Ce samedi 23 novembre, une manifestation se tiendra à 13h devant l’ambassade iranienne en soutien au soulèvement de la population en Iran (voir notre article). Depuis le début du soulèvement, près de 200 personnes ont été tuées et plus de 3000 blessées. Le rassemblement exprimera aussi sa solidarité avec les insurrections populaires du Chili, du Liban et d’ailleurs.

Rendez-vous à 13h, devant l’ambassade d’Iran, avenue Franklin Roosevelt 15, 1050 Bruxelles

Soulevement en Iran - Novembre 2019

Vendredi 15 novembre, au moins 8 manifestant·es contre le coup d’état ont été tué à Sacaba (près de Cochabamba) après que les forces de sécurité aient ouvert le feu sur la foule. Les manifestant·s ont déclaré que les tirs avaient commencé après qu’ils aient tenté de franchir un poste de contrôle militaire. Mardi 20 novembre, au moins huit personnes qui tentaient de bloquer un dépôt de carburant dans la municipalité d’El Alto ont été tuées par les forces de sécurité. On dénombre également au moins 30 blessé·es. Jeudi 22 novembre, une manifestation massive se tenait pour dénoncer cette répression. Durant la marche les cercueils de 5 des 8 manifestant·es tués étaient portés par leurs camarades. La police bolivienne a réprimé cette manifestation avec des gaz lacrymogènes. Après les événements, les multiples blocages des entrées à La Paz par les opposant·es au coup d’état ont été renforcés. La répression du mouvement anti-coup d’état en Bolivie avait déjà fait plusieurs dizaine de mort·es et de blessé·es (voir notre article).

La police réprime une marche qui portait les cercueils de 8 manifestants

La police réprime une marche qui portait les cercueils de 5 manifestants

Une gilet jaune originaire de Namur est détenue dans un centre de rétention administrative à Paris, après son interpellation lors de la manifestation de samedi dernier dans la capitale française. Un autre Belge, originaire de Bruxelles, avait été interpellé au même moment mais il a, depuis, été libéré. La police les accuse d’avoir voulu monter une barricade contre les CRS. Les avocats des deux Belges contestent et affirment qu’ils souhaitaient déplacer la barrière pour leur permettre de quitter les lieux. Dans un premier temps, le procureur a requis une peine de quatre mois de prison mais le juge a décidé de les relaxer. Un arrêt de reconduite à la frontière a ensuite été délivré et les deux Belges ont été chacun placés dans un centre de rétention. Le préfet de police de Paris a alors demandé au juge de prolonger la rétention en vue d’une expulsion, estimant qu’ils représentaient une « menace imminente pour l’ordre public ». Les deux avocats ont contesté cette décision auprès du juge. Dans le cas du Bruxellois, le juge a estimé que l’interpellation était injustifiée, la Namuroise, le juge a rendu un avis contraire. Une audience en appel de la décision est prévue demain matin à Paris.

Un an de gilets jaunes

 

Samedi 16 novembre 2019, lors d’une manifestation des Gilets Jaunes à Paris, un homme a perdu un œil à cause d’un projectile tiré par un policier. Mercredi 20 novembre, il a refusé d’être auditionné par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) connue pour sa partialité et sa propension à étouffer les affaires de violences policières (voir notre article). Il demande la désignation immédiate d’un juge d’instruction compte tenu du caractère criminel de l’affaire, faute de quoi il diffusera les vidéos des responsables dans un délai d’une semaine.

Le parquet de Paris, lui aussi accusé de bloquer les dossiers de violences policières, annonce avoir ouvert une enquête pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique avec armes ayant entraîné une interruption temporaire de travail de plus de huit jours ». Manuel C., le Gilet Jaune éborgné, a, par l’intermédiaire de son avocat, déposé une plainte auprès du doyen des juges d’instruction pour réclamer une requalification criminelle en « violences » aggravées « ayant entraîné une mutilation permanente ». La plainte vise nommément le préfet Didier Lallement, et l’accuse de complicité pour avoir autorisé l’usage de lanceurs de grenade 56 mm. Ces lanceurs de grenades lacrymogènes, dits Cougar ou Chouka, font partie des armes de maintien de l’ordre responsables de nombreux·ses blessé·es chez les Gilets Jaunes.

Gilets Jaunes - Acte 53 - manifestation à Nantes

Le Parlement libanais a dû renoncer mardi, pour la deuxième fois, à l’examen de propositions de lois dénoncées par le mouvement de contestation qui secoue le pays depuis plus d’un mois, après de vives tensions dans le centre-ville de Beyrouth. Des bousculades, concert de casseroles et même tirs de semonce avaient auparavant eu lieu dans le centre de Beyrouth, placé sous haute sécurité, où des centaines de manifestants s’efforçaient d’empêcher la tenue de la séance.  Des accrochages limités ont opposé des protestataires aux forces de l’ordre équipées de casques et de boucliers, notamment lorsqu’ils ont essayé à plusieurs reprises d’arracher les fils barbelés et les barrières en fer bloquant les rues et avenues menant à la place de l’Etoile, où se trouve le Parlement. Les tirs de semonce ont résonné au passage d’un convoi, suscitant la colère des contestataires.  « Révolution, révolution » ont scandé les manifestants, le poing levé, brandissant des drapeaux libanais.
Le Liban, qui se trouve dans une situation économique et financière très délicate, est secoué depuis le 17 octobre par un soulèvement inédit réclamant le départ d’une classe dirigeante dénoncée  comme corrompue et incompétente. Ce mouvement mobilise des centaines de milliers de Libanais. Dans ce contexte, l’examen de plusieurs propositions de loi controversées, notamment une loi d’amnistie générale qui engloberait des milliers de personnes, a suscité le courroux des protestataires. Les manifestants assurent que cette loi d’amnistie pourrait exonérer des personnes condamnées ou soupçonnées d’implication dans des affaires d’évasion fiscale ou encore de crimes environnementaux, dans un pays confronté au fléau de la corruption.
La manifestation de Beyrouth

Jeudi 21 novembre, une manifestation de masse est prévue à Bogotá pour protester notamment contre des mesures d’austérité annoncées par le gouvernement de Ivan Duque. Au vu des vagues d’émeutes récemment vécues dans différents pays d’Amérique latine, celui-ci a décidé de prendre des mesures afin d’éviter de perdre le contrôle de la situation. Ivan Duque a ainsi annoncé une fermeture des frontières du pays jusque vendredi matin, ainsi que des mesures permettant aux autorités locales d’imposer des couvre-feux et d’interdire la vente d’alcool. Dans la capitale, des escadrons de police antiemeute étaient visibles en dehors de plusieurs universités. De nombreuses entreprises fermeront leurs portes pendant que les écoles demanderont au personnel et aux étudiants de rester chez eux. Enfin, la police a perquisitionné mardi 27 maisons de personnes soupçonnées d’être impliquées dans des manifestations antigouvernementales d’octobre (voir notre article).

Affrontements entre policiers et étudiant·es en octobre en Colombie

Affrontements entre policiers et étudiant·es en octobre en Colombie

 

 

L’Iran est touché depuis vendredi soir par une vague de mécontentement provoquée par l’annonce d’une réforme du mode de subvention de l’essence, censée bénéficier aux ménages les moins favorisés mais s’accompagnant d’une très forte hausse du prix à la pompe. Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur les manifestants. Certaines sources parlent de dizaines de morts. Au moins 25 villes ont été touchées par les troubles, qui surviennent à quelques mois des législatives prévues pour février, dont Téhéran, Machhad (Nord-Est) et Ispahan (Centre), les trois premières agglomérations du pays. Le prix de l’essence, très subventionnée en Iran, doit augmenter de 50 %, passant de 10 000 à 15 000 rials (11 centimes d’euros) pour les 60 premiers litres achetés chaque mois, et de 300 % (à 30 000 rials) pour les litres suivants. Les autorités assurent que les recettes dégagées doivent bénéficier aux 60 millions d’Iraniens les moins favorisés, mais cette mesure a soulevé une levée de boucliers.

Selon les agences locales, près de 400 personnes ont été appréhendées depuis vendredi : 40 à Yazd (centre), 180 dans la province du Khouzestan (sud-ouest), et 150 dans la province d’Alborz, au nord-ouest de Téhéran. Selon l’agence Tasnim, proche des ultraconservateurs, les 150 personnes arrêtées en Alborz étaient des « meneurs » de la contestation. Le porte-parole de l’autorité judiciaire a fait état de l’arrestation de personnes ayant incendié des mosquées ou des banques, et d’« individus ayant fourni des films et des informations à des médias étrangers et à des ennemis » de la République islamique, autrement dit, des internautes ayant posté des vidéos des incidents. Un officier des gardiens de la révolution et deux membres du Bassidj, corps de volontaires islamistes, ont été tués dans les affrontements. Dès samedi soir internet était presque entièrement coupé en Iran. Fait plutôt rare, la télévision publique iranienne a diffusé dès samedi des images de jeunes gens masqués dans des rues jonchées de débris en train d’incendier des bâtiments publics.

Une station service incendiée à Ispahan

 

Ce samedi 16 novembre, pour le premier anniversaire du mouvement, l’acte 53 des Gilets jaunes a rassemblé près de 40.000 manifestants dans toute la France. À Paris, des mobilisations se sont organisées en plusieurs endroits. Dans la matinée, sur le périphérique parisien, les forces de l’ordre sont rapidement intervenues pour disperser les manifestants qui bloquaient les voies. Une forte mobilisation a eu lieu place d’Italie où des voitures ont été renversées, des engin de chantier et poubelles incendiées, abribus saccagés… Selon la préfecture de Paris, 147 personnes ont été interpellées durant la journée. À Bordeaux, le centre ayant été bloqué, le cortège a marché dans différents quartiers de la ville. Des heurts ont éclaté à mi-parcours quand certains manifestants ont tenté de forcer les barrages de police pour rejoindre la place Pey-Berland. Au total, huit personnes ont été interpellées selon la préfecture.

À Nantes, pratiquement dès le départ de la manifestation, la police tentera d’empêcher les gilets jaunes de défiler en tirant des gaz lacrymogènes. Des affrontements auront lieu devant la préfecture.
À Toulouse, l’accès à la place du Capitole avait été interdit. Des centaines de manifestants ont été dispersés à de nombreuses reprises. La police a tiré des gaz lacrymogènes et fait usage du canon à eau contre les manifestants seulement 20 minutes après le départ, à 14 h. Les dispersions se sont poursuivies pendant plus de deux heures. Ce samedi, 17 personnes y ont été interpellées « pour jets de projectiles, port d’arme par destination (marteau), rébellion, outrage, port illégal d’insigne de presse et dissimulation de visage ».

À Lyon, les manifestations avaient également été interdites, mais plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées dès 13 h place Bellecour. À Grenoble, la manifestation unitaire contre la politique du président Macron qui réunissait « gilets jaunes », syndicats (GCT, FSU, Solidaires, Unsa, CNT) et des associations a mobilisé plusieurs centaines de personnes. À Saint-Etienne, les manifestants ont défilé sans pouvoir accéder au centre-ville. Des gaz lacrymogènes ont été tirés après la tentative de manifestants de rentrer dans la zone gardée. À Dijon, où toute manifestation non déclarée avait été interdite, des gilets jaunes ont tenté de manifester avant d’être dispersées par des gaz lacrymogènes. Un manifestant a été arrêté pour possession de pétards.

Gilets Jaunes - Acte 53 - manifestation à Nantes

Vendredi 15 novembre, à Cochabamba, fief politique de l’ancien président Evo Morales, des violents affrontements ont opposé des milliers de manifestants aux forces de l’ordre tuant 5 personnes et faisant de nombreux blessés. À La Paz, ce sont 4 personnes qui ont été tuées par les forces de l’ordre. Depuis le coup d’état, au moins 24 personnes ont été tuées lors d’affrontements avec les forces de l’ordre. Les manifestant.e.s demandent le retour de Morales, exilé au Mexique depuis sa démission dimanche dernier et dénoncent un coup d’Etat fomenté par l’opposition. La sénatrice issue de l’extrême-droite chrétienne, Jeanine Añez, s’est, depuis, auto-déclarée présidente de la Bolivie, en l’absence de la majorité parlementaire nécessaire pour le faire, et après que les quatre autres personnes en ligne pour la succession aient été contraintes à la démission.

Affrontements à Cochabamba

Pour le quatrième vendredi de manifestation, des milliers de personnes se sont rassemblées sur la place d’Italie, rebaptisée place de la Dignité par les manifestant.e.s qui la considèrent comme un symbole des manifestations. Ce jour-là, un jeune homme est mort d’un arrêt cardiaque suite à l’utilisation massive, par les forces de l’ordre, de gaz lacrymogène sur la place de la Dignité. L’équipe médicale qui tentait de le ranimer a  été attaquée par la police avec les autopompes, du gaz lacrymogène et également des tirs de balles en caoutchouc blessant à la jambe un des médics qui soignait le manifestant. Celui-ci venait de Maipú, commune de la banlieue de Santiago.

Manifestante arrêtée place de la dignité (ancienne place d'Italie)

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