La Ville de Gand utilise des technologies de surveillance de trois entreprises israéliennes, malgré sa propre politique de boycott à l’encontre des fournisseurs impliqués dans l’occupation des territoires palestiniens Les technologies de Cellebrite, BriefCam et Radwin sont ainsi utilisées par la police gantoise, le service de l’environnement et le service mobilité. Bien que le boycott soit entré en vigueur le 28 mars 2024, le conseil communal a, le même jour, approuvé le renouvellement d’une licence avec Cellebrite. Les contrats avec BriefCam et Radwin ont également été reconduits en janvier 2025.

L’utilisation de Cellebrite s’effectue dans le cadre d’un contrat avec la zone de police d’Anvers et les contrats avec BriefCam et Radwin s’inscrivent dans un accord-cadre avec une entreprise belge. Gand aurait déjà dépensé plus de 1,18 million d’euros pour les trois entreprises depuis le début des contrats. Il a été révélé précédemment que la ville d’Anvers avait également acheté des technologies auprès de fournisseurs israéliens. Depuis 2021, plus de 2 millions d’euros ont été investis dans des équipements de surveillance similaires.

La police israélienne a réprimé hier jeudi, sur la place des Prisonniers à Haïfa,  une manifestation contre la famine dans la bande de Gaza. La police israélienne a agressé les manifestants, en a arrêté 24 et a déployé des forces renforcées autour du lieu de la manifestation. Les participants à la manifestation, intitulée « Gaza meurt de faim », ont dénoncé la guerre d’extermination à Gaza et la politique de famine, le bilan des victimes de la famine s’élevant à 114 morts. Les manifestants, à Haïfa mais aussi dans plusieurs autres villes,  ont brandi des banderoles exigeant la fin de l’agression, l’entrée de l’aide humanitaire et la fin de la politique de meurtres et de massacres.

Sur base des données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric a déclaré que 87,7 % de Gaza sont désormais sous ordre de déplacement ou dans des zones de déplacement, ce qui pousse environ 2,1 millions de personnes dans des secteurs fragmentés de l’enclave où les services sont quasiment inexistants. Plus de 1,3 million de personnes à Gaza ont actuellement besoin d’abris et de produits de première nécessité, alors qu’aucune livraison de matériel d’abri n’est entrée à Gaza depuis plus de quatre mois.

La famine s’agrave également : les personnes souffrant de grave malnutrition arrivant dans les hôpitaux dans un état de santé critique et au moins une douzaine de personnes, dont des enfants, seraient mortes de faim au cours des dernières 24 heures. Depuis octobre 2023, les attaques israéliennes ont tué près de 59 000 Palestiniens dans la bande de Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants.

L’armée israélienne a reconnu, vendredi 6 juin, avoir protégé et armé un groupe criminel palestinien pour affaiblir le Hamas dans la bande de Gaza. Ce groupe rassemble une centaine de membres d’une tribu bédouine dirigés par Yasser Abou Chabab. Le gang opère dans la région de Rafah (ville à cheval entre la bande de Gaza et l’Égypte), pille les camions d’aide humanitaire (photo) et se livre au trafic de drogue. Yasser Abou Chabab, était précédemment liée à l’État islamique. Le Hamas avait tué quatre membres de ce gang et Abou Chabab aurait été précédemment emprisonné par le Hamas pour trafic de drogue. Son frère aurait été tué par le Hamas lors d’une opération de répression contre le pillage des convois d’aide de l’ONU. Le Hamas a toujours soutenu que les collaborateurs de l’armée d’occupation et l’armée elle-même se livraient au pillage de l’aide humanitaire et la fabrication de crises humanitaires à Gaza.

L’utilisation de la criminalité contre la résistance du peuple palestinien n’est pas nouvelle. Cette politique passe généralement par une inactivité systématique de la police face aux gangs tant qu’ils s’en prennent aux arabes. Les meurtres de dizaine d’arabes palestiniens, assassinés par ces gangs parce qu’ils refusaient d’être racketés, sont classés sans suite, tandis que la mort de chaque juif israélien est traité comme une priorité nationale – bien en accord avec les principes racistes constitutifs de l’état d’Israël.

En laissant prospérer le trafic de drogue et le racket, les autorités israéliennes poussent la jeunesse palestinienne vers les gangs. Cette politique permet d’éviter qu’ils ne soient influencés par les forces de la résistance, de dissoudre les solidarités dans les communautés et d’échanger des informations en échange de protections. C’est une vieille pratique policière déjà employée aux USA contre les Black Panthers et par la Turquie contre le PKK.

Sanaa Salameh Daqqah, veuve de Walid Daqqah, a été arrêtée à un poste de contrôle militaire à Jérusalem par les forces d’occupation israéliennes jeudi. Elle risque à présent de se voir retirer sa citoyenneté et d’être expulsée en vertu d’une nouvelle loi proposée par le ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir. Plus tôt dans la journée, Ben-Gvir avait menacé de déchoir de leur citoyenneté et d’expulser les Palestiniens détenteurs de la citoyenneté israélienne s’ils sont les familles de combattants palestiniens emprisonnés ou s’ils reçoivent des fonds de la Commission des affaires des prisonniers de l’Autorité palestinienne. Il a noté que le Bureau du Procureur général de l’État a approuvé l’ouverture d’une enquête contre Sanaa Daqqah, citant comme preuve des messages sur ses médias sociaux commémorant son mari et d’autres militants palestiniens décédés, ainsi que des images de sa famille avec Zakaria Zubeidi, ancien chef de la résistance armée à Jénine qui s’était lié d’amitié avec Walid Daqqah en prison.

Sanaa Daqqah est militante, journaliste et traductrice palestinienne. Son défunt mari, Walid Daqqah était un écrivain palestinien et un prisonnier politique qui a participé à la lutte armée contre l’occupation israélienne en tant que membre du FPLP. Il est décédé à la prison de Ramleh le 7 avril 2024, après 38 ans d’emprisonnement (voir notre article). Le corps de Walid est toujours emprisonné par l’occupation. Sanaa et Walid sont les parents de Milad, leur petite fille née grâce à du sperme sorti clandestinement de prison en 2020. L’arrestation de Sanaa laisse Milad sans ses parents.

Malgré un rapport de forces incroyablement inégal, la résistance palestinienne se poursuit dans les ruines de Gaza. Vendredi après-midi, un sergent de l’unité des forces spéciales de la police « Yaman »  a été tué lors d’affrontements dans le quartier de Shejaiya de la ville de Gaza. Des renforts iqraéliens ont été dépêchés pour extraire les soldats pris dans l’embuscade mais 15 minutes plus tard, un Humvee de l’armée qui tentait d’atteindre la zone a été touché par un tir de RPG ( lance roquettes portable), blessant un soldat. Près d’une heure plus tard, plusieurs chars qui participaient aux opérations de sauvetage, ont été pris pour cible par des tirs de RPG. L’une des roquettes a tué un capitaine de la 401e brigade blindé mécanisée et légèrement blessé un autre soldat. Une heure plus tard, deux réservistes du 7007ᵉ bataillon de la brigade de Jérusalem ont été blessés par des tirs de roquettes RPG et d’armes légères dans la même zone.

L’armée israélienne a commencé à utiliser des outils robotisés il y a plus d’une décennie mais en très petit nombre. Face à la résistance de Gaza et pour éviter les pertes, ils sont désormais déployés à grande échelle, à commencer par le « robdozer » est la version téléopérée du B9 (photo),  un mastodonte blindé que les troupes israéliennes utilisent au quotidien.

La police israélienne a interpelé six manifestants israéliens lors d’une petite manifestation contre la guerre à Haïfa, mardi soir. La protestation pacifique (photo), a été dispersée par la force par la police quelques minutes après avoir débuté. La police avait clairement dit de ne pas agiter de panneaux avec les mots « génocide », « massacre » ou « nettoyage ethnique ». En début de semaine, les forces de l’ordre ont tenté d’interdire aux manifestants de brandir des affiches d’otages, des photos d’enfants de Gaza et certains slogans faisant référence au « génocide » et au « nettoyage ethnique », en faisant les conditions de l’autorisation d’une manifestation contre la guerre prévue à Tel-Aviv.

Ahmed Manasra, âgé de 13 ans lors de son arrestation a été libéré jeudi, très affaibli physiquement et mentalement, il est libre après près de dix ans d’emprisonnement. Ahmed Manasra parle peu, placé à l’isolement strict pendant près de deux ans, le jeune homme âgé de 23 ans a développé une schizophrénie en prison selon les rapports de plusieurs médecins. Sur des vidéos rendues publiques, on peut le voir enfant, pleurer en plein interrogatoire, se taper la tête et dire qu’il ne sait pas ce qu’on lui reproche. Ahmed Manasra et son cousin Hassan avaient été filmés couteaux à la main à Jérusalem-Est occupée et annexée. Condamné à 12 ans de prison, sa peine a été réduite à neuf ans et demi. Ahmed avait 14 ans au moment de sa condamnation en 2016, ce qui faisait de lui le plus jeune Palestinien condamné par un tribunal civil israélien. Son cas met la lumière la situation des enfants détenus dans les prisons israéliennes. Les principaux motifs d’arrestation sont les jets de pierres ou la participation à des rassemblements jugés suspects. Arrêtés parfois sans charges, jugés par la justice militaire et souvent sans accès à un avocat, ces enfants sont soumis à des conditions de détention éprouvantes. Il y a trois semaines, faute de soins et de nourriture, l’un d’eux est mort en détention ( lire article ici ).

Ce samedi, à l’occasion de la «Journée de l’enfant palestinien», les chiffres des enfants qui sont ou ont été détenus ont été rendus publics. 1200 enfants ont été arrêtés et incarcérés depuis le 7 octobre 2023. Selon le communiqué, les enfants détenus subissent «des actes de torture, la faim, une négligence médicale et des privations systématiques au quotidien». Ces conditions ont conduit à la mort d’un premier enfant prisonnier: Walid Ahmad, 17 ans, originaire de Silwad, au nord-est de Ramallah, il a été tué dans la prison de Megiddo. La Commission des affaires des détenus et la Société des prisonniers ont confirmé que les résultats médico-légaux ont révélé que la famine était la principale cause de son décès. Les campagnes d’arrestations visant les enfants ont atteint un niveau sans précédent. À ce jour, plus de 9.500 Palestiniens sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes, dont des femmes et plus de 350 enfants.