Deux officiers de police britannique étaient dans la capitale grecque lundi pour renforcer la collaboration anti-terrorisme avec Scotland Yard contre les actions violentes en augmentation des groupes révolutionnaires grecs ces derniers mois.

Deux groupes – Lutte Révolutionnaire et Secte des Révolutionnaires – ont multiplié leurs attaques en Grèce, dont la bombe du 9 mars contre le groupe bancaire américain Citibank, action revendiquée par Lutte Révolutionnaire. D’autres groupes ont aussi revendiqué des actions avec des Cocktails Molotov contre des magasins, des banques et les rails de métro. Vendredi, un groupe de jeunes gens a cassé les fenêtres de banques et de magasins dans le centre-ville Athènes.

La collaboration anti-terroriste entre la Grèce et Royaume-Uni remonte à l’an 2000, après l’exécution d’un attaché militaire du Royaume-Uni par le groupe ’17 novembre’, qui a été démantelé deux ans plus tard avec l’aide de Scotland Yard. Une branche de Scotland Yard est présente à Athènes et au Royaume-Uni et la police européenne a aidé la ville avec son plan de sécurité pour les Jeux Olympiques de 2004.

Une manifestation a eu lieu samedi à Athènes pour réclamer la libération des personnes interpellées et détenues au cours des violents incidents de décembre dans la capitale grecque, qui avaient suivi la mort d’un adolescent tué par un policier.

Libération des détenus‘ ou ‘Le soulèvement se poursuit‘ disaient les banderoles des manifestants qui se sont rassemblés à l’appel de diverses formations de gauche. ‘Des dizaines de jeunes, seize grecs et plus d’une trentaine d’immigrés, restent en détention provisoire avec des accusations montées de toutes pièces‘, a déclaré dans un tract le ‘Comité de solidarité avec les détenus du soulèvement de décembre’. La mort d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par balle dans un quartier du centre d’Athènes le 6 décembre, a déclenché une série d’affrontements quotidiens entre jeunes et policiers pendant plus de deux semaines dans la capitale grecque et d’autres villes du pays, au cours desquels plusieurs magasins et banques ont été incendiés.

Trois personnes à pied ont tiré à l’arme automatique sur la guérite d’entrée et la façade du commissariat de Korydallos (banlieue ouest d’Athènes), avant de se retirer en jetant une grenade, qui n’a pas explosé, tandis que l’un des assaillants tirait des coups de feu avec un pistolet.

L’action a été revendiquée par le groupe Lutte Révolutionnaire (EA). C’est ce groupe qui avait mitraillé le 5 janvier les policiers en poste devant le ministère de la Culture, dans le centre d’Athènes, blessant grièvement l’un d’eux. Apparu en 2003, Lutte Révolutionnaire (EA) a signé onze actions à Athènes, dont en janvier 2007 une attaque à la roquette contre l’ambassade des Etats-Unis, qui n’a fait que des dégâts matériels. EA s’est déjà attaqué à plusieurs reprises aux forces policières (mlitraillage en avril 2007 du poste de police de Néa Ionia, dans la banlieue ouest d’Athènes, mitraillage le 23 décembre d’un fourgon de la police, près du centre d’Athènes). Situé dans la banlieue qui abrite la plus grande prison de la capitale, le poste de police de Korydallos, comme plusieurs commissariats de la capitale, a été fréquemment la cible de manifestations ces dernières années, ainsi que lors des émeutes qui ont secoué le pays en décembre dernier après la mort d’un adolescent tué par un policier.

Athènes: 50 immigrants arrêtés dans les trois premiers jours du soulèvement, avec des peines de 18 mois de prison dans des jugements sans interprètes, et qui pourraient être expulsés (il y a des arrestations chaque jour, ce pourquoi le tableau est encore brouillé). En outre, le 7 décembre, il y a eu sept arrestations pour des petits délits (le 29 janvier un mineur sera jugé, et 6 adultes le 26 juin); le 9 décembre, il y a eu deux arrestations et une date pour le jugement a été fixée; le 11 décembre, 5 personnes ont été emprisonnées (trois de nationalité grecque et deux immigrants et le 15 décembre 4 autres). Le 18 décembre, 8 personnes accusées d’infractions ont été arrêtées.

Thessalonique: 21 arrêtés (3 mineurs passeront en jugement le 13 février 2009, et les autres, la plupart étrangers, ont été déclarés coupables, mais aucun n’est emprisonné. Toutefois, le nombre est très probablement plus grand).

Kozani: 34 arrêtés (les trois en prison sont : Ziambras, Papadimitriou, Mark, dans la prison de Grevena. Ce dernier est sérieusement blessé par des brûlures dans le nez provoquées par le gaz lacrymogène, et il a été transporté à l’hôpital d’Athènes).

Ptolemaida: 7 arrestations.

Larisa: 25 qui seraient arrêtés sous loi anti-terroriste. 17 étudiants, 4 adultes dans la prison de Korisalos.

Patras: 21 arrêtés (9 mineurs, aucun dans la prison).

Chania: 6 arrêtés (aucun en prison).

Heraklion: 22 arrêtés (11 pères pour ne pas s’être occupés de leurs fils (!), 7 mineurs (quatre d’entre eux doivent aller au commissariat une fois par mois pour des infractions plus petites), et 4 adultes dont 2 déclarés coupables doivent payer une caution (une caution de 1500 euro chacun, avec des amendes qui arrivent à approximativement à 2200 euro et visites à la police deux fois par mois).

Bowling: 6 arrestations (5 mineurs en jugement le 26 février, et un adulte, deux ans et dix mois avec sursis, par une caution de 1000 euro, en accord avec ses moyens).

Rethymo: 1 arrêté (le 15 décembre, un mineur a été arrêté, et ils ont poursuivi le père pour ne pas s’occuper de son fils. Aucun de des deux n’a été emprisonné, en accord avec leurs moyens).

Kavala: 2 arrestations (une le 7 décembre et l’autre le 10 décembre). Aucun en prison.

Kastoria: 1 mineur arrêté (amende de 4500 euro pour des dommages).

Zakynthos: 6 arrêtés (5 mineurs ont été mis en liberté sous conditions et seront jugés le 19 mars. Aucun en prison).

Rhodes: 18 arrestations (7 le 8 décembre, sous caution, 10 le 9 décembre – deux mineurs, trois étudiants d’institut, trois universitaires et deux travailleurs, libérés sous caution de 5000 euro et les adultes doivent aller une fois par mois à des commissariats, et les mineurs une fois par mois pour des dommages plus petits, et jeudi 10 décembre, ils ont pris un jeune de 17 ans lançant un cocktail Molotov dans la cour. Ils l’ont gardé jusqu’à hier, mercredi 17, quand ils l’ont libéré (la détention est basée sur une vidéo du téléphone mobile d’un témoin). On a poursuivi des pères pour ne pas s’occuper de leurs fils.

Total: 246 personnes arrêtées dont 66 en détention préventive. Il n’y a pas eu d’arrestations dans les villes suivantes où il y a eu des manifestations, protestations et confrontations : Serres, Chalkis, Ioannina, Veria, Xanthi, Komotini, Alexandroupolis, Drama, Trikala, Karditsa, Florina, Chios, Mytilene, Corinthe, Kefalonia, Lamia, Agrinio, Nafpaktos, Naousa, Syros, Amfissa, Samos, Corfu, Arta, Kalamata, Sparta, Tripoli, Missolonghi, Tower, Igoumenitsa.

Mercredi 17, un rassemblement en solidarité au soulèvement de la jeunesse grecque devait avoir lieu sur la place du Jeu de Balle. Dès 15 heures, un important dispositif policier entourait et quadrillait les alentours, contrôlant toutes les personnes susceptibles d’être liées à cette manifestation. Les policiers ont procédé à plusieurs arrestations, dont une jeune femme traînée par les cheveux jusqu’au commissariat. Un nouvel appel à la manifestation a été lancé pour le samedi 20 décembre à 16h au campus du Solbosh (ULB).

Une manifestation anti-capitaliste était organisée à Gand le 15 décembre à 20h par le CAP. Parallèlement les anarchistes avaient lancé des appels à la solidarité avec les émeutiers grecs. Entre 100 et 150 personnes étaient présentes, la grande majorité masquées. La manif a été assez courte, beaucoup de pétards, des slogans, quelques tags sur le sol et des vitrines, une banque a reçu une volée de bombes de peinture et il y a eu des bidouillages sur un ou des distributeurs de billets.

Arrivés à la fin ‘officielle’ de la manif, entre 50 et 80 personnes sont parties en manif spontanée. Une voiture de flics essuie des projectiles et se barre, la banque est tagguée, le mister crash rendu inutilisable. Arrivés dans une des principales rues commercantes de Gand, les vitrines des banques et d’une quinzaine de commerces choisis (bijouterie, ‘Base shop’, etc) sont brisées. Les manifestants se dispersent en petits groupes à l’arrivée de la police. Aucune arrestation durant les actions, mais il y a des courses-poursuites et les flics continuent pendant un certain temps à chasser les manifestants dans les rues. Au final, il y aura 19 arrestations. Un legal team ayant été mis en place, à 4h du matin, toutes les personnes arrêtées ont été libérées, sauf une.

Manifestation pour les anarchistes grecs

En marge de la manifestation pour les anarchistes grecs

Manifestation pour les anarchistes grecs
En marge de la manifestation pour les anarchistes grecs

1.

Le mardi 9 décembre, contre le syndicat de la police à Molenbeek.

Communiqué: ‘Dans la nuit de 9 décembre, un syndicat de la police (VSOA) à Molenbeek (Bruxelles, Belgique) a été attaqué. Toutes les vitres ont été détruites. Solidarité avec la révolte en Grèce! Contre tous les Etats! Pour l’anarchie!

2.

Le mercredi 10 décembre, contre une voiture de police à St-Gilles.

Communiqué: ‘Le 6 décembre, à Athènes, Alexandros a été assassiné par les flics quand il était en train de les attaquer. Depuis, des gens partout en Grèce et ailleurs ont dépassé le premier moment de réponse, choisissant l’offensive contre le système. Avec notre geste modeste de mettre le feu à un véhicule de police (mercredi le 10 décembre) devant le commissariat de St-Gilles, sous les yeux des flics, nous avons voulu rejoindre cette rebellion. Car la joie de la révolte ne connaît ni frontières, ni limites!

3.

Le jeudi 11 décembre, contre l’agence bancaire ING d’Auderghem.

Communiqué (traduction): ‘Le 11 décembre, nous avons choisi de bouter le feu à une banque d’ING à Auderghem, Bruxelles, avec un engin incendiaire composé de quelques litres d’essence et deux bonbonnes de gaz, comme signe de solidarité avec la révolte en Grèce et ailleurs.

4.

Samedi 13 décembre, contre la Pastorale de la communauté grecque à Ixelles.

Communiqué: ‘Cette nuit, nous avons incendié la porte de la ‘pastorale de la communauté grecque’ à Ixelles. Solidarité avec les émeutiers de Grèce et de partout dans le monde.

On trouve les infos de cet ordre sur le site Suies et cendres

Reçu sur le mail du SR:

Ce matin du 13 nous avons bombé à Bruxelles des bâtiments en solidarité avec les inculpés du procès contre le Militante Gruppe de Berlin, avec Mauricio Hernandez Norambuena, révolutionnaire chilien détenu depuis 5 ans au Brésil à l’isolement total, avec les insurgés de Grèce et avec toutes les victimes de la répression bourgeoise-impérialiste.

Vive la lutte de classe – Vive la solidarité de classe

Bombage solidaire

Bombage solidaire

Bombage solidaire
Bombage solidaire

En Grèce, les manifestations ne faiblissent pas, le mouvement s’organise et réattaque les centres de pouvoir et répression. Poursuivant les actions de protestations menées hier et cette nuit, des manifestations offensives ont eu lieu aujourd’hui 11 décembre depuis très tôt ce matin, devant la Mairie de Athènes, devant la prison où se trouve un grand nombre des personnes arrêtées, à la faculté d’agronomie et partout dans la ville. Des actions se sont aussi poursuivies de manière remarquable à Thessalonique et autres villes du pays. La solidarité internationale va croissant:

A Madrid, dans une manifestation non autorisée, plus de 200 personnes (chiffres officiels) se sont attaquées à un commissariat de police. Il y a eu 9 personnes arrêtées (tous mineurs d’âge) et il y a eu 9 blessés dont 3 flics.

A Barcelone, dans une autre manifestation non autorisée, plus de 400 personnes (chiffres officiels) ont défilé dans le centre de la ville et se sont attaquées à quelques banques et commerces. Il y a eu deux personnes arrêtées.

A Rome, des centaines de manifestants ont allumé des fumigènes et lancé de la peinture rouge sur le bâtiment de l’ambassade de Grèce.

A Moscou, le consulat de Grèce a été attaqué à l’engin incendiaire.

A Copenhague, des centaines de personnes ont manifesté contre la répression en Grèce.