Selon le Canard Enchaîné n° 4611 paru le mercredi 11 mars 2009, la préfecture de police de Paris vient de rédiger une note datée du 10 février, pour faire arrêter sur le champ le meneur de chaque manifestation qui n’aurait pas été précédemment déclarée dans les procédures légales, et ceci si le ‘meneur’ devait aggraver son cas en n’ordonnant pas immédiatement une dispersion immédiate. Au menu de cette note de la préfecture de police, il y a un mode d’emploi policier. D’abord: interpellation dudit ‘meneur’ de la manifestation non-déclarée puis ‘présentation à l’OPJ territorialement compétent‘, et enfin procès verbal transmis à la SIC (la Salle d’Information et de Commandement).

Ainsi, par de multiples biais des médias libres du net et des legal teams qui se préparent pour les manifestations qui auront lieu à Strasbourg, et dans la zone rouge de Baden Baden, nous savons que seront arrêtés et interpellés préventivement tout manifestant habillé de sombre ou de noir, qui porterait une cagoule, un foulard noir ou un keffieh (notes trouvées sur divers sites municipaux et de municipalités de la région de Strasbourg). La BFE (les unités anti-émeutes allemandes) collaborera avec la police française. En outre, l’Angleterre dépêchera sur place ses ‘spotters’ (‘mateurs’), recrutés pour leur dons de physionomistes. Ces spotters se fondront incognito et en civil dans les manifestants.

À partir de ce 6 mars 2009, un réseau d’information entre entreprises est activé en Belgique contre les ‘menaces terroristes’. Les Services Publics Fédéraux Justice et Intérieur ont créé ce réseau d’information en étroite collaboration avec la Fédération des Entreprises Belges. Le protocole relatif à ce réseau est signé aujourd’hui par le Ministre de la Justice Stefaan De Clerck, le Ministre de l’Intérieur Guido De Padt et l’Administrateur délégué de la Fédération des Entreprises de Belgique Rudi Thomaes.

L’objectif est qu’une entreprise qui voit par exemple qu’une voiture s’arrête devant la porte d’entrée plusieurs jours de suite informe les autorités afin qu’une enquête puisse être menée. Si l’incident s’avère réellement suspect ou si une autre entreprise a également constaté les mêmes faits avec le même véhicule, l’ensemble du secteur peut en être informé via le réseau. Inversement, si une menace générale existe contre un secteur défini d’entreprises, les autorités en informeront ledit secteur. L’échange d’informations sur tout élément suspect se fait à un stade précoce (‘early warning’), de sorte que la vraie nature de la menace puisse être rapidement examinée. Le réseau est alimenté à l’initiative tant des polices que des patrons: des informations (rendues anonymes) sont échangées sur les agissements ou incidents suspects constatés auprès des entreprises ou sur d’éventuelles menaces, qui font l’objet d’un examen par les autorités. Le système a déjà passé avec succès une phase d’expérimentation. Par ailleurs, son efficacité sera régulièrement évaluée à l’avenir.

Lire le communiqué officiel

A l’instar des islamistes, les hooligans essuient régulièrement les plâtres de nouvelles techniques ou dispositifs répressifs. Un exemple particulièrement grave fut l’interdiction faite à certains hooligans de se rendre dans d’autres pays européens pour assister à des matchs. Cette disposition est passée inaperçue… et a servi de précédent pour les interdictions d’aller manifester faites aux militants altermondialistes supposés ‘violents’.

Cette fois, la première consiste en l’appel à la dénonciation sur YouTube et Facebook. Vingt-neuf personnes suspectées de hooliganisme lors de la finale de la Coupe UEFA qui a eu lieu au City of Manchester Stadium en mai 2008 ont été identifiées par la police de Manchester suite à un appel a témoin mis en ligne sur ces deux sites. En deux jours, la vidéo a été vue par 66.000 personnes sur les sites de partage, 70.000 sur le site de la Greater Police Manchester et 76 formulaires d’identification ont été remplis. Sur la vidéo, on peut voir 49 photos de suspects et une vidéo des affrontements opposant des supporters des Glasgow Rangers aux forces de police pendant la soirée du match. A l’issue des affrontements, la police anti-émeute avait pu procéder à l’interpellation de 42 présumés hooligans.

Les progrès des nouvelles techniques de vidéo-surveillance sont démontrés par un enregistrement vidéo d’affrontements entre groupes de supporters de Birmingham City et d’Aston Villa diffusé par la police des West Midlands. La vidéo a été téléchargée sur … YouTube pour démontrer les capacités d’un hélicoptère de police du dernier cri coûtant 4 millions de livres qui avait pu grâce à une technologie adaptée filmer durant près de 90 minutes la totalité des affrontement qui avaient eu lieu en novembre 2007.

En Belgique, c’est aux trois hélicoptères McDonnell Douglas ‘Explorer 900’ de la police fédérale basés à Melsbroek de jouer ce rôle. Cet hélicoptère peut être utilisé la nuit; il est notamment pourvu d’un système de protection contre un contact éventuel avec une ligne à haute tension, d’un treuil électrique, d’une lampe de recherche puissante et d’une caméra thermique. Outre les contrôles des manifestations, ces hélicoptères particulièrement silencieux (ils n’ont pas de rotor arrière) patrouillent plusieurs nuits par semaine (on peut repérer leur passage aux alarmes qu’ils déclenchent en volant à basse altitude!) en liaisons avec les polices locales. La qualité des caméras a été démontrées plusieurs fois. Ainsi lors du procès des jeunes participants allemands à la manifestation contre le Sommet de l’Union Européenne du 14 décembre 2001 à Laeken accusés d’avoir ‘black-bloqué’. Les photos parfaitement identifiables de manifestants prises d’hélicoptères ont été produites par la police.

Pour en savoir plus

Nous annoncions hier la publication du rapport du GRIP contre les armes à léthalité réduite. Deux députés MR (dont le porte-parole du parti) ont commis une carte blanche dans Le Soir en faveur de l’équipement de la police en armes de ce type (le FN 303 est explicitement nommé).

La carte blanche des portes-paroles du MR

Le numéro de l’ancien journal du Secours Rouge sur le FN 303

Lire le rapport

FN 303

Le FN 303 est fabriqué en Belgique et vendu aux forces de police. Il tire à 100 mètres de distance divers projectiles pesant 8,5 grammes (à impact sans pénétration, à peinture indélébile pour marquer les manifestants, à gaz, etc.). Il fonctionne à l’air comprimé et a un magasin de 15 coups. Cet engin a indirectement provoqué en 2003 la démission du chef de la police genevoise. Une balle colorante de FN 303 avait gravement blessé à la tempe une syndicaliste suisse lors d’une manifestation anti-OMC.

FN 303

Ce lundi un groupe d’experts européens a débarqué à Bruxelles pour s’assurer que la Belgique respecte bien la réglementation en matière de fichage des citoyens. Parmi les fichers suspects, la fameuse BNG (Banque de données nationale générale) alimentée par 40.000 policiers locaux et fédéraux. Le projet d’arrêté royal dit ‘BNG’ est toujours en rade sur la table du gouvernement. Cet arrêté-loi donne davantage de pouvoir aux services de police pour recueillir, traiter et stocker un multitude de données à caractère personnel (opinions politiques, orientation sexuelle, etc.). La BNG contient déjà plus de 11 millions de ‘faits concrets’, 1,6 millions de personnes, 1,8 millions de véhicules, 15.000 organisations,…

L’année passée, 159 personnes ont écrit à la Commission de la vie privée (CPVP), le seul organisme pouvant accéder à ces fichiers. Dans le cas des données policières, la commission peut vérifier, rectifier voire exiger l’effacement des données, mais elle ne peut communiquer le produit de ses recherches au demandeur. En 2008, 57% des contrôles effectués ont amené à un effacement total des données, 17% à un effacement partiel, 17% à une conservation intégrale. Dans 5% des cas, le demandeur n’était pas dans la BNG. Ces statistiques montrent que la BNG regorge d’informations qui, même aux yeux d’une institution aussi benoîte que la CPVP, n’ont (plus) rien à y faire. Les statistiques ne donnent aucune idée de la fiabilité des infos de la BNG. Rappelons qu’en France, la Commission Nationale informatique et Liberté (CNIL) a relevé jusqu’à 83% d’erreurs dans les fichiers policiers en 2008.

Le groupe franco-hispano-italien NobelSport vise le marché mondial du maintien de l’ordre avec une munition nouvelle génération fabriquée dans sa poudrerie de Pont-de-Buis. La balle Spartan LE-40, puise sa genèse dans les émeutes de novembre 2005 dans les banlieues françaises. ‘Les flashball ont démontré leurs limites d’utilisation car les émeutiers se tenaient à distance respectable. L’Etat a donc cherché un moyen de neutraliser les personnes situées à 30-50 mètres. Nous nous sommes donc lancés dans l’étude d’une munition répondant à ces attentes‘, explique la directrice industrielle du site pont-de-buisien.

La munition à létalité réduite est censée ne pas tuer mais peut provoquer des bleus, même à distance. Egalement approchés par des industriels américains et allemands, le ministère de l’Intérieur français et la Direction Générale de l’Armement choisiront leur fournisseur, le mois prochain. Leur demande varierait de 200.000 à un million d’exemplaires.

Si elle réalise 90 % de son chiffre d’affaires dans la fabrication de poudre pour les balles de chasseur, la dernière poudrerie de France a aussi développé une activité de produits pour le maintien de l’ordre. Essentiellement à travers la fabrication de grenades lacrymogènes: plus d’un million d’exemplaires écoulés dont la moitié un peu partout dans le monde. Parmi celles-ci, les grenades lacrymogènes MP7 ‘commando’ dont voici un joli extrait du laius publicitaire : ‘Ce concept extrêmement novateur est basé sur l’utilisation d’une grenade MP7 à laquelle un petit moteur de propulsion a été adjoint. Propulsée à une distance de 100 mètres, sans utilisation d’un lanceur lourd et spécifique, à partir d’un banal tube plastique servant au transport, elle présente un aspect anodin, ‘médiatiquement acceptable’.

Flash-ball

Flash-ball

Flash-ball
Flash-ball

Le gouvernement australien conduira mi-janvier les premiers tests qui doivent aboutir à la mise en place d’un gigantesque système de filtrage d’Internet, présenté comme la pierre angulaire d’un projet de 125 millions de dollars australiens (62 millions d’euros) pour la ‘sécurisation du Web’. Un système nécessaire pour ‘protéger les enfants‘ et ‘bloquer l’accès à des sites hébergés à l’étranger mais dont le contenu est illégal en Australie‘, selon le ministre des communications, Stephen Conroy. Les fournisseurs d’accès à Internet australiens devront bloquer l’accès aux sites inscrits sur une liste noire tenue par l’Australian Communications and Media Authority, qui dispose déjà de pouvoirs étendus en matière de régulation de la Toile. Au moins 1.300 sites seront bloqués au lancement du filtre, pour des raisons allant de la pédo-pornographie à l’incitation au terrorisme, en passant par la ‘violence excessive’ et l’apologie des drogues. Le gouvernement prévoit également de mettre en place un système de filtrage des réseaux d’échange de fichiers peer to peer tels que BitTorrent.

Appel sur le site du CEMAB:

Manifestation de solidarité avec tous les mouvements sociaux en Europe, en Grèce, en Italie.

APPEL A LA SOLIDARITE

-Appel aux lycéens, aux salariés, aux étudiants, aux mal-aimés,
-Appel aux travailleurs, aux sans-papiers, aux SDF, aux exploités,
-Appel aux chômeurs, aux révoltés, aux grévistes, aux réprimés.

Manifestation de solidarité avec tous les mouvements sociaux en Europe

Ces dernières semaines, les mouvements de contestation se sont multipliés partout en Europe. Que cela soit les étudiants et lycéens italiens qui luttent contre les coupes budgétaires et la privatisation de leur enseignement et qui seront en grève ce vendredi 12/12, que cela soit la jeunesse grecque qui combat l’Etat policier, que cela soit les étudiants espagnols qui dénoncent le processus de Bologne et la marchandisation de l’enseignement, que cela soit les Irlandais qui manifestent contre les augmentations de minerval, que cela soit les lycéens, étudiants et enseignants français qui manifestent contre la réforme de l’éducation, que cela soit les sans-papiers qui occupent des bâtiments, que cela soit les nombreuses grèves dans les usines et les entreprises contre les licenciements ou plus largement les mobilisations contre la crise globale du système actuel.

Face aux mobilisations de ces dernières années, les différents gouvernements d’Europe n’ont eu d’autre réponse que de criminaliser et réprimer les mouvements. On ne compte plus les militants politiques intimidés, arrêtés voire emprisonnés pour leur engagement, parfois sous couvert des nouvelles lois ‘anti-terroristes’. Depuis peu, le fichage de toutes les personnes s’engageant de près ou de loin dans le mouvement social s’intensifie. On l’a vu en France avec le fameux fichier ‘Edvige’, on le voit aujourd’hui en Belgique avec la ‘Banque de données Nationale Générale (BNG)’, qui recense déjà un belge sur six et qui bientôt pourrait contenir les données ‘physiques et psychiques’, les ‘habitudes de consommation’, les ‘opinions politiques et religieuses’, ‘l’orientation sexuelle’, etc.

Aujourd’hui, il est temps de nous unir, c’est pourquoi, nous appelons à une 1ère mobilisation: ce vendredi 12 décembre à 15h30, place Flagey à Bruxelles. Pour aller manifester devant différentes ambassades, en particulier celles d’Italie et de Grèce, en soutien aux mouvements sociaux qui y ont éclos ces derniers temps.