La ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet a rencontré son homologue marocain ainsi que le directeur général de la Sûreté de l’Etat ce lundi pour discuter de la coopération policière entre les deux pays. A l’issue de cette réunion, ils se sont engagés à signer un accord dans les trois mois. Cette coopération prévoit de renforcer l’échange d’informations en matière de terrorisme, entre autre. La Belgique s’est également engagée à fournir une assistance technique ainsi qu’à répondre aux besoins de la police marocaine en termes de formation et d’expertise.

Depuis deux jours, l’Assemblée étudie le projet de loi de programmation militaire examiné au Sénat durant le mois d’octobre dernier. Celui-ci spécifie les moyens alloués aux autorités militaires pour la période 2014-2019. Mais il contient également des dispositions concernant la captation des données numériques par les autorités. Cette loi étend considérablement les possibilités de collecte de données. La surveillance des services de l’état pourrait dorénavant concernant tout ce que conservent et traitent les opérateurs Internet et de téléphonie: données techniques relatives à l’identification des numéros d’abonnement, localisation des équipements utilisés, listes des numéros appelés et appelant, durée et date de la communication. Evidemment, ce type de surveillance existe en France depuis près de dix ans, mais ce projet de loi élargi le cadre dans lequel elle est autorités, en élargissant notamment les ministères qui pourront demander à avoir accès à des informations. Ce qui était considéré comme un ‘régime d’exception’ deviendra la règle. Enfin, par une formulation un peu obscure – ‘collecte en temps réel des données par la sollicitation du réseau’), les autorités semblent mettre en place un cadre juridique à une interconnexion directe sur les réseaux qui, à long terme, conduirait à l’installation par les autorités de dispositifs d’interception directement sur les équipements des entreprises d’Internet.

Si ce nouveau projet de loi est ratifié, le texte devrait entrer en vigueur avant la fin de l’année au Royaume-Uni. Par cette nouvelle loi, la secrétaire d’Etat à l’Intérieur Theresa May souhaite octroyer de nouveaux pouvoirs aux autorités municipales afin qu’elles puissent lutter plus efficacement contre les troubles à l’ordre public. La police pourra, entre autre, appréhender plus facilement les gens dans la rue. Outre les personnes ivres ou les mendiants, les forces de l’ordre pourront interpeller les manifestants, ou encore les jeunes trop bruyants. De nombreuses organisations pour la défense des libertés civiles s’élèvent contre ce projet qui mènera notamment, à la criminalisation des jeunes.

La chambre basse du Parlement russe a approuvé une nouvelle loi antiterrorisme qui renforce les sanctions, et prévoit notamment la possibilité d’enquêter sur la situation financière des proches « d’une personne qui a commis un acte terroriste », et le fait que ces proches pourraient être forcés de payer pour les dommages causés par cette personne. La loi punit également d’une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison toute personne « ayant reçu un entraînement destiné à lui permettre de commettre des actes terroristes », notamment l’entraînement au maniement des explosifs et d’autres armes.

Elle prévoit également jusqu’à six ans de prison pour toute personne ayant rejoint à l’étranger un groupe terroriste dont les activités sont considérées comme nuisant aux intérêts de la Russie. La loi a été approuvée vendredi par la Douma, et doit maintenant l’être par la chambre haute du Parlement, puis signée par le président Poutine.

Le Conseil des ministres espagnols a introduit de nouveaux délits dans le code criminel. Un nouvel article 559 vise « la diffusion des messages qui poussent à commettre un délit qui pourrait nuire à l’ordre public par n’importe quel canal public, ou qui peuvent servir à renforcer une décision de nuire à cet ordre public », il est passible de trois ans de prison. Cet article vise principalement les appel via les réseaux sociaux comme Facebook. L’ancien article 559 ne punissait que les actions qui troublaient gravement l’ordre public avec pour but explicite d’empêcher des personnes d’exercer leurs droits civils.

La portée de l’article 550 visant « la résistance à l’autorité publique » a été élargie avec la disparition du fait qu’il doit s’agir d’une « résistance active », ce qui ouvre les poursuites à la résistance passive. L’article 557 visant « la perturbation de la paix publique » a également été durci : la seule « menace » d’actions qui pourraient perturber la paix publique peut être punissable, sans qu’il n’y ait aucune action ou conséquence concrète. Un nouvel article concernant « l’intrusion et l’occupation de locaux » pénalise l’entrée et l’occupation de locaux ouverts aux public, même si cela se déroule de manière pacifique.

La ministre de l’Intérieur veut que la lutte contre la radicalisation sur internet soit pleinement lancée en Belgique pour le mois de janvier, a-t-elle annoncé aujourd’hui en marge d’une conférence internationale sur la prévention de la radicalisation violente qui s’est tenue à Bruxelles.
Dans cette lutte, la ministre distingue deux éléments importants: premièrement regarder quels sites doivent être fermés et comment procéder à cela sur le plan juridique, précisant avoir récemment discuté de cette problématique avec des experts américains. La ministre s’est également exprimée mardi sur le ‘comité de sécurité nationale’ qu’elle souhaite mettre en place. Les membres du gouvernement siégeront dans cet organe aux côtés des différents services de renseignement.

Le gouvernement a finalisé le décret mettant en œuvre un statut pour les repentis. Le dispositif, destiné à lutter contre la criminalité organisée, devrait être opérationnel début 2014. La loi Perben 2 (9 mars 2004), avait introduit dans le Code pénal des dispositions sur les repentis, mais les décrets d’application n’avaient jamais été pris. Ils devraient être transmis par le ministère de la justice au Conseil d’Etat avant la fin de la semaine. La loi du 9 mars 2004, introduite dans le Code pénal, permet d’exempter ou de réduire la peine des personnes ayant permis d’éviter, ou de faire cesser, un crime ou un délit, ou d’en « identifier les auteurs ou complices ». Cette même loi permet par ailleurs aux repentis de bénéficier d’une protection et de mesures de réinsertion, pouvant aller jusqu’à une nouvelle identité.

Concrètement, dans le cadre du nouveau système, le parquet ou le juge d’instruction pourra demander à ce qu’une personne bénéficie du statut de « collaborateur de justice ». Une commission réunissant trois magistrats, trois représentants du ministère de l’intérieur et un du budget examinera les demandes et pourra décider des mesures dont bénéficiera le repenti, ainsi que de ses obligations éventuelles. Cette « Commission nationale de protection et réinsertion » sera également chargée du suivi et des mesures d’accompagnement des repentis.

Ce lundi 9, de nouvelles directives de la Cour suprême chinoise et du parquet « clarifient » les limites à ne pas franchir en matière de « propagation de rumeur » sur le net. Ainsi des billets de microblogs constitués de « fausses informations » et dont l’impact est jugé « sérieux » car ils auront été vus plus de 5 000 fois ou retweettés plus de 500 fois : les auteurs seront jugés au pénal et encourent jusqu’à trois ans de prison. Un message diffamatoire ne peut donner lieu à des poursuites que si la victime porte plainte, excepté dans sept cas : quand la rumeur déclenche une manifestation de masse, une crise sociale, un conflit interethnique ou interconfessionnel. Ou quand elle nuit à l’image de l’Etat, aux intérêts nationaux et à l’image de la Chine à l’étranger.

Ces directives, entrées en vigueur dès mardi, ont suscité moult sarcasmes dans la blogosphère. Un internaute de Changsha a rediffusé sur Weibo la capture d’écran d’un quotidien local qui avait repris la « bavure » de l’Agence Chine Nouvelle dimanche sur l’attribution des JO de 2020 à Istanbul et non à Tokyo. Les internautes se sont empressés de rediffuser l’information afin de dépasser le seuil des 500 « retweets », pour mettre ainsi dans l’illégalité virtuelle la très officielle Agence Chine Nouvelle.

La Ligue des droits de l’Homme, le Syndicat des avocats pour la démocratie, la FGTB et la CNE ont introduit auprès de la Cour Constitutionnelle un recours en annulation contre une disposition de la loi anti-terroriste du 18 février 2013. La Ligue des droits de l’Homme avait appelé en février dernier le Sénat à postposer l’examen du projet de loi, estimant que la nouvelle loi fera peser d’importantes menaces sur l’exercice de la liberté d’expression de certains mouvements sociaux.

La loi du 18 février 2013 est une transposition en droit belge de la décision-cadre européenne du 28 novembre 2008 en matière de lutte contre le terrorisme. Ce texte prévoit notamment l’introduction d’une disposition dans le Code pénal, l’article 140bis, rendant punissable l’incitation (même non suivie d’effet) à commettre un acte terroriste. C’est cette disposition de la loi qui est visée par le recours. Selon la LDH « cette loi peut porter atteinte à la liberté d’expression de tous, et en particulier de celles et ceux qui sont à l’origine de mouvements sociaux et dont la mission est, entre autres, de dénoncer l’injustice sous toutes ses formes ». La LDH invite le Parlement à reprendre l’évaluation de la législation anti-terroriste initiée fin 2008.

Le SPF Justice va tester un régime de détention préventive à domicile qui pourrait être étendu à tout le pays à partir du 1er janvier 2014 afin de réduire la surpopulation carcérale (40% des personnes incarcérées sont en détention préventive, soit quelque 4.000 personnes sur base quotidienne). Dès la mi-septembre, une dizaine de juges d’instruction auront la possibilité de placer ces personnes sous surveillance électronique avec GPS, plutôt qu’ordonner leur incarcération.

Les personnes mises sous surveillance GPS ne pourront pas quitter leur domicile, sauf pour les déplacements nécessaires à l’instruction judiciaire et éventuellement se voir imposer des restrictions supplémentaires, comme l’interdiction de rencontrer ou contacter certaines personnes. Dans une première phase, 150 bracelets avec GPS seront mis à disposition. Ce nombre passera dans une seconde phase à 350 unités. Ce nouveau régime de détention préventive à domicile devrait permettre de diminuer la population carcérale de l’ordre de 200 à 400 personnes sur base quotidienne, soit l’équivalent d’une prison moyenne.