L’unité des forces spéciales de police « Terna » a réussi à capturer hier après-midi, dans le district de Nuevo Chimbote, Bernardo Laos Valencia (55 ans), le « camarade Carlos », qui aurait d’importante responsabilité dans le PCP-SL clandestin dans les provinces de Barranca et Chancay. C’est en tout cas à ce titre qu’il faisait l’objet de deux mandats d’arrêts pour « terrorisme aggravé » émis par la Cour pénale nationale de Lima.

Bernardo Laos Valencia

Bernardo Laos Valencia

Le matin du 28 juillet, les agents de la Direction contre le terrorisme (DIRCOTE) ont arrêté deux étudiants alors qu’ils arboraient un drapeau favorable à Abimael Guzman, le « Président Gonzalo » du PCP-SL. L’arrestation a été suivie de perquisition qui a permis de trouver des publication du MOVADEF, accusé par les autorité d’être le paravent légal du PCP-SL. Une audience préliminaire a décidé ce lundi de la détention provisoire des deux étudiants pour 9 mois en attendant leur procès pour « affiliation à une organisation terroriste », un délit passible d’une peine d’emprisonnement d’au moins 20 ans.

Les deux jeunes présentés par la police avec une banderole du MOVADEF dénonçant la justice

Les deux jeunes présentés par la police avec une banderole du MOVADEF dénonçant la justice

Santiago Quispe Aroni (58 ans), qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour appartenance au PCP-SL, a été arrêté à Vítor (Arequipa). Il était recherché par le tribunal de Juliaca depuis octobre 2017 pour avoir participé aux écoles de formation pour les nouveaux militants de PCP-SL mais aussi pour homicide (à Juliaca) et « vols aggravés » en mars et avril 2017 à Cusco. Pour sa capture, le programme « Most Wanted » du ministère de l’Intérieur offrait 15.000 soles.

Santiago Quispe Aroni

Santiago Quispe Aroni

José Luis Gutierrez Quispe (43 ans), un maoïste recherché au Pérou (sa tête était mise à prix par le Ministère de l’intérieur), a été arrêté fin avril dans le district de Llochegua à Huanta. Il est accusé d’avoir assuré le service de renseignement pour les maoïstes dans la région VRAEM (Valle Delos Rios Apurimac, Ene et Mantaro).

José Luis Gutierrez Quispe

De nombreux signes d’un développement des forces et des activités maoïstes sont signalées au Pérou, après une série de succès remportés par la contre-insurrection, dont l’un des plus importants est la destruction du Comité régional Huallaga du PCP-SL et l’arrestation de son dirigeant, le « camarade Artemio ». Outre les forces héritières du PCP-SL qui ont adopté une stratégie légaliste, à l’image du MOVADEF, il y a actuellement quatre forces héritières du PCP-SL qui suivent la politique de la « guerre populaire prolongée ».

La principale de ces forces est le Parti Communiste du Pérou Militarisé (Militarizado Partido Comunista del Perú PMCP) qui est devenu une organisation indépendante et qui dispose de plusieurs colonnes de guérilleros dans la région VRAEM et qui s’étend ses activités à de nouvelles zones. Ce dimanche 6 mai, le MPCP a rendu public un discours de la « camarade Helena ». Dans ce discours, elle réaffirme la nécessité de mener la révolution par les armes. Elle y décrit le MPCP comme provenant de PCP-SL mais s’en démarquant.

Le lien vers le discours du MPCP

Combattants de la guérilla maoïste au Pérou

Combattants de la guérilla maoïste au Pérou
José Luis Gutierrez Quispe

La Chambre pénale nationale du Pérou, spécialisée dans les infractions terroristes, a ordonné la libération après 25 ans de prison d’Osman Morote, considéré comme le second dirigeant en importance du PCP-SL. Morote sortira de prison en même temps que Margot Liendo et Victoria Trujillo, également dirigeants de l’insurrection maoïste dans les années ’80. Osman Morote avait a été emprisonné en 1988 et plus tard condamné à 25 ans de prison, une peine qui a été prolongée en raison l’affaire Perseus. Ce dossier est en fait l’enquête ouverte par la police nationale en 2014 contre le Mouvement pour l’amnistie et les droits fondamentaux (voir notre article). Les procureurs de l’affaire Perseus ont demandé au tribunal d’ordonner une détention préventive contre Osman Morote qui commencerait à sa libération, mais le tribunal a estimé que la détention ne pouvait être prolongée davantage.

Osman Morote

Osman Morote

Fidencio Tiquillahuanca Cristanto (55 ans), alias « Marcial », qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour « crime de terrorisme », a été capturé à San Martín de Porras, dans le district de Las Pirias (province de Jaén). Tiquillahuanca Cristanto est d’accusé d’avoir participé aux activités du PCP-SL, en participant notament à quatre assemblées en 1992 dans les villages de Yahuangate, El Pasaje, Palo Blanco, Huarmaca et Mano de León (Lambayeque).

D’autre part, la police de Chiclayo (Lambayeque), a arrêté Pedro Baldemar Barreto Tolentino (55 ans) qui était également recherché pour « crime de terrorisme ». Barreto Tolentino est accusé d’avoir, sous le pseudonyme de camarade « Eduardo », eu des responsabilité dans l’organisation du PCP-SL dans la région de Santiago de Chuco.

Fidencio Tiquillahuanca Cristanto à son arrestation

Fidencio Tiquillahuanca Cristanto à son arrestation

Dans le cadre du procès contre la direction du PCP-SL, le procureur a demandé des peine à perpétuité pour les membres de la direction du parti, certains détenus déjà détenus depuis une vingtaine d’années, d’autre arrêtés plus récemment. La perpétuité a ainsi été requise pour Abimael Guzmán, Elena Iparraguirre et Florindo Eleuterio Flores Hala.

Mais le procureur a aussi demandé des peines de 25 ans de prison contre les dirigeants du MOVADEF (Mouvement pour l’Amnistie et les Droits Fondamentaux) arrêtés en 2014 (voir notre article), qu’il accuse d’être l’actuel « bras légal » du PCP-SL. Sont ainsi visés Oswaldo Esquivel Caycho, Fernando Claudio Olórtegui Crispín et Carlos Alfonso Gamero Quispe, mais aussi Manuel Augusto Fajardo Cavero et Alfredo Víctor Crespo Bragayrac (l’avocat d’Abimael Guzman). Pour les autres membres du MOVADEF en jugement, le procureur demande 20 ans de prison.

Alfredo Víctor Crespo Bragayrac

Quatre membres de la guérilla du PCP-SL ont été capturés le 7 décembre. Ils auraient participé aux embuscades des véhicules de police à Huanta et à Huancavelica. Deux des détenus ont été identifiés comme le « camarade Raulito » et le « camarade Agustín ». Les deux autres prisonniers sont en cours d’identification. Tous appartiendraient à la colonne de guérilla dirigée par le « camarade Antonio », active dans la région de la vallée des rivières Apurímac, Ene et Mantaro (Vraem). Le camarade ‘Agustín’ est le fils d’Alejandro Borda Casafranca, le « camarade ‘Alipio », tué par les forces de sécurité en août 2013 (voir notre article). Les prisonniers ont été transférés par les airs dans la capitale.

Le trasnfert des prisonniers

Le trasnfert des prisonniers

Abimael Guzmán, le Président Gonzalo du PCP-SL, a une nouvelle fois été exclu d’une audience dans un procès consacré à l’attaque à la voiture piégée de la rue Tarata par la guérilla maoïste de Lima en juillet 1992. C’est la troisième fois qu’une telle expulsion a lieu (voir notre article). Elle fait suite aux protestations d’Abimael Guzman contre l’audition comme témoin d’un ancien parlementaire du parti de Fujimori (l’ancien président actuellement emprisonné pour corruption et crimes contre l’humanité), Marco Miyashiro, qui avait dirigé le Groupe d’enquête policières qui avait réalisé la capture en 1992 de la direction du PCP-SL. Après l’incident, l’audience à la base navale de Callao a continué. Florindo Eleuterio Flores, le Camarade Artemio a vigoureusement protesté contre l’accusation de narcotrafic.

Abimael Guzman sortant de la salle d’audience

Abimael Guzman sortant de la salle d'audience

La police nationale péruvienne a arrêté Nestor Inocencio Huaman, 53 ans, connu sous le nom « Rojo », membre présumé du Comité régional Huallaga du PCP-SL. Nestor Huamán Inocencio avait été placé en septembre 2016 sur la liste des personnes les plus recherchées par le Ministère de l’Intérieur. Accusé de « terrorisme », une importante récompense avait été offerte pour tout renseignement menant à son arrestation. C’est le Groupe de travail de renseignement et de recherche (GREIS) de la Division des enquêtes sur les crimes complexes (DIVIAC) qui est à l’origine de l’arrestation, survenue à proximité d’une ferme du village de Chontaplaya, dans la province de Leoncio Prado.

L’arrestation de Nestor Inocencio Huaman

L'arrestation de Nestor Inocencio Huaman