A Bois d’Haine, près de La Louvière, des ouvriers campaient toujours devant les Laminoirs de Longtain où l’on fabrique des tubes métalliques : ils refusent le plan du repreneur qui ne conserve qu’une trentaine d’emplois sur 100. Il y a dix jours, le tribunal de Commerce a validé ce plan. Mais les 70 déçus qui ne retrouveront pas d’emplois ne l’entendent pas ainsi. Ils veulent, et les syndicats les soutiennent, un plan social qui les aidera..

Les travailleurs des Laminoirs de Longtain qui savent qu’ils ne travailleront plus à Bois-d’Haine, mais aussi quelques-uns, solidaires de leurs futurs ex-collègues, qui ont été réembauchés pour la reprise des activités sous la direction de leur (futur) nouveau patron, maintenaient le piquet devant l’usine. Hier en fin d’après-midi, c’est un huissier qui est venu leur signifier un jugement en référé leur ordonnant, sous peine d’une astreinte de 1.000 euros par jour et par personnes, d’évacuer les lieux. Ce n’était pas une surprise pour eux après avoir lu et entendu les déclarations du nouveau propriétaire des Laminoirs.

Belgique: Les huissiers au piquet des Laminoirs de Longtain

Le conflit salarial qui paralyse la fourrière départementale (gérée par une société privée Caraïbes Développement) depuis 48 jours se retrouve devant le Tribunal de Grande Instance de Fort-de-France. Le secrétaire général de la CSTM, et quatre salariés du site de Mangot Vulcin sont assignés à comparaître ce matin pour répondre d’entrave à l’accès de la fourrière. Le juge doit se prononcer sur la liquidation des astreintes retenues contre les salariés et le leader syndical pour le blocage du site. Si le magistrat prend cette décision, la CSTM et son secrétaire général devraient verser 35.000 euros à la société Caraïbes Développement.

Le 12 février, le tribunal a décidé que la grève de plusieurs milliers de mineurs de la Compagnie charbonnière de Jastrzebie (Jastrzebska Spolka Weglowa, JSW), au sud de la Pologne, est illégale. Le même jour, la ville a été traversée par une manifestation des femmes et des enfants des mineurs, en soutien à leurs proches en lutte. Cette grève qui dure depuis 16 jours. Envoyées contre les mineurs, des forces spéciales de la police ont tenté d’écraser la protestation avec une brutalité inouïe, utilisant sans aucun prétexte les canons anti-émeute de 37 mm à balles en caoutchouc, les canons à eau et les gaz lacrymogènes. Plus de 20 mineurs ont été blessés, certains gravement.

Dans le même temps, les procureurs ont ouvert les poursuites contre les organisateurs de la protestation, les menaçant de conséquences financières liées aux pertes de la compagnie touchée par la grève. Parmi les poursuivis, il y a le syndicaliste Krzysztof Labadz, un des dirigeants de la grève de la mine « Budryk », qui a duré 46 jours il y a sept ans. Les mineurs grévistes exigent le renvoi du PDG de la Compagnie dont la gestion a conduit la compagnie au bord du gouffre. Le gouvernement, qui possède plus de la moitié des actions de la compagnie, ne veut pas céder.

Pologne: Répression contre les mineurs en grève

Neuf anciens salariés de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord, placés en garde à vue mardi matin, plus d’un an après l’occupation de l’établissement, ont été relâchés en fin d’après-midi et seront convoqués à une date ultérieure. La garde à vue a été levée en fin d’après-midi, mais ils risquent d’être reconvoqués pour de nouvelles auditions.

Dix anciens salariés, parmi lesquels l’ancien leader de la CGT de Goodyear Mickaël Wamen, avaient reçu une convocation de la police nationale, pour des faits remontant avant le 22 janvier 2014, c’est-à-dire l’occupation de leur usine d’Amiens-Nord et la séquestration pendant 30 heures du DRH et du directeur de l’usine. L’accord de fin de conflit prévoit pourtant dans son article 8 que Goodyear Dunlop Tires France (GDTF) renonce à toutes poursuites judiciaires et disciplinaires et se désiste de ses plaintes déposées suite à l’occupation de l’usine. « Goodyear, personne morale, avait retiré sa plainte dans le cadre de négociations avec la CGT mais nous avions les plaintes des deux directeurs victimes de la séquestration, donc on a fait l’enquête sur leurs plaintes », qui n’avaient pas été retirées, a expliqué le procureur d’Amiens.

Le Comité de Coordination pour la Création d’organisations Libre des Travailleurs en Iran a annoncé qu’un des membres du comité, Hatam Samadi, avait été arrêté cette semaine sur son lieu de travail, et que son arrestation avait été rapporté à sa famille par les agents du Bureau local du Ministère des Renseignements de la ville de Sanandaj (Province du Kurdistan Iranien ou Rojhelat). Ribvar Abdollahi, un autre membre du Comité de Coordination pour la Création d’organisations Libre des Travailleurs en Iran, a lui aussi été arrêté et jugé le 4 février 2015 dernier, il est accusé « d’activités en vue d’organiser la diffusion de propagande contre le régime » et condamné à une peine d’emprisonnement d’un an, après une parodie de procès qui n’a duré que quelque minute. Son avocat a réussi cependant à le faire libérer temporairement moyennant caution.

Hatam Samadi

Hatam Samadi

La loi 10 visant à faire des économies annuelles de 220 millions de dollars sur le secteur de la santé a été adopté après près de 15 heures de débats en vertu d’une procédure accélérée d’exception appelée « de bâillon ». Des syndiqués membres des principales centrales syndicales représentant le personnel du secteur de la santé avaient manifesté tout l’après-midi devant le parlement pour dénoncer l’adoption sous bâillon du projet de loi 10.

La « journée du bâillon » sur le projet de loi 10 a été marquée par l’expulsion de vingt-cinq syndicalistes de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) qui s’étaient frayés un chemin jusqu’à la galerie des visiteurs du Salon bleu. Un premier groupe de quinze personnes a été expulsé de l’Assemblée nationale, vers 15h, après avoir crié «non» au projet de loi 10, perturbant temporairement les travaux en chambre. Les policiers ont expulsés les manifestants. Une trentaine de minutes plus tard, un deuxième groupe, presque aussi nombreux, a récidivé, avant d’être soumis au même traitement que leurs prédécesseurs.

Canada: Syndicalistes de la santé expulsés du parlement

La cour d’appel de Bruxelles vient de donner raison à l’entreprise de maintenance BM&S et au juge de première instance qui avait ordonné au piquet de grève sur le site SNCB de Schaerbeek de ne pas empêcher les jaunes de rejoindre leur poste de travail.
L’arrêt de la cour d’appel interdit aux grévistes et à toute personne présente sur le site de la SNCB d’intervenir afin d’empêcher les autres ouvriers de travailler et assortit sa décision d’une astreinte de 500 euros par infraction, ce montant pouvant aller jusqu’à 500.000 euros. L’arrêt fixe une limite dans le temps: le 15 juin 2015. BM&S a connu d’août à décembre un grave conflit social à la suite du licenciement de deux délégués syndicaux. Une bataille dont la FGTB était finalement sortie gagnante, en obtenant leur réintégration.

Piquet de grève chez BM&S

Piquet de grève chez BM&S

Plus de cinquante salariés ont manifesté vendredi matin devant l’entrée de l’usine Bombardier à Crespin, en soutien à l’un de leurs collègues syndicaliste menacé de licenciement pour « apologie du terrorisme ». Karim Khabati est menacé de licenciement pour avoir « proféré des propos inacceptables » au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo. Convoqué le soir-même par la direction, le syndicaliste est mis à pied et une procédure de licenciement est entamée. Karim Khabati, quant à lui, nie avoir tenu ces « propos inacceptables » : « Je suis musulman, mais si je fais le ramadan, je ne vais pas à la mosquée. Me traiter de fondamentaliste, c’est surfer sur la vague de l’islamophobie. Je suis avant tout l’homme à abattre. »

Ce syndicaliste, secrétaire du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail est la bête noire du patronat parce qu’il a demandé, pour des raisons de non-respect de la sécurité des salariés, la démission du directeur du site Bombardier de Crespin. Quelques heures avant la tenue du comité d’entreprise, une cinquantaine de salariés, ont manifesté en soutien à Karim Khabati. L’entrée de l’usine était bloquée, des palettes et des pneus ont été brûlés. Au moment de la tenue du vote du comité, cinq élus se sont prononcés contre, trois ont voté pour le licenciement.

Karim Khabati à la manifestation de vendredi

Karim Khabati à la manifestation de vendredi

Le sit-in des centaines de travailleurs de la Société Nationale Industrielle et Minière de Mauritanie (SNIM) a été dispersé à gaz lacrymogène, vendredi à Zoueïrat dans le nord du pays. Les forces de l’ordre ont ensuite instauré un périmètre de sécurité autour du site qui abritait la manifestation au centre de la ville. Quelques heures plus tôt, l’un des trois trains de la société s’était immobilisé. L’équipage était en grève. Des bus ont été aussi envoyés sur les différents sites pour ramener les employés en ville.

Mercredi, les grévistes ont observé quatre heures d’arrêt de travail, ce qui aurait paralysé l’activité de la Société. Ils dénonçaient l’attitude «irresponsable” de la SNIM qu’ils ont accusé d’avoir suspendu pour 8 jours trois délégués du personnel: Ahmed Ould Aïbili, Mohamed Salem Ould Bijaar et Yaye Gaye. ALAKHBAR (Zoueirat). Jeudi, les grévistes avaient accordé un délai de 48 heures à l’administration de la SNIM pour répondre à leurs revendications. Mais l’administration à fait la sourde oreille. Les grévistes réclament l’application de l’accord signé en mai 2014 qui prévoit une “hausse considérable” des salaires. Ils exigent également le versement de prime de rendement estimée à 30% à chaque mois que la production atteigne un million 200.000 tonnes. Les employés demandent encore une prime de motivation qui doit être tirée des bénéfices que la société a réalisés l’an dernier.

Meeting des grévistes de la SNIM

Meeting des grévistes de la SNIM

Le militant syndicaliste iranien Fardin Miraki, membre du Comité de coordination pour aider à création de syndicats libres en Iran a été libéré moyennant une caution de 100 millions de Tomans jeudi 22 janvier. Fardin Miraki était un des militants ouvriers qui avait été arrêté par les agents des services du Ministère des Renseignements de la ville Sanandaj (Province du Kurdistan Iranien), le 22 novembre dernier.
La libération provisoire sous caution ne veut pas dire que Fardin soit définitivement libre pour autant. Il peut être à nouveau convoqué pour son jugement, et condamné à une lourde peine de prison.

Fardin Miraki

Fardin Miraki