Les 17-18 février, les manifestations de soutien à Afrin avaient été interdites sur l’ensemble du département breton (voir notre article), au motif que plusieurs agressions avaient visé les précédentes manifestations des 10-11 février (voir notre article). Le préfet se justifie à présent de cette interdiction au motif que l’employé d’un restaurant kurde à Brest a été agressé et que son enlèvement a été évité de justesse. Une quinzaine de militants pro-Erdogan étaient rentré dans le restaurant, armés de barres de fer et de battes de baseball, et avaient passé l’employé à tabac. Ils ont ensuite tenté de le faire monter dans une voiture. Ce serait l’intervention de la police qui aurait empêché cet enlèvement.

Le samedi 10 février, à Brest

Le samedi 10 février, à Brest

La Campagne de soutien aux internationalistes du Rojava continue à fournir des pansements hémostatiques Celox aux bataillons qui résistent face à Daesh, Al Qaïda et l’armée turque. Comme en témoigne une vidéo et une photo récemment prises à Deir Ezzor et à Afrin.

De la part des ‘Antifascist Forces in Afrin (AFFA)’: « Depuis le front d’Afrin, nous venons de recevoir des pansements hémostatiques. Nous remercions la Campagne Celox initiée par le Secours Rouge International pour la solidarité ! Faites un don via www.rojava.xyz »

Du Celox pour les Forces Antifascistes à Afrin

Du Celox pour les Forces Antifascistes à Afrin

L’armée turque a réalisé de grosses avancées sur les multiples fronts sur lesquels elle avance dans le Canton d’Afrin, au 31e jour de l’opération « Rameau d’Olivier » qui l’oppose aux Forces Démocratiques Syriennes (QSD). En 32 jours, l’armée turque n’a réalisé qu’une avancée négligeable (surtout pour la seconde armée de l’OTAN), mais les lignes de défense des YPG et des YPJ sont à présent sur le point de tomber. L’armée turque et ses supplétifs salafistes ont réalisé ces derniers jours et dernières heures de grosses avancées (en rose sur la carte plus bas).

Toutefois, après plusieurs jours de négociations, les forces du régime sont entré dans la Bataille d’Afrin, aux côtés des Kurdes. Le Commandement YPG a publié un communiqué officialisant que le régime syrien viendrait en aide aux QSD afin de protéger « les frontières et l’unité de la Syrie ». Un premier convoi de 23 véhicules a été envoyé vers Afrin et a immédiatement été pris pour cible par les avions chasseurs turcs. Le convoi est à présent arrivé à Afrin, au moins cinq véhicules de combattants syriens ont été déployés dans le centre-ville d’Afrin. Les forces pro-régime qui prennent part à cette opération comprennent des militaires de la SAA (Armée Syrienne Arabe, combattants réguliers), de la NDF (National Defence Forces, milices pro-régime en Syrie) et probablement des PMU (Hachd al-Chaabi, les « milices chiites »). Les négociations entre le régime et le Rojava duraient depuis plusieurs jours, mais la Russie a tenté plusieurs fois d’interférer dans les négociations. Une guerre ouverte entre les armées turque et syrienne la forcerait à se positionner. Plus de forces syriennes sont attendues dans les prochaines heures et prochains jours.

En bleu et rose, la zone d’occupation turque.

En bleu et rose, la zone d'occupation turque.

Le commandement des YPG vient de communiquer officiellement sur la mort de deux camarades internationalistes, un Breton et un Galicien.

Kendal Breizh (Olivier François Jean Le Clainche, 40 ans) et Baran Galicia (Samuel Prada Leon, 24 ans) sont tous deux tombés au front d’Afrin, en défendant le Rojava contre l’envahisseur turc, le 10 février dernier. Ils étaient arrivés au Rojava à l’été 2017 pour rejoindre les YPG, ils ont ainsi participé à la libération de Raqqa et de Deir Ezzor en combattant Daesh dans ses derniers bastions. Le 20 janvier, quand la Turquie et Al Qaïda ont lancé leur attaque contre le Canton d’Afrin, ils ont -aux côtés de nombreux autres internationalistes- demandé à combattre l’invasion.

Kendal Breizh

Baran Galicia

Baran Galicia

Jeudi, l’association La Minoterie – A pleine voix a déposé en préfecture une déclaration de manifestation contre l’agression, turque à Afrin, le samedi 17 février à Morlaix. La préfecture du Finistère annonce qu’elle interdit la tenue de cette manifestation invoquant les incidents qui ont eu lieu le samedi 10 février, à Brest, quand des manifestants ont été agressés par des nationalistes turcs (voir notre article). Le lendemain, dimanche 11 février, une nouvelle manifestation organisée dans le centre-ville de Brest avait à nouveau occasionné des tensions. Du coup, « toute manifestation sur la thématique des relations entre la Turquie et les Kurdes sera interdite sur l’ensemble du département le samedi 17 et le dimanche 18 février. » Les organisateurs contrevenants s’exposent à une peine de six mois d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende et que les participants sont eux-mêmes passibles de poursuites.

Le samedi 10 février, à Brest

En 2014, et alors que l’Etat Islamique était en phase d’expansion, le britannique James Matthews, qui avait fait partie de l’armée britannique, a rejoint les YPG pour combattre les jihadistes en Syrie. Sa décision a été prise après avoir vu des images montrant un jihadiste tenant la tête coupée d’une femme. « Cela m’a semblé être l’une des choses les plus dures que j’ai vues et cela m’a beaucoup affecté. Nous devons reprendre ces territoires et le faire de force. Nous combattons un mouvement commettant ces atrocités barbares qui appartient un autre âge »

Il est poursuivi par la justice britannique pour terrorisme, alors qu’il venait de rentrer au Royaume-Uni après avoir combattu l’EI à Raqqa. Convoqué le 14 février par le tribunal de Westminster, il lui a été précisément reproché de « s’être rendu, le 15 janvier 2016 ou avant cette date, à un ou plusieurs endroits en Syrie et en Irak où étaient dispensés des formations ou des entraînements en vue d’instiguer ou préparer des actes terroristes ». Lors de l’audience, il a plaidé non-coupable. Il comparaîtra à nouveau le 1er mars prochain devant la cour criminelle de l’Old Bailey, à Londres. C’est la première fois qu’un volontaire parti combattre l’EI aux côtés des miliciens kurdes syriens est inquiété par la justice. Jusqu’à présent, les autorités fermaient les yeux, bien que la loi (Terrorism Act de 2006) interdit aux sujets britanniques de prendre part à un conflit étranger pour une cause politique ou idéologique, sous peine de s’exposer à des poursuites.

James Matthews à son arrivée au tribunal

Depuis le 19 janvier 2018, les forces d’invasion de l’État turc attaquent le Canton d’Afrin, la partie occidentale du Rojava, qui accueille depuis des années les milliers de réfugiés qui ont fuit la guerre dans les régions environnantes. Les Forces Démocratiques Syriennes, parmi lesquelles les YPG/YPJ et les camarades internationalistes, sont à l’avant-garde dans la défense du Canton et dans la défense de la révolution du Rojava.

Cet apéro sera l’occasion de diffuser les déclarations vidéo des internationalistes qui défendent Afrin contre l’État Turc, ainsi que ceux qui sont restés à Deir Ezzor pour défendre le Rojava contre Daesh. Les fonds récoltés iront à la Campagne Rojava, qui financent des pansements hémostatiques Celox pour les combattants internationalistes.

Rendez-vous à partir de 19h au Local Sacco-Vanzetti.

Defend Afrin!

Defend Afrin!

La justice turque a ordonné l’arrestation de 17 personnes, dont la co-présidente du HDP, à propos de l’opposition à l’offensive militaire en Syrie. Depuis le lancement d’attaque contre le Rojava à Afrin, au nord-ouest de la Syrie, le 20 janvier, quelque 600 personnes ont été arrêtées, essentiellement pour des déclarations sur les réseaux sociaux. Selon le parquet d’Ankara, les 17 personnes frappées d’un mandat d’arrêt sont accusés d’avoir cherché à provoquer des manifestations et des affrontements de rue.

Parmi eux se trouvent Serpil Kemalbay, la co-présidente du HDP, Onur Hamzaoglu, le porte-parole du Congrès démocratique des peuples (HDK, matrice du HDP), Musa Piroglu, le président du parti révolutionnaire, les co-présidents du parti vert de gauche Naci Sönmez et Eylem Tuncaeli. Deuxième parti d’opposition au parlement, le HDP est le seul grand parti politique à s’opposer à l’opération contre Afrin. Le parti doit tenir son congrès ce dimanche. L’autre co-leader du HDP, Selahattin Demirtas, est déjà en prison depuis plus d’un an. La devancière de Kemalbay, Figen Yüksekdag, avait été déchue de son mandat de députée. Elle est toujours en détention.

Serpil Kemalbay

Serpil Kemalbay

Une marche de Kurdes en trois étapes a lieu pour demander la libération d’Abdullah Ocalan entre Charleroi et Bruxelles. Drapeaux à la main et escortés par la police locale, des dizaines de manifestants marchaient ce samedi le long de la route entre Louvain-la-Neuve et Wavre. Ils termineront leur marche demain dimanche à Bruxelles, à Schuman, devant le parc du Cinquantenaire. Un meeting s’y tiendra pour l’occasion de 16h00 à 18h00. Abdullah Öcalan, dirigeant du PKK, est emprisonné en 1999 par les services secrets turcs sur l’île-prison d’Imrali au nord-ouest de la Turquie.

Les marcheurs sur la N25 ce samedi

Les marcheurs sur la N25 ce samedi

Un hélicoptère de combat turc a été abattu ce samedi, à Qude non loin d’Afrin, au Rojava dans le nord de la Syrie, alors que l’armée turque mène une offensive sans précédents depuis le début de la guerre civile en Syrie. Les deux militaires à bord de l’engin ont été tués. C’est la première fois depuis le début de la guerre qu’un aéronef turc est abattu dans le ciel syrien. Erdogan a réagit à l’affaire en promettant que « les responsables en paieraient le prix ». L’offensive contre Afrin a déjà fait au moins 160 morts (côté Rojava) et déplacé des milliers de personnes.

La video ci-dessous est une compilation: seule la première partie montre le crash de l’hélicoptère turc à Afrin

L’hélicoptère quelques secondes avant d’être abattu

EDIT: Au total onze militaires turcs ont été tués ce samedi dans plusieurs incidents lors de l’offensive contre Afrin. Il s’agit du plus lourd bilan pour l’armée turque depuis le début de son offensive, le 20 janvier.

L'hélicoptère quelques secondes avant d'être abattu