Mardi, les autorités turques ont mené une vaste opération visant notamment l’ESP (Parti Socialiste des Opprimés) et le MLKP. Plus de 90 personnes avaient été interpellées, le ministre de l’Intérieur précisant qu’il s’agissait d’une opération préparée de longue date mais que tous les suspects étaient impliqués dans les manifestations qui secouent le pays depuis près d’un mois. Vendredi, 18 membres de l’ESP ont été inculpés et placés en détention pour ‘appartenance à une organisation terroriste’ et ‘destruction de biens publics’. Aujourd’hui, un tribunal d’Ankara a inculpé 22 personnes pour leur participation aux manifestations. L’inculpation porte sur leur rôle dans l’organisation du mouvement de contestation et leurs supposée participation à des actions violentes que les autorités attribuent à une organisation clandestine. Trois autres personnes ont été relâchées et placées sous contrôle judiciaire. Au moins 46 personnes ont été placées en détention préventive depuis la violente évacuation du parc Gezi par les forces anti-émeutes la semaine dernière.

De nouveaux affrontements ont éclaté tard hier soir devant l’ambassade américaine à Ankara, laquelle est devenue le lieu de rassemblement principal depuis la semaine dernière. La police a utilisé des gaz lacrymogène et des canons à eau pour empêcher les manifestants d’ériger des barricades sur la route. Un manifestant a perdu connaissance suite aux effets du gaz.

Malgré l’annonce des autorités de réduire le prix des tickets de transport en commun, au moins un million de personnes ont défilé hier à travers le pays pour dénoncer l’actuelle politique gouvernementale. Outre la facture des coupes de football, la population dénonce la mauvaise qualité des services publiques et de la gestion générale du pays. A Rio, 300.000 personnes ont défilé avant que de violents affrontements ne les opposent à la police qui a tiré des gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc. Au moins 40 personnes ont été blessées. Selon un premier décompte officieux, les manifestants étaient notamment 30.000 à Brasilia, 110.000 à Sao Paulo, 100.000 à Vitoria, 52.000 à Recife, 30.000 à Manaus,… Partout, des heurts ont éclaté avec la police anti-émeute qui a systématiquement fait usage de gaz et de balles en caoutchouc contre les manifestants qui tentaient soit de pénétrer dans des bâtiments officiels, soit de briser des cordons policiers. En outre, des véhicules officiels de la FIFA ont été incendiés à Salvador de Bahia. Des dizaines de personnes, manifestants, policiers, journalistes ont été blessées. Une personne est décédée après avoir été renversé par une voiture qui tentait de briser un barrage de manifestants qui bloquaient une rue.

Répression policière au Brésil

Répression policière au Brésil

La vague de contestation contre la hausse du prix des transports et les dépenses gouvernementales inconsidérées pour des tournois de football ne faibli pas au Brésil. Hier soir, en marge du match Brésil-Mexique, 25.000 personnes ont bloqué deux des quatre routes d’accès au stade durant plusieurs heures. Un vaste cercle de sécurité avait été installé autour du stade. Lorsque la foule a tenté de le forcer, la police a riposté par une pluie de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc, blessant au moins deux manifestants. Ceux-ci ont répliqué par des jets de pierres. D’autres manifestations s’étaient déroulé durant la journée à Belo Horizonte, Rio Branco, Brasilia et Niteroi. Un vaste appel au rassemblement a également été lancé pour ce soir à Rio, où l’Espagne affronte Tahiti dans la Coupe des Confédérations.

Manifestation au Brésil

Manifestation au Brésil

L’antifa russe Alexei Gaskarov, défenseur des forêts de Khimki avait été emprisonné en 2010 au lendemain d’une action de protestation à Khimki. Après trois mois de détention provisoire, il avait bénéficié d’un acquittement sur toute la ligne. En octobre 2012, il est élu au Conseil de coordination de l’opposition. Depuis son acquittement dans l’affaire de Khimki, le tristement célèbre département «E» (« anti-extrémisme ») de la police fait pression sur lui, organise des provocations.

Cette fois, la police essaie de poursuivre Gaskarov dans un dossier fabriqué de toute pièce sur les «désordres» du 6 mai 2012 lors d’un meeting autorisé à Moscou, qui avaient débouché sur l’emprisonnement 28 manifestants. Ce jour-là la police a fait un usage massif de violence afin de provoquer les manifestants. Alexei avait été blessé lors du meeting par un policier qui l’a d’abord jeté à terre puis lui a mis un coup de pied au visage. Il a envoyé une plainte au Parquet, mais comme avec d’autres cas de violence policière le 6 mai, le Parquet n’a pas donné suite à sa plainte. Au contraire, Alexei est à nouveau arrêté le 27 avril. Le 28 juin, un tribunal devra décider si Alexei doit rester en détention en attendant son procès.

Rassemblement à Bruxelles lundi 24 juin de 17h30 à 18h30, à la sortie du métro Art-Loi, qui se trouve au niveau du bâtiment de la Représentation de la Fédération de Russie auprès de l’Union européenne, sur le trottoir d’en face.
[rouge]
[/rouge]

Alexei Gaskarov

Alexei Gaskarov

Quelques dizaines de manifestants se sont rassemblés rond-point Schuman pour soutenir les manifestants en Turquie et pour dénoncer les dizaines d’arrestations ayant frappé les organisations et médias révolutionnaires (revue Atilim, agence de presse ETHA) etc. dans le cadre d’une opération « anti-MLKP ». La justice turque accuse le MLKP d’être en première ligne des incidents violents qui ont opposés manifestants et policiers à Istanbul et Ankara. 90 personnes ont été arrêtées hier, 7 ont été libérées aujourd’hui.

Bruxelles: Rassemblement contre la répression en Turquie

La police nationale turque va, selon les médias locaux, lancer un appel d’offre spécial pour l’achat de 100.000 nouvelles cartouches de gaz lacrymogène et de 60 canons à eau. L’utilisation excessive de gaz lacrymogène – 130.000 cartouches en vingt jours – depuis le début du mouvement de contestation a entraîné une diminution brutale dans les stocks de la police. Un total de 60 véhicules anti-émeute canons à eau, 45 Mass Incident Intervention Vehicle (TOMA) et 15 Shortlands, seront également achetés via le même appel d’offre. Les TOMA et les Shortlands (un peu plus petits) ont subi de lourds dommages au cours des manifestations ces dernières semaines.

Mass Incident Intervention Vehicles

Mass Incident Intervention Vehicles

Les autorités brésiliennes ont pris la décision d’envoyer la Force nationale dans cinq des six villes qui accueillent la Coupe des Confédérations. Ce corps d’élite de la police aura pour mission, d’après le gouvernement, d’assurer la sécurité autour des stades, celui-ci ajoutant qu’il a un rôle de médiation et non de répression. C’est pourtant des membres de cette force délite qui sont intervenus dimanche devant le stade de Rio pour disperser la foule à coups de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène.

Force nationale brésilienne

Lundi, près de 250.000 personnes étaient dans les rues à travers tout le pays pour dénoncer la hausse des prix des transports et les dépenses liées aux deux événements footbalistiques organisés par le Brésil. Mardi, 50.000 personnes ont défilé à Sao Paulo où les manifestants ont incendié un camion de transmission de la télévision, une cabine de police et une agence bancaire. Demain jeudi, de nouvelles marches sont prévues dans différentes villes et notamment à Rio où se déroulera en même temps un match de la décriée Coupe des Confédérations.

Force nationale brésilienne

Le Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association appelle à une rassemblement à 16h30 devant le ministère des Affaires Etrangères (rue des Petits Carmes, entre la Porte de Namur et le Sablon) pour la libération de Bahar.

Lire le communiqué

Rassemblement en soutien aux manifestants en Turquie et aux dizaines de militants arrêtés hier à 12h au rond-point Schuman.

Lire le communiqué

Revendiquant des augmentations de leur prime d’assiduité les travailleurs de l’usine Uni-gear à Gazipur, dans le district de Barobari, ont commencé lundi une manifestation dans leur entreprise, puis ils sont sortis sur la route Dacca-Mymensingh et ont bloqué le trafic. La police a chargé, utilisant matraques et grenades lacrymogènes, blessant au moins 10 manifestants. Des renforts de police ont été déployés et les autorités ont fait fermer l’usine pour une durée indéterminée.

Manifestation travailleurs textile Bengla Desh

Manifestation travailleurs textile Bengla Desh