La direction des chemins de fer a appelé la police hier matin pour expulser les délégués syndicaux du local de la Cellule d’accompagnement des trains, rue de France à Saint-Gilles. C’est une première. Les délégués syndicaux de la CGSP-Cheminots et de la CSC-Transcom occupaient le local de la Cellule d’accompagnement des trains situé à proximité de la gare du Midi à Bruxelles pour y discuter avec le personnel qui se présentait au travail et l’inciter à débrayer.

Le front commun syndical aux chemins de fer

Le front commun syndical aux chemins de fer

L’intersyndicale avait appelé hier jeudi à une nouvelle journée nationale de mobilisation, la huitième depuis mars. Dans la capitale, le cortège s’est rassemblé vers 14h place de la Bastille et est arrivé, peu après 16h, place de la Nation (11e). Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de la capitale (300.000 personnes mobilisées dans toute la France). A Paris, des vitrines ont été prises pour cibles, taguées voire brisées comme ça a été le cas pour une concession Skoda le long du parcours parisien, et des projectiles ont été lancés contre les forces de l’ordre. La tension est notamment remontée à l’arrivée du cortège place de la Nation, où un imposant dispositif de police a été déployé.

A Nantes, la préfecture a interdit une manifestation non déclarée, alors que des violences ont émaillé les derniers rassemblements. Un millier de personnes ont néanmoins défilé derrière une banderole « Loi travail, 49.3, état d’urgence. Rage, blocage »; il y a eu des incidents. D’importants défilés ont eu lieu à Rennes, à Caen, à Bordeaux ou encore à Clermont-Ferrand. Il y a eu des affrontements entre policiers et manifestants à Tours et à Grenoble. Selon le ministère de l’Intérieur et la préfecture de police de Paris, 77 personnes ont été interpellées, dont 36 dans la capitale, et quinze policiers ou gendarmes ont été blessés.

Des manifestants se sont rassemblés tôt ce matin dans tout l’Hexagone pour gêner ou bloquer la circulation. Une grève a touché le transport aérien et l’approvisionnement en carburant devient de plus en plus difficile, alors que les autorités ont commencé à puiser dans les réserves : un cinquième des stations-service est en rupture totale ou partielle.

Affrontements à Paris hier jeudi

Affrontements à Paris hier jeudi

Une intervention des forces de l’ordre a été menée ce mardi matin pour dégager les accès à la raffinerie ainsi qu’au dépôt de carburants de Fos-Sur-Mer, bloqués depuis lundi par des militants CGT opposés à la loi Travail. Plusieurs centaines de CRS sont passés à l’offensive sans la moindre sommation. Ils ont gazé, tiré au flash-ball et arrosé tout le monde au canon à eau, blessant plusieurs syndicalistes. Les CRS se sont alors fait caillasser, ils compteraient quelques blessés légers. Toutes les raffineries françaises sont maintenant en grève. Hier jeudi, deux syndicalistes ont été blessés, dont un gravement, toujours à Fos-Sur-Mer, par deux forcenés qui ont forcé leur barrage routier.

Barrage syndical à Fos-Sur-Mer

Barrage syndical à Fos-Sur-Mer

Demain vendredi 27 mai, 16 salariés d’Air France sont traînés devant le Tribunal de grande instance de Bobigny par la direction de l’entreprise. Onze seront jugés pour avoir forcé l’ouverture de la grille du siège et cinq pour faits de violence concernant l’affaire dite « de la chemise ». En conséquence, un rassemblement de soutien est organisé par plusieurs organisations syndicales contre la répression syndicale et la criminalisation du mouvement social.
Déroulé de la journée :
09h00 : Début du rassemblement devant le TGI de Bobigny
10h à 12h : projection du film « Comme des lions » en présence de sa réalisatrice
12h à 14h : prises de parole
14h à 17h : concert de soutien aux 16 d’Air France par Soviet Suprem

La fuite du DRH d’Air France

Tanguy, un habitant de Huy de 44 ans s’est rendu de lui-même à la police après que son portrait ait été diffusé dans un avis de recherche du manifestant qui avait frappé Vandersmissen il y a deux jours. Tanguy nie les faits qui lui sont reprochés, s’il venait à être condamné il risque 5 ans de prison pour coups et blessures volontaires, voir 20 ans s’il est condamné pour tentative de meurtre comme le souhaite l’avocat de VDS, Sven Mary (oui, c’est celui auquel vous pensez).

L’accusation médiatique et policière a désespérément tenté de faire de Tanguy un militant syndicaliste, mais après que la FGTB ait entièrement collaboré avec la police, il n’en est rien. Tout au plus, il est sympathisant du PTB. Vandersmissen a de son côté été reçu par le ministre Jambon (N-VA).

Mise à jour 19h: Selon le parquet, Tanguy aurait à présent avoué être l’auteur du coup, il a été exclut de la FGTB par la direction à peu près au même moment. Pour l’anecdote, de son côté, Vandersmissen s’est fait interviewer et a expliqué (c’est promis, on invente rien) que s’il se promenait sans casque c’était pour faciliter le dialogue.

Jambon et VDS

Jambon et VDS

A 6 h 40, ce lundi matin, 70 gendarmes mobiles ont procédé au déblocage du dépôt de carburant de Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme) occupé depuis six jours par des syndicalistes de la CGT et des militants de Nuit Debout. Après les sommations d’usage, les gendarmes mobiles ont entamé l’évacuation du site et repoussé les opposants à la loi Travail sur un parking voisin. Le déblocage s’est fait sans heurts. Les barricades ont été démontées pour libérer l’accès du site, paralysé depuis mardi dernier.

Intervention des gendarmes à Cournon-d’Auverne

Intervention des gendarmes à Cournon-d’Auverne

Les militants anti-loi Travail qui bloquaient des dépôts de carburant près de Rouen, ont été évacués sous la pression des forces de l’ordre. En milieu d’après-midi ce vendredi, une quinzaine de fourgons de CRS se sont d’abord rendus à l’église Saint-Nicaise de Rouen, avant de partir vers les dépôts Rubis Terminal, au Grand-Quevilly. Sous la pression de nombreux CRS déployés autour du barrage, près de la première entrée du dépôt, les militants ont quitté le point de blocage. Le second point de blocage, rue de l’Ancienne Mare au Petit-Quevilly, a été évacué en début de soirée, sans recourir à l’usage de la force. Lors de l’intervention des CRS, une importante fumée noire, déclenchée par les grévistes, était visible à des kilomètres dans l’agglomération de Rouen.

Près de Saint-Nazaire, les salariés de la raffinerie Total de Donges ont également voté un arrêt de la production de leur entreprise et ce jusqu’au vendredi 27 mai. Même chose, à Feyzin, près de Lyon, où les salariés ont également voté l’arrêt de la raffinerie. Cela signifie que trois des raffineries Total de France, sur quatre, seront à l’arrêt. La dernière, celle de Grandpuits-Bailly-Carrois, près de Melun, est pour sa part bloquée par des manifestants, au moins jusqu’à lundi 23 mai.

Le piquet de grève à la raffinerie Total

Le piquet de grève à la raffinerie Total

Esmail Abdi, secrétaire de l’Association Syndicale des Enseignants Iraniens, a été libéré de la prison d’Evin le 14 mai sous caution. Il reste en sursis jusqu’à la finalisation de sa peine. Esmail Abdi et Jafar Azimzadeh, président de l’union libre des travailleurs iraniens, ont entamé une grève de la faim le 29 avril dernier (voir notre article). Jafar Azimzadeh est toujours en prison où son état de santé se serait fortement dégradé.

Jafar Azimzadeh et Esmail Abdi

Le syndicaliste en grève de la faim Mahmoud Behechti Langaroudi, qui était à l’article de la mort après 22 jours de grève de la faim en Iran et plusieurs jours de grève de la soif, vient d’être libéré ce 11 mai de prison. Il se trouve chez lui dans un état de santé vraiment critique. Deux autres syndicalistes restent emprisonnés et en grève de la faim: Ismaël Abdi et Jafar Azim Zadeh, président de l’union indépendante des travailleurs iranien (voir notre article https://secoursrouge.org/Iran-Deux-syndicalistes-emprisonnes-vont-entrer-en-greve-de-la-faim).

Mahmoud Behechti Langaroudi

Mahmoud Behechti Langaroudi