Le 21 novembre, le Palestinien Anan Yaeesh — ancien prisonnier palestinien détenu aujourd’hui en Italie — comparaîtra avec Ali Irar et Mansour Doghmosh devant le tribunal de L’Aquila, où le procureur présentera ses réquisitions, avec la présence annoncée de l’ambassadeur israélien. Sa campagne de soutien appelle à un large rassemblement ce vendredi 21 novembre à 9h30, au 68, Via XX Settembre, devant le Tribunal de L’Aquila.

Anan, transféré récemment dans la prison de haute sécurité de Melfi, est maintenu loin de ses soutiens (voir notre article). Arrêté en janvier 2024 et accusé de liens avec les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, il avait pourtant échappé à une extradition vers Israël en mars, les juges estimant qu’il y risquerait la torture. Alors qu’Ali et Mansour ont été libérés, Anan reste détenu, son procès ayant été plusieurs fois retardé.

Teuta Hoxha, l’une des « Filton 24 » incarcérés au Royaume-Uni pour une action directe visant l’entreprise israélienne Elbit en 2024, est en détention préventive. Au côté de 5 autres prisonniers, elle mène une grève de la faim collective et tournante contre la criminalisation de Palestine Action, pour la libération de tous les prisonniers pro-palestiniens et pour exiger la fin de la coopération britannique avec Elbit Systems (voir notre article). Entre sa première grève de la faim d’août 2025 et celle-ci, Teuta Hoxha a publié une déclaration dont nous publions un extrait (voir ici) :

[…] La stratégie employée par l’État a fait de nous des cibles à l’intérieur même des prisons. Nous sommes les souffre-douleur de la proscription [de Palestine Action].

Nous avons été licenciés, on nous a refusé des emplois, on nous a traités de terroristes, on nous a harcelés par des gardiens, nos visites ont été annulées, notre courrier bloqué, et j’ai dû entamer une grève de la faim de 28 jours pour obtenir ce dont j’avais besoin. Nos demandes de mise en liberté sous caution ont été systématiquement rejetées, et mes coaccusés masculins sont détenus dans des conditions insalubres et déprimantes. Mais l’affaire des 24 de Filton doit être replacée dans un contexte plus large.

On ne nous dit peut-être pas grand-chose en tant que prisonniers, et nous sommes souvent les derniers à être informés de ce qui nous concerne, mais ce qui est clair comme de l’eau de roche, c’est que ce qui est criminalisé, ce n’est pas « l’extrémisme », mais l’identité palestinienne elle-même.

Les soutiens états-uniens à Mumia Abu Jamal organisent une marche de 160km en 13 étapes du 28 novembre au 9 décembre (jour du 44ᵉ anniversaire de son arrestation). À chaque étape du parcours, seront organisées des conférences de presse et des rencontres entre les marcheurs et la population. Cette initiative a pour objectif de sensibiliser les habitants de Pennsylvanie sur les conditions de vie des prisonniers et l’état de leur santé. À ce propos, Mumia n’a toujours pas de rendez-vous pour les traitements dont il a absolument besoin pour retrouver une vue normale (voir notre article). Cette marche sera l’occasion de dénoncer cette politique négligence médicale.

Depuis la prison de Trente, l’anarchiste italien Massimo Passamani a annoncé qu’il renonçait volontairement pendant une semaine à sa permission de sortie pour travailler. Un geste destiné à exprimer sa solidarité avec les membres de Palestine Action détenus au Royaume-Uni, actuellement en grève de la faim, ainsi qu’avec Luca Dolce, lui aussi engagé dans cette lutte collective (voir notre article). Passamani explique que cette décision n’est pas adressée à l’administration pénitentiaire, mais à toutes celles et ceux qui, dans le monde, se mobilisent contre le génocide du peuple palestinien. Dans une déclaration (lire en entier), il évoque la force qu’il puise dans les luttes menées par les prisonniers palestiniens et les militants incarcérés en Grande-Bretagne, soumis à une répression féroce.

[…] La force qui me parvient depuis les prisons britanniques — et qui reflète à son tour la ténacité de cette résistance que les prisons sionistes et les centres de détention administrative ne parviennent pas à briser, malgré l’isolement, la torture et les viols — prend non seulement la forme d’une communauté d’éthique et d’idéaux, mais aussi celle de l’intensité des émotions que je ressens en lisant les déclarations des grévistes de la faim.

Je suis convaincu, parce que je le sens dans chaque fibre de mon être : l’élan mondial contre le génocide à Gaza et contre le système global qui le rend possible est un nouveau départ, un commencement.

En plus de ce qui s’est passé dans les rues, dans les ports, dans les universités ; en plus des sabotages menés jour et nuit, les protestations qui relient les prisonniers par-delà les barreaux, les pays et les continents en sont également un signe important.

Avant tout parce que la relation qui se tisse entre « dedans » et « dehors » est une relation de réciprocité et de circularité, et non un simple soutien allant de « l’extérieur » vers « l’intérieur ». Le fait que la fermeture de tous les établissements d’Elbit Systems au Royaume-Uni fasse partie des revendications des Prisoners for Palestine montre la volonté de ne pas séparer son propre destin de la libération de la Palestine — un objectif qui exige rien de moins que la subversion mondiale des rapports de pouvoir et d’exploitation, dont le colonialisme de peuplement sioniste est un élément essentiel. […]

L’Anarchist Black Cross de New York City vient de publier une nouvelle édition, en anglais, de son « Guide illustré des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre » (disponible en cliquant ici). On y trouve de courtes biographies, des photos et des mises à jour d’adresses concernant des prisonniers issus des mouvements africains-américains, antifascistes, antispécistes ainsi que des luttes autochtones aux États-Unis.

Suite à une action militante contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems à Ulm début septembre, cinq militants ont été placés en détention provisoire (voir notre article). Outre les accusations d’intrusion et de dégradation de biens, ils sont également accusés d’appartenance à une organisation criminelle. Daniel, Leandra, Vi, Walt et Zo ont été répartis dans différentes prisons du sud-ouest de l’Allemagne et subissent diverses formes de harcèlement. Afin de les soutenir, le Rote Hilfe Stuttgart organise une campagne pour leur écrire et leur distribuer leurs courriers.

Nom des prisonniers : Daniel (iel/aucun pronom, écrire en anglais), Leandra (elle, écrire en anglais/espagnol), Vi (iel/aucun pronom, écrire en allemand/anglais), Walt (iel/aucun pronom, écrire en anglais) et Zo (iel/aucun pronom, écrire en anglais)

Adresse : Rote Hilfe eV · Böblinger Straße 105 · 70199 Stuttgart

Le tribunal régional de première instance de la 7e chambre de Bayugan City a rejeté une requête urgente de permission de sortie déposée par la prisonnière politique et organisatrice paysanne Virgie Valdez, qui demandait une permission temporaire pour assister à l’enterrement de sa mère le 13 novembre dernier. La décision du tribunal a invoqué des « préoccupations sécuritaires extrêmement élevées et non atténuables ». Cette décision a été soutenue par le Bureau de gestion des prisons (BJMP) qui a indiqué que Mme Valdez est « actuellement classée comme détenue à haut risque » en raison de son prétendu « ancien statut de membre haut placée de la Nouvelle Armée populaire (NPA) ».

Le vendredi 7 novembre à Beyrouth, le dirigeant de gauche bahreïni Ibrahim Sharif a participé à la 34e session de la Conférence nationale arabe avec la participation de plus de 250 personnalités arabes dont le communiste libanais Georges Abdallah ou encore la dirigeante du FPLP et féministe palestinienne Mariam Abu Daqqa. Dès son retour et son arrivée à l’aéroport de Manama, il a été arrêté sous prétexte de diffuser de « fausses informations via les réseaux sociaux et de tenir des propos offensants à l’égard des pays arabes frères et de leurs dirigeants ». Aujourd’hui, il est détenu depuis une semaine dans l’attente d’une enquête. Déjà en 2011, il avait été arrêté et placé en détention pour son rôle présumé dans le soulèvement populaire qui avait embrassé Bahreïn puis libéré en juin 2015 suite à une campagne internationale de soutien. Par ailleurs, il a été secrétaire général de la National Democratic Action Society (Wa’ad), un parti laïque de gauche dissous par un tribunal bahreïni en mai 2017.

Mercredi 12 novembre au Chat Noir à Toulouse, une cinquantaine de personnes ont participé à la troisième édition de nos soirées mensuelles Faisons Front sur la lutte des révolutionnaires dans les prisons du fascisme turc. Après un retour sur l’histoire des résistances dans les prisons en Turquie, nous avons eu l’honneur d’écouter l’ancienne prisonnière politique Şükriye Akar, dont le mari Fikret Akar est en grève de la faim depuis le 30 mars 2025. Avec plusieurs prisonniers révolutionnaires en grève de la faim, dont Serkan Onur Yılmaz et Ayberk Demirdöğen sont en jeûne jusqu’à la mort, ils luttent contre les nouvelles prisons dites de type « puits » qui imposent des conditions de détention particulièrement inhumaines. Ensuite, nous avons pu écouter une intervention de Young Struggle sur l’importance de la résistance dans et hors les prisons contre le régime fasciste turc qui continue de réprimer durement la gauche révolutionnaire. La soirée s’est conclue par quelques questions (notamment sur la criminalisation des révolutionnaires de Turquie en Europe), puis une photo de solidarité et un atelier d’écriture à différent·es prisonnier·es politiques de Turquie.

Afin de soutenir les prisonniers pro-palestiniens en grève de la faim depuis le 2 novembre (voir notre article), Prisoners For Palestine appelle à se rassembler devant plusieurs prisons britanniques ce weekend. Actuellement, 6 prisonniers mettent leur vie en danger et exigent que le Royaume-Uni rompe ses liens avec Elbit Systems, mette fin à l’interdiction de Palestine Action, garantisse la libération sous caution immédiate des 33 prisonniers britanniques pour leur engagement pro-palestinien et la fin de la censure en détention.