A l’automne, l’OCML Voie Prolétarienne à interviewé deux volontaires révolutionnaires français partis se battre au Rojava, André et Jacques. Les deux ont combattu dans le Bataillon international de libération (IFB), et André également dans les Unités de protection du peuple (YPG).

Lire l’interview sur le site de Voie Prolétarienne.

Bataillon International de Libération

Bataillon International de Libération

Miroslav Farkas et Marketa Vselichova, deux internationalistes d’origine tchèque ont été arrêtées en Turquie car ils sont accusées d’avoir combattu Daesh aux côtés des YPG/YPJ, les Unités de Protection du Peuple du Rojava. Markéta Všelichová est une étudiante de 24 ans, Miroslav Farkas est un travailleur humanitaire et ancien soldat (il aurait été sniper pour les YPG). Ils ont tous deux été arrêtés à Sirnak en tentant de passer la frontière turco-irakienne. Ils transportaient, selon la police turque, des preuves de leur participation dans les YPG/YPJ. La Turquie a transmis la nouvelle de leur arrestation dés le 13 novembre. Ils sont accusés de participation à une organisation terroriste (le PKK, que l’état turc ne distingue pas des YPG) ainsi que d’avoir transporté des armes vers le Rojava.

Les deux internationalistes tchèques

Les deux internationalistes tchèques

Les Forces Démocratiques Syriennes (QSD) semblent avoir perdu la course vers Al-Bab puisque Fatah Haleb (Conquête d’Alep, les islamistes soutenus par la Turquie) ne sont plus qu’à 3km de la ville, ils bénéficient finalement d’un appui aérien turc. Les progrès des QSD sur le front ouest (Afrin) semblent se figer à présent, de nombreuses pertes humaines ont été rapportées ces derniers jours face à Daesh. Le front oriental (venant de la ville de Manbij et du Canton de Kobané), s’est lui remis en mouvement et a encerclé la ville d’Arima au nord-ouest de Al-Bab. La course n’est clairement pas terminée. Nous avions expliqué dans un précédent article les importants enjeux que représentent la ville d’Al Bab, tant pour les QSD que pour les islamistes soutenus par la Turquie.

Le front oriental venant de Manbij se remet en mouvement

Le front oriental venant de Manbij se remet en mouvement

Ebru Firat, une femme originaire de Toulouse et qui a combattu aux côtés des YPG lors de la Bataille de Kobané, avait été arrêtée à Istanbul le 8 septembre dernier. Elle vient d’être condamnée ce 8 novembre à 5 ans de prison pour « appartenance à une organisation terroriste ». L’enquête l’accusait au départ de préparer un attentat suicide et la menaçait d’une peine de 10 à 20 ans de prison. L’avocate, Agnès Casero a demandé un droit de visite et compte faire appel.

Ebru Firat

Ebru Firat

Intervention de « Heval » (Camarade) Nestor à la Journée Mondiale de Kobané, à Kobané. Un anarchiste grec membre du Bataillon International de Libération qui combat Daesh au Rojava aux côtés des YPG et des YPJ.

Rojava: Intervention d’un anarchiste grec du Bataillon International de Libération

Les Forces Démocratiques Syriennes (QSD) qui avaient déjà lancé une opération pour libérer Raqqah en début d’été ont annoncé reprendre les opérations. Lors des dernières opérations, c’était le nord de la province qui était visé, l’objectif principal était de sécuriser les grandes villes du Rojava régulièrement frappées par les kamikazes islamistes, les opérations avaient été interrompues par l’entrée en Syrie de la Turquie. Ici, selon le communiqué des QSD, c’est la ville même de Raqqah qui est visée lors de l’opération « Colère de l’Euphrate », les QSD se trouvent à une grosse quarantaine de kilomètres de Raqqah pour l’instant. Les principaux fronts se trouvent à Aïn Issah et à Suluq. Lors de cette première journée d’opérations, les QSD ont annoncé avoir progressé de 10km à Aïn Issah et de 11km à Suluq.

L’organisation de la libération de Raqqah a longtemps été considérée comme un casse-tête politique, puisque le ville est très majoritairement habitée par des populations arabes et que les QSD sont majoritairement kurdes. La solution qui a été trouvée est de former (comme cela a été le cas dans d’autres villes arabes) un « Conseil Militaire » de Raqqah. A la différence de celui de Manbij, le Conseil Militaire de Raqqah sera rendu très largement autonome des QSD après la libération. En attendant, ce sont les QSD (y compris ses composantes kurdes) qui participent aux opérations: 30.000 combattants sont sur le front.

Situation dans la province de Raqqah au 6 novembre 2016

Situation dans la province de Raqqah au 6 novembre 2016

Depuis plusieurs semaines, la guerre s’est cristallisée dans le nord de la province d’Alep. Trois belligérants s’y opposent: les Forces Démocratiques Syriennes (QSD), Fateh Halab (Conquête d’Alep, des groupes islamistes de l’Armée Syrienne Libre soutenus par la Turquie sous l’appellation « Bouclier de l’Euphrate ») et Daesh. L’armée du régime n’est pour l’instant pas impliquée là puisqu’elle est déjà empêtrée dans la ville même d’Alep. L’enjeu de la bataille est très fort: pour les QSD il s’agit d’unifier le Rojava (le petit canton d’Afrin à l’ouest est séparé du reste du Rojava (les cantons de Kobané et de Ciziré), et de fermer la route du djihad que la Turquie maintient à cet endroit de la frontière. Pour Fateh Halab et son sponsor turc, l’enjeu est d’empêcher la création d’un état kurde progressiste à la frontière entre la Turquie et la Syrie et de maintenir un corridor islamiste pour servir les intérêts turcs en Syrie. La perte d’Al-Bab sera un nouveau coup dur pour Daesh qui serait ainsi pratiquement évincé de la province syrienne d’Alep et dont la prise de la capitale syrienne, Raqqah, deviendrait le premier objectif. Pour ajouter à la complexité de la situation: Al Bab est à portée des couvertures aériennes russes et américaines et l’armée du régime est située a quelques kilomètres à peine.

Fateh Halab et les QSD progressent vers Al-Bab à l’ouest, ils sont tous deux à 15km. Le front QSD situé à l’est est pour l’instant en attente. Un affrontement entre Fateh Halab (et entre les troupes turques) et les QSD semble inévitable à court terme. Hier, le Conseil Militaire d’Al-Bab (affilié aux QSD) a créé une brigade non-mixte de femmes prête à combattre.

Fateh Halab en bleu, QSD en jaune, Daesh en noir, le régime en rouge

Fateh Halab en bleu, QSD en jaune, Daesh en noir, le régime en rouge

La guerre s’est cristallisée dans le nord de la province d’Alep. En cause, l’avancée d’un troisième belligérant à cet endroit (en plus des QSD et de Daesh), la « Chambre d’Opération Fateh Alep » composée de groupes islamistes soutenus par la Turquie et issus de l’Armée Syrienne Libre. L’enjeu est à présent la prise de la ville d’Al Bab, occupée actuellement par Daesh. Cette ville est essentielle à l’unification du Rojava, c’est donc à présent l’objectif principal tant des QSD que de Fateh Alep, qui relaient la crainte turque de voir émerger un état kurde en Syrie. Al Bab est également au cœur des contradictions impérialistes, située à portée de frappes aériennes tant américaine que russe (mais hors de portée des frappes aériennes turques).

Depuis quelques heures, c’est de l’ouest d’Al-Bab que les lignes de front se sont remises à bouger, les Forces Démocratiques Syriennes ont libéré plusieurs villages et ne sont plus qu’à 18km à l’ouest et à 20 à l’ouest. Les QSD ont été visés plusieurs fois par des tirs d’artillerie de la part de l’Armée Syrienne Libre tout en combattant Daesh, village après village. La perspective de véritables affrontements directs entre les QSD et les islamistes soutenus par la Turquie est de plus en plus plausible.

En noir Daesh, en rouge le régime (qui n’est pas dans la course à Al Bab), en jaune les QSD et en bleu l’Armée Syrienne Libre.

Les QSD repartent vers Al-Bab depuis le front d’Afrin

Mise à jour:
Il y a quelques heures, des blindés turcs ont fait une nouvelle incursion en Syrie, au sud d’Afrin cette fois, via la frontière entre la Turquie et l’ouest de la Syrie, pour tenter d’ouvrir un nouveau front contre les QSD.

Nouvelle incursion turque par l’ouest de la Syrie, au sud d’Afrin. Le point rouge marque l’incursion.

Les QSD repartent vers Al-Bab depuis le front d'Afrin
Nouvelle incursion turque par l'ouest de la Syrie, au sud d'Afrin. Le point rouge marque l'incursion.

Les forces armées du Gouvernement Régional du Kurdistan (les Peshmerguas irakiens donc) et celles de l’état irakien ont fraichement annoncé que les préparatifs visant à la libération de Mossoul, la place forte de Daesh en Irak, étaient terminés. Le PKK (dont la guérilla tient plusieurs endroits en Irak, notamment l’ouest du Mont Shengal, Qandil et Camp Makhmour) a plusieurs fois réitéré sa volonté de participer à la libération de cette ville, en envoyant un nombre important de combattants (par le passé, ce nombre avait tourné autour de 1,000 à 1,500 combattants). Vu l’apparente imminence de la libération de Mossoul, un journaliste a demandé à un porte-parole du pentagone qu’elle serait l’attitude américaine face à la participation du PKK: le porte-parole est resté vague en annonçant que les USA « s’opposeraient bien sûr » sans préciser le genre d’opposition qui serait manifestée, mais en précisant que les USA faisaient une distinction claire entre le PKK et son homologue syrien le PYD. Un porte-parole des HPG (guérillas du PKK) dans le district de Shengal a annoncé que le PKK participerait à la libération de Mossoul malgré l’opposition de la Turquie et du Gouvernement Régional Kurde. Mossoul est occupée depuis juin 2014 par Daesh à la suite d’une campagne éclair d’une semaine, c’était avant la guerre une ville de plus de 2 millions d’habitants.

Les YBS, milices affiliées au PKK dans le Mont Shengal

Les YBS, milices affiliées au PKK dans le Mont Shengal

Une vidéo réalisée par Submedia.Tv et sous-titrée par la Campagne de Soutien au Bataillon International de Libération. Plus d’info sur rojava.xyz (et sur Facebook ici)

Militariser la Solidarité, Entretien avec le Bataillon International de Libération

Militariser la Solidarité, Entretien avec le Bataillon International de Libération