Débutée lundi, la grève des salariés de la Cilam a été marquée hier par plusieurs altercations entre les salariés grévistes d’un côté et les jaunes manipulés par la direction et le service de sécurité de l’autre. Dans l’après-midi, les grévistes ont aperçu un camion qui tentait de livrer le lait à l’usine en contournant leur barrage filtrant installé depuis la veille. Ces derniers sont alors intervenus pour de mettre fin à l’opération. Mais le service de sécurité est arrivé à son tour pour tenter d’intercepter les grévistes. S’en est suivie une grande bousculade pendant laquelle un délégué syndical de la CGTR a été étranglé par le tuyau du camion de livraison. Le gréviste a perdu connaissance et a dû être évacué par les pompiers.

Cette grève, qui concerne les différents satellites du groupe Urcoopa, (PLF, Cilam L, J. Cilam SA, SEBV, SETAA, Sotram, Cotram, RLS) a débuté suite à l’échec des négociations annuelles obligatoires. Les salariés estiment que la proposition de la direction (1,1 % d’augmentation pour les bas salaires et 0,8 % pour les hauts salaires) n’est pas suffisante. Ils demandent donc une augmentation générale des salaires de 100 euros nets pour tous les employés, le versement d’un bonus annuel, l’harmonisation des avantages salariaux au sein du groupe ainsi qu’une prime de 500 euros pour ceux qui ont entre 20 et 30 ans dans l’entreprise.

France/Réunion: Un gréviste blessé par un vigile

La direction de BASF France a porté plainte contre des grévistes accusés d’avoir pénétré la nuit de mercredi à jeudi sur le site de Huningue pour « saboter la production » et « exercer des pressions psychologiques et des menaces physiques sur des non grévistes ». Un huissier de justice est venu ce matin sur le site de Huningue pour constater le blocage de la production et du bâtiment de la direction.

Les grévistes, en lutte contre 140 licenciements, dont le mouvement dure depuis lundi après-midi, réfutent ces accusations. La police qui s’est rendue sur place dans la matinée après avoir été appelée par la direction, aucun fait de nature à être poursuivi pénalement n’a été constaté. Ce midi, à 13h, lors de l’assemblée générale quotidienne, la reconduction de la grève a été votée à l’unanimité.

France: Plainte contre les grévistes de BASF

Le 4 décembre 2013, les pompiers de Liège entamaient une grève d’une semaine pour protester contre une mauvaise gestion de l’IILE et la volonté de la direction de modifier le système d’allocations de primes liées à leurs équipements. Ils avaient incendié une carcasse de voiture et des pneus devant leur caserne rue Ransonnet.

Une trentaine de dossiers ont été ouverts à l’encontre de pompiers qui auraient participé à ces faits. Un agent, accusé d’avoir fait brûler le toit d’un véhicule de désincarcération, a écopé d’une suspension de deux mois sans salaire. Deux autres, à qui l’on reprochait d’avoir tracté cette carcasse, ont été suspendus un mois et demi et un mois. Le quatrième, qui aurait fait brûler une caisse en carton, a été écarté quinze jours sans salaire. Les syndicats parlent de « vendetta » et de peines disproportionnées. La CGSP annonce des recours auprès du conseil d’Etat.

Belgique: Sanctions pour des pompiers grévistes

Au 9e jour de grève à la SNCF à l’appel de la CGT et de Sud-Rail contre la réforme ferroviaire, la CFDT dénonce des «exactions commises à l’encontre des cheminots non-grévistes» et «demande des mesures de protection pour tous les cheminots». Le syndicat, qui a signé la semaine dernière un accord avec le gouvernement, dénonce «Il y a eu des pneus crevés, des voitures peintes en jaune, des mails de menaces». Les briseurs de grève se font traiter de «collabos» et de «vendus». Mercredi la porte du local de la CFDT à Caen a été peinte en jaune et couverte d’une pétainiste.

La police anti-émeute française a tiré des gaz lacrymogènes, hier mardi, sur les cheminots en grève. Les heurts sont survenus, après que 3.500 manifestants grévistes eurent bouclé plusieurs rues, près de l’Assemblée nationale, en tentant d’y accéder. Les grévistes protestaient contre le plan du gouvernement français pour la réforme à la SNCF. Les protestations ont débuté, il y a une semaine, et se sont intensifiés, graduellement, à l’approche de la présentation du projet de loi dudit plan, à l’Assemblée nationale, ce mardi.

France: Heurts entre policiers et cheminots grévistes

Les travailleurs de la Générale des carrières et des mines (Gécamines) à Kolwezi (Katanga) ont déclenché leur mouvement de grève hier lundi. Les grévistes ont bloqué aujourd’hui dans la matinée, la circulation sur la Nationale n°39, reliant la ville de Kolwezi à celle de Dilolo (Katanga) pour réclamer trois mois de salaire. Ils ont fini par être dispersés quelques heures après par la police nationale. Ils sont ensuite allés barricader l’entrée des bureaux de leur entreprise, tandis que leurs ont manifesté devant le bâtiment de leur l’hôpital.

RD du Congo: La police lève les barrages des ouvriers de la Gecamine

Une foule en colère d’environ 200 travailleurs indiens armés de barres de fer et de pierres s’en est prise hier au directeur de l’usine de jute Brook Nord, à Kolkata. Le directeur refusait aux ouvriers de travailler et d’être payé à horaire complet, il voulait également la fermer de l’usine pendant trois jours par semaine, et refusait de rencontrer les ouvriers. Ceux-ci ont pris son bureau d’assaut et l’ont battu à mort. Un garde de sécurité a été hospitalisé pour blessures reçue lors de l’émeute. Six travailleurs ont été arrêtés par la police.

Inde: Emeute ouvrière à Kolkata

590 travailleuses du nettoyage sont sous coup de licenciement. Après une décision défavorable pour elles de le Cour de Cassation grecque, jeudi après-midi, elles se sont rassemblées devant le Ministère des Finances. Elles y étaient attendues par une compagnie des forces spéciales de police les empêchant d’avancer vers l’entrée du bâtiment. Les travailleuses ont rompu le barrage et se sont rapprochées de l’entrée mais d’autres forces les attendaient en place. À ce moment les rideaux de l’entrée se sont baissés et les portes sécurisées alors que les forces spéciales ont procédé au refoulement brutal des travailleuses loin de l’entrée du Ministère en faisant usage de matraques, de boucliers et de coups de bottes. Une travailleuse, frappée à la tête, été conduite à l’hôpital.

Grèce: Répression d’une manifestation du personnel de nettoyage

Le gouvernement de l’Etat de Sao Paulo a refusé de réintégrer les 42 employés du métro renvoyés pendant la grève du 5 au 9 juin, s’exposant ainsi à une nouvelle paralysie ce jeudi, jour du coup d’envoi du Mondial-2014 dans la capitale économique brésilienne. Selon les autorités, ces employés auraient commis des actes de vandalisme et empêché les non grévistes de travailler. Après la suspension du mouvement lundi, le syndicat des employés du métro va se réunir en soirée pour décider ou non de relancer le mouvement. Ils avaient indiqué que leur décision dépendrait avant tout de la réintégration des employés licenciés.

Brésil: Grévistes du métro licenciés

Une commission d’arbitrage du droit du travail en Chine a donné tort à un employeur qui avait licencié 40 salariés pour grève. Ces employés du secteur manufacturier avaient observé une grève de 16 jours en février, pour protester contre le projet de délocalisation de leur entreprise, située dans la province du Fujian (sud-est). Ils avaient été licenciés le mois suivant.

Ces licenciements ont ensuite été jugés illégaux par une commission officielle, jouant un rôle de conseil de prud’hommes. L’employeur a manifesté son intention de faire appel. En Chine, le Parti au pouvoir n’autorise qu’un syndicat unique, directement placé sous son contrôle. Ce dernier est toutefois régulièrement débordé, les salariés étant de plus en plus prompts à exprimer leur mécontentement lors de conflits sociaux, qui se comptent par dizaines de milliers chaque année en Chine, notamment dans le Sud manufacturier et exportateur.

Le gouvernement a tendance à laisser davantage s’exprimer les revendications salariales dans les usines travaillant pour des groupes étrangers, mais se méfie et réprime tout mouvement qui pourrait faire tache d’huile.