L’armée turque a lancé une nouvelle série d’opérations de bombardement et d’occupation dans les zones contrôlées par les combattants du PKK au Kurdistan irakien. Ces zones avaient été précédemment évacuées par les forces turques après des pertes significatives lors des affrontements hivernaux (voir notre article). L’armée turque, bénéficiant du soutien du Parti démocratique du Kurdistan (dominé par la famille Barzani, au pouvoir dans la région autonome du Kurdistan irakien), a commencé ses attaques sur les monts de Kurojahro et Girê Ortê respectivement les 14 et 19 juillet. Ces offensives ont été renforcées par des bombardements aériens massifs dans la nuit du 20 juillet, suivis par une attaque terrestre dans la région de Girê Cûdî le 21 juillet. Des opérations héliportées ont également eu lien. Les HPG, forces de la guérilla du PKK, résistent à cette offensive et revendiquent quelques succès, avec 16 soldats turcs tués, un hélicoptère Sikorski endommagé, et de nombreux équipements militaires détruits.

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Une équipe mobile de guérilla a réalisé une embuscade à l’IED dimanche dernier contre des renforts de l’armée turque qui devaient être déployées dans le massif de Girê Hekarî. La cible était un véhicule blindé de transport de troupes, qui a été complètement détruit par l’explosion. Le porte parole du Ministère turc  de la défense a parlé de seulement deux victimes dans les rangs de l’armée, mais les HPG exposent que le véhicule contenait 12 militaires. L’armée turque a évacué l’épave du véhicule seulement un jour après le sabotage. La guérilla a mené d’autres actions contre les forces d’occupation turques sur le front ouest de la région de Zap. Les 12 et 13 juin, les guérilleros ont frappé les troupes turques à cinq reprises dans la zone entourant Girê FM. Les forces turques ont renforcé leurs opérations aériennes dans la région. Au cours des dernières 48 heures, le HPG a enregistré au moins douze frappes aériennes qui ont été dirigées contre les zones de Girê Cûdî et Girê Amêdî sur le front ouest de Zap ; Golka à Metîna ; Goşînê, Rostê et Sinînê à Xakurke ; Deşta Kafya à Gare et Dola Bolê à Qendîl. Plus de 300 obus d’artillerie et de char ont également été tirés par les forces turques.

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Environ douze mille personnes vivent du grand camp de réfugiés kurdes de Makhmour (Maxmur), qui est situé au sud-ouest d’Erbil, dans une zone disputée entre le gouvernement régional du Kurdistan du Sud et le gouvernement irakien de Bagdad. Une grande partie des habitants a été expulsée par l’État turc dans les années 1990  suite à la politique turque de la « terre brûlée »: dans le cadre de la lutte contre le PKK, environ 3 000 villages avaient alors été dépeuplés ou incendiés. Après une odyssée de plusieurs années et des séjours dans différents camps, ces personnes ont fondé en 1998 le camp de Makhmour , à la lisière du désert. La population du camp forme ainsi la plus grande communauté de réfugiés kurdes au monde, gérée par une Assemblée démocratique du peuple politiquement proche du PKK. Il y a 16 jours, les forces irakiennes se sont déployées autour du camp avec l’intention d’établir une clôture autour du camp (voir notre article). Cette attaque a pour origine la pression de l’État turc et de la famille Barzani. Les habitants du camp se sont opposé au projet de transformation du camp en prison à ciel ouvert, par des manifestations et des campements permanent sur les terrains bordant le camp (photo). Les forces irakiennes se sont finalement retirées après 16 jours de blocus et de résistance.

 

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Samedi20 mai au matin, les forces irakiennes ont manifesté avec l’intention d’établir une clôture autour du camp de réfugiés de Makhmour. Des forces importantes, dont des forces spéciales et des unités de police, ont entouré le camp avec une importante flotte de véhicules blindés. Cependant, les efforts visant à ériger la clôture, à déployer des unités de police et militaires irakiennes, à fermer toutes les voies d’accès sauf l’entrée principale, et à installer des barrières militaires en béton sur la route d’accès, ainsi que des tours d’observation, se sont heurtés à une forte résistance des résidents. En réponse à ces manifestations, les membres de l’armée et de la police irakiennes ont fait feu en l’air pour disperser les manifestants, blessant un des résidents. Les habitants de Makhmour ont fui le Kurdistan du Nord (Turquie) il y a 29 ans en raison de persécutions. Ils subissent aujourd’hui des pressions constantes de la part des gouvernements de la région du Kurdistan et de l’Irak, malgré leur statut de réfugiés. Au cours des pourparlers récents, les responsables irakiens ont révélé que la Turquie aurait menacé de lancer une guerre de l’eau contre l’Irak si le camp de Makhmour n’était pas démantelé. L’État turc semble ainsi déterminé à isoler le camp, voire à le démanteler progressivement avec la coopération du Parti Démocratique du Kurdistan (KDP), des gouvernements régionaux et de l’Irak.

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Alors que le manque de moyens des services de secours turcs est mis en lumière par le récent tremblement de terre, manque de moyens qui a coûté la vie à des milliers de citoyen.ne.s, l’armée turque continue de mener des attaques contre les zones contrôlées par le PKK dans le sud du Kurdistan (nord de l’Irak). Et ceci alors que le commandement des forces armées du PKK, les Forces de défense du peuple (HPG) a décidé l’arrêt de toute opération offensive en raison du tremblement de terre. Rien qu’à Amêdî,  les militaires turcs ont effectués des dizaines d’attaques. La plupart des attaques étaient dirigées contre les positions de la guérilla dans la région de Çemço. Ici, ainsi que dans le massif de Girê Cûdî, le HPG a enregistré au moins 38 bombardements d’artillerie et de chars, et la zone a également été bombardée quatre fois par des hélicoptères de combat. Dans les environs du village voisin de Sîda, l’armée turque a mené des attaques à l’arme lourde. En outre, la zone a été attaquée avec des bombes non conventionnelles. Si elle s’est interdite des opérations offensives, la guérilla n’a pas renoncé à se défendre, et c’est ainsi que deux soldats turcs ont été tués, et un troisième a été blessé, par les tirs des snipers du HPG.

Sniper des HPG

Des centaines de manifestants en colère, diplômés d’écoles d’ingénieurs et stagiaires dans le secteur pétrolier, ont bloqué les entrées de la North Oil Company à Kirkouk, pour demander leur inclusion dans les contrats pour la nouvelle année 2023. Les forces de sécurité ont utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants rassemblés devant le siège de l’entreprise publique, alors qu’ils empêchaient l’entrée et la sortie des employés. Au moins cinq manifestants ont été blessés.

Depuis le début de l’invasion le 14 avril 2022 par voie aérienne et le 17 avril 2022 par voie terrestre, la résistance de la guérilla kurde a montré que les changements opérés en son sein (dans le cadre de la doctrine dite de la « guérilla du 21e siècle) lui avait fait gagné en puissance et en efficacité. Combinant les principes de la guerre populaire et le déploiement d’unités hautement spécialisées (équipés de missiles guidés, d’armes lourdes de sniping, de puissants IED), utilisant la mobilité, les camouflages multicouches (optiques et infrarouges), et d’innombrables tunnels creusés dans un reliefs déjà riche en grottes et cavernes, les Forces de défense du peuple (HPG) ont empêché l’armée turque de « nettoyer » le territoire et lui ont infligé de lourdes pertes. Ces résultats sont d’autant plus spectaculaires que la Turquie déploie ses unités d’élites, supportées par des centaines d’avions, de drones et d’hélicoptères, et utilisant des armes de destruction massive (bombes thermobariques) ou carrément interdites (gaz toxiques).

Le commandement de la guérilla kurde a fait l’annonce suivant : « Après l’action du 5 décembre dans la zone de résistance de Saca, au cours de laquelle un major et d’autres officiers supérieurs ont été punis, l’armée turque s’est retirée du sommet du mont Kurojahro, du village de Saca dans la ville de Sheladize à Amadiya, des environs du village, de Girê Şehîd Sîpan et de Dola Şehîd Kuncî, où le major a été puni. En outre, l’armée turque a fui de tous les fronts dans la zone de résistance de Girê Cûdî, où elle a brûlé les corps de ses propres soldats sur les ordres de Hulusi Akar. Les 11 et 12 décembre, l’armée turque a subi des coups durs suite aux bombardements intenses de la guérilla sur les collines de Şehîd Kendal, Şehîd Şîlan, Şehîd Çekdar, Şehîd Baxtiyar, Şehîd Savuşka et Şehîd Leşker et a battu en retraite. L’armée turque a apporté divers matériels pour l’occupation de Girê Cûdi et une station permanente dans la région. Afin d’éviter que ces objets ne tombent entre nos mains, ils ont été brûlés et jetés depuis les affleurements rocheux. Pendant la retraite paniquée de l’armée turque, de nombreux objets ont également été abandonnés. Actuellement, l’armée turque s’est retirée du village de Saca et de ses environs à l’est du Zap et des zones à l’ouest du Zap à l’exception de Girê FM et Girê Hekarî. »

 

 

La grande opération d’occupation et de ratissages anti-guérilla lancée au Kurdistan irakien par l’armée turque le 15 avril se heurtent à des difficultés importantes. La guérilla kurde a produit plusieurs vidéos montrant ses combattantes et combattantes infliger des pertes aux unités turques, avec des actions de sniper, des tirs de missile et des embuscades (voir ici ou ici). Les combats sont particulièrement acharnés dans la zone de Medya. Pour atteindre les guérilleros dans les grottes et anfractuosités, les militaires turcs font un usage de plus en plus larges d’armes chimiques interdites par les conventions internationales. Les 7, 8 et 9 décembre, les positions kurdes dans la zone de résistance de Çemço ont ainsi été attaquées avec des armes chimiques des dizaines de fois.

Combattants du PKK munis de masque à gaz

Dans un Irak en pleine impasse politique, des milliers de manifestants se sont rassemblés samedi 1er octobre à Bagdad pour marquer le troisième anniversaire d’un soulèvement contre le pouvoir, lancé contre la corruption des élites et la gabegie des services publics. La contestation inédite, déclenchée en octobre 2019, s’était propagée jusqu’au sud pauvre majoritairement chiite. Dans cet Irak riche en pétrole, des mois durant, des centaines de milliers de manifestants étaient descendus dans la rue, dénonçant chômage des jeunes, infrastructures en déliquescence et absence de démocratie. Le mouvement s’était essoufflé avec une répression qui avait fait près de 600 morts et 30 000 blessés, mais aussi le confinement lié au coronavirus. Trois ans plus tard, la situation n’a pas changé. Les mêmes partis monopolisent la vie politique et, un an après les législatives d’octobre 2021, ils ne peuvent s’accorder sur le choix d’un premier ministre et d’un président.

En soirée, la mobilisation se poursuivait à Bagdad avec des effectifs moins importants, mais aussi dans les grandes villes du Sud, Nassiriya et Bassora, où les contestataires ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des grenades de gaz lacrymogène. « Le peuple exige la chute du régime », ont scandé, samedi dans la journée, les milliers de manifestants, très jeunes pour la plupart, brandissant drapeaux irakiens et portraits des « martyrs » de 2019 sur la place Tahrir de Bagdad. Les forces de l’ordre ont tiré plusieurs salves de gaz lacrymogène pour empêcher les contestataires de franchir un pont, où des murs en béton barraient l’accès à la Zone verte, quartier abritant ambassades occidentales et institutions étatiques. Les accrochages à Bagdad ont fait 36 blessés chez les manifestants, souffrant principalement de troubles respiratoires. Après des décennies de conflits, en l’absence de réformes économiques et de grands projets d’infrastructures dans ce pays frappé par une corruption endémique, le chômage touche par ailleurs quatre jeunes sur dix. Et la vie des 42 millions d’Irakiens est impactée par les conséquences du changement climatique, sécheresses et pénuries d’eau ne faisant qu’empirer.

L’armée turque rencontre beaucoup de difficultés au Kurdistan irakien. Pour tenter de repérer les unités de guérilla du PKK, pour ensuite effectuer des frappes aériennes contre elles, elle ne se contente plus de la surveillance par drone. Les forces turques essaiment des caméras sur les hauteurs. La guérilla kurde a diffusé des images prises dans les régions de Xakurke, Heftanîn et Metîna où ses combattants désactivent ce réseau de caméras de surveillance, en démontant et les emportant les caméras (photo) ou en les détruisant en tirant dessus. Pour installer une caméra dans ces régions défendues par la guérilla, des unités de 30 à 35 soldats turcs sont déployées.

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