Les « Mères du Samedi » (Cumartesi Anneleri) tiendront leur 600° rassemblement de dénonciation demain samedi 24 septembre 2016. Elles dénoncent des disparitions forcées avec garde-à-vue secrète comme arme de terreur d’état en Turquie, au Kurdistan et ailleurs, en se rassemblant chaque samedi pendant une demi-heure à Galatasaray (Istanbul), brandissant les portraits de leurs proches disparus (certains depuis le coup d’état de 1980 et la guerre sale au Kurdistan dans les années ’90).

Rassemblement solidaire à Paris, à 12h, à la Fontaine des Innocents (Châtelet)

Les

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Dans la nuit du 19 au 20 septembre, des personnes se sont introduites dans le siège du « leader mondial des matériaux de construction » Lafarge-Holcim. Elles y ont placé un petit engin explosif en représailles aux impôts que cette société a payé à Daesh entre le printemps 2013 et l’automne 2014 pour que ses cimenteries situées à Jalabiya, près de Manbij, puissent continuer leurs activités. Lafarge-Holcim n’est que l’une des sociétés de la famille Schmidheiny dont la collaboration avec les djihadistes n’est qu’un exemple de barbarie parmi d’autres. Lafarge-Holcim a prétendu que les fonds dégagés devaient servir à « sécuriser le personnel », mais il est apparu clairement que les fonds ont été payés pendant plus d’un an et que le personnel n’a pas été évacué. Ce n’est que récemment que Daesh a été chassé de la région par les QSD. L’action a été revendiquée sur Indymedia Linksunten, le communiqué a été traduit en anglais ici.

Lafarge continue à faire du profit en Syrie, à l’aide de sa cimenterie

Lafarge continue à faire du profit en Syrie, à l'aide de sa cimenterie

La police des Pays-Bas va ficher les habitants soupçonnées de « sympathie » avec le PKK. Elle fera probablement de même avec le DHKP-C turc. La question de savoir si des policiers hollandais sympathisants du régime turc auront l’occasion de donner ces informations à Ankara a &été balayée d’un revers de main par un porte-parole déclarant qu’il avait « toute confiance dans les règles garantissant l’intégrité des agents de police ».

Dans un tout autre registre: le Ministre des Affaires Etrangères hollandais a rencontré le chef du KNC à La Hague ce jeudi. Le KNC (Kurdish National Council) est le parti kurde syrien lié au PDK irakien de Barzani, c’est donc le parti de la droite kurde très minoritaire au Rojava, régulièrement accusé de connivences avec le régime turc et affectionné par les forces de la coalition internationale (« contre Daesh ») qui verrait en lui un groupe « rebelle modéré » s’il n’était pas si minoritaire.

Réunion Pays-Bas et KNC à propos de

Réunion Pays-Bas et KNC à propos de

Onze membres des forces de sécurité ont été tués dans différentes actions de la guérilla du PKK dans la province de Ağrı et dans celle de Mardin le 15 septembre. La guérilla a ainsi attaqué à l’arme automatique et à la roquette un poste de la contre-guérilla dans la région Tendurek (district der Doğubayazıt de la province d’Ağrı): sept gardes de village (miliciens anti-guérilla), un sous-officier, un soldat et un civil ont été tués, tandis que trois soldats et un civil ont été blessés. Les soldats blessés ont été emmenés à l’hôpital d’Etat Doğubayazıt, où l’un d’eux, qui était dans un état critique, a succombé à ses blessures. Par ailleurs, un milicien anti-guérilla a été tué dans le district Yenişehir de la province de Mardin, par l’explosion d’une bombe dans sa maison.

De leur côté, les forces de sécurité affirment avoir tué cinq combattants du PKK dans le district de Semdinli de la province de Hakkari. Il s’agirait des membres du comando qui a abattu un politicien de l’AKP. Par ailleurs, trois autres militants du PKK auraient été tués dans le district de Çukurca de Hakkari, où les affrontements entre forces de sécurité et les guérilleros du PKK se sont intensifiés ces derniers jours.

Evacuation des blessés de l’attaque de Tendurek

Evacuation des blessés de l'attaque de Tendurek

La troisième édition de la « Semaine Culturelle du Kurdistan », un événement qui devait se tenir du 22 au 25 septembre place d’Espagne à Bruxelles a été interdit par le Collège communal de la Ville. L' »Institut Kurde », qui rassemble plusieurs associations kurdes en Belgique, a décidé d’introduire un recours au Conseil d’Etat contre cette décision. « Nous avions introduit auprès de l’administration communale une demande officielle le 13 juin 2016, pour pouvoir occuper la place d’Espagne », a expliqué l’Institut Kurde. « Malgré un accord de principe et des avis favorables de tous les départements concernés, y compris la police, nous avons reçu une déclaration ce mercredi 14 septembre, mentionnant que toutes nos activités à la place d’Espagne sont interdites. Curieusement, aucune justification quand à cette désapprobation inattendue et tardive ne figure dans cette lettre officielle ». A la précédente édition, notre Secours rouge avait tenu un stand dans le cadre de la campagne de soutien au Bataillon international luttant au Rojava.

A une précédente édition de la semaine culturelle kurde

A une précédente édition de la semaine culturelle kurde

Un rassemblement de solidarité aura lieu ce lundi 19 septembre dés 9h30 devant le Palais de Justice (Place Poelaert) contre le procès qui se prépare contre des dizaines de militants kurdes en Belgique sur base d’accusations de l’état turc.

Rassemblement contre la criminalisation du mouvement kurde ce 19/9

Rassemblement contre la criminalisation du mouvement kurde ce 19/9

La date et l’heure ne sont pas connues, mais Mehmet Öcalan pourra rendre visite à son frère Abdullah Öcalan durant la semaine de Bayram qui commence lundi. Les informations concernant les conditions de vie d’Abdullah Öcalan sont de plus en plus parcellaires : sa famille n’a pas pu lui rendre visite depuis deux ans, ses avocats ne sont plus autorisés à le visiter depuis la fin du cessez-le-feu à l’été 2015. Seuls les membres d’une ONG ont pu se rendre en avril dernier sur l’île-prison près d’Istanbul, là où il est maintenu dans l’isolement. Une cinquantaine de personnes ont d’ailleurs entamé une grève de la faim la semaine dernière pour exiger plus d’informations sur ses conditions de vie.

Abdullah

11.285 instituteurs ont été suspendus de leurs fonctions après avoir été accusés de lien avec le PKK. Cette purge fait suite à l’annonce par le Premier Ministre turc que 14.000 instituteurs étaient accusés de liens avec le PKK. La manoeuvre a aussitôt été pointée du doigt pour une tentative évidente de remplacement des profs kurdes par des profs turkophones. Ces 11.285 nouveaux purgés s’ajoutent aux plus de 100.000 personnes démises de leurs fonctions ou arrêtées suite à la « tentative de coup d’état ».

Une estimation de l’étendue des purges (20 juillet 2016)

Une estimation de l'étendue des purges (20 juillet 2016)

Les combats se poursuivent au Kurdistan Nord entre les forces turques et les guérillas du PKK. Un total de 22 soldats turcs ont été tués dans plusieurs affrontements. Samedi 3 septembre, trois soldats turcs ont été tués dans la province de Hakkari, au sud-est. La veille, huit militaires turcs et treize combattants kurdes avaient été tués dans la province orientale de Van, à la frontière avec l’Iran. Dans une autre opération, vendredi, deux soldats et un « gardien de village » (une milice anti-guérilla) ont été tués à Mardin. Trois autres gardiens ont également été blessés.

En représailles, l’aviation turque a bombardé dix objectifs présentés comme des positions du PKK dans l’est du pays. Les avions turcs auraient frappés quatre positions du PKK près de Cukurca, dans la province de Hakkari, près de la frontière irakienne. Six autres objectifs ont été bombardées dans la région du Mont Tendurek, entre les provinces de Agri et Van.

Un militaire turc blessé dans les affrontements de samedi

Un militaire turc blessé dans les affrontements de samedi