Parmi les réactions du président Macron suite au soulèvement des banlieues françaises de ces derniers jours, l’idée de réguler ou couper les réseaux sociaux. « Nous avons besoin d’avoir une réflexion sur les réseaux sociaux, sur les interdictions qu’on doit mettre. Et, quand les choses s’emballent, il faut peut-être se mettre en situation de les réguler ou de les couper. Il ne faut surtout pas le faire à chaud, et je me félicite qu’on n’ait pas eu à le faire » Mais “quand ça devient un instrument de rassemblement ou pour essayer de tuer, c’est un vrai sujet.”   Vendredi dernier lors d’une cellule interministérielle de crise, le président français avait d’ailleurs déjà demandé aux plateformes à supprimer les contenus “les plus sensibles”, attendant d’elles un “esprit de responsabilité”. La pratique de couper les réseaux sociaux, voire tout l’internet, est régulièrement utilisée par la Chine, la Russie ou l’Iran.

Les voitures autonomes sont équipées de nombreuses caméras qui capturent des vues à 360 degrés et recueillent de grandes quantités de données au cours de leurs déplacements. Cette mine d’informations s’avère intéressante pour la recherche de preuves dans le cadre d’enquêtes policières. Des mandats ont été délivrés pour des images provenant d’entreprises de robotaxis comme Waymo (photo) et Cruise dans différentes villes, notamment San Francisco, Los Angeles et Phoenix.

Outre le problème du manque de transparence entourant la collecte, le stockage et l’accès à ces données par les forces de l’ordre, la police pourrait potentiellement manipuler le positionnement des véhicules autonomes pour capturer des séquences spécifiques à l’insu du public. Cruise et Waymo affirment qu’ils ne fournissent des données aux forces de l’ordre que sur présentation d’un mandat ou d’une citation à comparaître valide.

 

Les eurodéputés ont voté en plénière la législation pour encadrer les IA. Les systèmes d’IA présentant un niveau de risque inacceptable pour la sécurité des personnes seront interdits, comme ceux qui sont utilisés pour la notation sociale (classifiant les personnes en fonction de leur comportement social ou de leurs caractéristiques personnelles), et ainsi que les utilisations intrusives et discriminatoires de l’IA, telles que:
– les systèmes d’identification biométriques à distance en « temps réel » dans les espaces accessibles au public;
– les systèmes d’identification biométrique à distance « a posteriori », à la seule exception des forces de l’ordre pour la poursuite de crimes graves, et seulement après autorisation judiciaire;
– les systèmes d’identification biométrique utilisant des caractéristiques sensibles (par exemple, le genre, la race, l’origine ethnique, le statut de citoyen, la religion, l’orientation politique);
– les systèmes de police prédictive (fondés sur le profilage, la localisation ou le comportement criminel passé);
– les systèmes de reconnaissance des émotions utilisés dans les services répressifs, la gestion des frontières, le lieu de travail et les établissements d’enseignement;
– la saisie non ciblée d’images faciales provenant d’internet ou de séquences de vidéosurveillance en vue de créer des bases de données de reconnaissance faciale (ce qui constitue une violation des droits humains et du droit au respect de la vie privée).

Ce vote survient après deux ans de négociations et le dépôt de près de 3.000 amendements. Un débat avait eu lieu au parlement jusqu’à la dernière minute, suite au dépôt d’amendements autorisant le couplage IA/identification biométrique en temps réel pour la lutte anti-terroriste et la recherche des personnes disparues… Cet amendement n’est pas passé, mais la Commission continue à vouloir autoriser cette pratique de surveillance de masse dans la lutte contre la le terrorisme.

Le premier des dix Airbus Helicopters H160 destiné à la Gendarmerie Nationale a débuté depuis quelques jours sa phase d’essais en vol. Ce biturbine sera le plus gros hélicoptères que n’ait jamais aligné la Gendarmerie Nationale. C’est un des hélicoptères les plus modernes et les plus polyvalents de la planète (poste de pilotage tout écran et commandes de vol électrique) et il sera doté d’équipement de surveillance électro-optique de dernière génération. Adaptés aussi bien à la surveillance urbaine ou le soutien aux opérations judiciaires le H160 permet d’assurer également des missions de « contreterrorisme » maritime et terrestre. Trois ou quatre de ces machines seront déjà en service lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Un programme de surveillance destiné à lutter contre les menaces étrangères continue d’être utilisé massivement contre des citoyens américains, avec 278.000 requêtes formulées de manière inappropriée par le FBI ces dernières années, selon des documents judiciaires rendus publics vendredi. Ces requêtes “non conformes” ont notamment visé des personnes arrêtées en marge des grandes manifestations antiracistes de 2020, des victimes de crime, ou des participants à l’assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021.

Les agents du FBI ont pioché dans une base de données mise en place pour récolter des informations sur les communications de ressortissants étrangers – qui ne bénéficient pas des mêmes protections juridiques que les Américains. Ces requêtes sont adressées à l’Agence de sécurité nationale (NSA), qui est chargée de collecter ces emails, photos, vidéos et autres documents. Celle-ci a reconnu par le passé que des données sur des Américains étaient aussi récoltées « indirectement » ou « par inadvertance ».

Les forces de l’ordre ont le droit de s’en servir pour réunir des informations sur des menaces étrangères ou des preuves de crime, mais d’après le tribunal, elles ont outrepassé ce cadre. Un agent a même demandé des informations sur 19.000 donateurs ayant contribué à la campagne d’un candidat au Congrès. Ces révélations interviennent alors que la section 702 de la loi sur la surveillance extérieure (Fisa) – qui a créé ces programmes de surveillance – arrive à expiration et que de nombreux élus hésitent à la renouveler en l’état.

Le ministère de l’Intérieur français profite du renouvèlement de son marché de capteurs d’empreintes digitales et de lecteurs de documents d’identité pour investir 1,6 million d’euros dans des solutions de prises d’images faciales et plus 21 millions de capteurs nomades d’empreintes digitales doigts et palmaires, soit 7 000 capteurs nomades de contrôles biométriques. Le marché porte sur plusieurs types de capteurs d’empreintes digitales : mono-doigt, multi-doigts standards, ou multi-doigts « fine épaisseur ». Les capteurs et logiciels devront être capables de détecter une usurpation d’identité (par exemple, détection d’un faux doigt). Le capteur doit résister au choc et pouvoir être temporairement mis dans les poches du blouson ou du pantalon.

Deux autres lots concernent des lecteurs de bande MRZ et de puces RFID susceptibles de pouvoir reconnaître les documents d’identité, de séjour et de voyage, et des lecteurs vérificateurs qui doivent pouvoir détecter des données exploitables via la bande MRZ et la puce sans contact dès présentation par l’utilisateur d’un document d’identité, de séjour ou de voyage. Ils devront également être capables de lire et transférer les données contenues dans les puces des documents de voyage (ICAO) incluant la vérification de la chaîne des certificats ; les données OCR MRZ (textes, images) et les codes à barres 1D et 2D imprimé sur le document ; les puces RFID / smartcard, puces, passeports électroniques sans contact. Un autre lot encore concerne les « solutions de prises d’images faciales » qui font doivent comprendre une caméra, un trépied panoramique et tri-directionnel, un arrière-plan, ainsi qu’un dispositif d’éclairage.

Le ministère prévoit d’acquérir, annuellement, un maximum de 150 lecteurs de bande MRZ et puce, 200 capteurs d’empreintes digitales mono-doigt, multi-doigts et solutions de prises d’images faciales, 300 lecteurs de documents sécurisés, de séjour et de voyage, mais jusqu’à 3 000 capteurs d’empreintes digitales et palmaires. Ces derniers devront en outre respecter un plan de livraison dont les délais semblant indiquer qu’il aurait été défini pour permettre aux policiers, gendarmes et douaniers d’être équipés à marche forcée d’ici aux Jeux Olympiques d’été de 2024 à Paris.

Pour en savoir plus

Les nouveaux véhicules de la police de Calgary sont, de manière prévisible, conçus comme plate-forme pour policiers connectés. Mais de manière plus novatrices, ils sont conçus pour être identifiables comme des véhicules de police tout en pouvant passer pour des véhicules civils. Les feux bleus et rouges ne sont pas fixé sur toit mais sont intégrés aux longerons de toit, aux fenêtres et au bas des portes. Les véhicules sont marqués par des décalcomanies dites « fantômes » qui correspondent à la couleur du véhicule. Elles se fondent dans la couleur du véhicule, mais lorsque la lumière le frappe, elles sont très réfléchissantes.

L’article 7 du projet de loi « relatif aux Jeux olympiques et paralympiques portant diverses autres dispositions », article autorisant l’expérimentation du traitement par des algorithmes des images captées par des caméras ou des drones, a été adopté, jeudi, par l’Assemblée nationale au terme de longues discussions. Ce projet, qui comprend l’expérimentation de la vidéosurveillance dite « intelligente » (donc signalant automatiquement, grâce à leur programme, des individus ou des comportements « suspects ») avait déjà été adopté par le Sénat.

« A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels », a justifié le ministre de l’intérieur à propos de cette expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique, le terme de « situation exceptionnelle » faisant référence aux JOP de l’été 2024. La mise en œuvre de cette technique ne concernera cependant pas que les Jeux : elle s’appliquera aux « manifestations sportives, récréatives ou culturelles » en général, qui « par leur ampleur ou leurs circonstances, sont particulièrement exposées à des risques d’actes de terrorisme ou d’atteintes graves à la sécurité des personnes ».

Caméras de surveillance (archive)

La direction de l’Appui aérien (DAFA) est le service spécialisé qui appuie la Police Fédérale et la Police Locale depuis les airs,  d’une part pour récolter des informations et d’autre part comme moyen d’intervention. Chaque année, ses appareils effectuent environ 2 400 heures de vol, réparties sur quelque 1 500 missions. Elle dispose de deux avions, de sept drones et de sept hélicoptères: cinq Mc Donnell Douglas 902 Explorers (bimoteurs) et deux Mc Donnell Douglas 520N Defender (monomoteurs).

Le Ministère de la Défense vient d’annoncer que 15 exemplaires du bimoteur d’Airbus Helicopters H145M (photo)  avaient été commandés pour l’armée et cinq pour la police. Le premier H145 sera livré à la DAFA à l’été 2026. Les cinq H145M remplaceront les cinq plus anciens hélicoptères encore en dotation : deux MD-520N Defender et trois MD-900 Explorer. On ignore actuellement si les deux MD-902 Explorer plus récents seront conservés ou non une fois le cinquième Airbus Helicopters H145 livré aux alentours de 2028.

Une vaste opération de contrôle a été menée ce jeudi sur l’autoroute E40 à Wetteren, près de Gand par la police, la douane et certains services d’inspection, était l’occasion d’étrenner de nouveaux outils technologiques permettant de mieux cibler les contrôles. Parmis ceux, un dispositif, coûtant entre 5 et 10.000 euros, et installé sur le bord de l’autoroute, permet vérifier les données tachygraphes des camions internationaux. Les données et photos des véhicules apparaissent en temps réel sur la tablette des policiers. En cas de doute, deux motards prennent le camion en chasse.