Une juge de la ville de Mexico a décidé dimanche la libération de 56 des 70 personnes qui restaient détenues après les manifestations lors de l’investiture du président mexicain le 1er décembre. Les 14 personnes qui restent en prison risquent d’être inculpées pour atteinte à l’ordre public et risquent des peines de 5 à 30 ans de prison.

Les manifestations du 1er décembre avaient tourné en une bataille rangée contre des policiers fédéraux. Lors des affrontements, un étudiant de 22 ans, Juan Uriel Sandoval, a perdu un oeil. Un autre blessé grave, Juan Francisco Kuy, 67 ans, souffre d’un traumatisme cranio-encéphalique et se trouve en coma induit. La Commission des droits de l’homme de la ville de Mexico, ainsi que plusieurs ONG avaient dénoncé de nombreux cas d’arrestations arbitraires sur la base notamment de documents vidéo, et de cas possibles de torture par la police.

Mexique: Libérations après les manifestations anti-présidentielles

Dès 8h du matin, un grand nombre de manifestants s’étaient rassemblés devant la Chambre des députés à Mexico, où Enrique Pena Nieto devait prêter serment. De violents affrontements se sont rapidement déclenchés entre les manifestants et les forces de l’ordre groupées près de hauts murs métalliques installés à proximité du Parlement. Les jets de pierre, pétards et autres cocktails Molotov ont répliqué aux tirs de gaz lacrymogènes. Au moins six personnes ont été blessées, parmi lesquelles des policiers affectés par leurs propres gaz lacrymogènes.

Manifestation à Mexico

Des étudiants mexicains dénonçant un nouveau programme d’étude manifestent leur mécontentement à Morelia (Michoacan) depuis le 4 octobre. Tous étudient pour devenir professeur dans des régions rurales et sont furieux car le nouveau programme comprend,au dépend d’autres matières, l’anglais et l’informatique qu’ils estiment non-prioritaires en milieu rural dans leur pays. Depuis le 4, ils retiennent 40 bus de la ville ainsi que des véhicules appartenant à des compagnies étrangères. Lundi matin, la police est intervenue pour tenter de récupérer les véhicules. Les policiers ont utilisé du gaz lacrymogène, des hélicoptères et des voitures blindées pour briser le cordon estudiantin. Ils ont également tiré des balles en caoutchouc alors que les manifestants mettaient le feu à treize des véhicules saisis. 176 personnes ont été arrêtées suite à ces violents affrontements.

Répression policière à Morelia

Répression policière à Morelia

Alberto Patishtán Gómez est un activiste indigène tzotzil, membre de “l’autre Campagne” de l’EZLN qui se trouve en prison depuis près de 12 ans. Il a été condamné à 60 ans de prison suite à une embuscade contre des forces de police en 1998, alors que différents témoins attestent qu’il n’était pas présent sur les lieux lors de l’attaque. Alberto Patishtán Gómez participait activement à la vie politique de sa municipalité, dénonçant la corruption de la mairie, et sollicitant la destitution du Président Municipal et la création d’un conseil municipal. En prison, il n’a pas cessé de chercher à organiser les prisonniers, pour exiger de meilleures conditions d’emprisonnement et fut ainsi fondateur de la voz del amate. Il est devenu le porte parole des prisonniers du Chiapas, surtout après à la grève de la faim de 2007.

Le Centre des Droits de l’Homme Frayba (Chiapas) a signalé vendredi qu’Alberto Patishtán Gómez a déjà perdu, suite à un diagnostic erroné (glaucome) et faute de soin adéquat, 90% de sa vue. Depuis le 6 septembre, Alberto a progressivement du renoncer à ses activités quotidiennes dans la prison, comme lire, écrire, marcher avec assurance, entre autres.

Mexique: Un prisonnier zapatiste devenu aveugle faute de soin

Le 18 septembre, un groupe anarchiste se revendiquant de la FAI, la Cellule insurrectionnelle Mariano Sanchez Añon, a tendu une embuscade à une voiture de patrouille de la police de l’Etat de Mexico dans la municipalité de Valle de Chalco. Trois policiers ont été tués.

Mexique: Embuscade meurtrière contre la police

Un autobus du Corps de grenadiers (la police anti-émeutes) garé à proximité d’une prison a été incendié dans la banlieue Narvarte, à Mexico. Cette action a été revendiquée en solidarité avec les prisonniers anarchistes Braulio Durán (détenu dans l’Etat mexicain de Guanajuato), Tortuga (au Chili), avec les anarchistes emprisonnés en Italie et en Grèce.

194 étudiants de l’Université San Nicolás de Hidalgo, dans la ville de Michoacan, ont été arrêtés samedi matin lors de descentes policières de masse dans trois résidences universitaires. Depuis jeudi dernier, les locataires de deux de ces résidences avaient séquestré dans leur enceinte sept véhicules du gouvernement fédéral et municipal pour faire pression sur eux. Face au refus de négocier des autorités, ils avaient incendié ces voitures, avant d’en « récupérer » 12 autres en otage… Ils avaient aussi effectué de nombreux blocages, paralysant tout le centre ville. Lors des affrontements de vendredi soir avec les forces spéciales, les résidences universitaires avaient servi de base arrière, comme en Grèce ou au Chili, et été durement défendues à l’aide de pierres, Molotovs et huile bouillante.

Samedi 28 avril lors de manifestations, deux voitures de police ont été incendiées à l’aide de cocktails Molotov et une résidence a pris feu après que des étudiants ont enflammé des matelas. Lundi matin, 181 étudiants avaient été relâchés, les autres continuent d’être torturés.

Mexique: Dure lutte étudiante à Michoacan

Le 4 décembre 2011, à Banavil, Tenejapa, une cinquantaine de membres du parti officiel PRI ont attaqué quatre familles sympathisantes de l’EZLN. Cette attaque ont eu pour résultat:
La mort de Pedro Mendez Lopez,
La disparition d’Alonso Lopez Luna qui a été embarqué par les agresseurs. Le 23 décembre il fut trouvé un bras de la victime, reconnue par la famille grâce à une cicatrice sur le doigt,
La détention de Lorenzo Lopez Giron, blessé d’une balle dans la poitrine et accusé de faits graves,
Des blessures pas balles pour six autres personnes,
Le départ forcé des quatre familles proches de l’EZLN.
La détention arbitraire du zapatiste Francisco Santiz Lopez, qui se trouvait dans un autre lieu durant les fait.
Cette attaque n’est qu’un des épisodes de la campagne d’agression systématique des zapatistes et sympathisants zapatistes au Chiapas.

La police mexicaine a attaqué ce lundi une manifestation d’étudiants qui revendiquaient plus d’espaces pour étudier et qui bloquaient une autoroute reliant Mexico à Acapulco. Deux manifestants ont été tués, deux blessés et 25 autres ont été interpellés. Selon l’AFP, la police aurait tiré à balles réelles après que les manifestants eurent fait usage de cocktails Molotov (Voir la photo). Si les deux manifestants sont effectivements morts par balle, le procureur a pour sa part déclaré que les policiers dépechés sur place n’étaient pas armés. Voir la photo qui atteste de ces déclarations.

Répression d’une manifestation au Mexique

Répression d’une manifestation au Mexique

Répression d'une manifestation au Mexique
Répression d'une manifestation au Mexique