Un bâtiment situé dans le quartier Rekalde à Bilbao et squatté comme gaztetxe (centre social pour les jeunes) depuis dix ans, a été expulsé par un gros dispositif de police ce vendredi 4 avril. Le déploiement de police comprenait 20 camionnettes, de nombreux agents, un hélicoptère et des drones. Des centaines de manifestants ont protesté avec force contre l’expulsion, un cortège s’est élancé de la gare Renfe d’Ametzola vers la mairie de Bilbao, des affrontements ont eut lieu, entre agents de police et les manifestants. Aux matraquages et charges policières, les jeunes ont répondu par des jets de divers objets, par la mise à feu de poubelles. Les organisateurs de l’action de soutien ont dénoncé la « violence et la répression policière » pendant la garde du lieu et l’expulsion. Les forces de l’ordre ont interpellé 5 personnes, 4 manifestants ont été blessés dont un grièvement ainsi 12 agents souffrent de contusions. Les 5 jeunes ont été libérés et devront comparaître devant le juge, accusés de lutte contre l’ordre public et d’attentat contre des agents de la loi.

Mercredi 2 octobre au matin, sept militants basques ont été convoquées au commissariat de Bayonne. Elles en sont ressorties l’après-midi, après une garde-à-vue de plusieurs heures, elle devront se présenter au tribunal le 28 janvier 2025 , le motif de cette convocation: « aide à l’entrée et au séjour de personnes en situation irrégulière » et action « en bande organisée ». Une douzaine d’organisations avaient coordonné une action de désobéissance civile permettant le passage de 36 exilés parmi les coureurs lors de la course du pays basque, la Korrika, course traditionnelle qui relie chaque année, en mars, les villes basques d’Irun (côté espagnol) et de Hendaye (côté français). Les militants sont issus du syndicat LAB, de la Bidasoa Etorkinekin, fédération d’associations d’aide aux migrants ; mais aussi des partis politiques EH Bai (gauche basque) et La France Insoumise. Elles ont toutes été identifiées sur une vidéo du déroulement de l’action rendue publique. Près de 80 organisations ont apporté leur soutien au sept inculpés et ont organisé le 30 septembre une manifestation avant le rendez-vous au commissariat de Bayonne.

Quatre personnes ont été arrêtées aujourd’hui à Vitoria-Gasteiz suite à des affrontements ont eu lieu lors de la manifestation organisée en commémoration du 3 mars. Les personnes arrêtées sont accusés de troubles à l’ordre public et d’agression de policiers. La  manifestation, organisée par l’Association des victimes du 3 mars et les syndicats ELA, LAB, ESK et Steilas, s’est déroulée hier dimanche pour marquer l’anniversaire des événements le 3 mars 1976, lorsque la police espagnole avait tué cinq travailleurs et blessé des centaines de personnes en dispersant par la force une assemblée de travailleurs dans l’église de San Francisco de Asís.

 

Le 7 janvier, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés à Bilbao en soutien aux membres emprisonnés d’ETA. Les manifestants appelaient à l’amnistie pour les prisonniers, mais également réclamant qu’ils puissent accomplir leur peine près de leur famille. La politique des gouvernements espagnols est d’emprisonner les détenus basques à des centaines de kilomètres de leur région, ce qui complique les visites de leurs proches: les enfants de ces prisonniers doivent à parcourir des centaines de km pour seulement 40mn de visite. Après son arrivée au pouvoir en juin 2018, un mois après l’auto-dissolution d’ETA, le premier ministre socialiste Pedro Sanchez avait promis de revenir sur cette politique, mais peu de progrès  accompli depuis. Le même jour, au pays basque français, environ 10.000 personnes ont défilé à Bayonne.

Après 32 ans, 6 mois et 15 jours de détention, Jakes Esnal a quitté ce matin le Centre pénitentiaire de Lannemezan. Tout comme Ion Kepa Parot, sorti la semaine dernière (voir notre article), Jakes n’accèdera à la liberté conditionnelle qu’à l’issue d’une période probatoire d’un an durant laquelle il sera assigné à résidence avec un bracelet électronique. Unai Parot reste le dernier militant basque du « commando Argala » d’ETA encore incarcéré (lui aussi depuis avril 1990 et actuellement à la prison de Zaballa, au Pays basque Sud),

Le 28 mai 2015 avaient été retrouvés, dans une villa de Biarritz, 26 pistolets et revolvers, un millier de munitions, plusieurs kilos de produits entrant dans la composition d’explosifs et quelque 700 plaques minéralogiques vierges avec une presse pour les imprimer (photo). Plus de sept ans plus tard, l’occupante des lieux et l’un de ses amis comparaissent pour association de malfaiteurs terroriste et, pour le second, transport, détention d’armes et recel, avec la qualification terroriste. Né en France mais originaire de Pampelune, ce dernier a quitté la France pour le Mexique entre 1986 et 1998, après l’émission d’un mandat d’arrêt de Madrid contre lui, des poursuites plus tard abandonnées. Cet homme de 58 ans a reconnu jeudi à la barre avoir entreposé les armes dans la maison. Il a maintenu ne jamais avoir été membre de l’ETA, se présentant comme un sympathisant de la gauche nationaliste. A l’audience, il a soutenu avoir agi dans le cadre du «processus de paix», en vue d’une remise de ces armes aux autorités. En 2011, l’ETA avait annoncé la fin de la lutte armée et entamé début 2014 un processus unilatéral de désarmement, en lien avec la Commission internationale de vérification (CIV), non reconnue par Madrid et Paris. C’est le 8 avril 2017 que l’organisation  a annoncé son «désarmement total» avant, le 3 mai 2018, de déclarer sa dissolution.

Plusieurs actions de blocage du Pays basque ont été organisées ce samedi 23 juillet pour réclamer la libération de deux prisonniers basques septuagénaires, anciens membres d’ETA incarcérés depuis 32 ans, Jakes Esnal et Ion Parot. Environ 1700 personnes selon les organisateurs se sont réparties samedi sur dix points de blocage d’axes de circulation, sur la côte basque comme à l’intérieur des terres. Ces opérations avaient été interdites par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Vers 8h30, un groupe a réussi à pénétrer sur le tarmac de l’aéroport de Biarritz avant d’en être délogé par la police et d’être placé en garde à vue pour «introduction non autorisée dans la zone côté piste d’un aéroport». À Biarritz, vers midi, le boulevard qui relie autoroute, gare et aéroport a été bloqué. Des militants se sont enchaînés dans la matinée aux voies de chemin de fer à Boucau, au nord de Bayonne. Le trafic ferroviaire a été interrompu vers 11H00 dans les deux sens de circulation. Il y a eu au moins six arrestations.

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EDIT: il y a eu au total 26 arrestations.

Ibai Aginaga, militant communiste et indépendantiste, était revenu le 13 mars dans sa ville de Berango après une absence de 21 ans, dont 2 dans la clandestinité dans ETA et 19 autres passés dans différentes prisons d’Espagne. Cette libération avait été l’occasion d’une manifestation de sympathie de masse, un accueil triomphal ayant été réservé au prisonnier (voir notre article). La justice espagnole a ouvert une procédure suite à cet accueil. La Haute Cour nationale a ouvert une procédure d’enquête  et un juge d’instruction a inculpé trois personnes prétendument impliquées dans l’organisation de l’hommage. Le juge a déjà convoqué le président de lu local (le stade de pelote) où a eu lieu l’accueil.

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Alors que les audiences des prisonniers basques Ion Parot et Jakes Esnal se tiendront dans un peu moins d’un mois, les forces solidaires annoncent une action de blocage de tout le Pays Basque Nord pour cet été. Cette annonce a été faite le 19 avril, dans la perspective des audiences de Ion Parot et Jakes Esnal, respectivement les 13 et 19 mai prochains. Des rassemblements sont prévus à ces deux dates : le 13 à Bayonne et le 19 à Saint-Jean-de-Luz  afin que soit enfin accordée la libération conditionnelle à ces prisonniers âgés de plus de 70 ans. Une manifestation est également organisée le 11 juin à Lauga, à la veille des délibérés d’audiences. Après quatre actions de désobéissance civile, d’autres sont promises, plus impactantes et plus importantes, dans les semaines à venir. Ion, Jakes et Unai sont détenus depuis 32 ans et ils auraient déjà pu être libérés si des mesures d’exception ne leur avaient pas été appliquées.

(archive)

Vendredi 1er avril, une cinquantaine de militant·es des collectifs Artisans de la paix et Bake Bidea ont mené une occupation d’un centre d’impôts en soutien aux prisonniers basques. Cette action fut organisée pour soutenir plus spécifiquement Jakes Esnal (un ancien militant d’ETA, voir nos articles) et Ion Parot (un ancien membre du commando Itinérant d’ETA). La police est intervenue en nombre, peu avant 20h, pour déloger les manifestants qui avaient l’intention de passer la nuit sur place.

Occupation d'un centre d'impôt en soutien aux prisonniers indépendantistes

Occupation d’un centre d’impôt en soutien aux prisonniers indépendantistes