Le ‘Schedule Seven’ est un pouvoir qui a été donné à la police britannique par le Terrorism Act en l’an 2000. Jusqu’à présent utilisées contre les Musulmans, la police britannique commence maintenant à utiliser ce régime d’interrogatoire pour interroger les militants anarchistes (ou suspectés de l’être) lorsqu’ils entrent ou sortent du pays. La particularité de Schedule 7 est que la personne qui est interrogée via ce règlement n’a pas le droit de garder le silence. Être silencieux peut donc coûter un maximum de 3 mois de prison et/ou une amende. De plus, tous les effets d’une personne qui passerait la frontière et serait interrogée via Schedule 7 peuvent être fouillés, ceci inclut le matériel informatique (téléphone et son contenu,…), des prélèvements ADN et prises de photo peuvent avoir lieu sans le consentement de la personne interrogée.

Il faut donc être bien conscient de la situation dans laquelle on se trouve, il y en a 3 possibles : le banal interrogatoire de douane, l’interrogatoire Schedule 7 et la détention Schedule 7. Lors d’un banal interrogatoire de douane, on peut être interrogé pendant une heure (et refuser de répondre aux questions), et détenu pendant 6 heures. Lors d’un interrogatoire Schedule 7, on peut demander la présence d’un avocat, la police peut refuser l’avocat (en le justifiant) et cet avocat sera aux frais de l’interrogé (ce problème peut être résolu, voir tout en bas), enfin on peut ne pas répondre à des questions concernant d’autres personnes (la police n’a pas le droit de les poser mais ne se gène pas). Enfin, lors d’une détention Schedule 7, la personne interrogée peut être détenue pendant 6 heures, elle a droit a un avocat qu’elle n’a pas à payer. Techniquement, la police ne peut pas commencer à poser des questions avant l’arrivée de l’avocat, sauf si cela « porte préjudice à l’examination ». La personne interrogée a le droit de recevoir une notice explicative sur Schedule 7, le droit de tenir quelqu’un informé de sa détention. Enfin, si la personne interrogée n’est pas britannique, la police doit confirmer la détention de l’interrogé si l’ambassade étrangère lui demande.

L’Anarchist Black Cross donne les coordonnées d’avocats qu’elle conseille sur son site internet, ainsi que plus d’informations sur Schedule Seven. C’est là.

Schedule Seven

Schedule Seven

Le Salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget est l’occasion pour les professionnels du secteur de montrer leurs dernières nouveautés. Parmi les avions et drones, le groupe d’électronique français Thales a présenté le Boarding Pass Control System, un système permettant de « fluidifier et sécuriser » les opérations de contrôle d’identité des passagers. Ce système est constitué de deux appareils. Le premier est installé en lieu et place des guichets d’enregistrement. Il scanne le passeport et imprime la carte d’embarquement mais enregistre aussi le visage et l’iris du passager. Il partage ensuite ces informations avec les autres ordinateurs de l’aéroport comme on le voit dans cette vidéo.

La zone de police Nivelles-Genappe vient d’inaugurer en présence du ministre de l’intérieur Jan Jambon un nouveau centre de tir qui sera utilisé par 6 zones de police environnantes (Braine l’Alleud, Mazerine, Ouest BW, Ardennes Brabançonnes, Orne-Thyle et Waterloo. Ce centre à €1,6 millions servira non seulement à l’entrainement au tir avec les diverses armes utilisées par la police (armes de poing, d’assaut ou carabines…), mais servira aussi à l’entrainement aux armes ‘non létales’ (sprays, matraques télescopiques, boucliers…) Les policiers de ces 7 zones s’entraînaient auparavant à Marche-en-Famenne ou à Hennuyères. Une nouvelle salle avec quatre lignes de tir supplémentaires ouvrira sous peu pour permettre à d’autres zones de police de rejoindre ce centre. La poussée répressive et anti-terroriste suivant les attentats de Charlie Hebdo aurait permis à ce projet démarré en 2011 d’être accéléré.

Bourgmestres et Jan Jambon au centre d’entrainement de Nivelles.

Bourgmestres et Jan Jambon au centre d'entrainement de Nivelles.

A l’occasion du sommet UE-CELAC (sommet des dirigeants des pays de l’Union Européenne, de l’Amérique Latine et des Caraïbes), 57 policiers français des ‘Compagnies Républicaines de Sécurité’ sont venus assister la zone de police Bruxelles-Ixelles. Cette décision a été prise suite aux événements qui avaient opposé les travailleurs en grève et la police lors d’affrontements d’une rare intensité le 6 novembre dernier autour de la Porte de Hal à Bruxelles. Cet exercice conjoint visait plus à un échange de compétences qu’à autre chose.

Les CRS sont venus accompagnés de leurs camions et fourgons anti-émeute. D’autres gadgets policiers étaient amenés, par exemple : des grilles en fer montées de 2x5m montées sur les pare-chocs des fourgons, ainsi qu’un autre type de barrière appelé ‘dispositif mobile de rue’ monté sur une remorque et capable de déployer rapidement une barrière de 18m de long sur 2m de haut. Les objectifs de ces deux engins sont évidemment de fermé une rue rapidement et de canaliser des émeutiers. Les CRS français ont également amené une batterie de caméras amovibles placées pour l’occasion sur les murs, habitations et mobiliers urbains. Ces caméras sont contrôlées et visionnées par la police en direct. Ces batteries de caméras ont déjà été utilisées au moins quatre fois en Belgique, à Mons 2015. La France partage régulièrement sa célèbre ‘expertise anti-émeute’. Lors du printemps arabe, les CRS avaient aidé plusieurs régimes réactionnaires a combattre leurs population.

Des CRS français déployés sur la Place Royale.

Des CRS français déployés sur la Place Royale.

C’était déjà un peu le cas aux USA, maintenant, c’est au tour de Londres de s’y mettre. Le maire de Londres a annoncé que la police londonienne sera équipée de pas moins de 20 000 caméras corporelles. Ces caméras sont encore à l’état de bêta test, mais cela ne les empêche pas d’être utilisées au quotidien. Plus de 6000 vidéos sont enregistrées grâce à elles tous les mois. Le maire semble tellement emballé par le projet qu’il souhaiterait accélérer plus le processus. Il désire que la police soit totalement équipée pour le mois d’avril 2016 (alors que le projet doit aboutir sur le papier d’ici 10 ans). Avec 20 000 caméras corporelles, Londres deviendra la ville où la police sera le plus équipée de cette technologie.

Caméra corporelle pour policier londonien

Caméra corporelle pour policier londonien

Les visiteurs étrangers qui proviennent d’un pays où un visa est nécessaire pour entrer au Canada devront désormais fournir leurs données biométriques avant de mettre les pieds au pays. La mesure, qui est déjà en place pour les ressortissants provenant d’un groupe de 29 pays – dont l’Afghanistan, l’Égypte, le Pakistan, la Somalie, la Syrie et le Yémen – sera ainsi étendue aux ressortissants de 150 pays.

Les visiteurs devront fournir leurs empreintes digitales ainsi que des photos numériques de leur profil et de leur oeil au cours du processus d’obtention de leur visa. L’infrastructure pour recueillir les données biométriques est d’ailleurs implantée dans quelque 90 pays. Le gouvernement prévoit que l’ensemble du système sera fonctionnel pour 2019. Les Américains, les Britanniques, les Français et les Japonais en seront notamment exclus. Les coûts entourant cette mesure de sécurité sont refilés aux visiteurs, qui doivent eux-mêmes payer – 85 $ par personne et 170 $ par famille – pour la prise des empreintes digitales et des photos.

Dans le cadre de son contrat avec l’administration américaine, l’entreprise privée Lockheed Martin produit des avions de combat, des radars, des satellites ou encore des véhicules militaires. Mais elle développe aussi, pour le compte de l’Agence de sécurité nationale (NSA), une technologie biométrique basée sur la reconnaissance d’écriture. Ces travaux s’inscrivent dans une réflexion globale sur l’évolution des systèmes d’identification, au-delà des capteurs d’empreintes digitales. Ils se fondent sur un postulat : chacun a une façon différente d’utiliser un clavier tactile.

La vitesse de la frappe, l’orientation des doigts, l’accélération du mouvement et la pression appliquée sur l’écran sont autant de variables prises en compte par cette technologie que Lockheed Martin a baptisée « Mandrake ». Les premières expérimentations autour d’une telle technologie – que l’on peut considérer comme une ramification de la reconnaissance d’écriture manuscrite – remontent aux années 70, sous l’impulsion de l’U.S. Air Force. L’objectif était de renforcer, à terme, le contrôle des accès aux bâtiments stratégiques comme le Pentagone, en instituant un deuxième facteur d’identification en complément au code PIN à 4 chiffres. Mais à l’époque, les taux d’erreurs restaient importants, tout particulièrement chez les femmes.

USA: Logiciel de reconnaissance « d’écriture » sur clavier

Jusqu’au 15 juin, le Traité de Schengen est suspendu pour tout le territoire allemand, ce qui autorisera policiers et douaniers à éventuellement contrôler ceux qui passent les frontières. Ce sont surtout la frontière autrichienne et l’aéroport de Munich qui sont visés par cette mesure. La gare de Garmisch sera également contrôlée plus que d’habitude.

Le G7 approche et la police allemande veut éviter de se retrouver -encore une fois- en désavantage par rapport aux milliers de manifestants italiens, autrichiens et européens qui font le voyage pour participer aux manifestations. Dernier fiasco en date, l’inauguration de la Banque Centrale Européenne à Francfort où les milliers de policiers déployés n’ont pas suffit à contenir les milliers de manifestants venus de partout.

Affrontements à Francfort au Blockupy.

Affrontements à Francfort au Blockupy.

Après plusieurs mois d’inactivité (à part pour l’enregistrement de caméras), la cartographie collaborative du site « Lille Sous Surveillance » se remet en marche. L’inventaire des caméras sera plus régulier, ainsi que la veille locale d’infos autour du sujet.

Voire le site « Lille sous surveillance »

Lille sous surveillance

Lille sous surveillance

L’analyse des documents Snowden continue a apporter son lot d’information. Les services de renseignements des cinq pays de l’alliance « Five eyes » (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande, Australie) ont échafaudé un plan en 2011 et 2012 pour pirater la boutique d’applications de Google et Samsung et espionner les smartphones. L’objectif des « Five eyes » était de renforcer la surveillance des smartphones grâce à des logiciels espions implantés via l’Android Market, boutique d’applications de Google rebaptisée depuis Google Play et utilisée par les téléphones de Samsung. Il prévoyait de pirater les connections à la boutique d’applications, d’implanter des logiciels malveillants afin de récolter des données dans les smartphones. Les agences voulaient également envoyer des informations erronées à des personnes d’intérêt.

Les agences s’inquiétaient de la possibilité d’un « autre Printemps arabe », et de la contagion des mouvements populaires. Elles s’intéressaient surtout à l’Afrique, en particulier le Sénégal, le Soudan et le Congo mais elles visaient également les boutiques d’application de la France, de Cuba, du Maroc, de la Suisse, des Bahamas, des Pays Bas et de la Russie. Des failles avaient été trouvées dans le moteur de recherche UC Browser, une application du géant chinois Alibaba populaire en Chine et en Inde qui a été installée par 500 millions de personnes.

Edward Snowden

Edward Snowden