Après la vague de manifestations de mai 2024 en kanaky contre le projet gouvernemental de réforme du corps électoral, l’état d’urgence était déclaré sur l’archipel le 15 mai, avant d’être levé le 28 mai. Certaines mesures ont toutefois continué de s’appliquer, dont un couvre-feu nocturne ainsi que des interdictions de rassemblement, de transport et de vente d’armes et d’alcool. Ce jeudi, le tribunal administratif, saisi en référé, a ordonné la suspension des interdictions de manifester dans l’archipel. La Ligue des droits de l’homme avait saisi la justice pour demander la suspension de l’arrêté du 20 mars du haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie qui interdisait tout rassemblement, manifestation et cortège dans les communes de Nouméa, de Dumbéa, de Païta et du Mont-Dore, et ce jusqu’au 30 avril inclus. Le juge des référés a demandé que l’exécution de cet arrêté « soit suspendue jusqu’à ce qu’il soit statué au fond sur la demande tendant à son annulation ».

Depuis dimanche 13 avril, après l’École des surveillants de prison (ENAP) à Agen ( notre article ici ), des attaques envers l’institution pénitentiaire ont été recensées, au moins 21 véhicules ont été tagués et ou incendiés.. Des tirs à l’arme automatique ont ciblé la porte de la prison de Toulon ( Var) 15 impacts de balles ont été relevés. Le parquet national antiterroriste enquête pour tenter d’identifier les auteurs des faits. Des tags « DDPF » (Défense des Droits des Prisonniers Français) ont été retrouvées sur plusieurs véhicules, ainsi que « DDFM » sur la prison de Toulon. Dans les Bouches-du-Rhône, un véhicule, appartenant à un surveillant de la prison d’Aix-Luynes, a été incendié devant son domicile dans la nuit de mardi à mercredi.

Des vidéos sur Telegram montrent des agents, dont les noms sont cités, des boîtes aux lettres. Sur ce canal créé le 12 avril, une vidéo de 18 secondes montre un gardien de prison sortant d’une voiture, une boîte aux lettres avec un zoom sur le nom, puis une voiture. Elle se termine de nuit, par une plaque qui porte le sigle « DDPF » avec en fond des flammes dévorant le véhicule. À la suite, un extrait d’ interview donnée par cet agent, un commentaire accusant l’agent d’abus de pouvoir et exhortant le personnel à « changer de cap ». Toujours sur Telegram, le groupe soutient, qu’il se déploiera « dans toute la France » et affirme : « Nous sommes pas des terroristes », mais « là pour défendre les droits de l’homme à l’intérieur des prisons ».

A l’occasion de la Journée du prisonnier palestinien, le Comité de soutien à la Palestine 31 organise un rassemblement ce jeudi 17 avril à 18h30 au métro Jeanne d’Arc à Toulouse. Cette initiative exige la fin du génocide en Palestine et la libération des plus de 9900 prisonniers palestiniens détenus par l’occupation israélienne.

Dans la nuit de dimanche à lundi, les véhicules garés sur le parking du centre de formation des gardiens de prison, basé à Agen (Lot-et-Garonne) ont été incendiés. Plus de 1000 élèves ont dû être évacués des bâtiments situés proches du sinistre. Sur place, dix-huit sapeurs pompiers ont été mobilisés. Ce lundi matin, les policiers agenais débutent les investigations. Selon les premiers éléments recueillis, la piste criminelle est envisagée. Il semblerait que les incendiaires aient fait usage de cocktails molotov.

Lors du point presse du ministère français des Armées du 10 avril, le directeur du renseignement et de la sécurité de la défense [DRSD, le contre-espionnage militaire], le général Philippe Susnjara, a pointé la menace « des groupuscules de plus en plus violents ». « Historiquement, cette menace était liée à l’islam radical (…). Désormais, tous les mouvements idéologiques, religieux et politiques sont touchés par cette tendance de radicalisation : ultra-droite, ultra-gauche, verts radicaux, complotistes, etc. (…) aujourd’hui, notre point d’attention est la convergence des luttes entre différents types de groupuscules, à l’image de ce qui s’est passé récemment entre les groupuscules antimilitaristes et les mouvements pro-palestinens, qui ont par exemple ciblé un certain nombre d’entreprises de notre Base industrielle et technologique de défense ».

Même si « il n’y a pas eu d’action étatique caractérisée (…) la possible instrumentalisation, consciente ou non, de ces groupuscules par des acteurs étatiques qui y auraient un intérêt (…) est un point d’attention pour nous », a conclu le général Susnjara.

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Anthony, cheminot et militant SUD-Rail à Paris Nord, a été convoqué pour un entretien disciplinaire, le 10 avril pour avoir été « inapproprié et irrespectueux » lors d’un appel téléphonique à sa direction. Anthony et ses collègues et camarades de SUD-Rail Paris Nord accompagnent depuis plusieurs mois une intérimaire victime de harcèlement sexuel au travail. Après que l’agente a signalé les faits, sa hiérarchie a menti en assurant avoir pris en charge le problème alors qu’elle n’avait en réalité lancé aucune démarche.

L’agente et ses collègues se sont battus et c’est lors d’un rassemblements, le 26 février à la gare de Montsoult, alors que la direction a refusé une nouvelle fois de rencontrer les cheminots, qu’Anthony l’a appelée devant ses collègues. C’est cet appel qui est à la base de la procédure. La SNCF a déjà sanctionné les agents qui dénoncent les violences faites aux femmes au sein de l’entreprise. Le 10 avril, les cheminots et cheminotes de la ligne H étaient en grève pour accompagner Anthony à son entretien disciplinaire et un rassemblement a eu lieu à la Gare du Nord.

Une marche internationale pour la libération des prisonniers sahraouis, qui traverse actuellement des villes françaises, a fait ce jeudi 10 avril escale à Bordeaux. Il s’agit de la cinquième étape d’un petit groupe parti le 30 mars d’Ivry, elle passera par l’Espagne et devrait s’achever le 2 juin à Kenitra (Maroc), où croupissent les prisonniers politiques sahraouis condamnés à de lourdes peines de prison allant de vingt ans à la perpétuité. Des meetings et sit-in ont été  organisés dans les différentes wilayas sahraouies en signe d’accompagnement et de solidarité à cette marche (photo). Ces activités se poursuivront tout au long du parcours et des étapes jusqu’au mois de juin, date prévue de l’arrivée de la marche à Kenitra. Chaque daira a choisi un des détenus et en a fait son symbole, portant sa photo lors des sit-ins, tissant des contacts avec sa famille et publiant sa biographie de lutte.

Mercredi 9 avril, une étude du «Défenseur des droits» dénonce une «politique institutionnelle» menée en région parisienne afin d’évincer les jeunes issus de l’immigration et des milieux populaires de l’espace public. Plusieurs commissariats les considèrent comme «indésirables». Une chercheuse co-autrice du rapport, Magda Boutros, a repéré la consigne «évincer les indésirables» dans un rapport d’enquête. De 2013 à 2015, les policiers ont sélectionné, quotidiennement, dans un logiciel : «Perturbateurs – indésirables» comme motif d’intervention. Les personnes qualifiées d’«indésirables» sont majoritairement des hommes jeunes originaires de l’immigration, principalement subsaharienne et nord-africaine. Sans incivilité ou délit, la police procède à des contrôles d’identité qui ont pour but de les faire disparaître de l’espace public. Dans les rapports de ces interventions ont pourra lire : «Nous sommes en présence d’une dizaine d’indésirables, rien à signaler». Ces pratiques mènent à des situations de harcèlement policier et renforcent l’exclusion sociale.

Début avril, un étudiant de l’école d’ingénieurs INSA Toulouse a été convoqué par la police dans le cadre d’une enquête sur le mouvement de solidarité avec la Palestine sur le campus. Plusieurs organisations, dont le Secours Rouge, ont publié un communiqué pour dénoncer la situation : lire la déclaration unitaire

 

Ce mercredi 9 avril, condamnation de 5 militants d’Extinction Rébellion pour “dégradation ou détérioration de bien d’autrui commise en réunion”, une action qui s’est déroulée le 10 janvier. Les militants avaient aspergé de peinture des SUV et la porte d’un garage pour dénoncer l’impact environnemental de ces voitures, les SUV sont la deuxième plus grosse source de pollution derrière l’aviation civile. Des tags avaient été inscrits, on pouvait y lire: “Plus gros, plus dangereux, plus polluants”, ou “pollution de riches”. Durant leurs gardes à vue, tous ont gardé le silence, trois d’entre eux continueront de faire pendant l’audience. Un autre a refusé que la police prélève son ADN, ce qui lui vaut un chef d’inculpation supplémentaire. Ils ont été condamnés à 1 500 euros d’amende dont 1 000 avec sursis et à 2 000 euros d’amende dont 1 000 avec sursis pour celui qui a refusé le prélèvement ADN.