Un militant du droit du travail a été arrêté en Chine alors qu’il menait une enquête secrète sur les conditions de fabrication des chaussures de la marque de la fille du président américain, Ivanka Trump. L’ONG China Labor Watch, a précisé que deux autres de ses membres, en mission dans la même usine de la région de Jiangxi (centre de la Chine), sont portés disparus. Ce site, qui appartient au groupe chinois Huajian, fabrique aussi des produits pour les marques Coach et Karl Lagerfeld. L’entreprise base sa production sur des sous-traitants qui employant des ouvriers dans des conditions illégales (mineurs d’âges, salaires inférieurs au minimum légal, journée de 18H, etc.).

C’est la première fois en 17 ans de travail de terrain dans des usines en Chine que des enquêteurs de l’ONG ont été arrêtés par la police. China Labor Watch avait notamment publié des rapports pour dénoncer les conditions de travail sur les sites chinois de fabrication des iPhones d’Apple et des smartphones de Samsung. Le directeur de l’ONG pense qu’ils ont été arrêtés parce qu’ils enquêtaient sur des produits de la marque d’Ivanka Trump, ce qui rend la situation politiquement sensible. Les relations entre les autorités chinoises, Ivanka Trump et son mari (conseiller influent auprès du président US) sont excellentes.

Li Zhao, enquêteur de l’ONG CLW détenu par la police

Li Zhao, enquêteur de l'ONG CLW détenu par la police

Salim, un homme de 39 ans, fiché pour son « appartenance à la mouvance d’extrême-gauche » sera jugé le 3 juin prochain pour « violences avec arme par destination » à l’encontre de Myriam El Khomri. L’arme étant le contenu d’un verre d’eau balancé dimanche 28 mai dernier, en pleine canicule, avec pour objectif de « simplement rafraîchir la mémoire sur l’opinion qu’ont d’elle des millions d’entre nous ». L’auteur a été immédiatement arrêté et embarqué au commissariat de la Goutte d’Or où il a refusé le prélèvement ADN (il est donc également accusé de « refus de prélèvements génétique »). Une cinquantaine de solidaires s’étaient rassemblés devant le commissariat. Le procès aura lieu le 3 octobre prochain.

La Loi Travail appliquée à coup de canons à eau à Paris

La Loi Travail appliquée à coup de canons à eau à Paris

La compagnie minière PT Freeport Indonesia, filiale de la firme américaine Freeport-McMoRan basée à Phoenix, a mis à pied (en congé de longue durée) près de 10% du personnel pour réduire ses coûts (qui emploie 12.000 travailleurs permanents et 20.000 sous-traitants). Le syndicat est convaincu que ces licenciements font partie de la stratégie de négociation de l’entreprise avec le gouvernement.

Une grève a débuté le 1er mai pour protester contre la politique de mises à pied pratiquée par l’entreprise. Le 24 mai, le syndicat a annoncé la prolongation pour un mois de la grève, en même temps la direction résiliait les contrats de 2.018 travailleurs permanents grévistes. Freeport a annoncé qu’elle considère les grévistes comme absents sans motif. Les travailleurs absents plus de cinq jours sont considérés comme ayant accepté une « démission volontaire ». À ce jour, 2.018 avis de « démission volontaire » ont été enregistrées avec versement, pour solde de tout compte, d’à peine un mois de salaire, sans tenir compte de l’ancienneté. Le statut de la Papouasie occidentale est contesté par les indépendantistes papous qui accusent l’Indonésie de piller ses ressources. Freeport paie, entre autre, l’armée indonésienne pour assurer la sécurité de la mine.

Mineurs grévistes de Freeport-McMoran

Mineurs grévistes de Freeport-McMoran

Cyprien Moungouli est un des responsables de l’ex Convention nationale des syndicats du secteur éducatif (CONASYSED, coalition syndicale interdite par le gouvernement). Il a été emprisonné ce lundi à la prison centrale de Tchibanga sur ordre du procureur de la République du Tribunal de première instance de Tchibanga. Le syndicaliste est poursuivi pour outrage à magistrat. Il avait été interpellé et gardé à vue le 18 mai dernier. Motif : il avait voulu avoir des informations sur l’évolution de sa plainte contre le comité des sages de la Nyanga. Le CONASYSED avait, en effet, porté plainte contre ces sages qui avaient menacé de mort les syndicalistes durant la dernière grève nationale. L’acharnement contre les leaders syndicaux de la CONASYSED et ses membres, dont nous avons déjà parlé (voir notre article) se poursuit.

Cyprien Moungouli

Cyprien Moungouli

Esmail Abdi, président du syndicat des enseignants en Iran, condamné à six ans de prison et incarcéré dans la prison d’Evin, a commencé une grève de la faim le 30 avril pour protester contre la répression des enseignants et des défenseurs des droits de l’homme et le manque d’indépendance de la justice en Iran. Esmail Abdi avait été condamné en octobre 2016 pour avoir organisé les multiples manifestations réclamant un salaire aligné sur le seuil de pauvreté et le retrait de l’accusation d’atteinte à la sécurité nationale pour les militants syndicaux (voir notre article).

Esmail Abdi

Un tribunal du Kazakhstan a condamné Amin Eleusinov, un dirigeant syndical de la Oil Construction Company (OCC), à deux ans de prison. Le tribunal a prononcé la peine le 16 mai après avoir condamné Eleusinov pour détournement de fonds et pour avoir insulté et agressé un représentant de l’autorité de l’État. Eleusinov avait été arrêté en janvier après que des centaines de travailleurs de l’OCC aient été en grève de la faim pendant deux semaines pour protester contre l’interdiction de leur syndicat (voir notre article). La grève a été arrêtée après qu’un tribunal l’ait déclaré illégale.

Le militant syndical Nurbek Qushaqbaev, qui a été arrêté avec Eleusinov, avait été condamné à 2 ans et demi d’emprisonnement en avril, après qu’un tribunal l’ait déclaré coupable d’avoir déclenché une grève illégale.

Amin Eleusinov

Amin Eleusinov

Le 15 novembre 2015, le gouvernement russe a mis en place une taxe au kilomètre imposée aux poids lourds. Les fonds sont recueillis par une société détenue à 50% par le fils d’un ami de Poutine, alors que l’État russe perçoit déjà un impôt routier et des accises sur les carburants. Les utilisateurs des routes russes, construites avec l’argent public, sont redevables aux amis de Poutine d’une redevance d’abord fixée à 3,73 roubles par km. En 2015 et 2016, les camionneurs avaient manifesté et contraint le pouvoir d’abaisser le taux à 1,53 rouble. Le 24 mars dernier, la taxe a été portée à 1,91 rouble au km. Le 27, les routiers étaient en grève nationale illimitée.

Alors que la grève est massivement suivie sur l’ensemble du pays, pas un mot sur les canaux TV contrôlés par le pouvoir. Les routiers se rassemblent à proximité des grandes villes sur des aires de stationnement. Les jugements, les amendes et les arrestations s’abattent sur eux dans toute la Russie. Arrêtés au stationnement, en manifestation ou à domicile, ils sont parfois emmenés par des hommes masqués dans des directions inconnues. Parmi les grévistes arrêtés, le dirigeant de l’Association des routiers russes, Andrey Bazhutin. Pour communiquer, ils utilisent le réseau radio-internet Zello. Les autorités ayant rapidement bloqué Zello en Russie. Les camionneurs ont trouvé une parade en installant le logiciel gratuit VPN qui permet d’établir sa connexion en passant par un autre pays.

Heurt entre camionneurs et policiers russes au Dagestan

Heurt entre camionneurs et policiers russes au Dagestan

Les médecins camerounais ont relancé ce lundi 15 mai leur mouvement de grève entamé il y a un mois en dépit des sanctions disciplinaires prises par leur tutelle. Le ministre de la Santé a décidé d’affecter à titre disciplinaire, dans les zones reculées du pays les principaux responsables du syndicat des médecins, le Symec. C’est ainsi qu’un neurochirurgien doit quitter Douala pour un dispensaire éloigné alors qu’il n’y a que trois capitales régionales qui ont un neurochirurgien. Les médecins appellent à l’amélioration de leur régime de travail et une réforme du système de santé.

L’hôpital général de Yaounde, touché par la grève

L'hôpital général de Yaounde, touché par la grève

Devant le commissariat de Vandoeuvre, en Meurthe-et-Moselle, une centaine de militants CGT sont venus soutenir un collègue. Pascal Theis, le secrétaire général de la section énergie de la CGT en Meurthe-et-Moselle Sud, a été interrogé pendant une heure par la police ce mercredi 2 mai. La direction de la filiale d’EDF a porté plainte après une action syndicale à laquelle il a participé, en février 2017, contre les compteurs Linky.

Des militants de la CGT avaient retiré des dizaines de cartes SIM qui permettent de transmettre les données des compteurs Linky. Des cartes électronique remises deux heures plus tard à la direction. Une action symbolique et médiatique pour exiger plus de droit pour les prestataires extérieurs qui posent les nouveaux compteurs électriques. Le syndicat demande que ces prestataires de service travaillent dans des conditions convenables.

Un compteur linky

Un compteur linky

Près de deux cents syndicalistes ont été dispersés par les forces de l’ordre lors d’une manifestation organisée lundi à Libreville à l’occasion du 1er mai, et qui n’était pas autorisé selon la police. Ces militants membres de Dynamique unitaire (DU), une coalition de syndicats de plusieurs secteurs d’activité (éducation, santé, industrie, etc), ont été chassés par les forces de sécurité gabonaises qui ont invoqué la loi d' »interdiction d’attroupement ».

La coalition syndicale avait décidé de ne pas participer à la cérémonie et au défilé organisés par le gouvernement d’Ali Bongo Ondimba. Le Gabon est toujours en proie à des tensions politiques, économiques et sociales, sept mois après la réélection contestée du président sortant Ali Bongo Ondimba. La proclamation de la victoire d’Ali Bongo Ondimba avait débouché sur des manifestations marquées des émeutes, des arrestations et des morts.

La banderole des syndicalistes gabonais

La banderole des syndicalistes gabonais