Gustavo Rodriguez Romero, un anarchiste de nationalité états-unienne venu à Mexico pour participer au Symposium anarchiste international, avait disparu le 29 décembre. Il a finalement pu communiquer avec ses proches le 1er janvier. Il leur a brièvement expliqué qu’il était détenu par des agents fédéraux et était soumis à de sévères interrogatoires. Il a indiqué qu’il avait été battu, et après quelques heures il a été expulsé vers les États-Unis parce que la justice mexicain était incapable de l’accuser de quoi que ce soit. Cette déportation fait parti de la politique anti-anarchiste que le gouvernement mexicain met en œuvre depuis des mois.

Quatorze jeunes appartenant au mouvement anarchiste mexicain ont été arrêtés dans le centre-ville de Mexico en marge de vastes manifestations anti-gouvernementales. Parmi eux, huit mineurs. La police anti-émeute avait été déployée en force et était assistée par deux hélicoptères. De violents affrontements ont rapidement opposé les policiers aux manifestants. Sept manifestants ont été interpellés pour avoir taggé plusieurs vitrine de magasins tandis que les autres sont accusés de vandalisme et de détention d’objets tranchants. Les huit mineurs ont été libérés après le paiement d’une caution par leurs parents tandis que les adultes accusés de tags sont sortis rapidement dans la mesure où il ne s’agit pas, en droit mexicain, d’un délit pour lequel ils auraient pu être maintenu en détention.

Manifestation anti-gouvernementale à Mexico

Le 10 novembre dernier, deux jours avant une audience du tribunal agraire dans l’affaire opposant Ejido La Sierrita (un syndicat de paysans) à la compagnie minière canadienne Excellon Resources Inc., des officiers de la sécurité publique ont détenu arbitrairement Omar Pacheco, Adolfo Gómez Chareo, Julio Orona, Héctor Pacheco, Luis Orona, and Ricardo Calderón, tous membres de la communauté La Sierrita de Galeana dans l’état de Durango et ayant des liens familiaux avec des ejidatarios (propriétaires communaux). Deux jours auparavant, Héctor Pacheco avait déjà subi un enlèvement et passage à tabac.

Aucun mandat d’arrêt ni passage devant un juge n’a justifié ces détentions. Tous les six ont été relâchés mais le climat de violence et d’intimidation subsiste. Les premières personnes nommées ci-dessus sont également membres du Syndicat national des mineurs – local 309 – et ont été licencié par Excellon l’année dernière pour avoir revendiqué leurs droits syndicaux.

lutte syndicale au mexique

Alberto Patishtan a été libéré jeudi après avoir été gracié par le président en raison de violations de ses droits humains au cours du procès. Le président avait déjà annoncé cette grâce mardi, après l’adoption le même jour par le Congrès d’une réforme du code pénal qui donne au chef de l’Etat le droit de gracier n’importe quel délit si la personne condamnée a subi des violations graves de ses droits humains.

Le professeur Patishtan était un cas emblématique de la cause indigène au Mexique. Un tribunal avait rejeté en septembre son dernier recours et confirmé sa condamnation à 60 ans de prison pour le meurtre de sept policiers dans une embuscade, dans le contexte d’affrontements entre partisans et adversaires de la guérilla de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN). Professeur d’ethnie tzotzil, Alberto Patishtan, 42 ans, avait épuisé tous les recours juridiques de la justice mexicaine, car la Cour suprême du Mexique s’était déclarée incompétente en mars.

Alberto Patishtan

Hier, comme chaque année à la même date, des milliers de personnes ont défilé dans le centre de la capitale en commémoration de la tuerie de centaines d’étudiants en 1968. Ce jour-là, l’armée avait ouvert le feu sur des manifestants étudiants sur Tlatelolco Square, faisant 40 morts selon les bilans officiels, plus de 300 selon les rapports des organisations civiles. Hier, les manifestants réclamaient justice pour ce massacre et ont été violemment réprimés par les forces anti-émeutes. La police a tiré des gaz lacrymogènes, les manifestants ont lancé des pierres et des cocktails Molotov. Au moins 50 personnes ont été blessées, parmi lesquelles de nombreux manifestants, mais aussi des journalistes et des policiers. Quinze personnes ont été arrêtées.

Affrontements à Mexico

Dans le cadre du vaste mouvement national contre la réforme du système éducatif, des enseignants campaient sur le Zocalo, la place centrale de la capitale. La réforme ayant récemment été adoptée malgré la vague de protestation qui dure depuis plusieurs semaines, le mouvement a regagné en intensité. Vendredi, des milliers de personnes occupaient la place lorsque les autorités ont lancé un ultimatum, immédiatement rejeté par les dirigeants de la CNTE (Coordination nationale des travailleurs de l’enseignement), une des fractions du syndicat national. Des centaines de policiers sont alors entrés en action pour les déloger afin de permettre la préparation des festivités pour la fête du jour de l’indépendance ce dimanche. Les manifestants ont lancé des cocktails Molotov et des pierres pour riposter aux tirs de jets d’eau et de gaz lacrymogène. Les affrontements très violents n’ont duré que trente minutes, mais au moins quarante personnes ont été blessées et 31 personnes ont été interpellées.

Affrontements sur le Zocalo

Hier à Mexico City, des centaines de professeurs se sont rendus aux bureaux du président, où se trouve également sa résidence. Les représentants syndicaux souhaitaient y faire entendre leur voix et dénoncer la réforme du système éducatif adopté la veille contre laquelle ils se battent depuis des mois. Ils n’y ont été reçus que par quelques fonctionnaires. Estimant s’être fait snober, ils ont tenté de bloquer deux voies principales de circulation dans la capitale, provoquant des embouteillages et entrainant une violente intervention policière. Des manifestations similaires ont eu lieu dans plus de dix états, dont le Michoacan, le Tabasco, le Guerrero et Aguascalientes.

Policiers contre professeurs à Mexico

Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre se sont produits samedi à Mexico au moment où défilaient plusieurs milliers d’enseignants et d’étudiants. Le Congrès mexicain doit se prononcer cette semaine sur un nouveau point de la réforme éducative qui soulève un tollé parmi les enseignants. 34.000 policiers avaient été mobilisés pour empêcher une intrusion de quelque 11.000 manifestants – enseignants et étudiants – au parlement.

Des manifestants encagoulés ont lancé des pierres et des cocktails Molotov en direction des centaines de policiers qui leur barraient le passage et ont riposté avec des gaz lacrymogènes et des coups de matraque. A la suite de cet incident, les milliers d’enseignants qui marchaient vers le palais présidentiel pour protester contre les réformes de l’éducation promues par le président ont décidé de se joindre aux étudiants pour se diriger avec eux vers le Parlement. il y a eu au moins quatre arrestations.

manifestation enseignants mexico

Des centaines d’enseignants ont défilé lundi à Mexico City pour dénoncer la récente réforme de l’éducation votée par le Education Committee du Congrès. Les manifestants ont tenté de pénétrer dans le bâtiment officiel où s’était réuni les votants, mais en ont été empêchés par des brigades anti-émeutes déployées sur le parking. Les violents affrontements qui s’en sont suivis ont fait plusieurs blessés dans les deux camps. Plus tard dans la soirée, des vitres ont été brisées et des voitures incendiées.

Voiture incendiée à Mexico