Un récent communiqué du MLKP a rendu hommage à Osman Nuri Ocaklı (nom de guerre Şervan Karadeniz), assassiné lors d’une attaque aérienne ciblée de l’État turc au Rojava le 12 juin dernier. Membre de la minorité des Lazes de la mer Noire, Osman Nuri était engagé dans la lutte révolutionnaire depuis 35 ans. Il était né le 5 septembre 1966 à Fındıklı, dans la province de Rize, au nord de la région de la mer Noire en Turquie. Il a rejoint la lutte révolutionnaire pendant ses années de lycée. En 1983, il s’est rendu à Diyarbakır pour y suivre des études universitaires et a appris à connaître de plus près la lutte du peuple kurde. Après avoir passé près de dix ans derrière les barreaux, il a finalement été libéré en 2013, date à laquelle il s’est rendu au Rojava et a assumé la responsabilité de défendre la révolution dans cette région. Les frappes aériennes sont incessantes au Rojava: le 8 octobre une frappe a tué 29 élèves de l’Académie des forces de sécurité près de Dêrîk.

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Depuis le 5 octobre, la Turquie bombarde les infrastructures civiles du Rojava et de tout le nord-est de la Syrie. La principale centrale électrique et les 4 réseaux de distribution électrique de la région de Cizire ont été mis hors service. La centrale électrique d’al-Suwaydia (Siwêdiyê), adjacente au champ petrolifère de Rimelan, a mise hors service, ce qui a entraîné une pénurie d’électricité, d’eau et de gaz pour 2 millions de personnes dans la région. 5 hôpitaux centraux, 15 hôpitaux privés et 35 centres de santé à Derik, Qamışlo, Amude, Hesekê et Shaddadi ont été privés d’électricité. Avec les coupures d’électricité, la plupart des stations de pompage d’eau sont également hors service. La station de Suwadiya sert également de centre principal de distribution de gaz. Les avions turcs ont aussi bombardé l’usine qui produit et distribue environ 13 000 bouteilles de gaz par jour. Cette attaque devrait créer un énorme problème d’approvisionnement en gaz.

Enfin, une centaine de villages situés à l’ouest d’Ain Issa ont été privés d’électricité à la suite des bombardements turcs sur les centrales électriques de la région. La vague d’attaques dans cette région a également visé le village d’Ebu Sira, où l’approvisionnement en eau de la cimenterie a été coupé. La ligne électrique de la cimenterie alimentait les villages à l’ouest du district et le district de Jirin.

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Jeudi, la Turquie a mené des frappes aériennes intensives contre de nombreuses infrastructures civiles dans le nord de la Syrie. De nombreux drones tueurs et avions de combat ont bombardé des stations de distribution d’électricité, des stations de pompage d’eau, des installations de production de pétrole et de gaz ainsi que des stations-service, des barrages hydrauliques, des usines, un camp de personnes déplacées et plusieurs villages. Les infrastructures énergétiques de Hassaké, Qamishlo et Amûdê, entre autres, ont été détruites et de larges parties de ces régions sont privées d’électricité. Un hôpital a été entièrement détruit lors d’un raid aérien de l’armée turque à Dêrik (Al-Malikiya – photo). Pour l’heure, on ignore si le bombardement a fait des victimes. L’incident n’a été connu que vendredi midi, car le réseau téléphonique ne fonctionne plus dans une grande partie de la région en raison d’une panne d’électricité généralisée suite aux bombardements.

Jusqu’à présent, plus de quarante installations ont été bombardées. De nombreuses cibles ont été frappées à plusieurs reprises. Les frappes aériennes turques ont fait douze morts et autant de blessés. Six des morts sont des membres des forces de sécurité, les autres des civils. Ce même jeudi, un drone turc – a priori un Anka, de type MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] exploité par le MIT (le service de renseignement turc) a été abattu par un F-16 de l’US Air Force au-dessus de la région d’Hassaké après être entré dans une zone d’opération restreinte [ROZ] mise en place pour protéger les troupes américaines déployées dans la région.

 

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Dimanche passé, une attaque de drone turc a coûté la vie à deux membres des forces de sécurité intérieure à Qamishlo (voir notre article). Les Unités de défense du peuple (YPG) du Rojava ont annoncé qu’une des deux personnes tuées était de l’un de leurs principaux commandants, Mûzellîf Taşkin (nom de guerre Aslan Qamişlo). Ce jour là, la Turquie a mené simultanément deux frappes de drones. La première attaque a visé le véhicule dans lequel voyageait le commandant des YPG. Lorsque les gens se sont précipités pour leur venir en aide, les lieux ont été de nouveau attaqués, faisant huit blessés civils.

Aslan Qamişlo est né en 1974 dans un village du district de Çukurca à Hakkari. Adolescent, il rejoint le PKK. Après de longues années de résistance dans les montagnes, notamment dans les régions de Botan, Zagros, Behdinan et Qandil, il se rend au Rojava en 2013 pour participer à la défense de la révolution. Il a participé à de nombreuses offensives contre l’Etat islamique et d’autres milices jihadistes et a joué un rôle comme commandant dans la libération de Kobanê, Raqqa, Tabqa, Manbij et Deir ez-Zor. Il a également joué un rôle décisif dans l’établissement et l’expansion des forces de sécurité.

 

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Les attaques de drones turcs continuent au Rojava et au Kurdistan irakien. Vendredi 15 septembre, deux membres du commandement du Conseil militaire de l’YPJ, Nûcan Ocalan et Canda Cûdî, ainsi que la commandante du Conseil militaire de Manbij, Şervîn Serdar, ont été tuées à Manbij (photo). Şervîn Serdar est née en 1981 dans la ville de Dirbêsiyê. À l’âge de dix-sept ans, elle rejoint le mouvement de libération kurde dans les rangs de la guérilla du PKK. Elle arrive au Rojava au début de la révolution du Rojava avait participé activement à la défense de la région. Dimanche, une attaque de drone turc a coûté la vie à deux membres des forces de sécurité intérieure à Qamishlo (photo). Lorsque des civils sont venus au secours des victimes, le site de l’attaque a été de nouveau ciblé. Depuis le début de l’année, plus de 70 personnes ont été tuées lors de plus de 50 attaques de drones au Rojava. Parmi eux, quinze étaient des civils travaillant généralement pour l’administration autonome, les autres appartenaient aux forces de défense et de sécurité.

Toujours dimanche, c’est au Kurdistan irakien que les forces turques ont une nouvelle fois frappé, tuant trois combattants des Unités de Résistance de Shengal (YBŞ) – la région où les guérilla kurdes ont sauvé les Yezidis du génocide de l’État islamique.Les fascistes turcs ne procèdent pas que par frappe aérienne: lundi, un homme armé a abattu Deniz Cevdet Bülbül, le réprésentant du Congrès National du Kursdistan (KNK) à Erbil.

 

 

L’explosion d’une bombe a détruit une voiture occupée par des mercenaires au service de l’occupant turc dans le district de Zeydiyê, à Afrin. Il y aurait eu des morts et des blessés dans l’explosion et Abu Emar, chef du conseil local d’Afrin, l’institution coloniale créée par l’État turc pour gouverner le canton kurde d’Afrin, se trouvait également à bord du véhicule. Canton le plus occidental du Rojava, Afrin est sous occupation turque depuis 2018. Les jihadistes syriens armés et payés par les Turcs, la Division Hamza (Furqat al-Hamza) et la Brigade Suleiman Shah (Al-Amshat), y font régner la terreur, perpétrant enlèvements, extorsions, pillages, torture et abus sexuels sur les habitants d’Afrin. Sont particulièrement visées les femmes kurdes. Au moins 99 femmes ont été tuées, 74 violées ou agressées sexuellement, et plus d’un millier enlevées à Afrin depuis l’occupation de la région.

Le 20 juillet 2015, un attentat-suicide commis par le Daesh avec la complicité des services secrets turcs dans la ville frontière de Suruç fait 33 morts et une centaine de blessés parmi les jeunes du Parti socialiste des opprimés (ESP) qui se rendaient dans un chantier de reconstruction de Kobane, au Rojava. La police turque a attaqué lundi à Istanbul des groupes de jeunes qui distribuaient des tracts pour marquer le 8e anniversaire du massacre de Suruç. La police a placé 44 personnes en garde à vue. Les jeunes, qui ont été arrêtés lundi soir, ont été amenés au tribunal mardi. Alors que 35 des 44 personnes ont été libérées, 9 ont placées en détention préventive et renvoyées devant un juge  pour « résistance à des officiers dans l’exercice de leurs fonctions ». Des jeunes ont protesté contre ces arrestations et se sont rassemblés devant le palais de justice en scandant « Justice pour Suruç, justice pour tous ».

Un rassemblement de commémoration pour Suruç aura lieu demain jeudi, de 16:00 à 17:00, à la gare centrale à Bruxelles.

 

L’armée turque a bombardé le village de Tal Shair (Til Şeîr), à dix kilomètres au nord-ouest de Tirbespiyê dans le canton de Qamishlo, et a simultanément attaqué une voiture sur la route de Beyandor avec un drone. L’attaque par drone a tué la co-présidente du canton de Qamishlo (le plus important du Rojava), Yusra Darwish (Yusra Derwêş), son adjoint Lîman Şiwêş et le chauffeur, Firat Tûma. Le co-président de l’administration du canton de Qamishlo, Gabi Shamoun (Gabî Şemûn), a survécu à l’attaque avec des blessures. Les frappes de drones, régulières et meurtrières, font partie de la guerre de basse intensité par laquelle, sans attirer l’attention de la presse internationale, le fascisme turc tente d’éliminer progressivement la révolution au Rojava. Sept civils et 14 combattants ont été tués par la dernière vague d’attaques de drones, qui a également fait de nombreux blessés, dont des enfants. Vendredi, un hôpital à Tall Rifat a été bombardé et quatre personnes ont été blessées, certaines gravement.

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Dans le cadre de sa guerre de basse intensité contre le Rojava, la Turquie utilise comme arme le contrôle du débit de l’Euphrate, enfreignant l’accord signé avec la Syrie en 1987. Cet accord stipule que la Turquie doit libérer 500 mètres cubes d’eau par seconde, une ressource ensuite partagée avec l’Irak. Après que les Forces Démocratiques Syriennes aient reprise, en 2015,  les barrages de Tişrîn et de Tabqa à l’État islamique, la Turquie a commencé à réduire le débit de l’eau de l’Euphrate à seulement 200 mètres cubes par seconde. Avec la hausse des températures estivales, la consommation d’eau augmente et l’évaporation intensifie les problèmes de pénurie et de pollution de l’eau.

La réduction du débit a des répercussions importantes sur l’agriculture, ainsi que sur l’électricité, car la priorité est donnée à l’eau potable, suivie de près par les besoins agricoles (140 et 160 mètres cubes d’eau sont utilisés chaque seconde pour l’irrigation). Cela signifie une diminution du débit conscacré aux centrales hydroélectriques. La difficulté à obtenir l’eau nécessaire menace d’endommager 90 000 hectares de de céréales et de vergers. Depuis l’été 2020, 400 000 hectares de terres agricoles sont sans eau. 600 000 hectares de terres agricoles le long de l’Euphrate pourraient être endommagés en raison de la diminution continue de l’eau du fleuve par la Turquie.

L’incendie des récoltes compte parmi les formes de guerre de basse intensité menée par le fascisme turc et les gangs islamistes contre le Rojava. Les formes les plus courantes sont les incendies provoqués l’explosions d’obus tirés par dessus la frontière turco-syrienne et l’actions de saboteurs locaux. Ces derniers temps, une nouvelle série d’incendies délibérés de récoltes ont été déclenché par des inconnus. Ces actes menacent la sécurité alimentaire de la région et causent d’importantes pertes matérielles à la population locale. Les forces de sécurité du Rojava ont récemment arrêté un incendiaire. Celui-ci a reconnu a reconnu des incendies et des tentatives de racket. Il recevait, d’un réseau basé en Turquie, des cartes SIM et les coordonnées de fermiers locaux appartenant aux communautés assyrienne et kurde dans la région de Tal Tamir.

 

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