Deux policiers anti-émeutes ont été blessés par l’explosion d’une petite bombe artisanale jeudi lors d’affrontements à l’université de Bogota. L’un deux est blessé gravement tandis que l’autre est blessé à une main. Des manifestants masqués s’étaient rassemblés sur la place centrale de à l’université nationale de Bogota, pour la commémoration de la Journée de l’étudiant tombé, qui est célébrée en Colombie les 8 et 9 juin en mémoire des 12 étudiants universitaires tués par l’armée à ces dates en 1954, pendant la dictature du général Gustavo Rojas Pinilla. Le chef de la police  a annoncé une récompense pouvant aller jusqu’à 20 millions de pesos (environ 4 800 dollars) pour toute personne qui aiderait à retrouver les responsables. L’université nationale de Bogota n’est pas la seule institution académique colombienne à avoir connu des affrontements ce jeudi. Des incidents ont également été signalés à l’Universidad del Valle à Cali et à l’Universidad de Antioquia à Medellín, où les manifestants se sont même emparés d’une moto de la police.

 

Des affrontements ont éclaté après que les forces israéliennes aient effectué un raid dans la ville palestinienne de Ramallah, en Cisjordanie occupée, aujourd’hui jeudi, dans le cadre d’une opération visant à démolir la maison d’un résistant. Un important convoi militaire était arrivé dans le centre de Ramallah, siège du gouvernement palestinien, ce qui a conduit des centaines de Palestiniens à se rassembler dans la zone. Certains jeunes Palestiniens ont jeté des pierres sur les forces israéliennes, qui ont tiré des balles réelles, des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes sur la foule. A moins six personnes ont été transférées à l’hôpital pour y être soignées, dont trois ont été blessées par balle.

Hier mardi était la quatorzième journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites. À Paris, le cortège s’est élancé à 14H. Il y a eu quelques affrontements à la hauteur du boulevard Montparnasse. 28 personnes ont été interpellées en marge de la manifestation. A Lyon (photo), il y a eu cinq interpellations, après que les forces de l’ordre aient usage de bombes lacrymogènes alternativement sur la place Bellecour et sur la place voisine Antonin Poncet, pour repousser des groupes de manifestants. Plusieurs banques ont été attaquées sur le parcours de la manifestation. D’autres affrontements ont eu lieu à Angers, Toulouse, Rennes et Nantes. Par ailleurs, La CGT énergie a coupé le courant dans plusieurs siège d’entreprises, dont plusieurs sièges de médias, dans la petite ceinture parisienne.

 

Des grèves et des protestations ont éclaté à Abdanan suite au décès de Bamshad Soleimankhani. Cet étudiant de 21 ans de la ville est mort dans des circonstances suspectes à l’hôpital d’Ilam le 24 mai. Il y était soigné pour des fractures, quelques jours après sa libération pour avoir exprimé son opposition au régime sur internet. Après la cérémonie traditionnelle ayant lieu sept jours, les commerçants et les entreprises de la ville d’Abdanan, dans la province occidentale d’Ilam, peuplée de Kurdes, se sont mis en grève pour protester contre cette mort inexpliquée présentée par les autorités comme un suicide. Des manifestations de masse ont également eu lieu dans différents quartiers de la ville tout au long de la soirée et de la nuit. Plus de 20 civils ont été blessés par des gaz lacrymogènes et des chevrotines tirés par la police anti-émeute (photo). Abdanan est militarisée depuis hier et des mesures de sécurité strictes ont été mises en place, les forces de sécurité ont perquisitionné les hôpitaux à la recherche de manifestants blessés.

Des manifestants antifascistes et la police se sont affrontés pour la deuxième nuit de suite à Leipzig après la condamnation de Lina et d’autres antifascistes de la ville (voir nos articles). Les manifestants ont érigé des barricades, allumé des feux et des engins pyrotechnique et jeté des pierres sur les policiers. La manifestation avait été interdite auparavant, mais de nombreuses personnes s’étaient tout de même rendues au point de rassemblement. Les affrontements d’hier samedi ont fait suite à des scènes similaires la nuit précédente, lorsque plusieurs centaines de personnes ont allumé des flares dans la rue et ont jeté des pierres sur des véhicules de police depuis des bâtiments. Dimanche, la police a déclaré qu’une cinquantaine de policiers avaient été blessés et que 30 manifestants avaient été arrêtés au cours des deux nuits.

L’Association des petites villes de France était en congrès jusqu’à ce vendredi à Millau Dans le centre-ville bunkerisé de la sous-préfecture de l’Aveyron, plusieurs centaines de manifestants s’étaient retrouvés ce jeudi pour célébrer les «Assises du peuple debout», proclamant la ville «capitale du Zbeul français». Ces militants qui tentaient de maintenir une mobilisation contre la réforme des retraites attendaient avec leurs casseroles la Première ministre, Elisabeth Borne. Ils ont été tenus à distance et ont dû affronter les charges de la police.

Les représentants des communautés indigènes dénoncent une nouvelle proposition de loi qui réduira à néant les droits fonciers des autochtones et la protection de l’environnement. La loi a été adoptée par la chambre basse du Congrès brésilien mardi en fin de journée et devrait passer devant le Sénat. Parmi ses dispositions, elle limitera la création de nouvelles réserves indigènes aux terres qui n’étaient occupées par les autochtones qu’en 1988. Il s’agit de la date de promulgation de la dernière constitution brésilienne. Cette approbation accélérée met en évidence la puissance du lobbying de l’industrie agricole brésilienne.

Les manifestants indigènes ont bloqué une grande autoroute pour protester contre la proposition de loi. Nombre d’entre eux brandissaient des pancartes indiquant que « nous existions avant 1988 ». Ils se sont heurtés à la police, utilisant des arcs et des flèches contre les forces de sécurité, qui ont dispersé la foule à l’aide de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Les opposants à la loi affirment que de nombreuses tribus ont été expulsées de leurs terres pendant la dictature militaire brésilienne, qui a pris fin en 1985, et qu’elles n’y sont retournées que des années plus tard. Le Brésil compte 764 territoires indigènes, mais plus de 300 d’entre eux n’ont pas encore été officiellement délimités et restent dans le flou juridique. La plupart sont situés en Amazonie et sont considérés comme des zones tampons essentielles contre la déforestation.

La manifestation organisée samedi à Rennes contre Macron, Darmanin et le fascisme a été attaquée dès son départ par les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogènes sur le cortège place de Bretagne. Les manifestants se sont alors dirigés vers la place de la République. La préfecture avait interdit la manifestation et déployé un important dispositif pour barrer la route du centre-ville aux manifestants. Il y a eu quatre arrestations.

Dans la nuit de vendredi à samedi, des soldats israéliens ont blessé des dizaines de Palestiniens dans le village de Faqqu’a, à l’est de Jénine, dans la partie nord de la Cisjordanie occupée. Plusieurs véhicules de l’armée ont envahi le village, entraînant des protestations avant que les soldats ne tirent des balles en acier recouvertes de caoutchouc et des bombes à gaz. Les forces d’occupation ont également envahi le village de Ta’nak, à l’ouest de Jénine, et Toura, au sud-ouest de la ville.

Le 12 mai, le combattant anarchiste Giannis Michailidis a repris la grève de la faim pour sa libération, une grève qu’il avait suspendue en juillet 2022 (voir notre article). En février 2011, il avait été arrêté lors d’une grande manifestation à Athènes pour avoir tiré à l’arc sur la police anti-émeute. Libéré sous conditions, il est recherché un mois plus tard pour appartenance à la CCF et passe à la clandestinité. En avril 2011, il est soupçonné d’avoir pris part à une fusillade avec la police. En février 2013, il est arrêté avec trois autres anarchistes, suite au braquage d’une banque et d’un bureau de poste. En juin 2019, après six ans de prison, il s’évade de la prison de Tyrintha. Sept mois plus tard, il est arrêté de nouveau armé et dans une voiture volée, en compagnie de deux autres camarades et accusé d’une autre attaque de banque.

En décembre 2021, il peut demander sa libération conditionnelle. Le 23 mai, suite à deux réponses négatives, il avait mené une première grève de la faim dans le but d’obtenir sa libération. Giannis a le droit dêtre libéré, ayant terminé presque dix ans dincarcération. Plusieurs actions de solidarité ont déjà eu lieu et une manifestation de soutien aura lieu ce soir à Athènes.