Plus de 150 militants d’un courant maoïste dissident ont été arrêtés jeudi après des affrontements durant une grève générale. Les manifestants faisaient pression dans la rue pour l’application de la grève et pour la libération de leurs cadres arrêtés lors des manifestations précédentes.

La fraction dissidente du PCN Maoïste dirigée par Netra Bikram Chand a lancé un mot d’ordre de grève. Les manifestants s’en sont pris aux autobus et taxis collectifs qui défiaient leur appel à la grève. Un chauffeur de camion a été blessé par l’explosion d’un cocktail Molotov dans le district de Rautahat. Le trafic était très faible en raison de la grève. Les écoles et les collèges ont été fermés en raison de la grève. La police a arrêté 62 manifestants à Katmandou, Bhaktapur et Lalitpur et près de de 90 à Sarlahi, Kaski, Kalikot, Sunsari, Banke et Chitawan. Les forces de sécurité étaient déployées en grand nombre. Le PCN, qui applique les accords de paix avec les partis bourgeois et monarchiques, a subi un certain nombre de scission, de nombreux militants l’accusant de trahir le projet révolutionnaire.

Arrestation à Katmandou

Arrestation à Katmandou

Plusieurs centaines de personnes ont commencé à manifester jeudi vers 17h15 en centre-ville de Nantes, contre la loi Travail. Le rassemblement avait pourtant été interdit par le préfet de Loire-Atlantique. Dès les premières minutes, des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre, présentes en grand nombre. Ces dernières ont reçu des projectiles et lancé du gaz lacrymogène. Une partie des manifestants, scindés en petits groupes, a été encerclée par les policiers. La foule est restée totalement à l’arrêt pendant environ deux heures, criant « libérez nos camarades » et entonnant des chants militants. Au total, à 21h30, la police faisait état de 26 interpellations. Des groupes de manifestants se sont reformés vers 20h, entraînant de nouveaux heurts avec les forces de l’ordre.

La manifestation de Nantes

Quelques centaines de personnes se sont massées à deux pas du meeting gouvernemental sur le “progrès social” à Paris mercredi. Dès l’annonce de la tenue d’un meeting gouvernemental en présence de Jean-Christophe Cambadélis, Myriam El Khomri, Manuel Valls et Stéphane Le Foll sur le thème “Loi Travail : face aux régressions de la droite sénatoriale, défendons le progrès social” (!), les opposants à la loi Travail ont décidé de s’y inviter. Interdits d’accès par les CRS, les manifestants ont scandé “tout le monde déteste le PS”, avant de partir dans une manifestation sauvage qui a donné lieu à quelques incidents.

Les CRS protégeant le meeting du PS

Loïc Canitrot, membre de la Compagnie Jolie môme, et l’un des fondateurs de Nuit debout qui a été blessé par le responsable de la sécurité du MEDEF lors de l’action spectaculaire des intermittents du spectacle au siège de l’organisation patronale la veille, a été arrêté. Une centaine d’intermittents avaient envahi en effet le siège du MEDEF mardi vers 13h30.

Au siège du MEDEF

Par ailleurs, mercredi soir, une sixième personne a été arrêté à Paris dans l’enquête sur la voiture de police incendiée le 18 mai non loin de la place de la République. La personne interpellée, un Français de 40 ans, a été arrêté dans le métro avant d’être placé en garde à vue. Dans cette affaire, cinq personnes sont déjà mis en examen, notamment pour tentative de meurtre sur policiers, destruction et violences en bande organisée. Ils reconnaissent leur présence sur les lieux, mais démentent avoir pris part aux violences. Trois personnes ont été placées en détention provisoire : Antonin, 21 ans, son frère cadet Angel, 18 ans, et un Américain de 27 ans. Deux autres suspects, Bryan, 19 ans, et Leandro, 32 ans, restent libres sous contrôle judiciaire. Les suspects ont été identifiés grâce à un témoignage anonyme, celui d’un policier infiltré sur place.

La manifestation de Nantes
Les CRS protégeant le meeting du PS
Au siège du MEDEF

Des dizaines de manifestants masqués ont affrontés dans les locaux de la Universidad del Valle, au sud de Cali. ils ont bloqués une avenue voisine et lancés des engins explosifs artisanaux qui ont blessés par éclats trois policiers. Une personne a été plus sérieusement blessée, par semble-t-il une mauvaise manipulation d’un de ces engins. De semblables incidents ont eu lieu à Antioquia, à sa suite de quoi le fermeture du campus a été décrétée pour la journée. A Sucre, une marche étudiante a tourné à l’affrontement: les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et une camionnette de police a été abimée. D’autres incidents ont eu lieu à Medellin et Sincelejo.

Les affrontements de Cali

Les affrontements de Cali

Les opposant-es à la Loi Travail bloquent régulièrement la ville du Havre. Les grèves, les manifestations de masse, les actions de barrages et de blocages loin d’être minoritaires depuis 3 mois ont fait du Havre en quelque sorte la capitale de la contestation contre la loi. Des CRS et des gendarmes mobiles sont déployés en nombre depuis la veille. Au moins 200 CRS sont arrivés mardi dans l’après midi. Ce matin le boulevard Winston Churchill, à l’entrée de la ville était bloqué dans les deux sens. Les forces de répression sont intervenues, mais les manifestants sont resté-es sur place. Les CRS ont chargés à plusieurs reprises et fait usage de gaz lacrymogène.

Au Havre ce matin

Au Havre ce matin

Une manifestation paysanne a tourné à l’émeute, avant-hier, dans le Chiapas. Les membres et sympathisants du MOCRI CNPA-MN, souvent masqués, ont dressés vers 10H des barrages de pneus enflammés dans la ville de Palenque. Vers 14H, ils ont envahi l’Hôtel de ville, balancé dehors du matériel informatique, des dossiers et des meubles et y ont mis le feu. Ils ont également incendié une voiture de police. Une opération policière s’en est suivie: 43 personnes ont été arrêtées, elles seront poursuivies pour vol, dommages, rébellion et attaques contre la paix et l’intégrité du patrimoine de la communauté et de l’État.

Devant l’hôtel de ville de Palenque

Devant l'hôtel de ville de Palenque

Les fascistes anglais organisaient une marche hier dimanche du côté de Green College, à Bristol, tandis qu’une contre-manifestation antifasciste de soutien aux réfugiés, beaucoup plus nombreuse était organisée dans la même ville, près de Queens Square. Des petits groupes antifascistes ont essayé de déborder le dispositif policier (appuyé par de la cavalerie) pour s’affronter aux fascistes. Ils ont été repoussés par la police lors de quelques échauffourées.

Manifestants antifascistes à Bristol

Manifestants antifascistes à Bristol

Samedi après-midi, des affrontements ont opposés manifestants et policiers à Paris lors d’une marche d’un millier de militants antifascistes, rassemblés en mémoire de Clément Méric, tué il y a trois ans par des fascistes. Les manifestants ont envoyé fumigènes et bouteilles de verre sur les forces de l’ordre, qui lançaient des gaz lacrymogènes et ont chargé sur le quai de Valmy, le long du Canal Saint-Martin, dans le nord-est de la capitale. Des véhicules ont été renversés par les manifestants, dont un appartenant à la mairie de Paris, des tags ont été tracés sur la caserne Valmy et une quinzaine de façades.

90 personnes ont été interpellées puis libérées, après ces échauffourées. Parmi les interpellés, quatre personnes avaient été placées en garde à vue: une pour outrage et rébellion, deux pour participation à un attroupement armé après sommation, et une pour participation à un attroupement armé après sommation et refus de se soumettre au relevé d’empreintes.

Affrontements à Paris

Affrontements à Paris

Des militants du mouvement No Tav, masqué, a approché la nuit entre vendredi et samedi, peu après deux heures, la partie du chantier du TAV situé à Chiomonte, débordant les forces policiers, et tirant de nombreux engins pyrotechniques. Des renforts de la police, de l’armée et de la DIGOS (police politique) sont intervenus et les militants se sont retirés. Deux policiers ont été blessés dans les affrontements.

Les affrontements à Chiomonte

Les affrontements à Chiomonte

Miguel Angel Barbosa est mort vendredi à 01h50 en raison d’un arrêt cardiaque, après avoir passé près de six semaines dans un coma dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital le Tunal. Le jeune étudiant de la technologie mécanique, a été hospitalisé depuis le 21 avril par un traumatisme crânien grave après avoir été blessé lors d’affrontements qui ont eu lieu entre les étudiants de l’Université avec les ESMAD. Les étudiants de l’Université pédagogique de Bogota sont descendu dans la rue à l’annonce de ce décès. De nouveaux affrontements ont rapidement eu lieu, amenant le blocage de plusieurs grandes artères, et se soldat par cinq blessés dont un policiers, tous évacués en ambulances.

Affrontements hier vendredi à Bogota

Affrontements hier vendredi à Bogota

Deux régions péruviennes ont vécu deux jours d’incidents lors de manifestations exigeant des travaux publics d’infrastructures. Deux grèves générales séparées ont eu lieu dans la ville andine de Puno, à 315 km au sud-est de Lima, et dans la ville côtière de Chimbote, à 440 kilomètres au nord de Lima. Le « Front de défense de Puno » a terminé son deuxième jour d’une grève de 48 heures pour l’amélioration du système de décontamination du lac Titicaca. La manifestation a paralysé la ville et les groupes d’activistes ont affronté la police et bloqué les routes menant au reste du pays et à la Bolivie voisine.

A Chimbote, les organisations sociales exigent la construction d’une déviation de l’autoroute Panaméricaine qui traverse actuellement la ville, causant divers risques et inconforts. Les grévistes ont organisé des manifestations de rue et des blocages des rues et des émeutes ont éclaté dans lequel la police a arrêté trois manifestants.

Après les affrontements, à Puno

Après les affrontements, à Puno