Six policiers grecs ont été blessés par balles mardi soir, dont deux grièvement, dans une attaque contre un poste de police d’une banlieue nord d’Athènes, menée par trois inconnus circulant à moto. Le poste de police d’Aghia Paraskévi a été attaqué à 21h40 locales (19h40 GMT) par trois hommes montés sur deux motos de grosse cylindrée. L’un des trois hommes a mitraillé le poste avec une arme automatique, blessant les six policiers présents, dont un grièvement. Une cinquantaine de douilles ont été retrouvées sur les lieux de l’attentat. L’arme utilisée est vraisemblablement une Kalachnikov ou un pistolet mitrailleur de type Skorpio, a indiqué la même source. L’attaque n’a pas été revendiquée mais elle a probablebment pour origine l’organisation Lutte révolutionnaire (EA), actif depuis 2003, qui a mitraillé en 2007 le poste de police de Néa Ionia, au nord d’Athènes, ou la Secte des révolutionnaires, qui a attaqué le commissariat de Korydallos, à l’ouest de la capitale en février dernier. Lundi, le gouvernement a offert une récompense de 600.000 euros pour faciliter l’arrestation de trois personnes recherchées depuis 2006 et soupçonnées d’appartenir au groupe Lutte révolutionnaire.

Attaque d’un commissariat en Grèce

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Attaque d'un commissariat en Grèce

Quatre jeunes Grecs, Harilaos (21 ans), Emmanouil (21), Myrto (21) et Panayiotis (20), suspectés d’avoir mené des attentats au nom d’un groupe issu de la mouvance anarchiste, ont été inculpés mercredi ‘d’appartenance à une organisation criminelle’ et placés en détention provisoire. Ils ont été arrêtés dans un appartement de la banlieue nord d’Athènes, après un attentat à l’engin explosif perpétré contre le domicile d’une cadre du parti socialiste dans le centre d’Athènes, qui a fait des dégâts matériels mineurs. Sur la base des pièces à conviction saisies dans cet appartement, dont ‘un mécanisme d’horlogerie de mise à feu dans un autocuiseur‘, similaire à celui utilisé pour cet attentat, la police avait établi un lien entre les jeunes gens et deux autres attentats à l’engin explosif, revendiqués par le groupe ‘Conspiration des cellules de feu’.

Après avoir été poursuivies pour ‘appartenance à un groupe criminel’, ainsi que pour ‘détention d’explosifs’ et ‘explosions en série’, les quatre personnes ont été placées en garde à vue avant leur dépositions mardi et mercredi devant le juge d’instruction. Le juge a ordonné la remise en liberté conditionnelle de la femme inculpée, car ‘il n’y avait pas d’indices suffisants pour son placement en détention provisoire‘. Tous les quatre ont nié toute implication au groupe ‘Conspiration des cellules de feu’, selon leurs avocats. Le nom de 6 autres personnes considérées comme membres du même groupe sont activement recherchées sur tout le territoire grec.

A l’issue de la décision du juge, un groupe de jeunes gens, qui manifestaient devant le Palais de justice en solidarité aux inculpés, ont attaqué un policier et l’ont légèrement blessé. Issu de la mouvance anarchiste, selon la police, la ‘Conspiration des cellules de feu’ avait auparavant revendiqué une vague d’attentats à l’aide d’engins incendiaires contre des domiciles de personnalités et quatre églises orthodoxes, dans le sillage des émeutes déclenchés par la mort d’un adolescent tué par la police le 6 décembre à Athènes. Il avait aussi signé le 3 décembre 2008 une action à l’engin incendiaire contre le bureau de l’Agence France-Presse à Athènes, en solidarité avec les membres du ‘groupe de Tarnac’ soupçonnés alors du sabottage de lignes TGV en France.

Un engin explosif a visé samedi à l’aube à Athènes l’immeuble d’un député conservateur et ex-secrétaire d’Etat à l’Ordre public. Il a provoqué des dégâts. L’engin, doté d’un mécanisme à retardement, était placé dans la cour devant l’immeuble, dans la banlieue en bord de mer de Paléo Faliro. Une demi-heure avant la déflagration, vers 04h30, un inconnu avait téléphoné à la police et à une chaîne de télé pour prévenir de son imminence. La police avait bouclé la zone, et évacué les habitants de l’immeuble.

Un policier des services anti-terroristes grecs a été abattu à Athènes par deux hommes armés qui ont pris la fuite à moto. Le policier, qui avait 41 ans, a été tué mercredi aux premières heures de la journée, de 15 à 20 balles tirées à bout portant alors qu’il était assis dans sa voiture. Il venait de prendre la relève d’un collègue pour surveiller un individu protégé après avoir témoigné contre un membre du groupe Lutte révolutionnaire du peuple, aujourd’hui dissous. La police a lancé une vaste chasse à l’homme dans le quartier de Patissia pour tenter de retrouver les auteurs de cette action, qui n’a pas été revendiquée.

Meurtre d’un policier à Athènes

Meurtre d'un policier à Athènes

Environ 150 jeunes anarchistes ont attaqué à coups de cocktails Molotov et de projectiles divers les forces de l’ordre dans le quartier proche de l’école Polytechnique d’Athènes. Neuf policiers ont été légèrement blessés pendant ces échauffourées. Trois jeunes ont été interpellés. L’un d’entre eux a été arrêté pour ‘attaque contre les forces de l’ordre à coups de pierres et de cocktails Molotov‘, et devait être déféré dimanche devant le parquet, a indiqué la direction générale de la police. Les jeunes manifestants ont causé des dégâts matériels à trois magasins et des voitures.

Depuis bientôt quatre mois à Athènes et dans plusieurs grandes villes de Grèce, le vaste mouvement de contestation qui avait enflammé la jeunesse grecque en décembre 2008 a été remplacé par d’inombrables actions, dont certaines armées et revendiquées par une quinzaine de groupes jusqu’alors inconnus. Depuis la reprise des cours, début janvier, les ‘occupations’ de locaux en tout genre se sont multipliées: lycées, gares, mairies d’arrondissement, Opéra… Vendredi 10 avril à Athènes, une dizaine de personnes cagoulées ont procédé à un saccage éclair de plusieurs agences bancaires. Une opération similaire avait été conduite, le 13 mars, dans le quartier de Kolonaki. Le front anti-répressif n’a pas été oublié, c’est ainsi par exemple que le 18 février, un universitaire criminologue était roué de coups par une quarantaine de jeunes cagoulés, en pleine conférence sur le système carcéral…

Manifestation à Athènes

Manifestation à Athènes

Deux officiers de police britannique étaient dans la capitale grecque lundi pour renforcer la collaboration anti-terrorisme avec Scotland Yard contre les actions violentes en augmentation des groupes révolutionnaires grecs ces derniers mois.

Deux groupes – Lutte Révolutionnaire et Secte des Révolutionnaires – ont multiplié leurs attaques en Grèce, dont la bombe du 9 mars contre le groupe bancaire américain Citibank, action revendiquée par Lutte Révolutionnaire. D’autres groupes ont aussi revendiqué des actions avec des Cocktails Molotov contre des magasins, des banques et les rails de métro. Vendredi, un groupe de jeunes gens a cassé les fenêtres de banques et de magasins dans le centre-ville Athènes.

La collaboration anti-terroriste entre la Grèce et Royaume-Uni remonte à l’an 2000, après l’exécution d’un attaché militaire du Royaume-Uni par le groupe ’17 novembre’, qui a été démantelé deux ans plus tard avec l’aide de Scotland Yard. Une branche de Scotland Yard est présente à Athènes et au Royaume-Uni et la police européenne a aidé la ville avec son plan de sécurité pour les Jeux Olympiques de 2004.

Une manifestation a eu lieu samedi à Athènes pour réclamer la libération des personnes interpellées et détenues au cours des violents incidents de décembre dans la capitale grecque, qui avaient suivi la mort d’un adolescent tué par un policier.

Libération des détenus‘ ou ‘Le soulèvement se poursuit‘ disaient les banderoles des manifestants qui se sont rassemblés à l’appel de diverses formations de gauche. ‘Des dizaines de jeunes, seize grecs et plus d’une trentaine d’immigrés, restent en détention provisoire avec des accusations montées de toutes pièces‘, a déclaré dans un tract le ‘Comité de solidarité avec les détenus du soulèvement de décembre’. La mort d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par balle dans un quartier du centre d’Athènes le 6 décembre, a déclenché une série d’affrontements quotidiens entre jeunes et policiers pendant plus de deux semaines dans la capitale grecque et d’autres villes du pays, au cours desquels plusieurs magasins et banques ont été incendiés.

Trois personnes à pied ont tiré à l’arme automatique sur la guérite d’entrée et la façade du commissariat de Korydallos (banlieue ouest d’Athènes), avant de se retirer en jetant une grenade, qui n’a pas explosé, tandis que l’un des assaillants tirait des coups de feu avec un pistolet.

L’action a été revendiquée par le groupe Lutte Révolutionnaire (EA). C’est ce groupe qui avait mitraillé le 5 janvier les policiers en poste devant le ministère de la Culture, dans le centre d’Athènes, blessant grièvement l’un d’eux. Apparu en 2003, Lutte Révolutionnaire (EA) a signé onze actions à Athènes, dont en janvier 2007 une attaque à la roquette contre l’ambassade des Etats-Unis, qui n’a fait que des dégâts matériels. EA s’est déjà attaqué à plusieurs reprises aux forces policières (mlitraillage en avril 2007 du poste de police de Néa Ionia, dans la banlieue ouest d’Athènes, mitraillage le 23 décembre d’un fourgon de la police, près du centre d’Athènes). Situé dans la banlieue qui abrite la plus grande prison de la capitale, le poste de police de Korydallos, comme plusieurs commissariats de la capitale, a été fréquemment la cible de manifestations ces dernières années, ainsi que lors des émeutes qui ont secoué le pays en décembre dernier après la mort d’un adolescent tué par un policier.