Facebook a fermé la page de Kongra Star, l’organisation du mouvement des femmes au Rojava car celle-ci ressemblait à une autre page que Facebook avait précédemment fermée en raison du partage d’images d’Abdullah Öcalan. Kongra Star a ouvert une nouvelle page sur Facebook et dispose également d’un compte sur Instagram.

Rassemblement du Kongra Star

Samedi 16 mai au soir, l‘unité de vengeance Azad Siser du HBDH a mené une attaque incendiaire contre l’immeuble de la Direction de l’atelier de confection Kara, dépendant du Commandement des forces terrestres, et situé dans le quartier Maltepe Esenkent. L’attaque a provoqué un incendie qui a détruit des véhicules et endommagé un bâtiment de deux étages du site. Le communiqué du HDBH fait état de la mort de plusieurs membres des forces armées lors de l’attaque, ce que démentent les autorités turques. Le HDBH (Mouvement révolutionnaire uni des peuples) est le front unitaire de résistance armée de 10 organisations de la gauche révolutionnaire turque et kurde (voir notre article).

Les services de secours arrivent à l'atelier Kara

 

Les maires élus des 4 municipalités ainsi que les co-maires d’Iğdır, Eylem Çelik et Yaşar Akkuş, les co-maires de Siirt, Berivan Helen Işık et Peymandara Turhan, les co-maires de Baykan, Ramazan Sarsılmaz et Özden Gülmez, les co-maires Kurtalan, Baran Akgül et Esmer Baran ont été arrêtés par la police turque lors de raid effectués aux domiciles des élus HDP. 44 municipalités kurdes sur les 65 remportées par le parti démocratique des peuples (HDP) lors des élections municipales du 31 mars 2019, sont aujourd’hui dirigées par des administrateurs désignés par l’Etat à la place des maires élus. Plus d’infos ici.

Encore 4 maires du HDP arrêtés et remplacés

Mercredi 15 avril, le régime truc a décidé de libérer Alaattin Çakici à la faveur d’une loi visant à désengorger les prisons menacées par le Coronavirus. Alaattin Çakici est un chef de la mafia ultranationaliste qui a participé dans les années 1990 à la « sale guerre » menée par l’État turc contre les sympathisants de la rébellion kurde. Depuis sa retraite dans un hôtel de la station balnéaire de Saros, en Thrace orientale, le chef mafieux ultranationaliste, jusque-là connu pour son aversion à l’égard d’Erdogan, a cette fois salué, dans un texte manuscrit, sa politique.

Çakici n’est pas le premier caïd à mettre le genou à terre devant Erdogan. Avant lui, Sedat Peker, bénéficiaire d’une libération anticipée, avait menacé en 2016 les opposants du reis qui avaient osé réclamer un arrêt des combats au Kurdistan turc de « faire couler [leur] sang à gros bouillons ». Mais Çakici est d’un autre calibre. Militant du MHP (les Loups Gris) durant sa jeunesse, il est approché en en 1987 par  l’organisation nationale du renseignement (MIT). Il participe durant les années 1990 à la lutte clandestine contre les soutiens supposés du PKK et profite de la protection de l’état pour faire prospérer ses entreprises. Il est arrêté en 1998 alors que l’état est obligé, par l’opinion publique, de sévir contre le crime organisé. Libéré sous condition en 2002, il s’enfuit en Europe avant d’être ré-arrêté en Autriche avec un faux passeport au nom d’un agent du MIT. Il doit sa dernière libération à l’insistance de Devlet Bahçeli, le chef du MHP, membre de la coalition gouvernementale depuis le putsch raté de l’été 2016. Bahçeli a, en effet, appelé à plusieurs reprises, en 2018, au vote d’une loi d’amnistie pour le chef mafieux. Un convoi de 700 véhicules étant présent lors de sa libération.

Alaattin Çakici

Alaattin Çakici

Le ministère turc de l’Intérieur a récemment nommé des administrateurs dans sept municipalités de la province de Van remportées par le Parti démocratique du peuple (HDP) lors des élections locales du 31 mars 2019. M. Emin Bilmez, le gouverneur de Van qui a été nommé administrateur de la municipalité métropolitaine, avait annoncé après son entrée en fonction que les employés municipaux ne seraient pas licenciés. Malgré cette affirmation, 175 travailleuses et travailleurs ont été licenciés à Van et dans les districts environnants. Ces kurdes ont été licenciés sous prétexte de « lutte contre le terrorisme ». Le remplacement des maires HDP élu·es est une technique courante du régime (voir notre article).

Les municipalités kurdes de Batman, Silvan, Lice et Ergani sous tutelle du gouvernement turc (archive)

Les municipalités kurdes de Batman, Silvan, Lice et Ergani sous tutelle du gouvernement turc (archive)

Mercredi soir, l’entrée principale de l’entreprise « Rheinmetall Airdefence » à Zurich Oerlikon a été attaqué à l’aide d’engins pyrotechniques. Les RJZ de Zurich ont reçu un mail revendiquant cette action qui vise à marquer la solidarité avec le Rojava, dans le cadre du 1er mai. Rheinmetall Airdefence livre des armes à la Turquie et conclut des partenariats pour développer la production d’armes dans le pays. Ils octroient, par exemple, une licence pour la production de canons KBA Oerlikon à Aselsan (troisième groupe d’armement en Turquie), souhaitaient participer au développement des chars Altay via un partenariat avec MKEK (groupe d’armement de l’État turc).

Une photo de l'attaque

Le PKK lance un appel à l’action pour Ibrahim Gökçek, bassiste du « Grup Yorum » en grève de la faim depuis 316 jours. Deux semaines après le décès d’Helin Bölek, chanteuse du même groupe morte d’une grève de la faim, le comité pour l’art et la culture du PKK appelle à mettre la pression par tous les moyens sur le gouvernement turc pour éviter un nouveau martyr (voir notre article). Plus d’infos ici.

Ibrahim Gökçek, bassiste du Grup Yorum

Ibrahim Gökçek, bassiste du Grup Yorum

Le réfugié kurde, Resul Ozdemir a été extradé vers la Turquie. La Suède a collaboré avec les renseignements turcs (MIT) pour son extradition. Ozdemir, qui a survécu aux massacres de Cizre de février 2016 (voir notre article), avait été condamné à près de 15 ans de prison par un tribunal turc. Enfermé depuis 6 mois, il a été extradé, il y a quelques jours, sans que sa famille ou ses avocats ne soient prévenus. Plus d’infos ici.

Resul Ozdemir

Resul Ozdemir

Mostafa Salimi, un prisonnier politique kurde de 51 ans, condamné à mort, s’était évadé de la prison de Saqez, au Kurdistan iranien, le 27 mars dernier après une émeute (voir notre article). Il avait déjà purgé 17 années dans les prisons iraniennes. Après son évasion, Mostafa Salimi a pu traverser la frontière et arriver dans la région autonome du Kurdistan irakien. Mais les services de sécurité du Kurdistan irakien l’ont arrêté dans la ville de Pnjwyn et l’ont livré aux agents de sécurité iraniens à la frontière de Pnjwyn, alors qu’ils savaient qu’il allait être exécuté. Il a été effectivement exécuté par les bourreaux de la République islamique hier matin, dimanche 11 avril.
Mostafa Salimi

En décembre 2019, le père (Paul Newie) et le plus jeune frère (Sam Newie) d’un volontaire YPG présent au Rojava (Dan Newie), étaient arrêtés et mis en garde à vue pour « soutien à un groupe terroriste » (voir notre article). Parallèlement, Daniel Burke, membre du YPG en 2017-2018 ayant combattu Daech lors de l’offensive de Deir-ez-Zor, passait devant le tribunal de Westminster suite à son arrestation le 7 décembre. Le système judiciaire britannique souhaite maintenant coupler les deux affaires et poursuivre Paul Newie, Sam Newie et Daniel Burke ensemble. Le procès devrait commencer le 1er mai sous réserve que l’épidémie de Coronavirus ne le reporte pas. Une campagne de soutien est en cours.

Daniel Burke

Daniel Burke