A Dijon, un intermittent du spectacle a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel à 5 mois de prison pour des faits remontant à avril. Le jeune homme de 30 ans, au casier vierge, a également écopé d’une amende de 350 euros pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement ADN. Il a reconnu avoir utilisé un extincteur quand le cortège de la manifestation du 28 avril passait à hauteur de la cour d’appel de Dijon. Le portail de l’institution et deux véhicules garés à proximité avaient été maculés de peinture. Il a assuré ne pas savoir que l’extincteur était rempli de peinture et non de poudre. La peine requise à l’encontre du jeune homme par le procureur de dix mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve!

Le peinturlurage à la cour d’appel de Dijon

Dans la Loire, un mois de prison avec sursis assorti de 70 heures de travail d’intérêt général a été prononcé vendredi à l’encontre de trois jeunes manifestants reconnus coupables de violences et de dégradations le 31 mars en marge d’une manifestation à Saint-Etienne. Le procureur avait requis à l’encontre de ces jeunes hommes, âgés de 20 à 23 ans, dont deux militent aux Jeunesses communistes, une peine de six mois de prison avec sursis et de 210 heures de travail d’intérêt général. Le tribunal correctionnel de Saint-Etienne les a reconnu coupables de violences et d’outrages sur neuf policiers à qui ils ont été condamnés à payer solidairement un total de 5.500 euros de dommages et intérêts. Ces trois jeunes, dont deux sont étudiants, le troisième demandeur d’emploi, devront également verser 3.580 euros de dommages et intérêts à la préfecture de la Loire, pour avoir commis des dégradations sur la façade du bâtiment à l’aide d’oeufs remplis de peinture. Un dispositif policier barrait l’accès au Palais de justice où plusieurs dizaines de manifestants scandaient «Non à la répression, libérez nos camarades» pendant le procès.

Oeufs de peinture sur la préfecture de la Loire à Saint-Etienne

Par ailleurs, quatre jeunes militants des Jeunesses communistes et de la CGT, de 24 à 29 ans, en garde-à-vue depuis jeudi matin pour leurs agissements lors d’une autre manifestation contre la loi Travail le 12 mai, toujours à Saint-Etienne, ont été remis en liberté vendredi. Suspectés de dégradations sur la porte de la permanence du député PS de la Loire Jean-Louis Gagnaire, dans laquelle ils étaient entrés par effraction, et de violences sur des policiers venus les interpeller, ils seront jugés le 13 juillet par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne.

L’occupation de la permanence du député PS Gagnaire

Le peinturlurage à la cour d'appel de Dijon
Oeufs de peinture sur la préfecture de la Loire à Saint-Etienne
L'occupation de la permanence du député PS Gagnaire

À Saint-Malo, en Bretagne, le collège Surcouf devra fermer ses portes en septembre 2017. En signe de protestation contre cette décision du Conseil départemental, une centaine d’élèves, parents d’élèves et enseignants ont bloqué l’entrée de l’établissement, ce matin à partir de 7 h 30. Au milieu de la matinée, des agents de la police nationale sont intervenus afin de disperser les manifestants, bousculant jeunes et moins jeunes, conduisant à la blessure de onze enfants dans la cohue. Trois d’entre eux ont dû être amené à l’hôpital.

Intervention policière au collège Surcouf

Intervention policière au collège Surcouf

Laurent syndicaliste du Havre a été condamné ce mercredi après-midi par le tribunal du Havre à une peine de six mois de prison avec sursis, mise à l’épreuve pendant 18 mois avec obligation de réparer les dégâts commis à la permanence du PS du Havre. Ni policiers, ni parti socialiste ne s’étaient constitués partie civile, et pourtant c’est bien d’une sacrée peine qu’écope le syndicaliste. Plusieurs manifestants avaient envahi le local PS du Havre le 12 mai, renversé les meubles et peint la façade.

Le siège du PS au Havre, le 12 mai

Le siège du PS au Havre, le 12 mai

Une manifestation contre la loi Travail a débuté à la mi-journée à Rennes, partant de deux extrémités de la ville, avant de se rejoindre devant la préfecture de région. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la rocade de la ville. Sans qu’il n’y ai eu le moindre jet de projectile, sans doute pour prévenir un blocage de la circulation, les policiers ont chargé la manifestation en voiture, usant de gaz lacrymogènes et tirant au flash-ball. Les véhicules seraient intervenus à vive allure pour chasser les manifestants, avant que les policiers en civil ne se lancent à leur poursuite. Trois personnes auraient été hospitalisées à la suite des heurts. Quatre journalistes ont été pris pour cible et ont reçu des coups de matraque alors qu’ils suivaient la manifestation.

La charge à Rennes

La charge à Rennes

Dans une interview accordée le mois dernier,par Jean-Marc Rouillan à un mensuel satirique de Marseille, l’ancien membre d’Action directe, parlant des auteurs des attentats djihadistes du 13 novembre disait: « Moi, je les ai trouvés très courageux, en fait. Ils se sont battus courageusement: ils se battent dans les rues de Paris [alors qu’ils] savent qu’il y a 2.000 ou 3.000 flics autour d’eux […] On peut dire [qu’] on est absolument contre leurs idées réactionnaires, on peut dire plein de choses contre eux, dire ‘c’était idiot de faire ci, de faire ça’, mais pas dire que c’est des gamins qui sont lâches ». C’est pour cette réflexion qu’il se trouvera mercredi 24 juin jugé pour « apologie du terrorisme » devant la chambre en charge des dossiers de terrorisme et d’apologie.

Rouillan a depuis précisé (sur RTL…) «J’ai seulement dit que dans leur démarche de se faire tuer pour leurs idées, il fallait du courage, mais c’est tout. C’est une approche technique de la lutte, pas du tout une approbation de ce qu’ils ont fait. Dans la même interview je dis que ce sont des ennemis. Toute cette affaire prend des proportions incommensurables. Je ne vois pas comment ce serait poursuivi pour « apologie » de crimes des ennemis.»

Jean-Marc Rouillan

Jean-Marc Rouillan

Un homme de 21 ans a été condamné lundi à Nantes à huit mois de prison ferme pour des violences et des dégradations jeudi lors d’une manifestation contre la loi Travail, qui avait été interdite. Le jeune homme, qui était jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nantes, a été condamné pour violences, rébellion, outrage, ainsi que pour la dégradation de la vitrine du journal Ouest-France. Il a par ailleurs été condamné à une contravention de 30 euros pour participation à une manifestation interdite.

Le jeune homme avait déjà été condamné à deux reprises, en 2014 et 2015, à du sursis et à du sursis avec mise à l’épreuve, en marge de manifestations contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et contre l’état d’urgence. Le tribunal l’a condamné lundi à six mois de prison ferme et a révoqué deux mois de sursis, et a prononcé un mandat de dépôt à son encontre. Six personnes au total avaient été interpellées lors de cette manifestation.

Les affrontements à Nantes

Les affrontements à Nantes

Le 2 mai dernier, la prisonnière politique basque Itziar Moreno était placée à l’isolement « pour une durée indéterminée » dans la maison d’arrêt des femmes de Fresnes, désignée par la direction comme l’instigatrice des mouvements des détenues réclamant des conditions d’incarcération dignes (voir notre article). Itziar Moreno a entamé une grève de la faim, lundi 23 mai. Son transfert vers un autre établissement pénitentiaire lui a été notifié sans qu’elle n’en connaisse ni la destination ni la date.

Vendredi, des bus sont partis de plusieurs villes du Pays Basque pour manifester samedi devant la prison de Fresnes. Le mouvement de protestation qui s’est répandu dans plusieurs prisons en soutien à la détenue Itziar Moreno a pris plus d’ampleur ces derniers jours. Jeudi, ce sont les Basques en détention à l’Ile de Ré qui ont débuté un jeûne. Tous les vendredis, Jakes Esnal, Jon Rubenach, Ander Mujika, Fermin Martinez et Zigor Merodio ne s’alimenteront pas.

Un précédent rassemblement (le 21 mai) devant la prison de Fresnes

Un précédent rassemblement (le 21 mai) devant la prison de Fresnes

Jeudi, à l’issue de la manifestation contre la loi travail, trois jeunes de 19 ans et un quatrième, âgé de 24 ans, s’en prennent à la sandwicherie Bagelstein, rue de Bertrand, restaurant ayant une politique de communication reposant sur des blagues homophobes et sexistes. Le patron est intervenu, a été frappé et légèrement blessé. Immédiatement interpellés par la police, les quatre jeunes, qui se réclament du groupe antifasciste de Rennes, ont comparu, ce vendredi soir, devant le tribunal correctionnel qui les a condamné à des peines de un à trois mois de prison ferme. Le mandat de dépôt a été décerné à l’encontre des quatre prévenus, aux casiers judiciaires vierges. Ils sont donc partis directement à la prison de Vezin.

Rassemblement solidaire, devant la sandwicherie, pendant que se déroulait le procès.

Rassemblement solidaire, devant la sandwicherie, pendant que se déroulait le procès.

Plusieurs milliers de manifestants, 5.000 selon la CGT des Bouches-du-Rhône, ont protesté vendredi à l’aéroport de Marseille-Marignane (dont le personnel faisait grève pour l’occasion) contre la criminalisation des mouvements syndicaux et contre la loi travail. Alors que le procès de cinq adhérents de la CGT, jugés pour l’épisode de la chemise arrachée du DRH d’Air France commençait au tribunal correctionnel de Bobigny, les manifestants réclamaient l’arrêt des poursuites judiciaires à leur encontre. L’appel de la CGT d’Air France, qui demande la réintégration des employés licenciés, n’a eu qu’un faible écho dans les autres aéroports français. Les manifestants qui ont défilé autour de l’aéroport avant de pénétrer dans les Halls 3 et 4, se sont dispersés dans le calme en fin de matinée.

Saisie d’une demande de renvoi par les avocats de la défense, poursuivis pour des faits de violences et de dégradations en réunion, la cour a décidé de renvoyer l’affaire aux 27 et 28 septembre, contre l’avis du procureur. L’avocate de la CGT avait plaidé la jonction entre cette affaire et des faits présumés d’immixtion dans un conflit social pour lesquels elle avait saisi la justice sous la forme d’une citation directe contre Air France et un vigile. Elle avait fait valoir qu’Air France, en fermant l’accès au siège où se déroulait le comité central d’entreprise, s’est rendu coupable d’entrave au droit syndical. Le juge a refusé de se prononcer sur la jonction entre les deux affaires, qui seront donc examinées à la rentrée lors d’une nouvelle audience qui sera elle aussi susceptible d’être renvoyée. En revanche il a motivé le renvoi par le fait qu’il était préférable d’examiner le dossier sur deux jours d’audience au lieu d’une seule comme c’était prévu ce vendredi.

La fuite du DRH d’Air France

L’intersyndicale avait appelé hier jeudi à une nouvelle journée nationale de mobilisation, la huitième depuis mars. Dans la capitale, le cortège s’est rassemblé vers 14h place de la Bastille et est arrivé, peu après 16h, place de la Nation (11e). Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de la capitale (300.000 personnes mobilisées dans toute la France). A Paris, des vitrines ont été prises pour cibles, taguées voire brisées comme ça a été le cas pour une concession Skoda le long du parcours parisien, et des projectiles ont été lancés contre les forces de l’ordre. La tension est notamment remontée à l’arrivée du cortège place de la Nation, où un imposant dispositif de police a été déployé.

A Nantes, la préfecture a interdit une manifestation non déclarée, alors que des violences ont émaillé les derniers rassemblements. Un millier de personnes ont néanmoins défilé derrière une banderole « Loi travail, 49.3, état d’urgence. Rage, blocage »; il y a eu des incidents. D’importants défilés ont eu lieu à Rennes, à Caen, à Bordeaux ou encore à Clermont-Ferrand. Il y a eu des affrontements entre policiers et manifestants à Tours et à Grenoble. Selon le ministère de l’Intérieur et la préfecture de police de Paris, 77 personnes ont été interpellées, dont 36 dans la capitale, et quinze policiers ou gendarmes ont été blessés.

Des manifestants se sont rassemblés tôt ce matin dans tout l’Hexagone pour gêner ou bloquer la circulation. Une grève a touché le transport aérien et l’approvisionnement en carburant devient de plus en plus difficile, alors que les autorités ont commencé à puiser dans les réserves : un cinquième des stations-service est en rupture totale ou partielle.

Affrontements à Paris hier jeudi

Affrontements à Paris hier jeudi