est en train de déployer un dispositif de vidéo surveillance algorithmique (VSA) basé sur 500 caméras et un logiciel (développé par la société Altrnativ) qui analyse le comportement des citoyens et citoyennes à l’aide de leurs données biométriques. Les habitants de la ville s n’ont pas été informés du déploiement de cette nouvelle technologie, ni des domaines dans lesquels elle serait utilisée d’application.

La VSA est officiellement encore en phase d’expérimentation jusqu’en mars 2025 (voir notre article), mais il est de plus en plus clair que cette technologie sera autorisée à titre définitif, le premier ministre Michel Barnier s’étant prononcé en faveur de sa généralisation début octobre.

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