Dimanche 23 mars, plusieurs dizaines d’habitants et personnes solidaires ont occupé un bâtiment dans le quartier de la Reynerie à Toulouse afin de s’opposer à un projet de destruction du lieu par la mairie. Cette occupation a été violemment expulsée deux jours plus tard et la police a interpellé une dizaine de personnes. Face à cette situation, le Comité Populaire D’Entraide et de Solidarité du Mirail appelle à un rassemblement le 25 mars à 18H30 sur la dalle Abbal (métro Reynerie).

Du 27 au 30 mars à Toulouse, Kaboum organise le Mars Libertaire avec de nombreuses discussions, projections, rencontres et spectacles. « Dans un contexte politique fascinant, où l’état réprime toujours d’avantage les mouvements et luttes libertaires, nous avons besoin de ces espaces si nous voulons construire et renforcer la lutte contre tous les systèmes de domination » soulignent les organisateurs.

Vendredi 28 mars dès 19H à la Chapelle, le Secours Rouge Toulouse animera un débat suite à la projection de Z de Costa-Gavras sur la répression de l’antifascisme en Europe. Le programme complet

Des journalistes frappés. Des personnes âgées plaquées au sol. Des manifestants agressés alors qu’ils brandissaient des drapeaux antifascistes, une banderole mentionnant «Tant qu’il le faudra» arrachée en tête de cortège. Voici la réaction de la police lors d’une marche nationale contre le racisme et l’extrême droite ce samedi 22 mars à Paris. La marche était organisée par plus de 550 syndicats et groupes de gauche, elle a rassemblé 90 900 personnes dans les rues pour résister à la montée du fascisme. 21 500 à Paris, deux personnes ont été interpellées et trois ont été blessées, dont un CRS. Marseille, 3300 manifestants brandissant des pancartes « contre l’islamophobie d’État », « Tesla is the new swastika (croix gammée) ». Dans les cortèges, de nombreux drapeaux palestiniens sont portés par les manifestants. 2 600 manifestants à Lille, 2000 à Strasbourg, 6000 à Lyon. Le chiffre des arrestations sur la totalité des 180 rassemblements sur tout le territoire français n’est pas communiqué.

Le 15 août 2017, plus de 600 gendarmes prenaient le petit village de Bure et s’en prenaient à 700 manifestants. Bilan : deux hospitalisations, une trentaine de blessé.es et un pied mutilé. Un mois plus tard, la Maison de résistance, deux domiciles privés, le terrain des opposant.es de l’ancienne Gare de Luméville-en-Ornois étaient perquisitionnés par des dizaines de gendarmes. C’était le premier acte d’une longue série de convocations, perquisitions, et la mise en examen de 10 personnes assorties de contrôles judiciaires. Les 1-2-3 juin 2021 le Tribunal de Grande Instance de Bar-le-Duc prononça la relaxe sur l’accusation d’Association de Malfaiteurs et de l’un-e des nous 7. Le 28-29-30 novembre à la Cour d’Appel de Nancy, une nouvelle relaxe de 3 des accusés. Confirmée ensuite en 2024 par la Cour de Cassation qui cassait au passage le jugement en appel de Nancy pour les 3 condamnations restantes (voir notre article).

Le 24 avril 2025, il y aura une nouvelle comparution pour trois personnes devant la Cour d’Appel de Nancy pour « organisation de manifestation non autorisée » et « attroupement après les somations ». Un bien maigre reliquat pour 8 années de procédure judiciaire et 24 000 pages de dossier ! La Cour d’Appel devra en outre examiner le moyen soulevé par la Cour de Cassation et déterminer si les moyens employés ne constituaient pas une atteinte disproportionnée à l’usage de la liberté d’expression.Pour en savoir plus

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Lundi 17 mars au soir, sur son exploitation près d’Ajaccio, Pierre Alessandri, syndicaliste agricole engagé, figure incontournable du monde paysan corse, a été abattu. Victime de plusieurs tirs dans le dos, il est mort dans la nuit à l’hôpital d’Ajaccio. Membre depuis plus de 20 ans du syndicat « Via Campagnola », Il en avait été le secrétaire général pour la Corse-du-Sud. En avril 2019, sa distillerie avait été détruite par un incendie criminel en réaction à ces positions syndicales. Passé par le Rinnovu (Renouveau de la Corse), il était de tous les combats du mouvement nationaliste. Une enquête est ouverte pour déterminer les causes et trouver les auteurs du meurtre du syndicaliste.

Mardi 18 mars à 5h40, des centaines de policiers ont encerclé la Gaîté Lyrique pour expulser les mineur·es isolé·es qui s’y réfugiaient. Drones, charges, matraques et gaz lacrymogènes, l’opération a pris des allures de démonstration de force. Malgré leur sortie volontaire pour éviter les violences, les jeunes migrant.e.s ont été pourchassé·es, s’en est suivi une soixante interpellations. 27 d’entre eux écopent d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), une mesure illégale, les mineur·es en recours ne peuvent être expulsé·es. Un homme majeur, qui s’était réfugié pour une nuit, finit en Centre de Rétention Administrative (CRA) avec une interdiction de retour sur le territoire. On dénombre des dizaines de blessé·es par des matraquages, gazages, en résulte des fractures et traumatismes.Certain·es jeunes migrant.e.s sont en état de choc et ont dormi dans la rue sous la traque policière. Depuis, la répression continue, les tentes ont été détruites, il y a eut des arrestations sur les quais, dans le métro et les cafés des alentours.

Huit militants comparaissaient devant le tribunal judiciaire de Castres, le 12 mars, pour avoir occupé des arbres sur le tracé de l’A69, l’autoroute entre Toulouse et Castres. Or le 27 février, les juges toulousains avaient décidé d’annuler l’autorisation environnementale de l’A69, entraînant l’arrêt immédiat du chantier (voir notre article). L’autorisation de l’autoroute étant annulée, les huit devraient être relaxés. C’est en tout cas l’argumentaire de leur avocate des huit « écureuils » — ces militants perchés dans les arbres: « Il existe une jurisprudence de la Cour de cassation du 16 novembre 2010, qui dit clairement que l’annulation d’un acte administratif implique que cet acte est réputé n’avoir jamais existé et prive de base légale toute poursuite engagée pour violation de cet acte. »

La présidente a décidé de renvoyer le procès dans deux mois, au 6 mai 2025, notamment pour prendre du recul par rapport « à la décision très récente du tribunal administratif de Toulouse ».  L’audience n’aura duré finalement que quelques minutes avant le renvoi, mais un contrôle judiciaire a tout de même été levé. Au total, 70 procès ont déjà eu lieu ou vont avoir lieu en 2025, selon les comptes des militants. Les poursuites concernent 130 opposants à l’A69, et on dénombre une cinquantaine de contrôles judiciaires, des condamnations à de la prison avec sursis, des peines avec un bracelet électronique ou des interdictions de territoire. Après l’annulation de l’autorisation de l’A69, les opposants espèrent désormais que les tribunaux abandonneront toutes ces poursuites.

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Le parquet général a formé un pourvoi en cassation contre l’arrêt de la cour d’appel de Paris du 20 février dernier. Cette cour d’appel, sans remettre en cause la libération de Georges obtenue en première instance le 15 novembre 2024, avait inventé de l’ajourner à une nouvelle audience, fixée au 19 juin prochain, afin qu’il « justifie d’un effort conséquent d’indemnisation des parties civiles », une « mesquinerie juridique » inédite selon l’avocat de Georges. Dans cette nouvelle démarche le parquet (qui dépend directement du pouvoir) est dans son rôle qui consiste depuis toujours à tout faire pour maintenir Georges Abdallah en prison. La Cour de cassation, elle, si elle ne rejette pas ce pourvoi, pourra décider ou non de casser la décision de la cour d’appel, totalement ou partiellement. Elle pourrait aussi décider de renvoyer l’affaire devant une autre cour d’appel pour qu’elle soit rejugée.