Depuis le 27 septembre, les prisonniers politiques palestiniens mènent une grève de la faim pour dénoncer, entre autre, la politique de répression envers les prisonniers des camps de détention israélien, l’humiliation de leurs visiteurs, mais également la fin du régime d’isolement imposé au secrétaire général du FPLP Ahmad Sa’adat. Celui-ci est tombé dans le coma ce dimanche. Une nouvelle vague de prisonniers a rejoint le mouvement, faisant monter le nombre de gréviste à 3000. Un grand nombre d’entre eux sont dans un état critique.

Les autorités pénitentiaires israéliennes répriment de toutes les manières les prisonniers palestiniens en grève de la faim. Un avocat a pu rencontrer le dirigeant du FPLP, Ahmad Saadat. Les autorités israéliennes ont enlevé tous les éléments électriques de sa cellule, et interdit les cigarettes et le sel, en réponse à sa grève de la faim. Saadat, qui a été isolé en prison pendant trois ans, et dont les mauvais traitements ont déclenché les premières grèves le 27 septembre, a été condamné à une amende et il se voit interdit de visite familiale pour avoir pris part au mouvement. Les détenus du Hamas et du Fatah ont depuis rejoint la grève dans les prisons d’Israël

À la prison d’Ofer, 12 grévistes de la faim ont été tabassés, placés dans deux cellules d’isolement destinées à quatre détenus chacune, et forcés de marcher autour de la prison pendant la nuit. Des dizaines de prisonniers grévistes ont été placés en isolement, on les empêchant même d’avoir des gobelets en plastique pour boire de l’eau et en les privant de sel. Les détenus dans la prison d’Asqalan ont décidé de boycotter la clinique de la prison en raison des mauvais traitements auxquels ils font face lorsqu’ils sollicitent un appui médical, et que la police des prisons les traîne de force à la clinique. Toutes les communications avec les détenus sont maintenant bloquées, les visites sont refusées, les postes de télévision et de radio confisqués, et la communication entre les détenus dans les différentes sections de la prison d’Asqalan est également interdite.

Dans la prison d’Ohali Kidar 65 détenus sont en isolement en les entassant par groupe de quatre détenus dans des cellules minuscules. Les 53 détenus en grève de la faim à la prison de Shatta subissent les agressions et la guerre psychologique pratiquées à leur encontre par l’administration pénitentiaire et les gardiens de prison. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé en juin dernier que les Palestiniens verraient leurs droits limités tant qu’un soldat israélien capturé ne sera pas libéré.

Anton Nielsen, militant de 72 ans, a été incarcéré dans la prison de Horseroed au nord de Copenhague, pour avoir soutenu le Front Populaire de Libération de la Palestine à Gaza. Il a été condamné à 2 mois de prison ferme et 4 mois avec sursis pour avoir collecté par le biais de son organisation, le « Comité Horseroed-Stutthof » 17.690 couronnes danoises (environ 3.000 dollars U.S.) au bénéfice du travail humanitaire du FPLP à Gaza. Selon la législation anti-terroriste des USA et de l’Union Européenne, le FPLP est une organisation terroriste et le soutien au FPLP est considéré comme appui au terrorisme. C’est pourquoi le ministre danois de la Justice a accusé Anton Nielsen de soutien au terrorisme. Lors du récent jugement, il a été condamné à 2 mois de prison ferme et 4 mois avec sursis.

Le « Comité Horseroed-Stutthof », dont Anton Nielsen est le président, est l’association des survivants de la résistance danoise durant la deuxième guerre mondiale. Quand les communistes furent déclarés illégaux à l’époque, c’est vers la même prison de Horseroed qu’ils ont été amenés par la police danoise, et de là déportés vers l’Allemagne nazie, où beaucoup d’entre eux sont morts. Le père d’Anton Nielsen, lui-même communiste, avait été envoyé à Horseroed voilà 70 ans… Une manifestation s’est tenue devant la prison pour soutenir Anton Nielsen au moment de son entrée en prison.

Danemark: Anton Nielsen emprisonné

Le 27 septembre 2011, 200 prisonniers palestiniens membres du Front Populaire de Libération de la Palestine se sont mis en grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention et la politique d’isolement des prisonniers. Par exemple, le secrétaire général du FPLP Ahmad Sa’adat est isolé dans une cellule et n’a pas droit de voir ses proches depuis 5 ans. D’autres sont isolés depuis 10 ans. Aujourd’hui, 7000 prisonniers palestiniens sont en grève de la faim et refusent même les médicaments. Des manifestations de solidarité sont prévus dans toutes les villes et camps palestiniens de Syrie, du Liban et en Palestine.

Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais pro-palestinien détenu en France depuis 27 ans, a entamé aujourd’hui une grève de la faim en solidarité avec les prisonniers palestiniens depuis sa prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées). Il a été rejoint dans sa grève solidaire par des prisonniers basques, corses et des prisonniers « sociaux » de la prison de Lannemezan. Coup Pour Coup 31 co-organise le 22 octobre un rassemblement pour exiger la libération de Georges Ibrahim Abdallah à Toulouse.

France: Grève de solidarité avec les prisonniers palestiniens

La grève de la faim lancée par près de 200 prisonniers du FPLP pour protester contre l’isolement continu de leur secrétaire général Ahmad Saadat depuis quatre ans. Cette grève s’est étendue. Ce sont des milliers de Palestiniens détenus par Israël qui se sont mis grève de la faim pour dénoncer l’isolement carcéral. Plus de 5 000 Palestiniens sont détenus par Israël, dont près de 200 mineurs.

Les prisonniers politiques palestiniens membres du FPLP ont annoncé qu’ils entamaient une grève de la faim ce 27 septembre. Ils revendiquent la fin du régime d’isolement pour le secrétaire général du FPLP Ahmad Sa’adat et pour tous les prisonniers politiques palestiniens, la fin de la politique de répression et d’humiliation des visiteurs des prisonniers (y compris le blocage des familles aux check-points), la fin de la politique d’humiliation des prisonniers et des transferts incessants d’une prison à l’autre.

Palestine: Les prisonniers du FPLP en grève de la faim

Le tribunal de la 17ème Chambre correctionnelle du Palais de Justice de Paris, spécialisée dans les affaires de droit de la presse, diffamation publique, liberté d’expression, a rendu un jugement confirmant clairement le droit d’appeler au boycott d’Israël et de ses produits. Cette décision est importante car elle survient alors que d’autres procès de la campagne « Boycott Désinvestissement Sactions » doivent se dérouler prochainement en France, à commencer par celui du 20 octobre 2011 à Bobigny.

Suite à l’audience 17 juin dernier, les juges avaient relaxé le 8 juillet 2011 Oliva Zémor, accusée de discrimination contre la nation israélienne, et d’incitation à la haine raciale par le gouvernement et par quatre associations du lobby israélien en France. Ces parties civiles ont bien entendu fait appel de ce jugement, et continuent à poursuivre des militants pour les mêmes faits.

Netanyahu avait annoncé son intention de durcir les conditions de vie des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes le 23 juin dernier. Il a qualifié les études académiques que peuvent faire les prisonniers palestiniens de « pratique absurde » et a dit qu’il avait maintenant l’intention de les empêcher de finir leur cycle d’études universitaires. Cette décision est la conséquence du refus du Mouvement Islamique de répondre à un coup de fil international pour prouver qu’un soldat israélien emprisonné à Gaza depuis 2006 était encore en vie. Netanyahu a affirmé qu’Israël respectait le droit international dans son traitement des prisonniers politiques palestiniens alors même que ce projet de punition collective des prisonniers politiques palestiniens est une de ces représailles et les punitions collectives qui sont interdites par le droit international.

Il n’a pas fallu un mois au système carcéral israélien pour accéder au désir de Netanyahu et interdire aux prisonniers palestiniens de poursuivre leurs études universitaires.