Samedi, 2 novembre, dans le cadre d’une manifestation en réponse à l’expulsion du squat de Vancouvert dans le quartier d’Exarchia à Athènes, une équipe de 30 anarchistes a mené une attaque contre un checkpoint de la police anti-émeute. L’équipe s’est organisée en deux groupes : Un premier groupe offensif qui a attaqué le checkpoint à l’aide de cocktails molotov et de pierres, et un second qui a aidé le groupe offensif à regagner un lieu sûr et qui a repoussé la police qui pourchassait leurs camarades. Après l’attaque, certains bâtiments ont ouverts leurs portes à l’équipe en solidarité, ce qui lui a permit d’attaquer les policiers qui les poursuivaient avec des objets lourds ou enflammés depuis les toits. Tou·te·s les militant·e·s qui ont participé à l’action ont pu quitté la zone sans se faire arrêter, mais les policiers ont arrêté au moins deux personnes au hasard dans le quartier d’Exarchia en les accusant d’avoir participé à l’émeute.

Attaque contre un checkpoint de la police à Athènes

Attaque contre un checkpoint de la police à Athènes

 

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En Irak, les manifestants, qui réclament la chute du régime, redoutent que la coupure d’internet, inaccessible depuis ce lundi 4 novembre, ne soit un signe précurseur d’un retour au pire, les forces de sécurité tirant de nouveau à balles réelles dans la capitale. Depuis le 1er octobre, début d’un mouvement spontané de contestation, près de 280 personnes – en majorité des manifestants – ont été tuées, selon un bilan provisoire. Les autorités ont proposé des réformes sociales et amendements constitutionnels, mais les manifestants continuent de réclamer le départ de tous les responsables qu’ils jugent corrompus et incompétents ainsi qu’une refonte totale du système politique mis en place après la chute de Saddam Hussein.

Dans le sud, chiite et tribal, la désobéissance civile continue de paralyser écoles, administrations et gagne les infrastructures portuaires et pétrolières vitales pour l’Irak – deuxième producteur de l’Opep -, pays dont les habitants étranglés par le chômage et la pauvreté réclament leur « part du pétrole ». À Bagdad, les protestataires ont été une nouvelle fois pris mercredi sous les tirs à balles réelles des forces de sécurité sur le pont al-Chouhada. Les policiers anti-émeutes ont d’abord tabassé des manifestants à coups de matraques, les manifestants ont répondu avec des jets de pierre et ensuite les forces ont tiré. Depuis lundi soir, Internet est de nouveau aux abonnés absents. Les campagnes d’arrestations de militants vont bon train, selon des sources de sécurité et activistes. Des sources médicales s’inquiètent aussi de la disparition de plusieurs médecins, alors que de nombreuses voix en Irak dénoncent des opérations d’enlèvement organisées.

Manifestant blessé à Bagdad

Demonstrators scuffle with members of Iraqi security forces during one of the ongoing anti-government protests in Baghdad, Iraq November 6, 2019. REUTERS/Thaier al-Sudani TPX IMAGES OF THE DAY

 

La tension ne redescend pas au Chili. Alors que le gouvernement de Piñera a annoncé quelques mesures sociales pour enrayer le mouvement, le mouvement social est entré dans sa troisième semaine. Une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes, parmi lesquelles de nombreux étudiants, s’est rassemblée lundi soir à Santiago, sur la plaza Italia, lieu emblématique du mouvement de colère initié le 18 octobre. Les manifestations dans la capitale ont été émaillées de nombreux affrontements. Des heurts ont éclaté entre forces de l’ordre et manifestants et plusieurs bus ont été incendiés. Alors qu’un cortège tentait de s’approcher du palais présidentiel de la Moneda, la police a dispersé la foule en faisant usage des lances à eau et de gaz lacrymogènes. Révoltés par les inégalités sociales, les manifestants réclament notamment une réforme du système de retraites et une révision de la Constitution, tous deux hérités de la période de la dictature, ainsi que de profondes réformes du modèle économique ultralibéral chilien. La crise sociale, provoquée le 18 octobre par une augmentation du prix du ticket de métro (depuis annulée), a fait 20 morts et 1 305 blessés.

manifestant au Chili

 

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Jeudi 17 octobre, Sophia Huang Xueqina, une journaliste et militante féministe, était convoquée par la police de Canton, dans le sud de la Chine. Elle devait récupérer son passeport, confisqué pendant l’été. Sa famille ne l’a plus revue depuis. Elle est toujours en détention, vraisemblablement pour «trouble à l’ordre social» probablement suite à participation au mouvement à Hongkong. Sophia Huang Xueqin est connue pour être l’une des initiatrices de #Metoo en Chine qui a éclaboussé plusieurs hommes très en vue. Notons que les autorités chinoises ferment sites et comptes féministes, censurent le hashtag #MeToo ce qui oblige beaucoup de féministes à militer de manière clandestine en utilisant notamment des moyens de communication sécurisés.

Sophia Huang Xueqin

Sophia Huang Xueqin

 

Voici les initiatives prises lors du mois d’agitation pour Georges Abdallah: 30/10: Affichages en Seine-Saint-Denis ; 29/10: Tags à Bruxelles ; 29/10: Rassemblement à La Haye ; 29/10: Stand d’information à Paris ; 28/10: Initiative à Saïda ; 28/10: Affichages à Milan ; 27/10: Rassemblement à Beyrouth ; 26/10: Manifestation et tags à Lille ; 26/10: Rassemblement à Montréal ; 24/10: Rassemblement à Athènes ; 24/10: Tags à Clermont-Ferrand ; 24/10: Initiative à Toulouse ; 24/10: Rassemblement à Patra (Grèce)21-22-23/10: Trois journées solidaires à Bir-Zeit23/10: Soirée de soutien à Montréal23/10: Affichages à Paris et en Seine-Saint-Denis23/10: Rassemblement à Milan22/10: Initiative à Alger20/10: Intervention à Thessalonique20/10: Initiatives à Tripoli ; 19/10: Initiative à Göteborg ; 19/10: Soirée de soutien à Genève ; 19/10: Rassemblement et tags à Tunis ; 19/10: Initiatives à Beyrouth ; 19/10: 500 manifestants à Lannemezan ; 19/10: Initiative à Rafah ; 19/10: Rassemblement à Istanbul.

18/10: Tags à Milan ; 18/10: Grande soirée de soutien à Toulouse ; 18/10: Affichages et stickers à Zürich ; 17/10: Initiative à La Corogne ; 17/10: Soirée de soutien à Hambourg15/10: Stand d’information à Toulouse14/10: Tags à Genève14/10: Initiative à l’ambassade de France à Beyrouth13/10: Nouvelle vidéo “Georges Ibrahim Abdallah, prisonnier des raisons d’Etats”12/10: Soirée de soutien à Montpellier11/10: Rassemblement à Bruxelles11/10: Soirée de soutien à Bordeaux11/10: Salut solidaire de Gaza10/10: Conférence à Nanterre9/10: Débat à Toulouse9/10: Intervention à Bruxelles6/10: Stand et expo à Charleroi5/10: Intervention à Zürich5/10: Rassemblement à Göteborg4/10: Banderole et fumi à Liège3/10: Soirée solidaire à Toulouse2/10: Tag géant et collages à Toulouse01/10: Manifestation à Zürich29/9: Brunch à Toulouse26/9: Conférence à Genève24/9: Stand d’information à Toulouse21/9: Collage géant à Bruxelles21/9: Conférence à Bruxelles.

Manifestation pour la libération de Georges Abdallah à Lannemezan

Lire l’appel au mois d’agitation

Jeudi dès 18h, les Algérois se sont regroupés aux alentours de la place de la Grande-Poste, en scandant des slogans hostiles au régime et à la tenue de l’élection présidentielle. Ne s’attendant probablement pas à une mobilisation forte, dès lors que les entrées de la capitale avaient été quadrillées par des barrages filtrants, aucun dispositif de sécurité n’était encore mis en place à l’heure du départ de la manifestation.  Des policiers, en uniforme et en civil, ont procédé, néanmoins, à des dizaines d’interpellations, ciblant les gens ne résidant pas à Alger. La tentative sera vaine, les manifestants ne quitteront pas les lieux.

À 20h30, les forces anti-émeutes repousseront brutalement les manifestants, les empêchant d’occuper la place de la Grande-Poste, mais les manifestants resteront malgré tout jusque tard dans la nuit en scandant « Les martyrs l’ont arrachée (l’indépendance du pays), les traîtres l’ont vendue » en déployant l’emblème amazigh (interdit) aux côtés du drapeau national.

La manifestation de jeudi à Alger

Au moins 42 personnes sont mortes, dont 19 ont été tuées par la police, depuis mi-septembre en Haïti, pays secoué par une nouvelle vague de protestation populaire contre le président corrompu. Ces 42 personnes sont mortes lors de l’escalade des tensions depuis le début de la dernière vague de manifestations, le 15 septembre. 86 personnes ont été blessées, la grande majorité d’entre elles par balle. Des policiers, équipés d’armes semi-automatiques, ont tiré à balles réelles pendant des manifestations, ils ont aussi procédé à des tirs répétés, à bout portant, de balles dites à létalité réduite.

Manifestation à Port-au-Prince le 30 octobre

Protesters, medical professionals, and political opponents demonstrate during a demonstration demanding the resignation of President Jovenel Moise in the Haitian capital in Port-au-Prince on October 30, 2019. Over the past year, Haiti has sunk deeper into political crisis amid anti-corruption protests demanding President Jovenel Moise’s resignation. / AFP / Valerie Baeriswyl

 

L’organisation Amnesty International a récemment dénoncé l’utilisation de grenades lacrymogènes «brise-crâne» contre les manifestant·e·s irakien·ne·es qui  seraient jusqu’à dix fois plus lourdes que la normale. Ces cinq derniers jours, plusieurs manifestant·e·s ont été tué·e·s à Bagdad par ce type de grenade et on recense tous les jours plusieurs blessé·e·s suite à l’utilisation de ces engins à tir tendu. Ces grenades de type militaires de 40 millimètre, d’origine serbe et bulgare seraient utilisées pour la première fois dans le monde.

Des analyses par imagerie médicale authentifiées par Amnesty montrent des grenades entièrement encastrées dans le crâne de manifestant·e·s tué·e·s. Les grenades lacrymogènes de 37 millimètres habituellement utilisées par la police à travers le monde « pèsent entre 25 et 50 grammes », d’après Amnesty, mais celles utilisées à Bagdad « pèsent entre 220 et 250 grammes » et leur force est « multipliée par dix » lorsqu’elles sont tirées. De plus, les grenades généralement utilisées sont constituées de plusieurs cartouches plus petites qui se séparent et s’étendent sur une zone donnée. En revanche, les grenades « brise-crâne » à Bagdad consistent en une seule cartouche lourde.

Lors du premier épisode de manifestations, du 1er au 6 octobre, 70% des personnes décédées avaient été touchées à la tête ou au torse par des tirs de snipers que l’état irakien affirme toujours ne pas pouvoir identifier. Depuis la reprise le 24 octobre du mouvement, aucun tir à balle réelle des forces de l’ordre n’a été recensé dans la capitale, mais une quarantaine de manifestant·e·s y ont été tué·e·s. Au total, au moins 250 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement il y a un mois.

Plus d’infos ici.

Imagerie médicale d'un patient décédé suite à l'utilisation d'une grenade brise crâne

Imagerie médicale d’un patient décédé suite à l’utilisation d’une grenade brise crâne

Ce samedi 2 novembre est une journée internationale d’action en soutien à la résistance du Rojava.
Dates des manifestations en France:
Bordeaux: 13H, Maison Citoyen
Lyon: 16H, Place Guichard
Marseille: 13H, Canabiere
Nîmes: 14H, Maison Carrée
Paris: 15H, Place de la République
Rennes: 13H, Place Colombier
Strasbourg: 14H, Place de la République
Toulouse: 14H, Metro Capitole
En Belgique:
Bruxelles: 16H, Place Victor Horta,

L'affiche de la mobilisation

De nouvelles manifestations avaient lieu mardi au Chili pour maintenir la pression sur le gouvernement du président conservateur Sebastian Pinera, au onzième jour d’un mouvement de contestation inédit contre les inégalités socio-économiques. Les manifestants se sont rassemblés sur l’emblématique Plaza Italia, dans le centre de Santiago, après un appel lancé sur les réseaux sociaux. « Pinera démission » pouvait-on lire sur une large banderole déployée par les manifestants. Comme la veille, des affrontements ont éclaté aux abords du rassemblement entre protestataires et forces de l’ordre, lorsque des manifestants ont tenté de se diriger vers le palais présidentiel, protégé par un large périmètre de sécurité. En raison des manifestations, le gouvernement chilien a renoncé à accueillir la 25e conférence mondiale sur le climat, la COP25, ainsi que le sommet de l’APEC, le forum de Coopération économique Asie-Pacifique, prévu mi-novembre à Santiago.

Les affrontements de mardi à Santiago

 

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