Ces dernières semaines se tient à Milan le procès en appel de 17 syndicalistes, antifascistes et militants révolutionnaires accusés d’avoir constitué une organisation révolutionnaire clandestine: le parti communiste politico-militaire.

L’audience de ce jeudi avait été retenue par le Secours Rouge International pour l’envoi d’une délégation solidaire. Des délégues de Belgique (six membres de notre SR avaient fait le voyage depuis Bruxelles), d’Espagne, d’Allemagne, de Suisse et, naturellement, d’Italie, ont rejoint entre 100 et 200 sympathisants au palais de justice de Milan.

Une présence solidaire permanente a été assurée dans la salle d’audience de la cour d’assise et, en même temps, un stand d’information a été animé devant le palais de justice (photo 1). Une courte manifestation a barré la grande avenue de la Porta Vittoria (photo 2), provoquant un important déployement policier. L’audience s’est achevée à 14h30, le public a quitté la salle en scandant des slogans solidaires à l’adresse des prisonniers qui les ont salué de la voix et du poing levé.

Procès des membres du PCPM à Milan
Procès des membres du PCPM à Milan

La nuit du 21 juillet 2001, à la fin des manifestations contre le G8 à Gênes, la police avait fait une intrusion violente au siège du ‘Gênes Social Forum’ où dormaient des centaines de manifestants. Les policiers avaient agi contre les personnes présentes avec une brutalité incroyable, déchaînant une pluie de coups de matraques, de gifles, d’insultes et autres humiliations.

Lors du procès en 2008, sur les 29 policiers inculpés, seize avaient été acquittés et treize condamnés à des peines allant de quatre ans à un mois de prison ferme, des peines extrêmement légères qui ne devaient même pas être purgées. Ce 18 mai, les juges de la cour d’appel de Gênes ont rendu leur sentence: 25 des 29 policiers qui ont écopé à des peines de prison. Froncesco Gratteri, le chef de la section anticriminalité de l’époque et aujourd’hui responsable de l’antiterrorisme, a écopé de quatre ans de détention.

Le comité du Conseil de l’Europe pour la Prévention de la Torture a publié son rapport sur l’Italie. Le rapport enregistre un certain nombre d’allégations de mauvais traitements physiques et ou l’utilisation excessive de force par la police et les Carabiniers (coups, matraquage, etc.). En ce qui concerne les prisons, le rapport souligne la surpopulation, de l’insuffisance des soins, et le régime d’isolement de sécurité maximal « 41-bis » (celui qui est appliqué aux prisonniers révolutionnaires).

Le Tribunal de Bari a suspendu la décision de refus de la Commission territoriale qui avait rejeté la demande d’asile politique introduite par Avni Er. Grâce à cette décision, Avni Er a été transféré du centre fermé appelé CIE (Centre d’Identification et d’Expulsion) vers un établissement au régime plus souple. Du Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CARA) de Bari où il est désormais maintenu, Avni Er peut sortir le jour mais il est obligé de rentrer pour y passer la nuit. Le 6 mai prochain, le tribunal de Bari devra statuer sur la demande de protection internationale introduite par Avni Er. A peine Avni avait-il été transféré vers son nouveau centre d’accueil que le sous-secrétaire du ministère de l’intérieur Alfredo Mantovano a tiré au boulet rouge sur les magistrats dans une interview accordée au quotidien italien Il Giornale…

Ce vendredi a eu lieu devant le consulat général d’Italie un rassemblement pour s’opposer à l’extradition du militant révolutionnaire Avni Er de l’Italie vers la Turquie. Une délégation de notre Secours Rouge était présente à ce rassemblement qui était non autorisé et qui a été écourté par la police (qui a procédé à un contrôle d’identité général).

Rassemblement pour Avni Er

Le 1er avril 2004, une opération internationale organisée par les autorités turques en coopération avec les autorités de plusieurs pays européens, a permis l’arrestation de 82 personnes en Turquie et de 59 personnes en Allemagne, en Hollande, en Belgique et en Italie. Parmi eux, le militant communiste Avni Er. Le 20 décembre 2006, à l’issue d’un procès scandaleux où des tortionnaires turcs masqués ont été admis à témoigner, la Cour d’assises de Pérouse a condamné Avni Er et Nazan Ercan (alias Zeynep Kiliç) à 7 et 5 ans d’emprisonnement pour appartenance au DHKP-C. Le 23 janvier 2007, la Cour d’appel de Pérouse a confirmé les condamnations de première instance et l’expulsion du territoire italien des deux militants dès la fin de leur peine.

En avril 2007, les autorités turques ont demandé l’extradition d’Avni Er (qui a quitté la Turquie en 1982 à l’âge de 11 ans et n’y est jamais retourné) pour son appartenance au DHKP-C. Cette demande a été rejetée par les autorités italiennes au motif que cet homme risquait d’être jugé deux fois pour la même infraction. Cependant, les poursuites contre Avni Er ont été reprises par la Turquie, et un tribunal italien vient d’autoriser cette extradition.

Une première campagne de mobilisation a permi d’éviter en avril 2008 la première tentative d’extradition d’Avni vers la Turquie. Un rassemblement d’urgence est organisé demain vendredi à 15 heures devant le Consulat général d’Italie, 38 rue de Livourne (la rue parallèle de l’avenue Louise, côté rue du Bailly). Un appel à une manifestation devant l’ambassade italienne, rue Emile Claus, avait été tout d’abord été lancé, cet appel a été annulé et remplacé par celui-ci.

Avni Er

Le dispositif était comme très souvent relié à l’alimentation électrique via les fils de la lumière de l’habitacle intérieur (quand ce n’est pas directement aux fusibles). Le dispositif retrouvé à Lecco était composé d’un téléphone portable modifié, d’une antenne, d’un GPS et d’un micro. L’ensemble était placé entre la carrosserie et le revêtement intérieur, et fixé à l’aide de deux aimants. Photo 1: le micro, photo 2: l’ensemble du dispositif, photo 3: le portable.

micro du dispositif d'écoute
dispositif d'écoute
portable du dispositif d'écoute

Avni Er est actuellement détenu dans le Centre d’identification et d’expulsion (CIE) de Bari. Ses avocats ont fait appel de la décision des tribunaux italiens, qui ont rejeté sa demande d’asile et de protection internationale. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait déjà interdit aux autorités italiennes d’expulser Avni Er tant qu’une juridiction de première instance n’aurait pas statué sur sa demande d’asile et de protection internationale. Ses avocats ont demandé à la CEDH de prolonger cette interdiction jusqu’à ce qu’une décision soit prise en appel. Les autorités italiennes peuvent cependant décider d’expulser Avni Er avant que l’audience d’appel ait lieu.

Avni Er, qui a quitté la Turquie en 1982 à l’âge de 11 ans et n’y est jamais retourné, a été arrêté le 1er avril 2004 dans le cadre d’une opération de police internationale visant des personnes soupçonnées d’avoir commis des infractions liées au terrorisme. Il a été condamné en décembre 2006 par un tribunal de Pérouse pour appartenance au DHKP-C, et condamné à sept ans de prison suivis de son expulsion d’Italie. En avril 2007, les autorités turques ont demandé son extradition vers la Turquie en lien avec son appartenance au DHKP-C. Cette demande a été rejetée en 2008 par les autorités italiennes au motif que cet homme risquait d’être jugé deux fois pour la même infraction (photo: le palais de justice de Sassari lors de l’audience). Cependant, les poursuites contre Avni Er ne semblent pas avoir été abandonnées en Turquie. De ce fait, il serait probablement arrêté dès son arrivée dans ce pays où les révolutionnaires subissent torture et mauvais traitements. L’affaire mobilise jusqu’à Amnesty international qui propose une campagne de pression sur les autorités italiennes.

Manifestation pour Avni Er

Le soir du jeudi 18 mars, les vitres et le distributeur de billets de la BNP Parisbas/Fortis, avenue Marie de Hongrie à Berchem-St-Agathe, ont été fracassées en solidarité avec les anarchistes emprisonnés en Grèce.

De nombreuses actions ont lieu pour cette raison un peu partout, à commencer par la Grèce où deux engins incendiaires constitués de bonbonnes de gaz et d’essence ont explosé à Ionnina (contre le Parc Technologique de l’Université et contre l’Institut de recherche biomédicale), pour la libération de Giannis Dimitrakis, G. Boutzis, H. Nikolau, P. Georgiadis, B. Chrisohoidis, C. Stratigopolous, Alfredo Bonanno, Massura Hadimikelaki Yiospa. En Italie, c’est un distributeur de billets de l’Unicredit à Volano qui a été détruit par une bouteille pleine de liquide inflammable reliée à une cigarette.