Le gouvernement a annoncé ce jeudi, dans un avertissement vis à vis des groupes de la société civile que toute personne qui parlera aux profit des guérilleros maoïstes sera traduite en justice et passible de dix ans de prison. Cette action, qui se déroulera en vertu de la section 39 du Unlawful Activities Prevention Act vise essentiellement les groupes qui élèvent la voix en faveur des extrémistes de gauche. Selon la déclaration du Ministère de l’Intérieur: ‘Toute personne qui commet le délit de soutenir une telle organisation terroriste (comme le CPI-maoïste) avec entre autre l’intention d’encourager l’activité de ces organisations terroristes sera passible d’un emprisonnement d’une durée n’excédant pas dix ans ou d’une amende, ou des deux’. Le Ministère de l’Intérieur a affirmé que le gouvernement avait remarqué que certains dirigeants maoïstes prennent contact directement avec certaines ONG et des intellectuels pour propager leur idéologie et pour ‘les persuader de prendre des mesures et de soutenir l’idéologie du CPI-maoïste’. La déclaration du Ministère averti également: ‘Le grand public est informé pour être extrêmement vigilant sur la propagande du CPI-maoïste et pour ne pas devenir involontairement une victime de cette propagande’. Le parti de gauche ainsi que ses organisations de front ont été désignés comme organisations terroristes par le gouvernement, qui affirme que le seul objectif du CPI-maoïste est de renverser l’Etat indien. Le document conclu en ces termes: ‘il continue à tuer des civils innocents, y compris des tribaux, de sang-froid et détruit les infrastructures cruciales telles que les routes, les caniveaux, les écoles afin d’empêcher le développement d’atteindre ces régions sous-développées’.

De leur côté, les membres des groupes de la société civile ont répliqué vertement face à cette déclaration du Ministère de l’Intérieur. Un professeur de l’Université de Delhi a affirmé que c’était une violation nette des droits démocratiques des individus et des groupes, dont beaucoup ont des points de vue semblables à ceux des maoïstes, bien qu’ils n’aient aucun lien avec eux. Il dit également qu’il y a une claire possibilité d’abus de pouvoir sachant que les visions des gens qui sont contre la politique du gouvernement pourront être interprétées comme de la propagande maoïste. Le secrétaire générale de la People’s Unions for Civil Liberties a rappelé que d’avoir des opinions politiques et une idéologie politique ne sont pas des crimes, même si c’est une idéologie maoïste. D’autres éminentes personnalités se sont également exprimées, dénonçant la violation de la liberté d’expression, le manque de clarté du gouvernement ainsi que la fameuse Unlawful Activites Prevention Act, qui est la porte ouverte à toutes les fenêtres.

Avant-hier mardi, Tony Efren Murillo, un fonctionnaire de la ville-frontière colombienne d’Arauquita a été libéré par les FARC. Le fonctionnaire a été remis par les guérilleros des FARC à la Croix-Rouge. La guérilla avait enlevé Murillo le 9 février dans le centre-ville d’Arauquita. Les FARC détiendraient actuellement 22 soldats et policiers colombiens qu’ils espèrent échanger pour des membres de FARC emprisonnés en Colombie et aux USA.

Cinq guérilleros kurdes, parmi lesquels deux femmes, appartenant au Parti de la Vie Libre du Kurdistan (PJAK) ont été tués par des ‘gardiens de révolution’ dans la province de Kermanshah de l’Iran mercredi. Le
PJAK, très lié au PKK est fréquemment engagé dans des heurts armés avec des forces de sécurité iraniennes le long des frontières occidentales du pays avec l’Irak.

Le ‘Camarade Artemio’, principal dirigeant de la guérilla du PCP-SL, a échappé à l’arrestation pendant une fusillade avec les forces de sécurité dans Pucacaca, une ville dans la région du Nord-Est de Martin San samedi. Presque 200 officiers du renseignement avaient envahi samedi Pucacaca, où vit la mère du leader guérillero. Les officiers ont pris d’assaut la maison servant de base au leader de guérillero, mais il a réussi à s’échapper pendant une fusillade féroce dans laquelle un policier a été blessé.

Plus tôt jeudi, un policier et trois guérilleros maoïstes ont été tués dans un combat dans la région du sud d’Apurimac. Le combat a eu lieu sur une route déserte près de la ville de Huancarama. Les autorités ont identifié un des guérilleros tués comme étant le ‘Camarade Gabriel’, le frère de Victor Quispe Palomino, qui dirige la guérilla maoïste dans la vallée de l’Apurimac et de la rivière Ene.

Cinq soldats ont été tués et six autres blessés vendredi en marchant dans un champ de mines installé par les FARC dans la province du Putumayo du sud, près de la frontière avec l’Equateur. Les guérilleros des FARC auraient disposé ces mines anti-personnel dans un champ proche du village d’Alto Lorenzo, en ayant appris que la patrouille militaire passerait par là. Un combat a ensuite eu lieu entre les guérilleros et les soldats (appuyé par l’aviation).

Au début du mois d’avril, 76 paramilitaires de la CRPF ont été tués lors d’une embuscade tendue par les guérilleros maoïstes dans l’état du Chhattisgarh. D’après les autorités (mais il s’agit peut-être d’une opération de guerre psychologique), il semblerait que la NPA philippine n’y soit pas étrangère. La National Intelligence Coordinating Authority, principal service de renseignements des Philippines, a convié les diplomates en poste à Manille à une réunion dans le courant du mois d’avril. En effet, la NICA disposerait de pistes indiquant que les maoïstes indiens auraient été formés militairement à la guérilla par des maoïstes philippins de la NPA. Elle collabore également avec son homologue indienne afin d’identifier les communistes philippins engagés auprès des rebelles maoïstes.

Deux guérilleros ont été capturés dans la forêt de Pallapadu (district de Gajapati) et deux autres dans la jungle de Tekguda (district de Malkangiri) lors d’opérations de ratissage conjointes de la CRPF et du groupe d’élite anti-naxal de l’Etat. Vingt-cinq détonateurs, une énorme quantité de fusibles, de détonateurs et un fusil ont été saisis lors de l’arrestation dans le Gajapati. Les deux guérilleros qui y ont été capturés ont été identifiés. Le premier serait Manas Majhi, alias Laden (30 ans), recherché pour incendies d’autobus et dynamitage de tours de téléphonie mobile. Le second serait Giffio Padhan, alias Gullu, engagé dans la collecte et la transmission d’informations aux maoïstes. Il leur fournirait également un certain soutien logistique. Lors de la seconde opération dans la jungle de Tekguda, la CRPF et le groupe d’élite anti-naxal ont fait une descente dans un camp maoïste. La plupart des guérilleros ont pu évacuer le camp à temps, mais deux d’entre eux ont été arrêtés. Il s’agirait, selon la police, de Bandi Sodi (28 ans) et de Deba Mdkami (25 ans). Sodi a rejoint la guérilla il y a quatre ans et aurait avoué être impliqué dans une attaque contre la CRPF.

Des combattants du PKK ont donné l’assaut vendredi soir à partir de 23h, à un poste de commandement militaire dans les montagnes de la province de Tunceli. Quatre soldats turcs ont été tués et au moins sept autres blessés dans l’attaque d’un poste de commandement militaire. Le commandant du poste figure au nombre des morts. Le brouillard dense qui s’étend sur la région et la pluie qui tombait gênaient samedi les opérations de l’armée pour retrouver les assaillants.

D’autres combattants du PKK ont ouvert le feu hier samedi sur un groupe de soldats qui patrouillaient près de la localité de Lice dans la province de Diyarbakir, tuant un soldat turc. Une grande opération de ratissage est en cours pour tenter de capturer les guérilleros.

Le printemps marque chaque année la reprise des affrontements entre le PKK et les forces de sécurité, puisqu’il permet aux guérilleros, avec la fonte des neiges, de quitter leurs bases des montagnes turques et du nord de l’Irak.

Selon le porte-parole du Ministère péruvien de la Défense péruvienne, un soldat a été blessé jeudi lors d’une attaque des guérilleros du PCP-SL contre la base militaire « Cabitos 51 » situé dans la localité de Tutumbaru (photo) dans région de la Vallée de l’Apurimac et de la Rivière Ene (VRAE). Mais le bilan pourrait être plus élevé (les médias locaux ont parlé de quatre militaires blessés). Les maoïste avaient aussi tendu une embuscade contre les éléments de renforts envoyé à la rescousse du poste attaqué. La semaine passé, les services antiterroristes péruviens avaient intercepté un camion chargé d’explosifs à destination de la guérilla maoïste active dans la région (photo 2).

La localité de Tutumbaru

Saisie d’explosif destinés à la guérilla maoïste au Pérou

La localité de Tutumbaru
Saisie d'explosif destinés à la guérilla maoïste au Pérou

Nikos Maziotis, 39 ans, Evanguélia Roupa, 41 ans, ainsi que Costas Gournas, 30 ans, arrêtés le 9 avril, revendiquent leur appartenance au groupe ‘Lutte Révolutionnaire’, actif depuis 2003, dans un long texte publié par l’hebdomadaire Pontiki. Ils y expliquent que Lambros Fountas, un laborantin de 35 ans, tué le 10 mars lors d’un échange de tirs avec des policiers au cours d’un vol de voiture, faisait aussi parti du groupe. ‘Nous sommes très fiers de notre organisation, ‘Lutte révolutionnaire’, nous sommes fiers de notre histoire à chaque instant de notre activité politique’, soulignent les trois signataires. Dans leur document, ils attaquent ‘les faucons du FMI et de l’Union européenne’ et ‘les sociaux-fascistes’ du parti socialiste au pouvoir (PASOK) qui ‘veulent sauver les capitalistes grecs, les banques, les grandes entreprises, les armateurs’.

C’est après la mort de Lambros Fountas que les policiers ont procédé le 9 avril à l’arrestation de six personnes, qui ont été placées en détention provisoire et inculpées de participation à l’organisation. Les policiers ont depuis découvert plusieurs bases du groupe à Athènes, qui contenaient notamment un pistolet mitrailleur MP5, deux Kalachnikov, cinq roquettes et un lanceur RPG-7, trois pistolets et trois grenades, des munitions, divers explosifs et mécanismes de mise à feu.