La 4e chambre correctionnelle de la cour d’appel du Hainaut a prononcé vendredi une peine de travail de 150 heures contre un syndicaliste de la CGSP qui avait porté des coups à des policiers bruxellois lors de la manifestation nationale du 6 novembre 2014. Le Liégeois avait écopé de cette peine en première instance à Bruxelles mais la cour d’appel bruxelloise l’avait ensuite condamné à huit mois de prison avec sursis.

La cour de cassation avait cassé l’arrêt de la cour d’appel de Bruxelles, estimant que celle-ci n’avait pas assez motivé son refus d’entendre des témoins. Le dossier a donc été renvoyé devant la cour d’appel du Hainaut qui a auditionné trois policiers bruxellois et deux syndicalistes liégeois. Des policiers en civil étaient intervenus pour interpeller un manifestant qui agitait un drapeau devant les policiers. L’homme a été plaqué au sol et menotté avec des liens en plastique. C’est alors que l’inculpé et un autre manifestant se sont rapprochés. Les policiers s’en sont alors pris à eux et c’est en résistant que des coups ont été portés aux policiers.

La manifestation du 6 novembre 2014

La manifestation du 6 novembre 2014

Des affrontements ont éclaté entre forces de police et travailleurs dans une zone franche industrielle de la province orientale, lors d’émeutes liées à des salaires impayés. La confrontation avait éclaté hier mercredi en matinée après que la police eut tenté de dégager un rassemblement formé par des travailleurs de la société AZMEEL Contracting & Construction Corporation pour protester contre leurs salaires impayés. Les travailleurs de la société ont déclaré que des dizaines de travailleurs saoudiens et étrangers n’avaient pas été payés depuis six mois consécutifs et que les négociations avec la direction n’avaient abouti à rien.

Plusieurs personnes ont été blessées et tuées lorsque les forces du régime saoudien ont tiré des coups de feu pour disperser les émeutes qui ont eu lieu dans le district de Dhahran. Les travailleurs ont à leur tour bombardé la police et les responsables d’AZMEEL de pierres. Un nombre non spécifié de véhicules, y compris un véhicule utilitaire sport, ont également été endommagés.

Un travailleurs d’AZMEEL Contracting & Construction Corporation tué avant-hier suite à la répression policière

Un travailleurs d'AZMEEL Contracting & Construction Corporation tué avant-hier suite à la répression policière

Le commissaire Philippe Vandenhole (adjoint du Commissaire Vandersmissen) a été blessé gravement à l’œil lors d’affrontements entre travailleurs et policiers ce vendredi 28 septembre à l’occasion d’une manifestation contre la réforme du congé maladie dans la fonction publique. La manifestation a réuni plus de 10.000 personnes, et des échauffourées ont éclaté au carrefour Arts-Loi (entrée de la « Zone neutre » où les manifestations sont interdites à Bruxelles). En plus des barrages en barbelés, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et d’auto-pompes (canons à eau). Le commissaire Vandenhole a reçu un tir (à une pression de 20 bars selon ses propres dires) en pleine tête de la part de l’un des autopompes en action, et est tombé à terre. Il sera en incapacité de travail pour deux semaines et pourrait perdre la vue de son œil blessé de façon permanente.

Les affrontements rue de la loi

Les affrontements rue de la loi

Suite à la manifestation du week-end passé sur le site en construction du nouvel aéroport d’Istanbul des centaines de manifestants avaient été arrêtés (voir notre précédent article). Alors que la plupart ont été libérés sans charges contre eux, 43 manifestants (dont des représentants syndicaux) ont été présentés à un juge le mardi soir. Le tribunal a ordonné la détention provisoire pour 24 des accusés et 19 ont été libéré sous contrôle judiciaire. Ces 43 personnes – dont une grande majorité de kurdes – sont poursuivis pour résistance à la police, atteinte aux biens publics, la violation de la loi sur le rassemblement public et la liberté de travailler.

Grève sur le chantier de l’aéroport d’Istanbul

Grève sur le chantier de l'aéroport d'Istanbul

La justice argentine vient de refuser la mise en libération de Daniel Ruiz. Daniel Ruiz est un travailleur du pétrole, représentant syndical et membre du PSTU (LIT, trotskiste). Il fait partie de la coordination qui organise actuellement la mobilisation contre le sommet du G20 en Argentine le 30 novembre. Il avait été arrêté et poursuivi pour sa participation supposée aux manifestations de décembre dernier contre la réforme des retraites (voir notre article). La loi avait été votée le mardi 19 décembre, après plus de douze heures de débat. La veille, des protestations de dizaines de milliers de manifestants opposés à la loi avaient tourné en affrontement devant le Congrès, transformé en champ de bataille.

Daniel Ruiz

Daniel Ruiz

Vendredi 14 septembre, une grève a débuté sur le chantier du nouvel aéroport d’Istanbul qui devrait être inauguré fin du mois d’octobre. Les travailleurs protestent depuis des mois contre les mauvaises conditions de travail. La grève de cette semaine a éclaté suite à l’accident de deux travailleurs tombés du toit du bâtiment et de la collision intervenue entre deux navettes de bus transportant des travailleurs du chantier de l’aéroport et qui a fait 17 blessés.

De plus, avec la chute de la valeur de la lire turque, beaucoup de sous-traitants travaillant sur le projet auraient fait faillite et dès lors quitté le projet sans payer les salaires de leurs travailleurs. Au total, plus de 30,000 travailleurs sont engagés sur ce projet. En février, le ministre de l’emploi turque avait déclaré que 27 travailleurs seraient mort sur le chantier de l’aéroport depuis le lancement du projet, en 2015. D’après les syndicats, ce serait plus de 400 travailleurs qui auraient perdu la vie dans des accidents de travail ou suite à des problèmes de santé provoqués par les conditions de travail.

La manifestations a rassemblé plusieurs milliers de travailleurs qui ont été dispersés par la police et la gendarmerie avec des gaz lacrymogène. Près de 600 manifestants ont été arrêtés et retenus sur le site par la police. Une vingtaine ont été arrêté le samedi alors qu’ils se regroupaient pour soutenir leur camarades arrêtés. Actuellement, seul un quart des manifestants arrêtés a été libéré.

Grève sur le chantier du nouvel aéroport d’Istanbul

Grève sur le chantier du nouvel aéroport d'Istanbul

Depuis le 6 septembre dernier, les employés de sept stations Total sont en grève. Quinze points sont ainsi mis en avant par la Confédération des syndicats indépendants de Polynésie (CSIP) dont : la mise en place de certaines primes, le reclassement du personnel, la mise en place des primes de salissures, panier ou de manipulation de divers produits, la revalorisation des salaires, la favorisation des CDI à temps partiels avant d’embaucher les CDD, la régularisation des paiement des jours fériés, la fermeture le 1er mai, la fin des systèmes de récupérations des heures supplémentaires, le rétablissement des conditions de travail le dimanche…

Les négociations n’ayant pas abouti mercredi dernier, les employés des stations concernés avaient déposé un préavis de grève pour une durée illimitée. Vendredi dernier, la société assignait en référé d’heure à heure les grévistes des stations de Mamao, d’Hamuta et Heitiare à Faa’a afin de dénoncer une situation « dangereuse. » Lors de l’audience ce lundi, l’avocat de la société Total, a indiqué que le danger était provoqué par l’encombrement à l’entrée des stations.

La grève chez Total à Tahiti

La grève chez Total à Tahiti

Aux dires de la SNCF, 440 infractions ont été constatées donnant lieu à 120 plaintes, pas toutes enregistrées par les procureurs. Ils sont déjà au moins une vingtaine de syndicalistes CGT ou Sud-Rail à être convoqué pour des sanctions disciplinaires. La dernière en date est Christelle, militante Sud-Rail à Lyon dont l’entreprise réclame le licenciement. Son sort sera fixé aujourd’hui lors d’un conseil de discipline. En juillet, un autre représentant de Sud-Rail, cette fois à Rennes, a été convoqué par l’entreprise en conseil de discipline qui a décidé du licenciement. Il lui était reproché d’avoir voulu nuire à l’entreprise en interrompant le trafic des trains. Étant protégé par un mandat syndical, c’est maintenant à l’inspection du travail de se prononcer sur la validité de sa radiation.

À Nîmes, un autre licenciement est examiné par l’inspection du travail: Jean-François s’est vu reprocher l’utilisation d’une torche lors d’une occupation des voies, qui aurait occasionné une grave blessure à l’œil d’un conducteur de train non gréviste. Jean-François et la CGT cheminot dénoncent un montage: le conducteur en question a conduit son train à destination après sa blessure à l’œil, accompagné en cabine par un supérieur. Le surlendemain, le médecin chez qui il s’est rendu ne lui a pas prescrit d’arrêt de travail.

Dans les Hauts-de-France, plusieurs dizaines de cheminots ont reçu des convocations au commissariat ou devant leur direction. Parmi eux, six grévistes encourent des sanctions allant de mises à pied jusqu’au licenciement pour au moins l’un d’eux, convoqué devant un conseil de discipline en septembre. À Hendaye, Laurent, un contrôleur de train est accusé par sa direction d’avoir ceinturé une cadre lors d’une journée de grève en juin. Au mois d’août, ce sont six nouvelles procédures qui sont déclenchées contre des militants du syndicat Sud à Grenoble, parfois pour des motifs ridicules, comme avoir traversé les voies sans gilet ou avoir montré un cadre du doigt. Pour autant, la direction réclame des sanctions, dont la radiation pour l’un des six grévistes.

La grève à la SNCF

La grève à la SNCF

Mardi 21 août, un rassemblement de soutien à Laurent, militant CGT-Cheminots, s’est tenu à Bayonne. Laurent avait participé aux grèves contre le pacte ferroviaire au printemps. Il est menacé de licenciement par la direction de la SNCF sur base d’un dossier vide. La direction l’accuse, en effet, sans aucune preuve d’avoir ceinturé une directrice d’établissement au cours d’une manifestation le 22 juin. Cette menace de licenciement se produit dans le cadre d’une attitude revancharde de la direction de la SNCF suite aux grèves (voir notre article). Le rassemblement de mardi, organisé par la CGT-Cheminots et SUD-Rail, a réuni 400 cheminots. Un autre rassemblement se tiendra à Bordeaux le 4 septembre. Plus d’infos ici

Manifestation de grévistes à la SNCF (archive)

Manifestation de grévistes à la SNCF (archive)

Le 3 août, le tribunal de première instance de Port-Gentil, au Gabon, concluait que l’émission par la direction de Total de lettres de convocation en vue d’un licenciement pour avoir pris part à une grève non déclarée illicite était contraire au Code du travail. Saisi par l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP), le juge des référés ordonne à Total Gabon de mettre fin à la procédure de licenciement, même en cas de recours, et de payer les frais de justice.

En vain. le 10 août, la direction générale de la compagnie pétrolière annonçait que le licenciement de six travailleurs pour faute lourde (la mise à l’arrêt des installations pendant la grève qui a duré du 9 au 20 juillet) était irrévocable. La procédure de licenciement de Total trouve sa source dans un mouvement de grève de quinze jours lancé début juillet par l’ONEP, après l’échec de négociations au printemps. Total Gabon est détenue à 58% par le groupe Total et à 25% par l’État gabonais, est en pleine restructuration. La multinationale réoriente une partie de ses activités vers l’offshore et l’exploitation en eau profonde, dans un contexte de volatilité des prix du pétrole. De plus, Total Gabon a mis en œuvre un nouveau mode de rémunération qui rogne les avantages sociaux des travailleurs de la compagnie.

La grève chez Total Gabon (archive)

La grève chez Total Gabon (archive)