Des manifestations ont suivi, dans une douzaine de villes américaines dont New York, les tirs de missiles américains contre la Syrie vendredi. A Jacksonville, en Floride, une poignée de contre-manifestants, partisans de Trump, ont provoqués les manifestants et déclenchés des incidents, ce qui a été à l’origine d’une violente intervention policière… contre les manifestants anti-guerre. Six personnes ont été arrêtées et une hospitalisée.

La manifestation de New-York

La manifestation de New-York

La Guyane connaît depuis deux semaines un vaste mouvement social. Une « grève générale illimitée » a été décrétée le 25 mars. Le blocage du port de Cayenne, par lequel passent plus de 90% des importations et exportations de la Guyane, provoque des pénuries. Dans les supermarchés, les rayons de produits frais sont vides. Le mouvement de contestation a débouché sur de sérieux affrontements lors d’une manifestation devant la préfecture à Cayenne.

Un rassemblement avait été organisé devant le préfecture, pour exiger la prise en compte de ses revendications des grévistes, en milieu d’après-midi. L’ambiance était devenue électrique, alors qu’une délégation ayant rendez-vous avec le préfet avait longuement patienté, avant d’être éconduite. Les manifestants ont alors débordé le service d’ordre et pris les policiers à partie. Un commissaire de police a été sérieusement blessé, et plusieurs autres policiers plus légèrement.

Manifestation en Guyane

Manifestation en Guyane

2.000 manifestants ont défilé dimanche après-midi à Bordeaux contre le meeting de Marine Le Pen. Les manifestants s’étaient réunis place de la Victoire, à quelque 10 km du Parc des expositions de Bordeaux-Lac, où la présidente du FN tenait son meeting. Ils ont ensuite défilés à travers les rues du centre-ville, encadrés par une imposante présence de CRS et gendarmes mobiles. C’est vers la fin du parcours, aux environs de 17 heures, que les incidents ont commencé. Plusieurs manifestants qui avaient défilé cagoulés en tête du cortège s’en sont pris à des vitrines, puis aux forces de l’ordre, leur jetant des boulons, pavés, canettes et projectiles divers. La police a tiré des gaz lacrymogènes et procédé à dix interpellations.

Les affrontements de dimanche à Bordeaux

Les affrontements de dimanche à Bordeaux

Des manifestants ont violemment occupé samedi soir le Congrès du Paraguay en réaction au vote par les sénateurs d’un projet d’amendement de la Constitution permettant au président d‘être réélu. Aux cris de “Plus jamais de dictature”, les manifestants ont fait irruption à l’intérieur du Congrès après avoir cassé des portes, des palissades et des baies vitrées. Ils ont saccagé les bureaux des sénateurs favorables à l’amendement avant de provoquer des débuts d’incendie. Les affrontements avec la police ont fait un mort, des dizaines de blessés, et au moins 200 arrestations.

Une majorité de 25 sénateurs sur 45 ont voté l’amendement lors d’une session spéciale qui s’est tenue dans les bureaux du Sénat, la salle de l’assemblée plénière étant occupée par les sénateurs opposés à la réforme. L’amendement permettrait au président libéral Horacio Cartes, mais aussi à l’ex-président de gauche Fernando Lugo de briguer un nouveau mandat. Le Paraguay reste marqué par les 45 années de dictature du général Stroessner. Il avait été réélu sept fois de suite et les manifestants refusent la remise en cause du principe du mandat présidentiel unique instauré en 2012.

Les affrontements dans la capitale, Asuncion

Les affrontements dans la capitale, Asuncion

Des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche à Paris pour dénoncer la mort de Liu Shaoyao, un père de famille chinois tué par un policier la semaine passée. Les manifestants se sont retrouvés en début d’après-midi sur la place de la République pour à l’appel de plusieurs associations de la communauté chinoise. Comme de précédents rassemblements organisés depuis une semaine, la manifestation a été marquée par des incidents. Des manifestants, issus de la communauté asiatique ou non, ont jeté des projectiles, notamment des bouteilles de verre, des fruits ou des oeufs sur les forces de l’ordre. Les policiers ont répliqué notamment avec des gaz lacrymogènes et ont chargé à plusieurs reprises au cours de ces heurts qui ont duré plus d’une heure.

Affrontements hier place de la République

Affrontements hier place de la République

La police londonienne a arrêté samedi 14 personnes pour diverses infractions suite à des incidents lors d’un rassemblement fasciste Britain First et de l’English Defense League et d’une contre-manifestation d’Unite Against Fascism. Les fascistes voulant exploiter l’attentat de Westminster d’il y a 10 jours, ils se sont rassemblés Trafalgar square. L’important dispositif policier séparant les deux rassemblements a pu être débordé par les contre-manifestants qui ont pu s’affronter directement aux fascistes protégés par la police.

Arrestation d’un antifa hier à Londres

Arrestation d'un antifa hier à Londres

Pour la troisième nuit consécutive, des heurts ont éclaté à Paris après la mort d’un ressortissant chinois tué par un policier dimanche. Près de 200 personnes s’étaient réunies sur le parvis de l’Hôtel de ville. Aux cris de « Police assassin », des manifestants ont brièvement coupé la circulation rue de Rivoli avec des barrières de sécurité. Des vitrines de magasins et des publicités ont été endommagées. Les policiers ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui leur jetaient des projectiles. Il n’y a eu aucune interpellation. Au moins deux manifestants ont été légèrement blessés ainsi que six CRS.

Mercredi soir, quatre personnes étaient toujours en garde à vue sur les 45 personnes interpellées lundi et mardi, tandis que dix autres ont été présentées à la justice soit pour être jugées en comparution immédiate, soit pour une date ultérieure. De nouvelles tensions pourraient à nouveau éclater ce jeudi soir, une quatrième manifestation devrait se tenir à République.

Les affrontements dans le quartier de l’Hôtel de ville

Les affrontements dans le quartier de l'Hôtel de ville

Des étudiants de l’Université nationale ont manifestés à environ 16h30 jeudi à Bogota. ils sont sortis du campus et bloqué les rues 26 et 30 qui passent devant l’université. Ils protestaient suite à l’annonce, par l’administration du district, de l’augmentation des tarifs du TransMilenio, le système de transport en commun de Bogota (un réseau de bus roulant le plus souvent est en site propre). Les forces anti-émeutes (ESMAD) sont intervenues et ont essuyé des jets de pierres et de bombes artisanales de la part de manifestants masqués.

Les ESMAD devant l’université

Les ESMAD devant l'université

Les manifestants palestiniens ont affronté des troupes de l’armée israélienne dans le nord de la Cisjordanie, alors qu’ils commémoraient la Journée de la Terre. Cet évènement annuel rappelle la répression meurtrière des manifestations de mars 1976 contre une décision du gouvernement sioniste de confisquer aux Arabes des centaines d’hectares de terres. Cette commémoration a lieu en Cisjordanie, mais aussi dans l’état sioniste, où elle est une des principales journées de lutte pour les Arabes israéliens. Cette année, 45 Palestiniens ont été blessés par des balles en caoutchouc durant les manifestations.

Les affrontements dans dans le village de Madama, au sud de Naplouse

Les affrontements dans dans le village de Madama, au sud de Naplouse

Deux policiers et un garde privé ont été blessés, et 38 personnes arrêtées, lors de violents affrontements mercredi à Santiago, à l’occasion de la Journée du Jeune Combattant. Un sous-officier de police a été blessé d’une pierre en plein visage lors d’incidents dans le secteur de San Bernardo, au sud de Santiago; et un autre a été atteint par un tir des chevrotines alors qu’il patrouillait à Quilicura, dans le nord de la ville. Pour ce dernier incident, trois des suspects ont été arrêtés après une course poursuite.

La Journée du Jeune Combattant est célébrée au Chili depuis le 29 mars 1985, lorsque la police a tué deux adolescents pendant une protestation contre la dictature de Pinochet. Le crime a eu lieu à Villa Francia, un quartier particulièrement combatif. Les frères Rafael et Eduardo Vergara Toledo, qui étaient membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), avaient été arrêtés, emmenés dans un poste de police, et abattus. Leurs corps criblés ont été abandonnés dans une rues du quartier.

Les affrontements mercredi à Santiago

Les affrontements mercredi à Santiago