Dans le cadre du procès contre la direction du PCP-SL, le procureur a demandé des peine à perpétuité pour les membres de la direction du parti, certains détenus déjà détenus depuis une vingtaine d’années, d’autre arrêtés plus récemment. La perpétuité a ainsi été requise pour Abimael Guzmán, Elena Iparraguirre et Florindo Eleuterio Flores Hala.

Mais le procureur a aussi demandé des peines de 25 ans de prison contre les dirigeants du MOVADEF (Mouvement pour l’Amnistie et les Droits Fondamentaux) arrêtés en 2014 (voir notre article), qu’il accuse d’être l’actuel « bras légal » du PCP-SL. Sont ainsi visés Oswaldo Esquivel Caycho, Fernando Claudio Olórtegui Crispín et Carlos Alfonso Gamero Quispe, mais aussi Manuel Augusto Fajardo Cavero et Alfredo Víctor Crespo Bragayrac (l’avocat d’Abimael Guzman). Pour les autres membres du MOVADEF en jugement, le procureur demande 20 ans de prison.

Le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski a gracié l’ancien président Alberto Fujimori. Dans le cadre de la lutte contre l’insurrection du PCP-SL, Fujimori avait commandité et couvert d’innombrables massacres, souvent attribués par les médias à la guérilla maoïste. Condamné en 2009 à 25 ans de prison pour crimes contre l’humanité et corruption, il a officiellement été gracié pour des raisons de santé. Sauf que sa libération intervient trois jours après l’échec d’un vote au Parlement pour destituer l’actuel président. Destitution rejetée grâce à l’abstention des fidèles de l’ex-dictateur remerciés par cette grâce.

A peine publiée, l’annonce de cette grâce a poussé plusieurs milliers de personnes dans les rues de Lima, photos des victimes du régime Fujimori en mains. La police les ayant empêchét de manifester devant le Palais présidentiel, ils se sont rabattus sur la place San Martin toute proche, et à proximité du domicile privé du président Kuczynski à qui ils reprochent de ne pas avoir respecté sa promesse électorale de ne pas libérer Fujimori.

Rassemblement hier à Lima contre la grâce pour Fujimori

Quatre membres de la guérilla du PCP-SL ont été capturés le 7 décembre. Ils auraient participé aux embuscades des véhicules de police à Huanta et à Huancavelica. Deux des détenus ont été identifiés comme le « camarade Raulito » et le « camarade Agustín ». Les deux autres prisonniers sont en cours d’identification. Tous appartiendraient à la colonne de guérilla dirigée par le « camarade Antonio », active dans la région de la vallée des rivières Apurímac, Ene et Mantaro (Vraem). Le camarade ‘Agustín’ est le fils d’Alejandro Borda Casafranca, le « camarade ‘Alipio », tué par les forces de sécurité en août 2013 (voir notre article). Les prisonniers ont été transférés par les airs dans la capitale.

Le trasnfert des prisonniers

Abimael Guzmán, le Président Gonzalo du PCP-SL, a une nouvelle fois été exclu d’une audience dans un procès consacré à l’attaque à la voiture piégée de la rue Tarata par la guérilla maoïste de Lima en juillet 1992. C’est la troisième fois qu’une telle expulsion a lieu (voir notre article). Elle fait suite aux protestations d’Abimael Guzman contre l’audition comme témoin d’un ancien parlementaire du parti de Fujimori (l’ancien président actuellement emprisonné pour corruption et crimes contre l’humanité), Marco Miyashiro, qui avait dirigé le Groupe d’enquête policières qui avait réalisé la capture en 1992 de la direction du PCP-SL. Après l’incident, l’audience à la base navale de Callao a continué. Florindo Eleuterio Flores, le Camarade Artemio a vigoureusement protesté contre l’accusation de narcotrafic.

Abimael Guzman sortant de la salle d'audience

La police nationale péruvienne a arrêté Nestor Inocencio Huaman, 53 ans, connu sous le nom « Rojo », membre présumé du Comité régional Huallaga du PCP-SL. Nestor Huamán Inocencio avait été placé en septembre 2016 sur la liste des personnes les plus recherchées par le Ministère de l’Intérieur. Accusé de « terrorisme », une importante récompense avait été offerte pour tout renseignement menant à son arrestation. C’est le Groupe de travail de renseignement et de recherche (GREIS) de la Division des enquêtes sur les crimes complexes (DIVIAC) qui est à l’origine de l’arrestation, survenue à proximité d’une ferme du village de Chontaplaya, dans la province de Leoncio Prado.

L'arrestation de Nestor Inocencio Huaman

Martha Huatay a été libérée après avoir purgé une peine de 25 ans de prison. Elle avait été capturé le 17 octobre 1992 à Lima. Agée de 74 ans, elle a quitté la prison d’Ancon dans le nord de Lima en présence de dizaines de journalistes. Connue sous le nom « camarade Rosa » ou « camarade Mary », cette avocate avait été condamnée par la justice péruvienne comme une des dirigeantes du PCP-SL, ayant notamment la responsabilité de la direction du Secours Populaire et des Avocats Démocrates. Contre l’avis du procureur, le tribunal avait estimé à l’époque qu’elle n’appartenait pas au Comité central du PCP-SL, ce qui explique sa condamnation à 25 ans et non à la perpétuité. Sa libération est intervenue malgré une tentative du procureur antiterroriste qui a demandé son arrestation dans le cadre du procès, qui se déroule actuellement, de l’attaque à la voiture piégée par la guérilla urbaine du PCP-SL du quartier huppé de Miraflores.

Martha Huatay

Un sous-officier de police est mort hier dimanche dans un affrontement avec des combattants du PCP-SL dans la région de la vallée de l’Apurimac, Ene et rivières Mantaro (VRAEM). La fusillade a eu lieu lors d’une opération de contre-guérilla menées par les forces de sécurité dans la province de Huanta Pucacolpa, (région d’Ayacucho). Toute l’immense région VRAEM est sous la loi martiale. Les forces gouvernementales tentent d’y liquider les guérillas maoïstes qui y opèrent.

Opération des forces anti-guérilla dans la région VRAEM

Ce vendredi 8 septembre s’est ouvert à Lima le procès de 35 militaires accusés d’avoir assassiné plus de 100 prisonniers du PCP-SL .
Le 18 juin 1986, des détenus membres du PCP-SL se mutinent dans trois pénitenciers : San Juan de Lurigancho, El Fronton, et la prison pour femmes de Santa Monica. Ils prennent des otages et exigent la libération de 500 prisonniers. Les 18 et 19 juin 1986, le gouvernement envoie l’armée à la prison d’El Fronton, située sur une île au large de la capitale  péruvienne. La Marine mènera l’assaut et 133 prisonniers y seront assassinés. Selon le rapport de la Commission péruvienne de la vérité, les militaires ont exécuté d’une balle dans la nuque un « nombre indéterminé » de détenus qui s’étaient rendus. Selon une commission parlementaire, l’armée aurait agi de la même manière lors de l’assaut mené la même nuit sur la prison de Lurigancho.
Le ministère public a requis des peines allant de 25 à 30 ans de prison et  des indemnisations pour un total de 1,6 million de dollars destinées aux  familles des victimes. 80 personnes ayant participé à la mutinerie devraient être entendues pour témoigner des violences des militaires. L’ancien président Alan Garcia, au pouvoir à l’époque, et plusieurs membres de son gouvernement devraient aussi comparaître.

Alan Garcia, à gauche de la photo, devant devant les corps des prisonniers assassinés

Quelques jours après le retour à l’école après plus de 50 jours d’une grèves qui avait donné lieu à de nombreux incidents (voir nos articles ici et ici), les enseignants de la région métropolitaine de Lima métropolitain ont arrêté hier le travail pendant 24 heures pour demander la démission du ministre de l’Éducation. La police antiémeute a fait barrage à leur manifestation qui se dirigeait vers le siège du Congrès, et a tiré des grenades lacrymogènes sur la grande avenue Abancay, dans le centre-ville de Lima. De nombreux passants et manifestants ont été incommodés.

Incidents hier à Lima

Des groupes d’enseignants en grève se sont affrontés avec la police avant-hier, vers 13H, dans l’avenue Javier Prado, à Lima. Les agents ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui convergeaient vers la Plaza San Martín. Beaucoup de manifestants se sont retirés dans les rues voisines. Un autre groupe d’enseignants a parcouru l’avenue Arequipa générant des embarras de circulation dans le district de San Isidro. Un autre groupe d’enseignants a tenté d’atteindre le stade Monumental où se déroulera le jeu entre les équipes de football du Pérou et de Bolivie. Il y a eu au moins une arrestation. Il y a deux semaines, cette grève avait déjà généré des affrontements (voir notre article).

Affrontements avant-hier à Lima