Hier, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblées, sur la place Pouchkine à Moscou, pour exiger le départ du pouvoir de Poutine. Selon Sergueï Oudaltsov, leader du Front de gauche et principal organisateur de cette marche,  plus de 100 000 personnes» ont répondu à l’appel de l’opposition. Les intimidations n’ont pourtant pas manqué: série de perquisitions au domicile des principales figures du mouvement anti-Poutine, fermeture des sites web de l’opposition, énorme déploiement de forces etc. Plus de 12.000 membres des forces de l’ordre (policiers, unités anti-émeutes et troupes du ministère de l’Intérieur) étaient déployés dans le centre-ville, où de nombreuses rues sont complètement fermées à la circulation, avec notamment des camions-benne des services municipaux disposés en travers des artères

Le 5 juin, les députés de la Douma avaient tenté de dissuader les opposants en adoptant un nouvel arsenal répressif. La nouvelle loi prévoit des amendes de 7 300 euros pour des personnes physiques et de 25 000 euros pour des organisations politiques en cas « d’infraction à l’ordre public ». Une définition suffisamment vague pour laisser les coudées franches au pouvoir.

Russie: Intidimation policière en échec

Plusieurs leaders de l’opposition russe ont été l’objet de perquisition aujourd’hui, et notamment le dirigeant de l’Avant-garde de la Jeunesse Rouge qui est aussi la figure de proue du Front de gauche, Serguei Oudaltsov. Une dizaine de personnes au total devraient subir une perquisition a indiqué un porte-parole de la police précisant qu’elles étaient liées à une enquête sur une précédente manifestation, le 6 mai dernier, qui s’était terminée par « des désordres massifs ». A l’issue de cette manifestation, qui avait rassemblé plus de 20 000 personnes, des heurts avaient éclaté faisant plusieurs blessés parmi les manifestants et les policiers. Ces perquisitions interviennent surtout la veille d’une nouvelle mobilisation anti-Poutine…

Russie: Harcèlement policier contre Sergueï Oudaltsov

Ce matin, plusieurs dizaines de personnes s’étaient rassemblées devant la Douma, chambre basse du Parlement, où, dans le courant de la journée, devait être examiné en deuxième lecture un projet de loi qu’elles dénoncent. Le texte prévoit des amendes considérables pour les participants et les organisateurs de rassemblements non autorisés ou en cas de troubles de l’ordre public lors de manifestations. Les opposants réunis ce matin dénoncent une violation de la constitution dans la mesure où son article 31 prévoit que ‘les citoyens ont le droit de se réunir librement, pacifiquement, sans armes, pour des manifestations’. Environ vingt personnes (cinquante selon les manifestants) ont été interpellées pour avoir organisé une action non autorisée devant la Douma et tenté d’en bloquer l’accès à l’aide de chaînes de vélos. Certaines d’entre elles ont été remises en liberté.

Interpellation à Moscou

Interpellation à Moscou

Tous les 31 des mois comptant 31 jours, des groupes d’opposants tentent de se réunir pour réclamer l’application de l’article 31 de la constitution garantissant la liberté de rassemblement. Hier, à Moscou et à Saint-Pétersbourg, la police est intervenue pour empêcher toute manifestation. A Moscou, plus de 80 personnes ont été interpellées sur la place Trioumfalnaïa (centre-ville) pour participation à un rassemblement non-autorisé. A Saint-Pétersbourgh, la police a procédé à une dizaine d’interpellations pour le même motif.

Par ailleurs, ce matin, le militant du mouvement ‘L’Autre Russie’ Dmitri Karouev, âgé de 20 ans, a été condamné à une peine de quinze jours de prison pour avoir craché sur un portrait de Vladimir Poutine lors d’une manifestation le 6 mai dernier. Le tribunal l’a reconnu coupable de troubles légers à l’ordre public. La défense, qui a fait appel de cette condamnation, a souligné que par ce geste, le militant n’avait fait que montrer son sentiment personnel à l’égard de la personne sur le portrait, ce qui n’est nullement à considérer comme un trouble de l’ordre public.

Le 6 mai dernier, une énorme manifestation contre l’investiture de Vladimir Poutine avait eu lieu à Moscou. Plusieurs centaines de personnes avaient été interpellées durant le cortège, ainsi que les jours suivants. En outre, les autorités ont ouvert une enquête pénale pour ‘troubles massifs à l’ordre public’ et ‘recours à la violence contre des représentants de la force publique’. Hier et aujourd’hui, les autorités russes ont procédé à trois arrestations. Une jeune fille de 18 ans est soupçonnée d’avoir jeté des pierres sur des policiers tandis que deux hommes sont accusés ‘d’avoir traversé un cordon de police, frappé des policiers à coups de pied et d’avoir pratiqué des prises d’étranglement à leur encontre’. L’opposition, par l’intermédiaire d’un de ses leaders Alexei Navalny, a dénoncé ces arrestations, jugeant que les preuves n’était pas suffisantes pour justifier les arrestations, ajoutant ‘… nous avons des millions de preuves d’actes illégaux de la part des policiers qui ont représenté plus e danger qu’une jeune fille de 18 ans avec sa pierre’. Elle dénonce également la présence de provocateurs dans la manifestation.

Arrestation d’un opposant russe

Arrestation d'un opposant russe

Un tribunal de Moscou avait ordonné mardi l’évacuation de ce campement dans le parc de Tchistye Proudy, en centre ville, organisé pour protester contre la violente répression d’une manifestation de l’opposition près du Kremlin le 6 mai, la veille de l’investiture de Vladimir Poutine à la présidence. Mercredi, à l’aube, la police antiémeute a fait évacuer le parc. 23 personnes ont été interpellées.

vidéo des manifestants tentant de bloquer le bus transportant les interpellés

Russie: La police fait évacuer un camp anti-Poutine

Dimanche, plusieurs dizaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées en protestation à l’investiture de Vladimir Poutine, avant que les forces de l’ordre n’interviennent violemment pour disperser la foule à coup de matraques. Les heures qui s’en sont suivis ont fait des dizaines de blessés parmi les manifestants. Les autorités avaient également procédé à plus de 400 interpellations. Depuis lors, les rassemblements sont quotidiens à Moscou. Aujourd’hui, le Comité d’enquête russe a annoncé qu’il avait ouvert une enquête suite à la publication, sur internet, d’une vidéo montrant une femme se faisant frapper par un policier. On peut y voir un policier anti-émeute donnant un violent coup de pied dans le ventre d’une jeune femme déjà au sol et traînée par plusieurs policiers. Une enquête pour ‘abus de pouvoir avec recours à la force’ a été ouverte.

Par ailleurs, les deux fameux opposants Alexeï Navalny et Sergueï Oudalstov, interpellés quasi quotidiennement depuis dimanche, ont été condamnés mercredi à quinze jours de prison. Jeudi, ils ont en outre été convoqués dans le cadre d’une enquête pour ‘appel à des troubles massifs’ et ‘violence contre des personnes dépositaires de l’autorité publique’ lors de la manifestation de dimanche, des délits passibles respectivement de trois et did ans de détention.

Violences policières à Moscou

Violences policières à Moscou

Hier soir, les quelques centaines de manifestants anti-Poutine qui avaient passé la nuit d lundi à mardi devant le monument aux héros et qui en avaient été délogés par la police (cf notre article d’hier) se sont rassemblés place Pouchkine pour poursuivre leurs actions de protestation. Très rapidement, les forces de l’ordre sont à nouveau intervenues et ont interpellé une cinquantaine de personnes, avant de disperser la foule. Celle-ci s’est alors dirigée vers un autre endroit, où la police anti-émeute a procédé à de nouvelles interpellations. Tout comme la veille, le blogeur anti-corruption Alexeï Navalny et le ‘prisonnier politique professionnel’ Sergueï Oudaltsov figuraient parmi les personnes arrêtées.

Interpellation à Moscou

Interpellation à Moscou

Les manifestations se poursuivent à Moscou pour s’opposer au renouvellement du mandat de Vladimir Poutine au Kremlin. Après la manifestation de dimanche, la tentative de rassemblement de lundi devant le Kremlin, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi soir pour un sit-in nocturne près du Kremlin à l’appel de deux militants de l’opposition, Sergueï Oudalstov (dirigeant du Front de Gauche et responsable de l’Avant-Garde de la Jeunesse Rouge) et Alexeï Navalny (blogeur anti-corruption). Tous deux ont été interpellés dans le courant de la nuit, et relâchés ce matin à l’aube. Ils seront jugés le 11 mai et risquent une amende allant jusqu’à 1000 roubles (25 euros). Dès leur libération, ils ont rejoint la centaine de manifestants toujours sur place, aux pieds du monument aux héros de Plevna. Vers 11h, la police anti-émeutes a procédé à une vingtaine d’interpellations afin de disperser le sit-in, justifiant son intervention par des travaux de nettoyage et de réparations sur le monument (alors que les 8 et 9 mai sont des jours fériés en Russie!), d’où la nécessité d’évacuer les lieux. Depuis dimanche, la police a annoncé l’interpellation de plus de 750 manifestants.

Plus de 250 personnes ont été interpellées ce dimanche au cours d’un rassemblement à Moscou contre le retour au Kremlin de Poutine, à la veille de son investiture. Le rassemblement d’opposition (au moins 20.000 personnes) a donné lieu à des incidents, la police frappant les manifestants avec des matraques pour les disperser. Des projectiles ont alors été lancés contre les policiers. Parmi les personnes interpellées figure Sergueï Oudaltsov, responsable de l’Avant-garde de la jeunesse rouge et figure de proue du Front de Gauche. Sergueï Oudaltsov a été arrêté tellement de fois qu’il est surnommé le « prisonnier politique professionnel »…

Russie: Répression d’une manifestation anti-Poutine