La journaliste et révolutionnaire turque Zehra Kurtay faisait face à une menace d’extradition de la France vers la Turquie depuis plusieurs semaines. Contre cette attaque, Zehra Kurtay et ses supporters ont mené une campagne juridique et politique pour dénoncer la coopération des autorités françaises avec le régime fasciste turc. Jeudi 26 juin, la militante a remporté une première victoire suite à la décision du tribunal de ne pas l’expulser en Turquie et de lever les mesures de son contrôle judiciaire (voir notre article). Cependant, la justice française a lancé une nouvelle attaque : la Cour a jugé que Zehra Kurtay ne pouvait pas rester en France et veut l’exiler dans un autre pays. Face à cette situation, ses soutiens appellent à poursuivre la mobilisation pour qu’elle puisse rester vivre en France.

Le colloque marxiste Historical Materialism se tient du 26 au 28 juin 2026 à l’université Dauphine (26-28 juin 2026). Après une campagne de l’extrême droite, la direction de Paris-Dauphine a décidé de censurer la présence de membres des Soulèvements de la Terre, de l’Action Antifasciste Paris Banlieue ainsi que la militante décoloniale Houria Bouteldja. Face à cette situation, les organisateurs ont donc décidé de délocaliser une partie du programme à la Bourse du travail de Paris. Celle-ci a accepté d’accueillir les séances avec les antifascistes et les écologistes, mais pas celle avec Houria Bouteldja. En réaction, plusieurs participants aux colloques se sont retirés pour dénoncer cette déprogrammation.

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Des personnes solidaires organisent un concert de soutien à Nikos Maziotis, prisonnier politique en Grèce et militant anarchiste de Lutte Révolutionnaire, suite au rejet de sa demande de libération et à la prolongation de sa détention. Pour la sixième fois, la justice a refusé sa demande de libération conditionnelle (voir notre article), bien qu’il ait dépassé les 3/5 de sa peine depuis 2022, comme le prévoit les « lois » pour tous les détenus·es. En Grèce, il est le seul prisonnier politique avec une peine fusionnée de 20 ans — donc pas à perpétuité — à vivre cette situation, simplement parce qu’il n’a pas montré de « repentir » ni de « réforme morale ». Ancienne prisonnière politique et cofondatrice de Lutte Révolutionnaire, Pola Roupa interviendra par téléphone lors de cette soirée.

Rendez-vous le samedi 28 juin dès 20H30 au bar Les Clameurs (23 Rue d’Aguesseau, 69007 Lyon)

Un rapport de la Défenseure des droits publié hier mardi 24 juin révèle une hausse des contrôles d’identité en France entre 2016 et 2024, et qui touche principalement les jeunes hommes perçus comme Noirs, Arabes ou Maghrébins.  En huit ans, les contrôles d’identité se sont multipliés en France, et cela, pour l’ensemble de la population (+81% chez les cadres, +148% chez les 55-64 ans, +79% chez les personnes perçues comme blanches). Le rapport avance quelques hypothèses : les Jeux olympiques en France en 2024, et plus largement les mouvements sociaux qui ont massivement mobilisé le pays : la révolte des gilets jaunes, les manifestations contre la réforme des retraites ou encore l’assassinat de Nahel, tué par un policier à Nanterre il y a deux ans.

Autre analyse : un changement de politique interne à la police, avec l’adoption en 2017 de la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, ou encore les nombreuses opérations contre le trafic de drogue, qui place le contrôle d’identité au cœur du dispositif de sécurité. Les jeunes hommes perçus comme Noirs, Arabes ou Maghrébins ont quatre fois plus de risque d’être contrôlés et douze fois plus de risque de subir un contrôle « poussé », c’est-à-dire des fouilles, des palpations, des conduites au poste de police ou des injonctions à quitter les lieux. Certaines populations sont également plus exposées à une interaction avec les forces de sécurité qui est non conforme à la déontologie : tutoiement, provocations, insultes ou des gestes brutaux – dirigés en général vers les plus vulnérables. Il s’agit principalement de jeunes hommes perçus comme Noirs ou Arabes, de personnes qui se déclarent non-hétérosexuelles, souffrant d’un handicap, étant au chômage ou résidant dans des quartiers pauvres.

En mai dernier, Toulouse et 14 communes adjacentes ont publié un appel d’offres, d’une valeur estimée à 16,4 millions d’euros, visant à moderniser leur système de vidéosurveillance. Il est ainsi question d’augmenter le nombre de « caméras haute définition […] de dernière génération » et de « capteurs intelligents à la pointe de la technologie […] intégrant des fonctions d’analyse vidéo (détection de mouvement, reconnaissance de plaques, suivi automatique) ». En particulier, selon le média Next, il est question d’investir dans la vidéosurveillance algorithmique qui est un système utilisant l’intelligence artificielle, alors que ce dispositif est pour le moment interdit en France.

Quatre militant·es tunisien·nes devaient se rendre en France pour parler de la politique des multinationales, et en particulier françaises, qui exploitent leurs terres en Tunisie. Ils font tous face à un refus de visa de la part du Consulat de France à Tunis sous des prétextes administratifs fallacieux. En dépit de cette situation, la tournée est maintenue et les interventions seront faites à distance pour témoigner du rôle de l’impérialisme français en Tunisie.

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« Salon du Bourget: marchands de mort »,  « Leurs guerres, leurs profits, nos mort-e-s, stop au génocide en Palestine » faisaient partie des mots d’ordre du rassemblement, qui a servi de départ à une manifestation de 4000 personnes, ce samedi 21, devant la bourse du travail de Bobigny, dans le cadre du week-end de mobilisation contre le salon international de l’aéronautique et de l’espace organisé au Bourget, à 9 km au nord de Paris. Cette manifestation a eu lieu après plusieurs épisodes répressifs que nous avons évoqué hier (voir ici).

Une enquête avait été ouverte après un signalement de la préfecture de police de Paris « faisant état de regroupements de plusieurs collectifs dans le but de perturber la tenue du salon du Bourget », a indiqué le parquet de Paris. Six personnes ont été interpellées et placées en garde à vue vendredi à l’aube. Une bonbonne d’hélium et près de 200 ballons ont été découverts lors des perquisitions. Une autre interpellation a également eu lieu samedi matin au village contre la guerre après que des dizaines de CRS et de policiers soient entrés dans la Bourse du Travail de Bobigny. Un journaliste du Média, Andreï Manivit, a également été interpellé par la police avant d’être détenu au commissariat de Drancy. Libéré après plusieurs heures de garde à vue, il aurait été la cible de pressions de la part de la police pour récupérer ses enregistrements vidéo. Plusieurs militants auraient également été interpellés au même moment.

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La coalition anti-militariste « Guerre à la Guerre » organise un weekend de mobilisation du 20 au 22 juin à Bobigny contre la tenue du Salon du Bourget, un des plus grands salons de l’aéronautique civil et militaire dans le monde qui se tient chaque année en région parisienne. Ce samedi 21 juin dans la matinée, de nombreux CRS et d’agents de la police judiciaire sont intervenus à la Bourse du Travail où se tient la mobilisation et auraient interpellé plusieurs personnes.

Ce jeudi 19 juin 2025, la Cour d’appel de Paris tenait une audience à propos de la dernière demande de libération de Georges Abdallah déposée en juin 2023. Communiste libanais, il est emprisonné en France depuis plus de 40 ans alors qu’il est libérable depuis 1999. La Cour rendra sa décision le 17 juillet prochain, une nouvelle fois le parquet et l’avocat de la partie civile (les États-Unis) se sont opposés à sa libération.

Le Panorama de la police municipale de l’association Villes de France a mis en avant le tournant sécuritaire des villes moyennes. L’étude, réalisée auprès de 55 villes adhérentes, montre une hausse des effectifs depuis le début de ce mandat, avec une moyenne de 6 policiers municipaux pour 10 000 habitants, contre 4,9 en 2020, soit une augmentation de 22 % sur ces cinq dernières années. Le budget moyen annuel de fonctionnement des polices municipales des 55 villes moyennes répondantes atteint 1,35 million d’euros, dont une part grandissante est désormais allouée à la vidéoprotection. Celle-ci se généralise puisque 95 % des villes répondantes en sont équipées. Ce sont les coûts qui limitent le déploiement, car si la vidéoprotection coûte 203 000 euros par an en moyenne, on peut doubler ce coût pour ce qui concerne le fonctionnement : travaux, agents pour la relecture des images. Saint-Quentin par exemple possède 200 à 400 caméras pour un fonctionnement de 400 000 euros (photo : le Centre de Surveillance Urbain de saint-Quentin). Selon le Panorama, une ville de cette strate en dispose en moyenne de 126.

Autre constat : la quasi-généralisation (93 % des villes répondantes) des armes létales dans l’équipement des policiers municipaux. L’équipement est dorénavant très proche de celui des policiers nationaux et des gendarmes, et plus diversifié (brigades canines dans un tiers des villes, caméras individuelles, géolocalisation, casques, gilets pare-balles…). Alfortville envisage par exemple de mettre en place une brigade fluviale. 70 % des communes interrogées se disent satisfaites du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) qui forme les policiers municipaux. Certaines villes souhaitent la création d’une école nationale de la police municipale. Dernière tendance : la généralisation de brigades rurales et l’augmentation du recrutement des gardes champêtres. Notons enfin que 20 % des communes connaissent des difficultés pour recruter.

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