Un membre du parti communiste officiel (associé au pouvoir) a été tué dimanche au Bengal occidental, dans la région du Lalgarh. Il a été enlevé dans son magasin dimanche soir et retrouvé lundi matin, criblé de balles. Les maoïstes ont laissé des tracts sur le lieu, le dénonçant comme un informateur de la police. Quatre autres personnes ont été tuées dans la journée de samedi dans trois incidents séparés. Les maoïstes ont à chaque fois expliqué qu’il s’agissait d’informateurs de police. Quelques heures plus tard, trois maoïstes étaient tués par les forces de l’ordre.

Malgré l’énorme déploiement des forces de sécurité gouvernementales ces derniers mois, les maoïstes poursuivent leurs actions et les intensifient dans le Bengale occidental. Depuis des années, les maoïstes mènent une lutte armée contre les propriétaires terriens et les sociétés minières, pour la défense des paysans sans-terre et des tribus dans les Etats indiens où la puissance publique (éducation, santé,…) est quasi inexistante. Sentant la menace grandissante, le gouvernement a depuis maintenant plus d’un an, mis en place un programme de contre-guérilla.

Sa première grande offensive dans le Bengale occidental (opération Lalgarh) fut un fiasco total, les maoïstes parvenant à récupérer toutes leurs bases et à harceler les forces ennemies durant tout le courant de l’action. A l’heure actuelle, les forces paramilitaires comptent plus de 2.500 hommes déployés dans la zone ainsi qu’une mobilisation d’un grand nombre d’officiers de la police locale, mais le gouvernement ne parvient pas à enrayer la guérilla. Ces derniers mois se sont multipliés les exécutions de policiers, d’informateurs ainsi que les attaques contre les infrastructures de l’Etat (ponts, commissariats,…) et des sociétés privées. Durant la seule journée du 18 décembre, les guérilleros ont attaqué une usine et ont mis le feu à 25 camions, à 12 motos et à 3 pétroliers. Il semble évident que jusqu’à présent, toutes les initiatives gouvernementales contre les naxalites se sont avérées inefficaces. Les autorités ne baissent pourtant pas les bras et ont annoncé la reprise de l’offensive anti-naxalite le 25 décembre dernier. Dans un rapport publié récemment, les maoïstes font état de la perte de 232 hommes dans leurs rangs entre juillet 2008 et septembre 2009.

Global CST vient de signer un contrat de 10 millions de dollars avec le gouvernement péruvien d’Alan García pour former et encadrer l’armée péruvienne contre la guérilla maoïste. En outre, Global CST a déjà vendu pour 3 millions de dollars de matériel de vision nocturne à l’armée péruvienne. Global CST, qui dément tout lien de subordination au gouvernement de Tel-Aviv, est une pièce essentielle du complexe militaro-industriel israélien. Il s’agit d’une structure légère, n’employant qu’une poignée d’individus, mais rattachée au groupe Mikal (marques: Soltam, ITL, Saymar), la seconde compagnie privée israélienne d’armement. Présidé par Avraham (Miko) Gilat, Mikal vend toute une gamme de produits allant des pièces d’artillerie aux blindés légers en passant par l’optronique.

Global CST est dirigé par le généra Israël Ziv (ancien chef des opérations de l’armée israélienne), qui échoua face au Hezbollah en 2006. En 2008, Global CST a réalisé le sauvetage d’Ingrid Betancourt en Colombie (Operation Jaques). Ziv, secondé par un ancien directeur adjoint des renseignements militaires israéliens et plusieurs ex-membres du service de contre-espionnage du Shin Bet, a conseillé les Colombiens sur la façon de recueillir des informations sur les FARC, puis de les induire en erreur. Le subterfuge employé consistait à faire croire aux FARC que les prisonniers devaient être conduits vers un autre camp et que les hélicoptères de la soi-disant ONG étaient le meilleur moyen de transport, a poursuivi cette source. Ziv a déclaré que la mission avait été menée par des membres des forces spéciales colombiennes et que Global CST n’avait joué qu’un rôle de soutien. ‘Notre contribution s’est limitée à les aider à édifier leurs capacités opérationnelles‘, a-t-il déclaré au quotidien israélien Yedioth Ahronoth. ‘Nous nous sommes très fortement impliqués dans les techniques d’opération des forces spéciales. Les Colombiens sont très proches de nous dans leur détermination, leur façon originale de penser et leur audace.‘ Selon Yedioth, Global CST a montré aux Colombiens comment espionner les FARC et de recruter des agents dans leurs rangs, en se basant sur l’expérience acquise en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Le déploiement de Global CST en Colombie et au Pérou doit être mis en perspective avec l’encadrement de la junte hondurienne par d’autres sociétés militaires ‘privées’ israéliennes.

Le gouvernement indien vient d’annoncer avoir affecté une flotte de dix hélicoptères MI-17 de l’Indian Air Force à la lutte contre les maoïstes. Après avoir annoncé sa décision d’augmenter le contingent des troupes anti-naxalites ainsi que l’attribution de primes plus importantes à ceux qui mènent la contre-guérilla, le gouvernement a donc décidé d’en augmenter l’arsenal. Ces hélicoptères auront pour mission de déposer les commandos dans les zones peu accessibles et d’en évacuer les blessés. Armés, ils auront également pour but de détruire les camps maoïstes des cinq états où les guérilleros sont les plus présents: Andhra Pradesh, Chhattisgarh, Jharkhand, Orissa et Maharashtra. Tous ces préparatifs se font dans le cadre de la reprise de l’opération ‘Green Hunt’ annoncée par le gouvernement pour le début de l’année. La photo ci-dessous montre un des 50 premiers MI-17 indien lors d’une exercice indo-US antiterroriste ‘Balance Iroquois 2003’. Depuis, l’Inde a encore acheté à la Russie 70 de ces engins.

Hélicoptère MI-17

Le CPI(M) – maoïste – et le CPI-ML – naxalbari – ont décidé ce 23 décembre d’unir leurs forces contre les offensives gouvernementales visant les maoïstes à travers le pays. A l’issue d’un meeting rassemblant les différents leaders, un document commun a été rendu public, exhortant le peuple à mettre en place une résistance militante face à la répression de l’Etat. Jusqu’à présent, les deux organisations avaient mené leur lutte armée de manière indépendante. Après plusieurs rounds de discussions, le besoin que les forces révolutionnaires devaient s’unir pour renforcer la guerre du peuple s’est fait ressentir. Malgré certaines divergences politiques, cette alliance semble être un premier pas vers une possible fusion face à la répression gouvernementale que subi le peuple indien.

Le gouvernement du Bengal occidental a approuvé ce jeudi la décision de mettre en place un conseil d’administration qui supervisera la sécurité et mettra en oeuvre de nouvelles mesures antiterroristes. Il sera dirigé par un député inspecteur général de police et engagera 480 policiers. Le gouvernement a également décidé d’augmenter les effectifs policiers et d’améliorer les infrastructures situées dans les districts où les maoïstes sont les plus actifs. 3224 postes seront créés dans divers départements et les 150 actuellement vacants seront complétés. Il leur sera également fourni plus de véhicules. Le gouvernement d’état a quant à lui décidé de fournir des armes plus performantes aux officiers de police déployés dans les zones ‘à risques’ et de leur accorder des primes financière accrue.

Une militante maoïste et un soldat du Groupe d’Opération Spécial (SOG, l’unité d’élite anti-naxal de l’Etat de l’Orissa)) ont été tués tôt jeudi matin dans le district de Koraput, en Orissa. Trois autres soldats du SOG ont également été aussi blessés. La fusillade a eu lieu lors d’une opération de ratissage à Koraput. La guérilla maoïste a par ailleurs endommagé une tour-relais de téléphonie mobile à Kiang la nuit de mercredi à jeudi.

Les violences continuent dans la zone de Lalgarh. Dans la soirée de lundi, des maoïstes ont pillé et mis le feu aux maisons de deux membres du PCI(M), le parti communiste réformiste associé au pouvoir. Selon la police, un grand groupe de militants et plusieurs maoïstes armés ont attaqué l’habitation de Amiyo Sengtupa, membre du comité du district dudit parti, pour ensuite s’attaquer à celle du leader local Avijit Singha. Sans les deux cas, les personnes présentes dans les maisons ont pris la fuite avant que le feu n’y soit bouté. Les forces de sécurité ont voulu se rendre sur place, mais les maoïstes avaient disposé des mines terrestres sur leur trajet. L’explosion de l’une d’entre elles a blessé quatre policiers. Un second contingent en provenance de Jhargram n’est pas parvenu jusqu’au lieu des attaques, préférant ne pas se risquer sur un chemin probablement également miné.

Comme nous l’annoncions le jour même, la police a abattu sept maoïstes le vendredi 11 décembre dans la région Sukma de Chhattisgarh. La police a aussi récupéré des armes, Tiffin bombs: (boîtes en aluminium dans lesquelles des millions d’Indiens transportent leur déjeuner NDLR), grenades et autres armes. Voici les images des actualités indiennes à ce sujet.

L’opposition maoïste appellait à une nouvelle grève générale ce dimanche 20 décembre. Les maoïstes veulent en effet paralyser le pays pour forcer la coalition au pouvoir à reconnaître que le président avait outrepassé ses pouvoirs en mai dernier lorsqu’il avait rappelé à son poste le chef des armées alors que celui-ci venait d’être limogé par le leader maoïste Prachanda, à l’époque Premier ministre. Prachanda avait limogé le chef de l’armée parce qu’il refusait d’incorporer les ex-combattants maoïstes dans l’armée. Les anciens guérilleros, qui ont renoncé à la lutte armée en 2006 et sont désormais majoritaires au parlement, organisent depuis des manifestations contre le président.

Des affrontements ont opposé la police anti-émeutes népalaise et des maoïstes, qui ont également attaqué des véhicules, contraint des magasins à fermer et bloqué des routes dimanche au Népal, paralysé dimanche par la grève générale. Les affrontements ont eu lieu dans deux endroits de Katmandou, la capitale, les manifestants lançant des pierres sur la police, qui a riposté à coups de grenades lacrymogènes et à coups de bâton, a annoncé le porte-parole de la police. Six policiers ont été blessés, dont un grièvement, ainsi qu’une vingtaine de manifestants. Au moins 67 personnes été interpellées dans tout le pays. Les maoïstes ont lancé un mot d’ordre de grève de trois jours.