Les forces de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont ciblé le 29 octobre les forces d’occupation marocaines dans les secteurs de Mahbes, Smara et Farsia. Les autorités marocaines ont indiqué sans autre précision que des «tirs de projectiles» avaient provoqué des explosions causé la mort d’une personne et blessés trois autres, dont deux dans un état critique, dans les environs de la ville de Smara.

Combattants saharaouis

Les unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont récemment mené des attaques ciblées contre les forces d’occupation marocaines, leur infligeant d’importantes pertes. Ces opérations ont eu lieu dans les secteurs stratégiques de Mahbes et Aousserd. De plus, l’Armée sahraouie a dirigé ses opérations contre le poste de commandement du 36e bataillon des forces d’occupation marocaines à Astila Ould Bouagrine. Une batterie d’artillerie à Guelb En-Nas, située dans le secteur d’Aousserd, a également été prise pour cible. Cette série d’attaques n’est pas un cas isolé. Les unités avancées de l’APLS avaient précédemment visé des positions des forces d’occupation dans le secteur de Farsia, dans la région d’El Fi’iryine.

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La justice marocaine a condamné un internaute à cinq ans de prison ferme pour offense à la monarchie. Saïd Boukioud, 48 ans, a été condamné lundi en raison de publications sur Facebook où il dénonce la normalisation avec Israël d’une manière qui pourrait être interprété comme une critique visant le roi. Aux termes de la Constitution, la politique extérieure du Maroc est une prérogative du monarque, en l’occurrence Mohammed VI. Le Maroc et Israël ont normalisé leurs relations diplomatiques le 10 décembre 2020 dans le cadre d’un accord tripartite avec Washington. Saïd Boukioud a été condamné en vertu de l’article 267-5 du Code pénal qui punit de six mois à deux ans de prison ferme “quiconque porte atteinte au régime monarchique”. Mais la peine est susceptible d’être portée à cinq ans d’emprisonnement si l’infraction est commise en public – “y compris par voie électronique”.

 

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La ville de Skhirat a été le théâtre de violents affrontements entre les habitants du douar Amhijr et les forces de l’ordre, police et gendarmerie. Des émeutes ont éclaté suite à une manifestation non autorisée organisée par des habitants qui ont protesté contre la démolition d’un bidonville. Le projet de démolition des habitations illégales remonte à 2004. Déployées en grands effectifs, les forces de l’ordre ont été confrontées à une forte résistances des manifestants qui ont lancé les pierres à leur direction, les forçant à reculer.

Pour la quatrième journée consécutive, une manifestation estudiantine tenue à la Faculté des Sciences Ben M’Sick de Casablanca à l’occasion du « 17e Forum national des étudiants », a été brutalement réprimée. La manifestation, organisée par l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM) a été attaquée par les forces de l’ordre qui encerclaient l’enceinte de la Faculté. Le ministère de l’Enseignement supérieur avait publié une circulaire appelant les présidents des universités à n’autoriser aucune partie extérieure à utiliser les installations de l’université et les institutions affiliées pour organiser des manifestations de quelque nature que ce soit.

Les combats entre les forces de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) et les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental se sont intensifiés ces derniers jours. Les attaques des combattants sahraouis contre les forces d’occupation marocaines se sont succédées le long du mur de sable, depuis la reprise de la guerre pour la libération du Sahara occidental, le 13 novembre 2020. Le mur de sable érigé par l’armée marocaine s’étend sur 2700 kilomètres. Il sépare les territoires occupés par le Maroc des territoires libérés par le Front Polisario. Sept millions de mines sont enfouies le long de ce mur de sable. Le 8 janvier, les forces de l’ALPS ont mené des attaques contre des positions de l’armée marocaine dans les régions de El Aaria, à Laâgued, dans les régions de Aagued Argane et Sebkhat Tnouched (Mahbès), mais aussi dans le secteur de Haouza, notamment dans les régions de Akajkal et le nord de Glib Diret.

Combattants saharaouis

Les manifestations contre les arrestations politiques, la violation des droits de l’Homme, la corruption et la normalisation avec Israël se poursuivent au Maroc. Dimanche soir à Meknès, des manifestants ont tenu un sit-in dénonçant les arrestations politiques dans le royaume et le maintien en détention de blogueurs, journalistes et prisonniers d’opinion, sur la base d »accusations sans fondement. Ils ont, en outre, appelé à « la libération de tous les prisonniers politiques, en particulier les prisonniers d’opinion, les détenus du Rif et les journalistes ». Par ailleurs, dimanche toujours, un membre de l’Association marocaine des droits de l’Homme – section d’Imintanoute dans la province de Chichaoua -, Abdelbasset Sbaa, a été arrêté.

Policiers marocains avec les nouveaux TAVOR israéliens

 

Dess milliers de Marocains ont manifesté dimanche à Rabat contre la vie chère et la répression politique,  sur fond d’accélération de l’inflation et de montée de la grogne sociale. Cette marche nationale, l’une des plus importantes des derniers mois, était organisée par le Front social marocain (FSM), qui fédère des partis politiques et des organisations syndicales de gauche. “Le peuple veut la baisse des prix… Le peuple veut faire tomber le despotisme et la corruption”, scandaient les manifestants. La flambée des prix (+7,1% en octobre sur un an), les hausses du coût des carburants, des denrées alimentaires et des services, se combinent au Maroc à une sécheresse exceptionnelle.

Venus de tout le royaume, les manifestants ont également dénoncé “toutes les formes de répression” politique, anti-syndicale et contre la liberté d’expression tandis que plusieurs blogueurs et journalistes, critiques du pouvoir, sont emprisonnés. Pour leur part, des militants pro-palestiniens ont fustigé la normalisation avec Israël depuis décembre 2020. De nombreux drapeaux palestiniens étaient visibles dans le défilé.

Les appels se multiplient pour la libération des dix-neuf prisonniers politiques sahraouis du groupe dit « de Gdeim Izik », emprisonnés depuis maintenant 12 ans. Ils ont condamnés pour leur participation présumée aux violences meurtrières qui ont éclaté le 8 novembre 2010, quand la police marocaine a démantelé un campement de manifestants au Sahara occidental. Les procès ont été entachés par le fait qu’ils se sont appuyés sur des « aveux »  extorqués sous la torture et que les accusés avaient réfutés. Le Comité contre la torture des Nations Unies a d’ailleur condamné, l’an passé, des violations de la Convention contre la torture dans trois affaires concernant des accusés de Gdeim Izik.

En 2013 un tribunal militaire a condamnés 23 accusés à des peines d’au moins 20 ans d’emprisonnement, et deux à des peines déjà purgées. En 2016, la Cour de cassation a annulé cette décision au motif qu’elle était fondée sur des preuves peu concluantes. En 2017, la Cour d’appel de Rabat a confirmé toutes les déclarations de culpabilité, mais elle a allégé les peines prononcées contre deux accusés qui ont été remis en liberté. Un des 25 accusés qui était en liberté conditionnelle depuis 2011 pour raisons de santé est décédé en 2018. À la suite du procès de 2017, les autorités ont dispersé les 19 prisonniers de Gdeim Izik dans six prisons situées à un millier de kilomètres au moins d’El Ayoun, où vivaient la majeure partie d’entre eux. Ils ont mené plusieurs grèves de la faim contre la privation de soins et de visites.

 

Avec 120 000 emplois, le secteur des centres d’appel est un employeur important dans le pays, surtout pour les jeunes diplômés. De nombreuses entreprises francophones choisissent le Maroc comme destination « offshore »: elles y trouvent des avantages fiscaux, une main-d’œuvre bon marché et des syndicats faibles. Le travail dans ces centres est épuisant. Semaine de 44 heures, pas de salaire en cas de maladie. La pression pour atteindre certains objectifs, comme passer un certain nombre d’appels en un temps donné, est élevée : les salaires sont constitués jusqu’à 40 % de primes. Si celles-ci disparaissent, les fins de mois sont difficiles.

Ayoub Saoud, secrétaire général de la Fédération nationale des centres d’appels et des métiers de l’offshoring (FNCAMO), membre de l’Union marocaine du travail (UMT) avait présenté en décembre 2021 un cahier de revendications à son employeur, Comdata, pour entamer des négociations collectives. Le point principal était l’alignement des salaires sur l’inflation galopante. La direction française de l’entreprise a refusé de négocier et a proposé de l’argent aux syndicalistes s’ils présentaient leur démission. Ces derniers ont refusé et ont fait appel à l’Inspection du travail. Même après trois convocations des autorités, la société n’a pas réagi. Finalement 400 des 1 400 employés ont entamé une grève d’une demi-journée le 21 avril. Saoud et six autres syndicalistes ont été licenciés et sont poursuivis en fonction de l’article 288 du Code pénal marocain, un article anti-grève introduit à l’époque de la colonisation française. Si la syndicalisation dans les centres d’appels marocains avance, cela ne se fait qu’au prix de plusieurs générations d’employés licenciés. Ainsi, l’année dernière, Sitel et Webhelp à Rabat ont licencié plusieurs employés qui voulaient s’affilier au syndicat. Lorsque la FNCAMO a protesté contre le licenciement devant le site de Webhelp, la police est arrivée avec casques et boucliers et a dispersé le rassemblement.