La visite de Macron aux Pays-Bas se révèle mouvementée avec trois incidents en deux jours. Il avait été interrompu hier mardi à la Haye par des manifestants alors qu’il s’apprêtait à prononcer un discours sur l’avenir de l’Europe, “Où est la démocratie française?”, “La convention sur le climat n’est pas respectée”, ont hurlé des manifestants depuis les tribunes en déroulant une banderole sur laquelle était écrit en anglais “Président de la violence et de l’hypocrisie”.
Ce mercredi, au deuxième jour de la visite, l’arrivée du président français sur un campus scientifique de l’université d’Amsterdam a été troublée par l’irruption de deux manifestants néerlandais, un homme et une femme qui se sont dirigés vers Macron avec une banderole. , ont été interpellés pour «trouble à l’ordre public et menace»  tandis qu’ils se dirigeaient vers Emmanuel Macron avez une banderole. L’homme a été projeté par terre, puis maîtrisé,  juste après que le président français soit sorti d’une limousine avec le roi des Pays-Bas, Willem-Alexander, et a été accueilli par la maire d’Amsterdam Femke Halsema. Après leur arrestation, ils ont été immédiatement emmenés au bureau de police alors qu’ils chantaient: «Même si Macron ne veut pas, nous, on est là»,  le chant des gilets jaunes. Et ce n’était pas fini puisqu’à sa sortie de l’établissement, Macron était attendu par une quarantaine de personnes qui brandissaient des pancartes et deux banderoles, dont une le qualifiant à nouveau de «Président de la violence et de l’hypocrisie».

Hier mardi à La Haye, une manifestation a eu lieu pour dénoncer l’utilisation par la Turquie d’armes chimiques au Kurdistan irakien. Les manifestant exigeaient que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), basée à La Haye, enquête et cette utilisation. Certains manifestants avaient revêtu des combinaisons de protection blanches. Des centaines de manifestants ont marché dans le centre de la ville de La Haye mais à la fin de la manifestation, certains ont voulu marcher vers l’ambassade de Turquie. L’unité mobile de la police est alors brutalement intervenue, avec de la cavalerie et des chiens. Cela a provoqué un dur affrontement, certains manifestants ont été blessés, ayant été battus ou écrasés par des chevaux. Douze personnes ont été arrêtées pour violence contre la police.

 

Khaled Barakat et Charlotte Kates, représentant de Masar Badil et représentante de Samidoun, devaient venir à Bruxelles pour la Semaine pour la Libération de la Palestine, à laquelle est associé le Secours Rouge International (voir ici), et pour la Marche pour la libération et le Retour qui aura lieu samedi à Bruxelles. Venant du Canada, ils ont été arrêtés et détenus à l’aéroport de Schipol. Il leur a été signifié que l’Allemagne les avait fait porter sur les listes du Système Information Schengen – ce qui leur interdisait l’entrée à l’espace Schengen.

On se rappelle qu’en mars 2020, les autorités allemandes avaient signifié à Khaled Barakat une interdiction d’entrer dans le pays pendant quatre ans (voir notre article). Le caractère politique de l’ordonnance était manifeste et non dissimulé puisque entièrement basé sur des discours politiques publics, des écrits et des vidéos YouTube et n’allègue pas d’activité criminelle (l’ordonnance précise que « les critères relatifs aux condamnations pénales ne s’appliquent pas en l’espèce »). Par contre est retenu comme Khaled Barakat des déclarations comme: « La soi-disant solution à deux États est morte. Le peuple palestinien n’a d’autre choix que de poursuivre sa lutte jusqu’à la libération de toute la Palestine et la construction d’une société démocratique en Palestine ». Cette formule est citée à deux reprises dans le document comme la preuve d’une perspective « extrémiste » qui est « inacceptable » en Allemagne.

Sinan E., Abdullah G., Serhat E., Hakan H. et Hugo G. avaient été emprisonnés aux Pays-Bas le 3 décembre dernier. Ils avaient participé à la protestation devant le bâtiment de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OPCW) à La Haye, pour dénoncer l’usage des armes chimiques par la Turquie contre la résistance kurde (voir notre article). 40 manifestants avaient été inculpés pour « rupture de la paix locale, destruction et violence contre les biens d’une organisation internationalement protégée », mais ces quatre étaient restés en détention pour « violences ouvertes en association contre des personnes, de violences contre les biens d’une organisation internationalement protégée et de vandalisme ». Plusieurs actions solidaires avec les 4 avaient eu lieu, essentiellement aux Pays-Bas à l’appel de Radical Solidarity, mais aussi à Bruxelles avec un rassemblement surprise devant l’ambassade des Pays-Bas. Les quatre viennent d’être remis en liberté provisoire jusqu’à l’audience qui doit se tenir le 17 février à La Haye.

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Sinan E., Abdullah G., Serhat E., Hakan H. et Hugo G. sont toujours emprisonnés aux Pays-Bas. Il y a plus d’un mois, ils avaient participé à la protestation devant le bâtiment de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OPCW) à La Haye, pour dénoncer l’usage des armes chimiques par la Turquie contre la résistance kurde (voir notre article). Le procureur général a invoqué des dommages à des biens publics, des violences à l’encontre de la police, une violation de la loi sur les rassemblements et une violation de domicile. La prochaine audience aura lieu le 23 février. Serhat E. doit être expulsé vers la France car sa procédure d’asile y est en cours. À l’occasion de la semaine d’action impulsée Radical Solidarity aux Pays-Bas, des banderoles ont été accrochées sur divers bâtiments et ponts d’Amsterdam pour demander la libération des OPCW4 et la fin des attaques aux armes chimiques au Kurdistan. Une manifestation doit conclure aujourd’hui  à La Haye cette semaine d’actions.

Des manifestants kurdes avaient été arrêtés vendredi pour avoir occupé l’Organisation internationale pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OPCW) à La Haye. Ils protestaient contre le silence de l’OPCW face à l’usage d’armes chimiques par l’armée turque au Kurdistan. Une manifestation avait eu lieu pour les mêmes raison le 3 novembre devant le même bâtiment, qui avait été aussi ciblé le 16 novembre lorsque des militant.e.s avaient accroché une banderole dénonçant la guerre chimique turque au Kurdistan et lancé des fumigènes.

40 ont été inculpés pour « rupture de la paix locale, destruction et violence contre les biens d’une organisation internationalement protégée ». Une grande partie du ce groupe a été transférée à la Police des étrangers (AVIM) pour vérifier leur statut de séjour et éventuellement être sommés de retourner… en Turquie. La détention provisoire de quatre autres participants à l’occupation a été prolongée de quatorze jours par le juge d’instruction du tribunal de La Haye. Les quatre sont accusés de « violences ouvertes en association contre des personnes, de violences contre les biens d’une organisation internationalement protégée et de vandalisme ». Plusieurs actions solidaires ont eu lieu, dont un rassemblement surprise à Bruxelles, rond-point Schuman, devant l’ambassade des Pays-Bas.

Ce vendredi 3 décembre, des militant.e.s du mouvement des Jeunesses Kurdes en Europe (TCS et TEKO-JIN) ont pris d’assaut le bâtiment de l’ OPCW (l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques) à La Haye aux Pays-Bas pour dénoncer les crimes commis par l’armée turque, laquelle utilise des armes chimiques et commet des crimes de guerre au Kurdistan. Les militant .e.s se sont rassemblé.e.s devant la porte du bâtiment et ont occupé la chaussée , les agents de sécurité sont intervenus et la tension a monté. Les manifestant.e.s ont alors pénétré dans le bâtiment et l’ont occupé. La police est intervenue en grand nombre, certain.e.s manifestant.e.s se sont enchaîné.e.s à la clôture du bâtiment. 55 militant.e.s ont été arrêté.e.s et 10 ont été blessées. Une manifestation avait eu lieu pour les mêmes raison le 3 novembre devant le même bâtiment, qui avait été aussi ciblé le 16 novembre lorsque des militant.e.s avaient accroché une banderole dénonçant la guerre chimique turque au Kurdistan et lancé des fumigènes.

Des tirs ont été effectués par la police à Rotterdam aux Pays-Bas lors de violents affrontements avec des manifestants le 19 novembre, durant un rassemblement contre les restrictions sanitaires. Les affrontements sont survenus lors d’une manifestation à Rotterdam contre des mesures de confinement liées à la pandémie. Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées et au moins sept personnes ont été blessées dans l’une des principales rues commerçantes de la ville. Le 21 novembre, à Bruxelles,  près de 35 000 personnes se sont rassemblées ce 21 novembre au niveau de la gare du Nord de Bruxelles pour la manifestation contre les restrictions sanitaires. Entamée dans le calme, la marche a tourné à l’affrontement près du quartier européen et du gouvernement. Des canons à eau ont notamment été utilisés.

La police a arrêté dimanche 61 personnes qui avaient tenté d’occuper un bâtiment vide, Gravenstraat, à Amsterdam. Le squat est devenu illégal aux Pays-Bas en 2010. Les squatters ont publié une déclaration dénonçant la violence de la police. Le bâtiment qu’ils ont tenté de reprendre est vacant depuis plusieurs années et fait partie des 116 bâtiments appartenant à Rogier Thewassen, PDG de Young Capital. Plus tôt dans la journée, 15 000 personnes ont participé à la manifestation à Amsterdam, appelant à la fin de la crise du logement. La manifestation a été organisée par le groupe de campagne Woonprotest et a été soutenue par plus de 200 organisations, dont des partis politiques, des syndicats et des sociétés de logement, ainsi que des militants du droit au logement. A Amsterdam, les prix des logements continuent de monter en flèche, il y a une grave pénurie de logements locatifs abordables et de longues listes d’attente pour les logements sociaux.

 

Abtin Parsa, alors âgé de 16 ans, a été arrêté en 2014 pour un discours anti-islamique et anti-étatique dans son lycée de la ville de Zarqan. Torturé en prison, Abtin a continué à subir des pressions après sa libération, ce qui l’a obligé à se réfugier en Grèce en 2016. Le régime iranien a demandé à la Grèce qu’elle lui livre Abtin. Celui-ci a obtenu un asile politique de 3 ans en 2017. La même année, Abtin Parsa a rejoint le mouvement de résistance en Grèce, en particulier les luttes des migrants. En juillet 2018, il a été arrêté et torturé par des policiers grecs qui lui ont brisé des vertèbres. En novembre 2019, sa résidence est perquisitionnée lors de l’opération de la police antiterroriste contre l’organisation Autodéfense Révolutionnaire. En mars 2020, il Parsa a été arrêté pour « terrorisme » et son statut de réfugié politique est révoqué.

Abtin Parsa parvient alors à quitter la Grèce et demande l’asile politique aux Pays-Bas. En avril 2021, il est arrêté par des policiers néerlandais et accusé d’avoir organisé un soulèvement de migrants. Il risque pour cela risque 5 ans de prison. Le 8 juillet, l’État néerlandais a rejeté la demande d’Abtin concernant l’arrêt de sa procédure d’extradition vers la Grèce et a décidé de l’extrader vers la Grèce. Le risque est qu’une fois extradé en Grèce, Abtin soit livré à l’Iran. Pour en savoir plus

Abtin Parsa