A trois voix près, Silvio Berlusconi a survécu de justesse hier à une motion de censure à la Chambre des députés. Ce vote a instantanément provoqué la colère de milliers de personnes qui sont descendues dans les rues de Rome pour protester contre l’issue du scrutin. Lancers de pétards et de pavés, charges de la police et grenades lacrymogènes : les heurts entre manifestants dénonçant la politique du chef du gouvernement et forces de l’ordre ont été d’une rare violence. A l’issue de ces échauffourées, une quarantaine de manifestants ont été blessés. De son côté, le ministre de la Défense Ignazio La Russa a fait état de 50 blessés parmi les policiers.

Des dizaines de milliers d’étudiants ont manifesté aujourd’hui dans plusieurs grandes villes italiennes contre une réforme de l’université et la politique gouvernementale en matière d’éducation. A Palerme, quelques 500 étudiants sont parvenus à bloquer l’aéroport en réussissant à occuper la piste d’atterrissage. A Milan, 50 étudiants ont fait irruption au siège de la Bourse, mais ont été rapidement refoulés. A Rome, les manifestants ont tenté de s’approcher des bâtiments officiels abritant notamment la Chambre et le Sénat, mais ont été refoulés par les charges policières. S’en sont suivis des affrontements, les forces de l’ordre faisant usage de grenades lacrymogènes pour disperser les étudiants. Au moins six jeunes ont été interpellés et une vingtaine d’autres blessés.

Etudiants blessé par une charge policière en Italie

Etudiants blessé par une charge policière en Italie

L’ouverture de la saison de la Scala à Milan a été marquée mardi par des échauffourées entre la police et quelques centaines de manifestants: des gens du monde du spectacle et des étudiants, qui protestaient contre les coupes budgétaires, ainsi que des immigrés militant contre une loi qui les prive de leur permis de séjour six mois après la perte d’un emploi. Les manifestants ont tenté de franchir le cordon de sécurité établi tout autour de la place de la Scala avec des barrières métalliques. Les policiers en tenue anti-émeute les ont repoussés violemment en les frappant avec leurs matraques et en lançant des grenades lacrymogènes. Un policier et un carabinier auraient été légèrement blessés.

Le matin du 2 décembre, une centaine de carabiniers ont perquisitionné une quinzaine de domiciles entre Rovereto et Trento (et un à Treviso), suuite à un mandat émis par le procureur de Trento contre 18 personnes. Les carabiniers cherchaient du matériel (vêtements, peinture, tracts) liés à l’incursion avec fumigènes et peinture le 28 octobre dernier lors d’une conférence à l’université d’un professeur de Droit et de deux responsables des carabiniers sur les « missions de paix » du gouvernement italien à l’extérieur.

La semaine dernière s’est terminé le procès de premier degré pour les 11 personnes accusées « d’apologie de crime » pour avoir participé à la manifestation du 3 juin 2007 à L’Aquila, contre la prison et le régime d’isolement 41 bis. Le cortège avait emprunté les rues de la ville et avait été sous les murs du pénitencier local, où la militante des Brigades Rouges PCC, Nadia Desdémone Lioce, est détenue sous le régime 41bis.

Les inculpés ont subi une condamnation lourde à 2 ans et sans suspension de la peine pour 4 d’entre eux. La condamnation se base sur le fait que les manifestants ont scandés des slogans faisant allusions aux dernières actions des Brigades Rouges contre des responsables de l’Etat. 13 autres personnes doivent encore être jugées pour des dégradations et des tags sur les murs.

Il y a une semaine Amnesty International publiait un rapport intitulé Europe : « Open Secret : Mounting evidence of Europe’s complicity in rendition and secret detention » concernant les détentions secrètes menées par la CIA avec la complicité de certains gouvernements européens. Ces détentions secrètes sont couplées à des disparitions et des actes de torture.

Certaines de ces personnes kidnappées et maintenues secrètement en détention par la CIA, ne sont toujours pas réapparues et on est toujours sans nouvelles de ces disparus. D’autres anciens « kidnappés » ont tous affirmés avoir subi des tortures ou d’autres mauvais traitements.

Déjà les premières enquêtes menées sur le sujet et des procédures judiciaires visant à établir les responsabilités individuelles ou celles d’états ont mis à jours quelques dossiers, parmi lesquels (liste non exhaustive) :

L’Allemagne s’est rendue complice de la détention secrète de Muhammad Zammar, interrogé par des agents allemands alors qu’il était maintenu en détention secrète en Syrie. Les responsables allemands ont reconnu le recours à la torture. Zammar n’a toujours pas obtenu justice, malgré la tenue d’une enquête parlementaire allemande.

L’Italie a inculpé des agents américains et italiens pour l’enlèvement d’Abou Omar à Milan et son transfert illégal vers l’Egypte, où il a été maintenu en détention secrète et torturé. Mais ces affaires, impliquant de hauts responsables américains et italiens ont été classées sans suite, en raison du secret d’Etat ainsi que de l’immunité diplomatique. A l’heure actuelle le gouvernement Berlusconi continue d’utiliser le secret d’Etat pour faire obstruction aux injonctions du Parquet.

La Lituanie a reconnu l’existence de deux prisons secrètes de la CIA sur son territoire. L’action en justice suit son cours.

La Macédoine a participé à la détention illégale, puis à la livraison orchestrée par la CIA vers l’Afghanistan du ressortissant allemand Khaled el Masri, qui a déposé une plainte devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Une première dans l’histoire : c’est en effet la première fois que cette cour devra examiner la complicité de l’un des Etats membres du Conseil de l’Europe dans les programmes de la CIA.

La Pologne : la police des frontières a révélé mi-2010 que sept avions de la CIA, transportant des « passagers » ont atterri à l’aéroport de Szymany, près du site d’une prison secrète à Stare Kiejkuty. En septembre 2010, Abd al Rahim al Nasiri s’est vu accordé par le bureau du procureur le statut de « victime », c’est qui est une première dans toute cette affaire.

La Roumanie a hébergé une prison secrète, mais décline fermement toute implication et ce malgré que de nouveaux éléments mis à jour prouve sa participation à ce programme de la CIA.

La Suède est accusée de ne pas avoir enquêter comme il se devait sur sa complicité avec le programme de kidnapping de la CIA concernant Ahmed Agiza et Mohammed al Zari envoyés en Egypte, où ils ont été torturés. Malgré cela, ces hommes ont obtenu de la Suède des indemnisations, sans que celles-ci à l’heure actuelle soient pleines et entières.

Le Royaume-Uni a également mi-2010 reconnu l’implication de responsables britanniques dans le programme de la CIA. Le gouvernement a promis de diligenter une enquête sur ces responsables de mauvais traitements à des personnes qui auraient été détenues à l’étranger aux mains de services secrets étrangers. Le gouvernement britannique a également admis que les Etats-Unis avaient utilisé le territoire britannique pour ces opérations.

Pour accéder au rapport complet (.pdf, en anglais), cliquer ici

C’est le 20 juillet 2010 que s’est déroulée à Lucca la dernière audience du procès contre Leo, un anarchiste arrêté le 4 novembre 2009 après un an et demi de clandestinité et accusé du braquage d’une Poste en juin 2007 à finalité terroriste. Dans cette même instruction, Francesco Goia et Daniele Casalini ont déjà été condamnés à 4 ans ferme en octobre 2009]. Le parquet avait requis 6 ans pour braquage, avec l’aggravation de terrorisme, la cour n’a pas retenu cette dernière circonstance aggravante, mais a quand même confirmé la condamnation à 6 ans de réclusion.

L’enquête de la section antiterroriste de la DIGOS sur les Cellules de Résistance Prolétarienne a débouché sur des perquisitions et l’arrestation de trois personnes: Patrizio Pietralunga 30 ans, , Fabrizio Sante Antonini 50 ans, (déjà impliquées dans des enquêtes pour des actions similaires menées entre 1999 et 2001, et revendiqué par les Noyaux Armés pour le Communisme, et Angel Liberati, 27 ans. L’enquête s’est basée notamment sur l’expertise scientifique des enregistrements téléphoniques de revendication et les images des caméras de vidéosurveillances proches des cabines.

Les CRP, qui font explicitement référence au projet des Brigades Rouges, sont connues pour l’envoi d’un colis piégés en juin 2007 à un producteur de cinéma, une tentative d’incendie et un incendie de concessionnaire FIAT (15 et 24 juillet 2008), une tentative d’attaque incendiaire contre l’Inspection du travail le 21 avril 2009, deux attaques à la bombe artisanale contre des sièges de partis politiques le 8 mai 2009, et l’explosion d’une bombe de forte puissante, le 20 janvier 2010, devant le siège de la police nationale à Montesacro.